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87. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Il savait qu’une erreur ancienne devient sacrée ; qu’avec de l’esprit, on peut faire goûter aux hommes quelques vérités ; mais qu’avec plus d’esprit encore, on s’abstiendrait de les leur découvrir toutes : il savait que ces préjugés de naissance, que cette chimère, plus ridicule que celle des Fables, née de l’orgueil, nourrie par la flatterie, défendue par l’opinion, et couverte du voile épais des siècles, ne pouvait être attaquée impunément : il savait que les Grands lui pardonneraient de peindre leurs vices et leurs ridicules, et non de les dépouiller d’un éclat étranger, mais imposant, qui leur tient lieu du mérite qu’ils n’ont pas : il savait enfin qu’on aimait le merveilleux au théâtre, et c’est peut-être ce qui l’a déterminé à donner au vertueux Dom Sanche un père couronné. […] D’abord, je conviens que je suis un de ces partisans du théâtre, qui vous diront que si les Auteurs abusent du pouvoir d’émouvoir les cœurs, cette faute doit être attribuée aux Artistes, et nullement à l’art même : et j’avoue qu’en consultant mon cœur, à la fin de plusieurs pièces dramatiques, je me suis senti plus disposé à régler mes passions, qu’après avoir lu tous les Moralistes anciens et modernes : j’avoue aussi ingénument que je ne conçois pas comment « le théâtre purge les passions qu’on n’a pas, et fomente celles qu’on a. » Cette métaphysique est trop au-dessus de mon faible entendement : je la respecte donc, et me contente de prouver qu’il purge en nous les passions, que nous avons, par des moyens plus sûrs, quoique plus agréables, qu’aucun de ceux qu’ont employés tous les Philosophes, et tous les Ecrivains sacrés et profanes.

88. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

  Nous ne lisons quasi aucun des Anciens, qui ait parlé de cette matière, qui ne reprenne beaucoup tels jeux : lesquels je suis aussi certain que les magistrats Chrétiens n’approuvent aucunement, ains étant chargés du pesant faix d’une si grande police, les permettent seulement, comme nous avons vu les prêches des hérétiques et bordeauxv publics être permis, en intention d’éviter plus grands maux : mais toutefois s’il fallait permettre le mal, il me semble du tout intolérable que ce soit sous le titre de la Passion, comme il ne serait loisible et ne devrait être permis aux femmes débauchées, se titrer de la confrérie de la très sacrée et très pure vierge Marie mère de Dieu.

89. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les meurtres, les usurpations, les infidélités, les trahisons, le mépris des Loix, les conspirations, etc. sont ordinairement le fruit que l’amour produit sur la Scène dans les Tragédies ; et dans les Comédies, qui font ici mon objet principal, c’est l’amour qui cause les divisions dans les familles, le mépris de l’autorité paternelle, la violation de la foi conjugale, la dissipation des biens, et tous les vices enfin où se livre un jeune homme qui ne connaît rien de sacré, quand il s’agit de satisfaire sa passion.

90. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

Des spectacles profanes », col. 40-61, in Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre et collection intégrale, ou choisie, de la plupart des orateurs du troisième ordre… ; publiée par M. l’abbé Migne, Paris, chez l’éditeur, 1845, t.  […] Beauregard », in Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés, deuxième série, tome LXXI (IV de la seconde série), Paris, J. […] Réédition • « Sermon sur les spectacles », col. 206-228, in Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre et collection intégrale, ou choisie, de la plupart des orateurs du troisième ordre… ; publiée par M. l’abbé Migne, Paris, J. […] Contre les bals, les danses, ou comédies, et autres divertissements mondains qui sont des allumettes de luxure », col. 719-733, in Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre et collection intégrale, ou choisie, de la plupart des orateurs du troisième ordre… ; publiée par M. l’abbé Migne, Paris, chez l’éditeur, 1844, t.  […] Réédition • « Spectacles », p. 210-219, in Bibliothèque sacrée ou Dictionnaire universel, historique, dogmatique, canonique, géographique et chronologique des sciences ecclésiastiques, t. 

91. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Or, si ce ne sont pas des œuvres de Jésus-Christ, dans le sens déjà expliqué, c’est-à-dire, des œuvres qui puissent du moins d’être rapportées à Jésus-Christ ; ce sont donc des œuvres de Satan : donc tout Chrétien doit s’en abstenir ; donc il viole les vœux de son Baptême, lorsqu’il y participe ; donc, de quelque innocence qu’il puisse se flatter, en reportant de ces lieux son cœur exempt d’impression, il en sort souillé, puisque, par sa seule présence, il a participé aux œuvres de Satan, auxquelles il avait renoncé dans son Baptême, et violé les promesses les plus sacrées qu’il avait faites à Jésus-Christ et à son Eglise. » « Ce ne sont pas ici des conseils et des pratiques pieuses ; ce sont nos obligations les plus essentielles. […] Les noms sacrés et vénérables dont on abuse pour justifier la composition des Ouvrages dramatiques et le danger des Spectacles, les textes prétendus favorables, les anecdotes fabriquées, les sophismes des autres et les miens, tout cela n’était que du bruit, et un bruit bien faible, contre ce sentiment impérieux qui réclamait dans mon cœur. […] Guidé par la Foi, ce flambeau éternel devant qui toutes les lueurs du temps disparaissent, devant qui s’évanouissent toutes les rêveries sublimes et profondes de nos faibles esprits-forts, ainsi que toute l’importance et la gloire du bel esprit ; je vois, sans nuage et sans enthousiasme, que les Lois sacrées de l’Evangile et les maximes de la morale profane, le Sanctuaire et le Théâtre, sont des objets absolument inalliables.

92. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Quant à celle-ci, où l’on voit une épouse prêter l’oreille aux fleurettes d’un amant, en recevoir des lettres, lui répondre, lui donner un rendez-vous nocturne, chercher à déshonorer son mari, dont elle raconte les ridicules à un séducteur à qui elle fait un signe de pitié au moment où on lui rappelle le respect qu’elle doit aux nœuds sacrés du mariage ; et tout cela se faisant de manière à divertir, à être approuvé des spectateurs, à faire applaudir l’infidélité, les détours, les mensonges, l’impudence ; quant à ce spectacle, dis-je, il n’y en a pas de plus dangereux pour les femmes de tous les rangs et de tous les ordres ; parce qu’en voyant applaudir une femme noble de mépriser ainsi les devoirs du mariage, de fouler aux pieds le précepte de la foi conjugale, en un mot de se jouer de son mari, sous prétexte qu’il est paysan, il n’est pas douteux que les femmes roturières n’aient la noblesse de penser qu’il doit leur être permis d’en agir de même envers leurs maris, quand ils sont lourdauds, malotrus ou bêtes, etc. […] C’est par de pareilles leçons de morale que des distinctions, imaginaires ou de convention, auxquelles la nature continue, malgré tout, d’avoir peu d’égards, et qui ne dirigeant pas dans leurs choix les jeunes cœurs sans ambition, deviennent plus tard, dans le temps, des préjugés, des prétextes à l’inconstance, des titres pour mépriser ses devoirs les plus sacrés. […] Et dans quel temps, aurait-il pu ajouter encore, voulez-vous publier une telle satire qui doit les comprimer, les âmes sensibles, déjà en trop petit nombre, et rendre ridicule peut-être jusqu’au mot sacré de Bienfaisance !

93. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Cependant ces excès sont rares dans le sacré Collége, il faut lui rendre justice, le plus grand nombre dans tous les temps n’a pas été moins distingué par la pureté des mœurs, que par l’éminence de la dignité. […] Les autres qui n’ont pas donné dans des excès si éclatans, sont pourtant bien éloignés de leur état par leur amour du théatre, aucun d’eux n’y a réussi, ils sont aussi mauvais Poëtes que mauvais Ecclésiastiques ; il est vrai que la plupart n’ont pas reçu les ordres sacrés, c’est un sacrilege & un scandale de moins. […] Les deux Chevaliers après avoir quitté l’épée pour la soutane, ont travaillé pour le théatre, & fait des farces après la piece, dont le ridicule & le scandale postérieur à leur Ordination, ne doit retomber ni sur l’Eglise, ni sur l’Evêque, qui les initia dans les Ordres sacrés, qui, sans doute, n’auroit pas ordonné des Comédiens.

94. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Huet, Evêque d’Avranches, qui, dans sa Lettre sur les Romans, nous fait entendre que l’Allégorie, que l’Ironie même sont permises ; & que ces deux figures n’ont point été bannies de ce Livre sacré, dont toutes les expressions sont si sublimes & si mesurées, dans le Livre enfin le plus cher aux Chrétiens. […] Mais, quelques bons effets que le Tartuffe ait pu produire, tous les sujets de Piéces qui conduisent à employer des termes, ou sacrés ou mystiques, doivent être bannis du Théâtre.

95. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Ils ont des pieces sacrées qu’ils jouent dans les Eglises, si graves & si modestes, que la sainteté des lieux n’en souffre aucune profanation. […] Nos Entrepreneurs actionnaires, les Intendans des divertissemens publics, ne sont pas ce mélange ridicule de sacré & de profane ; mais leur théatre est-il une meilleure école de bonnes mœurs ?

96. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Le Magistrat qui regloit tout le détail de ces Jeux s’appelloit Chorege, & tout paroissoit sacré dans ces Jeux, parce qu’ils se représentoient dans les Fêtes, & que Bacchus y présidoit. […] Quoi qu’il en soit, dans les Spectacles tout paroissoit sacré, & nous avons une Oraison de Démosthene contre un homme qui lui avoit donné un souflet : il l’accuse de Leze-Majesté Divine, parce qu’il a reçu de lui ce souflet, faisant les fonctions de Chorege.

97. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

C’est assez pour condamner un abus que l’on trouve dans le Texte sacré, des Lois et des enseignements qui y soient contraires : Et si l’Apôtre saint Jean a dit que le monde ne pourrait pas tenir les Livres qui décriraient le détail de la vie de Jésus-Christ ; on peut dire que toute la vie d’un homme ne suffirait pas pour lire l’Écriture, si elle était entrée dans le détail de chaque action, pour la justifier comme bonne, ou la condamner comme mauvaise. […] Ce sont là les sentiments de l’Eglise ; sentiments dans lesquels elle n’a jamais changé : Elle a toujours cru que les divertissements de la Comédie étaient condamnés par l’Écriture, quoique le Texte sacré ne prononce point le mot de Comédie. […] C’est pourquoi ces exemples sacrés ne doivent point être rapportés pour excuser nos Comédies, qui sont toujours profanes, si elles ne sont pas impures. » Et ce grand Cardinal est tellement persuadé que les hommes sont à présent incapables de rectifier le divertissement des Spectacles, qu’ayant rapporté dans ce même Livre toute sorte de raisons et d’autorités, pour montrer que c’est profaner les Dimanches et les Fêtes, d’en employer une partie à ces sortes d’amusements ; considérant enfin la Comédie dans les circonstances dont il semble qu’elle ne peut plus être séparée, il parle de la sorte dans le Chap. 16. « Alexandre Roi de Macédoine, ne voulut point voir les filles de Darius, de peur qu’ayant vaincu tant de Nations par la force de ses armes, il ne fût vaincu lui-même par les charmes des filles : Mais les Chrétiens, qui sont engagés par la grâce de leur Baptême à une vie bien plus sainte, dressent eux-mêmes mille pièges à leur pudeur : ils s’exposent sans crainte aux plus grands dangers, par un mépris horrible des enseignements du saint Esprit, de l’honneur de Dieu et de leur propre salut. […] qui n’êtes rien, et qui ne vivez que pour mourir ; jusques-à quand vous amuserez-vous comme des enfants, à des songes et à des imaginations trompeuses, etc. » Ce grand Saint était si éloigné des divertissements du monde, qu’aussitôt qu’il eut trouvé jour pour renoncer aux fonctions sacrées de l’Épiscopat, il s’enfuit dans la solitude pour passer le reste de ses jours dans les exercices de la vie Érémitique ; c’est-à-dire, mortifier ses sens par les veilles, par les jeûnes et par les prières. […] doit admettre à la sacrée Communion tous les Fidèles,Ed. l’an 1654.

98. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Le Prélat dit dans le même discours : Le sacré & le profane, le sérieux & le comique, la Chaire & le Théâtre doivent se liguer pour rendre le vice odieux.

99. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

En effet, comme le fait très bien voir M. le baron d’Hénin, les véritables auteurs de nos jeux scéniques sont ces pèlerins qui revenant de la Palestine, chantaient aux peuples émerveillés les événements anciens ou récents dont cette terre sacrée avait été le théâtre.

100. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Une Chapelle sert de Scène au premier Acte de l’Astrologue Joué : et afin qu’on sache d’abord à quelle intention se prépare ce lieu sacré, la Scène s’ouvre par des coquetteries, et par de bons mots sur la piété. […] N’est-ce pas là véritablement prostituer l’éloquence sacrée ? […]  » Pourquoi donner ce tour impertinent à un trait de l’histoire sacrée ?

101. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Le Prince l’emporta sur le Prelat, le profane sur le sacré ; au lieu que le sacré eût dû corriger le profane : renversement ordinaire, on fait plus de cas de la noblesse que de la dignité, on vit plus en Seigneur qu’en Evêque.

102. (1647) Traité des théâtres pp. -

De vrai, outre qu’au sacré lien qui vous joint, vous présentez l’exemple du Mariage le plus uni qui puisse être, il y a ceci en vous de particulier, que vous sympathisez très admirablement en la piété, et vous employez par efforts communs à l’avancement du règne de Notre Seigneur J. […] Par la grâce de Dieu nous sommes Chrétiens, et en tant que tels avons reçu le Sacré sceau du Baptême. […] Or cela ne fut pas seulement à une fois, ou à deux, mais continua jusques au temps de Pompée le Grand, qui pour garantir son Théâtre de passer par la même rigueur, s’avisa d’en faire un lieu Sacré, et lors de sa dédicace, y ayant assemblé le peuple, ne le qualifia pas un Théâtre, mais lui donna le nom de Temple, et le consacra à Vénus, de sorte que les Censeurs n’y osèrent toucher. […] Tout autant qu’il y en a qui se rendent coupables de la même profanation des Ecrits sacrés, et les changent en des jeux, seraient tout à fait dignes de ce même jugement. […] Que s’il s’agit des commandements de leurs Majestés, lorsque montées sur le Trône, elles nous publient leurs Edits, nous les tenons pour Sacrés, et sommes prêts à leur rendre notre très entière obéissance, et services, et à mettre nos biens et nos vies pour la gloire de leur Empire.

103. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

On trouve dans l’ouvrage de cet Écrivain beaucoup d’érudition sacrée & profane, & les mêmes raisonnements que dans les Auteurs précédents.

104. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Toutefois, si nous étions parvenus au dernier degré de corruption, et qu’il n’y eût pas à présent plus d’espoir de retour que l’affreux état de guerre, et de folles illusions n’en laissaient concevoir dernièrement, je préférerais me taire pour ne pas grossir inutilement le nombre des moralistes déclamant et prêchant dans le désert depuis tant d’années ; mais autant l’on a été découragé à la vue de la contagion du mauvais exemple, et des lois d’un despote bataillard qui ne respectait rien, qui a attiré sur nous tous les fléaux avec la malédiction du ciel et des nations ; autant l’on doit espérer de l’influence des lois sages qui vont nous régir, de cette Charte, si long-temps disputée, que nous venons de recevoir d’un Roi juste qui la secondera encore par l’exemple de toutes les vertus, d’un Roi qui recommande et protège tout ce qui est respectable, dont le cœur est véritablement bon, les vues sages et paternelles, les promesses sincères ; puisque rien ne le détourne de sa mission sacrée, et qui ne forcera donc pas les écrivains de désirer, à la fin de son règne, pouvoir déchirer les pages où ils en auraient trop loué le commencement trompeur.

105. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Car enfin quelque austerité que l’on ait dans les mœurs, on ne peut pas dire, qu’écouter precisément des Acteurs qui récitent un poème où l’on fait voir le crime puni et la vertu recompensée, où il ne s’agit que d’un amour vertueux et légitime, qui n’aboutit qu’à un lien sacré ; quelque sévère, disent-ils, que l’on soit, on ne peut pas dire que ce soit un péché en soi-même.

106. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Ainsi après avoir divisé leurs spectacles selon leur matière, en jeux de théâtre et jeux du cirque : ils les divisèrent ensuite par rapport à leur fin, en jeux sacrés, jeux votifs, jeux funèbres et jeux de plaisir.

107. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Ces traits sacrés étoient lancés avec force par d’habiles mains. […] Qu’il ne balance plus : qu’il répande à grands flots ces eaux sacrées, & qu’il en remplisse, s’il est possible, tous les cœurs. […] Ce n’est plus, Messieurs, l’Histoire sacrée ou profane qui vous peint l’horrible destinée des impies, des parricides, des incestueux, des traîtres, des scelerats de toute espece. […] Tragédies sacrées ou profanes, on les vit toutes tracées sur le même modele de rivalités, & fardées des mêmes expressions d’amour. […] Que seroit-ce si les droits d’un lien sacré étoient livrés d’un côté à la coquetterie ouvertement libertine, à ses ruses furtives, à mille indignes stratagêmes ; & de l’autre immolés à la confusion, à l’ignominie, à l’opprobre que méritoit mieux le crime, qui en est l’auteur, & qui triomphe.

108. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Enfin la quatrième contiendra le jugement que les Auteurs tant sacrés que profanes ont porté sur les spectacles depuis Auguste jusqu’à Justinien. […] , qui distingue entre les jeux consacrés aux Idoles qu’il appelle sacrés, et les autres qui n’étaient que pour le divertissement. […] S. sous Septime Sévère, ceux-là encore étaient sacrés. […] qu’il se trouve beaucoup de choses dans Ménandre qui devaient avoir été tirées des Prophètes et des autres Auteurs sacrés. […] Il paraît par un Concile de Sens de l’an 1486. que ces danses et ces représentations comiques se faisaient dans les Eglises et autres lieux sacrés.

109. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Je pense que le sacré College a donné le ton. […] Cette raison de modestie a fait prendre l’habit long aux femmes dans tous les pays du monde, à tous les Religieux sans exceptions, & la soutane à tous Ecclésiastiques Bénéficiers, ou dans les Ordres sacrés, & leur a fait défendre à tous de la tenir levée, & de laisser voir les habits de dessous, dont ordinairement le luxe & le faste, qui le disputent à celui du monde, sont si contraires à leur état ; contraste indécent & ridicule contre la modestie de la forme de l’un & la vanité du prix de l’autre.

110. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Elle deshonore le coupable, trouble les familles, ruine les fortunes, altere la santé, & entraîne à ses suites les plus grands désordres ; mais elle plait aux cœurs corrompus, titre sacré sur le théatre. […] Il a également travaillé pour de l’argent dans le sacré & dans le prophane, passant de l’Orchestre à l’Eglise, & de l’Eglise à l’Orchestre, comme un Tailleur qui du même ciseau coupe les habits du théatre & un ornement Sacerdotal ; & ayant le même succès dans l’un & dans l’autre, il inspire tout-à-tout l’amour & la devotion.

111. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

De là sont venues les robes Consulaires de diverses couleurs, les habits de cérémonie de divers Corps qui composent la Cour du Roi, la diversité des galons & des livrées des Domestiques ; de là les Bedeaux des Chapitres, Communautés & Confreries ont des écussons à leur robe ; de là ce déluge d’armoiries Episcopales, jusques dans les Eglises, sur les vases sacrés, sur les ornemens, & sur-tout sur le trône des Evêques, & sur les livres d’Eglise, Broviaires, Missels, Rituels, qui sont tous chamarrés d’armoiries Episcopales. […] Les Evêques Anglois ne manquent pas d’étaler dans leurs armoiries ces mots sacrés & ce ruban bleu, ainsi que le chef de l’Eglise Anglicane dans les siennes.

112. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Quand l’Ambassadeur Turc, Saïd Effendi, vit représenter à Paris le Bourgeois Gentilhomme, & cette cérémonie ridicule dans laquelle on le fait Turc, quand il entendit prononcer le nom sacré de Dieu (Hou) avec dérision & des postures extravagantes, il regarda ce divertissement comme la profanation la plus abominable (Philosophie de l’Histoire, C. […] On y voit, dit-il, les divers collèges des Prêtres & des Magistrats, les Souverains Pontifes, les Quindécemvirs couronnés de laurier, les Flamines, les Augures interprètes des volontés des Dieux, les Vestales chargées d’entretenir le feu sacré, le Peuple, le Sénat, les Consuls, les très-augustes Empereurs, qui approchent si fort de la Divinité ; & ce qui est incroyable, la mère de cette nation guerriere maîtresse du monde (Vénus), s’applaudit de s’y voir représentée par les livrées infames d’une prostituée : Et quod nefarium est audire, gentis Martiæ genitrix, regnatoris populi procreatrix, lætatur Venus, seperaffectus meretricia vilitatis, impudicâ imitatione laudari.

113. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Les Docteurs de la sacrée Faculté de Théologie de Paris soussignés qui ont été consultés pour savoir si les Comédies que représentent les Comédiens Italiens à Paris, peuvent être permises. […] des Comédiens établis pour donner aux hommes une récréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérite d’être défendu ; et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération : c’est-à-dire, qu’ils ne disent et ne fassent rien d’illicite, qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. » Réponse.

114. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Tout le sacré vallon se réunit sous un chef si puissant, et fond sur Corneille, le plus petit moineau lui donne son coup de bec : jamais partie plus redoutable, un premier Ministre, et un Ministre de ce caractère ; un bienfaiteur de la Chambre tournelle littéraire, la plupart des Conseillers étaient pensionnés ; un fondateur, l’Académie naissante lui devait l’être et la vie : jamais Juges ne furent plus récusables. […] Tel Rousseau traçait de la même plume des cantiques sacrés et des épigrammes cyniques, et disait froidement qu’il n’était pas plus pieux dans les uns que libertin dans les autres.

115. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

L’ignorance & la grossiereté y font un mélange ridicule du sacré & du profane. […] Point d’histoire sacrée ou profane, même de notre pays, qui n’offre de pareils embarras. […] Jamais, dit le texte sacré, on ne parla mal d’elle.

116. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Sages de l’antiquité, qui regardiez les Lettres comme le plus solide fondement des sociétés, comme l’œil universel de la sagesse, le thrône des mœurs, & un lien sacré du genre humain.

117. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Vous avez trop de piété, Monsieur, pour vouloir en dédire Saint Augustin : mais s’il m’était permis de me citer, profane que je suis, après une autorité sacrée, j’oserais vous rappeler une tirade de ma Satire, où j’ai fait voir qu’on ne va point à la Comédie pour se rendre plus vertueux ; qu’on y va seulement dans la vue d’un délassement agréable ; qu’au contraire notre orgueil se rend quelquefois plus fier par le plaisir malin que nous sentons à détourner sur le prochain la peinture des vices qui sont représentés dans les Comédies ; qu’enfin tout le fruit qu’on en retire, c’est d’apprendre le secret d’être vicieux, sans passer pour ridicule.

118. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

L’Hôtel de Bourgogne a pourtant servi à telles représentations d’Histoires Sacrées ?

119. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Pourquoi le vrai et le fabuleux, le sacré et le profane, le saint et l’impur, le sérieux et le comique, le Paganisme et le Christianisme ramassés ensemble en un seul objet de divertissement ? […] Dryden a travaillé sur ce fonds sacré, je suis effrayé de lui entendre dire que tout cela dépend uniquement de la force de l’imagination. […] « Que la pudeur toute seule supplée, dit-il, au Texte sacré ; et que la lumière de la raison conduise où la révélation ne se montre pas. […] qu’il lise les Livres sacrés : il y trouvera toujours un soulagement proportionné à ses besoins…. […] Ririons-nous d’entendre tourner en ridicule le Texte sacré ?

120. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

C’est-à-dire, Le triomphe sacré de la conscience, la science divine de se récréer, le bonheur des Peuples, des Villes, & des Royaumes, marqué dans ces paroles célestes du Pseaume 88. v. 16.

121. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

C’est-à-dire, Le triomphe sacré de la conscience, la science divine de se récréer, le bonheur des Peuples, des Villes, & des Royaumes, marqué dans ces paroles célestes du Pseaume 88.

122. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

) le sacré et le profane en ont été la proie tour à tour. […] « Si j’envisageois la chose en ministre de l’Eglise, en prêtre et interprête du Dieu de nos pères, je mettrois sous vos yeux l’essentielle et invincible incompatibilité des spectacles mimiques et de l’esprit de la religion ; je ferois jaillir de la manière la plus vive l’étonnant contraste de l’histrionisme et de l’Evangile ; je ferois évanouir comme l’ombre ces maximes illusoires et démenties dans le cœur même de ceux qui les étalent, touchant l’utilité et la décence du théâtre moderne8 ; je dirois à tous les Chrétiens rassemblés dans la contemplation d’une de ces farces de fureur ou d’amour : vous qui dans la réception du premier et du plus important bienfait d’une religion céleste, avez juré à l’Eternel un divorce sacré d’avec toutes les pompes du monde et des passions sensuelles ; songez-vous que votre attachement à ce brillant étalage de vices et de crimes, n’est qu’un long et opiniâtre parjure ?

123. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Jugez par-là de ses compagnes Voilà un célibataire philosophe peu zélé pour la population Le célibat philosophique est-il plus sacré que celui du clergé ? […] Il ne tint qu’à lui d’épouser la Duchesse, & tout le monde s’y attendoit : ce qui l’auroit rendu paisible possesseur de la Courlande, & l’auroit dans la suite approché du trône de la Russie : le vice est trop aveugle pour connoître ses intérêts même temporels Au lieu de lui marquer son amour & sa reconnaissance, il viola les loix sacrées de l’hospitalité, & l’offensa mortellement en débauchant sous ses yeux quatre de ses filles d’honneur, des premieres maisons du pays.

124. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

La religion & la vertu ne doivent-elles pas anathématiser un spectacle pernicieux qui apprend à violer l’un des plus sacrés & des plus importans commandemens de Dieu ? […] Voilà ce qui forme & consacre ce nœud sacré, ou plûtôt ce qui le souille & le profane.

125. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Il veut à toutes forces donner une origine sacrée au théatre : La poësie dramatique a pris sa source dans la religion ; les Philosophes, les Théologiens voyant le goût des peuples pour les spectacles, en donnèrent des règles : voilà sa premiere origine. […] Le sacré & le profane, le sérieux & le comique, la chaire & le théatre doivent se liguer pour rendre le vice odieux.

126. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

T oute cette affluence de Vainqueurs & de Vaincus, alloient en cet ordre, & passoient de la Porte Triomphale par *le Marché couvert, & le long de la Voye sacrée jusqu’au Capitole : Là, on immoloit les Victimes destinées, & par mille Sacrifices & mille chants & ceremonies de ioye, on rendoit graces à Iupiter des succez qu’il avoit accordez au Vainqueur. […] Ces Veux hautement exprimez, on continuoit le reste des Ceremonies sacrées, & ensuite le Vainqueur presentoit une Couronne à Iupiter.

127. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Le Parlement de Paris permit, par Arrêt du 9 Novembre 1543, aux Confrères de la Passiona (c’étoient nos premiers Comédiens) de s’établir dans l’ancien Hôtel des Ducs de Bourgogne qu’ils avoient acheté, & d’y avoir un théâtre, à condition de n’y jouer que des sujets profanes, licites & honnêtes, & leur fit de très-expresses défenses d’y représenter aucun mystère de la Passion, ni autres mystères sacrés.

128. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Je sais qu’il n’est jamais hors de saison d’avoir de la vénération pour les choses sacrées et qu’elles doivent être en tous lieux ce qu’elles sont sur les autels.

129. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

ou Lutteurs, bien qu'ils combattissent tous nus sur l'Arène, ni les Thyméliques ou Musiciens, bien qu'ils joignissent leur voix et l'adresse de leurs mains aux Danses des Mimes et des Bouffons ; ni les Conducteurs des Chariots au Cirque, ni même les Palefreniers qui servaient auprès des chevaux employés aux Courses sacrées, bien qu'ils fussent de la plus méprisable condition, d'où l'on peut aisément juger, et certainement, que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'ont jamais souffert cette tache ; ils ne paraissaient point sur le Théâtre que modestement vêtus, bien que ce fut quelquefois plaisamment ; ils n'occupaient les Musiciens qu'aux Danses et aux Chants de leurs Chœurs, ou de quelques vers insérés dans le corps de leurs Poèmes, comme ceux de nos Stances que l'on récite mal à propos, au lieu de les chanter, étant Lyriques.

130. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Que signifient ces lois de haine et de vengeance qui livrent aux flammes éternelles les âmes des Larive, des Lekain, des Raucourt, des Talmah et de tant d’autres dont les talents ont plus contribué à faire admirer tout ce qu’il y a de sublime dans la religion chrétienne, que toutes vos dévotions de Marie Alacoquei, de Louis de Gonzaguej, du sacré cœurk et d’Ignace de Loyolal.

131. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Ces Directeurs si peu dignes de l’être, qui de peur d’aigrir ceux qu’ils croient avoir intérêt de ménager, les laissent marcher par la voie de la perdition, sans leur dire mot, et les voient tranquillement venir des spectacles au sacré Tribunal, et passer de la table de la Communion aux spectacles.

132. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Mais il me semble que les Prêtres ne manqueraient pas de crier contre la profanation de ces Histoires sacrées, dont ils remplissent leurs conversations ordinaires, leurs livres, et leurs sermons.

133. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Le doute dans lequel ils sont des motifs qui font agir leur Chef doit les rendre très circonspects quand ils veulent prendre part aux affaires, et si leur inquiétude les fait parler, ce ne doit jamais être qu’avec respect, elle doit les conduire aux pieds du Trône pour y faire des représentations et non pas des protestations ; autrement, c’est agir contre le serment d’obéissance et de fidélité ; c’est marquer de la défiance et du caprice, après avoir donné toute sa confiance : c’est choquer en un mot le respect imposé par les lois à tout l’Etat pour la personne sacrée du Monarque. […] Au surplus ce qu’Arlequin Sauvage dit des nations civilisées n’est ni singulier ni nouveau, mais il est sage et naturel ; ce sont des idées exprimées très anciennement, vous les retrouverez dans les Livres Sacrés et dans ceux des Philosophes : elles sont présentées d’une manière sinon édifiante du moins plus agréable, et c’est par l’agrément que le spectacle unit à la morale qu’il fait quelquefois dans le cœur des hommes une réformation que la Religion ni la philosophie n’ont pu faire. […] Par un sentiment naturel, par un penchant irrésistible, nous voyons tous les jours des méchants applaudir à de belles actions ; je puis extraire d’un ouvrage très indécent une maxime qui n’en est pas moins admirable pour n’être pas dans sa place, la voici : « Tel est l’avantage de la Vertu que le Vice même lui rend hommage. »y Si le spectacle est capable de faire applaudir la Vertu, il est donc capable de la faire aimer, ce n’est sûrement pas dans le moment où des méchants applaudissent dans le parterre à des maximes admirables qu’ils sont disposés à mal faire, c’est lorsque rendus à eux-mêmes au sein du vice et de l’oisiveté, ils n’entendent plus la voix de la sagesse et de la raison dans la bouche des Orateurs sacrés, des Philosophes ou des Comédiens.

134. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Nous ne jouons plus les Mystères, nous ne joignons point des abominations à des spectacles sacrés. […] Prenez-y garde Monsieur, ce n’est pas lorsque les Jeux Scéniques furent institués qu’ils furent avilis, ils étaient des actes de Religion, dont les Acteurs étaient les Ministres : on les considérait donc comme des gens consacrés au service des Dieux ; ce n’était pas alors que le Préteur disait : « Quisquis in scenam prodierit infamis est. »fk Ce fut lorsque ces Spectacles sacrés devinrent profanes et impudiques qu’ils furent abandonnés aux talents des esclaves et de gens déjà méprisés avant de monter sur la scène ; ce fut pour empêcher les honnêtes gens d’exercer une profession licencieuse, de se confondre avec des hommes vils, pour insulter par des satires odieuses et personnelles les meilleurs citoyens, et alarmer la pudeur par l’exécution de rôles infâmes, tant par le style que par les vices des personnages qu’ils représentaient. […] Si les spectacles ont essuyé la même révolution à Paris que dans l’ancienne Rome, s’ils ont été sacrés dans leur origine, et s’ils font devenus impudiques dans la suite, il n’est pas étonnant qu’ils aient été autorisés, respectés et honorés lors de l’Etablissement : il est encore moins surprenant qu’ils aient été flétris lorsqu’ils sont devenus l’Ecole de l’infamie et de l’impureté : plus on prouvera que la proscription des Acteurs fut légitime alors, plus on établira les droits de ceux du temps présent à l’estime publique et à la société.

135. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

En écrivant à ce pieux missionnaire, je crois avoir conservé le ton de modération, de décence et d’urbanité qu’exigeaient à la fois et son caractère sacré, et le sujet que je voulais traiter, et les lecteurs auxquels je m’adressais.

136. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Sumpsit ergo Maria Prophetissa, Soror Aaron, tympanum in manu sua, dit l’Écrivain sacré ; egressæque sunt omnes mulieres post eam cum tympanis & choris, &c.

137. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Des gens graves, qui dans un profond silence, affublés d’une robe immense, & lugubre, élévée sur des siéges couverts de Fleurs-de-lys, un parquet sacré environné de barriere, que personne n’ose franchir, une foule de plaideurs dans l’attente de leur sort, dans la derniere consternation quand ils perdent, ou éclatant de joie si leur sort est heureux.

138. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

C’étoit une dérifion des affaires de Parme, où les personnes les plus respectables, & les choses les plus sacrées étoient insultées. […] Le Mariage du Prince Protestant avec une Princesse Catholique devoit faire rentrer les Protestans dans l’Eglise, par le moyen de ce Mariage, désigné par Cupidon & les Nymphes, mêlange absurde du sacré & du prophane, & allusion qui ne l’étoit pas moins : Duplaix, Tome 3, page 749.

139. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Le remord de la conscience, le bien de l’humanité, l’intérêt de la république, la loi des mœurs, la pudeur & la décence, conformément aux intentions du Créateur, ont prescrit au genre humain, ces bornes sacrées, & n’ont laissé ignorer à personne, que c’est un crime, ou de perdre le fruit de la sécondité par une inutilité volontaire, ou d’en exposer la naissance au hazard, sans lui donner un pere & une mere légitimes. […] Peut-on imaginer de plus monstrueux assemblage de sacré & de profane, de vice & de vertu, d’instruction & de scandale ?

140. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

C’est pour exprimer leur respect & leur gratitude envers Dieu, que la danse sacrée fut la plus ancienne, & la source où l’on puisa toutes les autres ; que dans toutes les anciennes religions les prêtres furent danseurs par état, parce que la danse étoit une partie du culte. […] La Religion naturelle, de toutes la plus ancienne, ni celle des Juifs qui l’a suivie, n’ont eu des danses sacrées ni des prêtres danseurs, Adam, Abel, Caïn, Henoch, Noé, Abraham, Melchisedech, Isaac, Jacob, Job, n’ont jamais mêlé la danse à leurs sacrifices : on ne voie pas même qu’ils aient dansé du tout.

141. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Elle favorise le vice ; elle enseigne aux enfans à mépriser l’autorité des parens, & à tromper leur vigilance, par des engagemens clandestins, formés par une passion aveugle ; elle apprend aux femmes la coquetterie, la dissimulation, les ruses, pour tromper leurs maris, au préjudice des liens sacrés du mariage, & les livrer à une ignominie que mérite seul l’auteur du crime que l’on fait triompher ; elle invite les domestiques à flatter sans pudeur, à servir sans remords les passions de la jeunesse, à voler, à tromper leurs maîtres & les tourner en ridicule ; elle accoutume le public à traiter de bizarrerie une sage circonspection, & de politesse une connivence criminelle, l’impiété & l’indifférence à ses devoirs, de force d’esprit philosophique, à embellir le vice, à enlaidir la vertu, & tourner en plaisanterie les choses les plus importantes. […] Les Pasteurs lâches & complaisans, qui par ignorance ou par foiblesse laissent dévorer leurs brebis, ou les laissent paître dans des champs agréables dont l’air contagieux ou les herbes venimeuses leur donnent la mort, ces Directeurs si peu dignes de l’être, qui pour ne pas aigrir ceux qu’ils ont intérêt de ménager, les laissent passer du spectacle au sacré Tribunal, & de la sainte Table au spectacle, ces faux Prophètes qui s’étudient à ne dire rien qui ne plaise, quel compte ne rendront-ils pas des ames qu’ils ont perdues ?

142. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Les histoires sacrées, habillées en scénes, passoient en revue sur le théatre : la Reine de Navarre Marguerite avoit cru de son tems & croyoit avoir fait un chef d’œuvre en dialoguant en dramatisant tout l’Evangile : long tems auparavant on avoit fait contre la Reine Jeanne de Naples, une piece très-indécente, dont la réprésentation dura cinq à six jours, & où l’on avoit détaillé toute sa vie ; les graveurs & les peintres l’ont fait aussi dans une suite de tableaux ou d’estampes, comme autant de scénes recueillies, où ils ont rendu toute la vie d’un homme célébre ; la vie du Cardinal de Richelieu remplit la superbe galerie du château de Richelieu. […] Ses poésies sacrées, ses lettres philosophiques, annonçoient un esprit entiérement tourné à la Réligion & à la Morale ; mais il est bien difficile d’oublier ce qu’on aime.

143. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Car c’est vous jouer de Dieu même, mon Frere, écrivoit saint Cyprien, d’avoir dit anathême au démon, comme vous l’avez fait en recevant sur les sacrés fonts la grace de Jesus-Christ, et de rechercher maintenant les fausses joies qu’il vous présente dans une assemblée ou dans un spectacle de vanité. […] Tout cela veut dire qu’on sacrifie à son jeu les droits les plus inviolables et les intérêts les plus sacrés ; que l’on fait du jeu sa premiere loi ; que pour ne pas se détacher du jeu, on se détache de toute autre chose, et que dans la concurrence de toute autre chose avec le jeu, quelque essentielle qu’elle soit par elle-même, on retient le jeu et l’on renonce à tout le reste.

144. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Les noms sacrés, dont on abuse, pour justifier la composition des ouvrages Dramatiques, & les dangers des spectacles, les textes prétentendus favorables, les anecdotes fabriquées, les sophismes des autres & les miens ; tout cela n’étoit que du bruit… Guidé par la Foi, ce flambeau lumineux, devant qui toutes les lueurs du tems disparoissent, devant qui s’évanouissent toutes les rêveries sublimes & profondes de nos foibles esprits forts… Je vois sans nuages &c., que les Loix sacrées de l’Evangile, & la morale profane, le Sanctuaire & le Théatre, font des objets inalliables. […] Quoiqu’il soit quelque fois échappé à Voltaire de rendre des hommages à la Réligion, il n’y a rien de si sacré, qu’il n’ait blasphêmé. […] Illicites &c ; parce qu’on y tourne en dérision, les droits les plus sacrés des peres & meres sur leurs enfants, des maîtres sur leurs serviteurs à voler, à mépriser leurs parens & leurs maîtres, & à s’en moquer, avec la plus indigne insolence : comme dans l’Avare, dans l’Usurier &c.

145. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Cette scène met dans un beau jour un des plus importants et des plus naturels caractères de la bigoterie, qui est de violer les droits les plus sacrés et les plus légitimes, tels que ceux des enfants sur le bien des pères, par des exceptions, qui n’ont en effet autre fondement que l’intérêt particulier des Bigots. […] Cela étant, et puisque les Philosophes les plus sensuels n’ont jamais douté que la Raison ne nous fût donnée par la Nature, pour nous conduire en toutes choses par ses lumières ; puisqu’elle doit être partout aussi présente à notre âme, que l’œil à notre corps, et qu’il n’y a point d’acceptions de personnes, de temps ni de lieux auprès d’elle : qui peut douter qu’il n’en soit de même pour la Religion, que cette lumière divine, infinie comme elle est par essence, ne doivent faire briller partout sa clarté : et qu’ainsi que Dieu remplit tout de lui-même, sans aucune distinction, et ne dédaigne pas d’être aussi présent dans les lieux du monde les plus infâmes, que dans les plus augustes et les plus sacrés ; aussi les vérités saintes, qu’il lui a plu de manifester aux hommes, ne puissent être publiées dans tous les temps et dans tous les lieux où il se trouve des oreilles pour les entendre, et des cœurs pour recevoir la grâce qui fait les chérir ? […] Que si la corruption qui s’est glissée dans les mœurs depuis ce temps heureux, a passé jusqu’au Théâtre et l’a rendu aussi profane qu’il devait être sacré ; pourquoi, si nous sommes assez heureux pour que le Ciel ait fait naître dans nos temps quelque génie capable de lui rendre sa première sainteté, pourquoi l’empêcherons-nous, et ne permettrons-nous pas une chose que nous procurerions avec ardeur, si la charité régnait dans nos âmes, et s’il n’y avait pas tant de besoin qu’il y en a aujourd’hui parmi nous, de décrier l’hypocrisie, et de prêcher la véritable dévotion ?

146. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Homme une licence pour tout le monde d’aller à la Comédie, encore qu’il ne la donne qu’à ceux-là seulement qui ne peuvent résister à une puissance Souveraine qui les y mène : qu’il n’use de cette condescendance que pour des personnes dévotes, qui comme des flambeaux bien allumés, dont la flamme croît par le souffle des vents, redoublent les ardeurs de l’amour sacré qu’ils ont dans le cœur au milieu des tentations.

147. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Les libertins qui eurent la vogue tournerent si bien en ridicule tout ce qu’il y a de plus sacré, qu’on n’ose, depuis ce temps-là, en montrer la moindre apparence. […] Mais le Spectateur trouve avec raison que ces braves champions firent une très-grande faute contre les regles sacrées de la chevalerie & les usages les plus constans du théatre, c’est qu’ils ne combattirent pas pour leur Dulcinée.

148. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

, où Cassiodore observe : Iaçoit que Dieu ayt crée tous les iours, singulierement il est dit qu’il à fait ce iour qui est sainct & sacré par la natiuité de nostre Seigneur, auquel il faut triompher & mener liesse, pource que le Diable a perdu son credit & auctorité, & le monde a receu la vie & son salut ? […] & sacré, & porte au frontispice l’image d’vne vierge tenant son fils Iesus, arriere prophanes impures de cet objet de pureté & saincteté, arriere fols de cet objet de prudence, arriere du lieu où vous faictes les insensez à l’enuy, Vet. charta & mortualia.

149. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Une vigne cultivée le Dimanche ne donnera pas de plus mauvais vin, que si elle avait été façonnée un jour ouvrier ; les hirondelles ne naissent point dans nos Eglises, qu’avec une petite espèce de sacrilège et de profanation d’un lieu sacré ; elles n’en sont pas pourtant plus noires, ni moins légères pour voler. […] Les Auteurs sacrés s’en sont servi pour coucher par écrit l’Histoire Sainte, et David n’a jamais eu de meilleurs sentiments que ceux qu’il a chantés sur son Luth ;D. […] Si Dieu ruinait l’Empire du Turc en aussi peu de temps qu’il perdit Pharaon, s’il nous remettait dans la possession de la Terre Sainte, et de tous les lieux sacrés, où Jesus-Christ a opéré les Mystères de notre Rédemption, nous aurions les mêmes droits, et notre réjouissance devrait passer pour vertu. […] La même vertu nous oblige à révérer certains jours que la Sainteté du Christianisme demande de notre dévotion : On n’y peut mettre la main que comme à une chose sacrée, et sans une petite espèce de sacrilège : Ces jours sont les fêtes les plus solennelles, où l’Eglise fait mémoire de nos principaux Mystères ? […] sacrés Canons ont encore montré plus de servilité contre les gens d’Eglise ; qui se laisseraient aller aux jeux de hasard ; il ne leur est pas même permis de se trouver en la compagnie des joueurs, quoiqu’ils ne soient pas de la partie.

150. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

La plus dangereuse est la peinture à faux, dramatique, de l’homme et de la société, ou cette infidélité des tableaux vivants qui sont censés être ceux des mœurs ou de la vie commune de tel rang, de telle corporation, ou de tel âge ou bien de telles personnes que la malignité désigne, et qui vont être décriées, flétries, peut-être mises au désespoir ; il consiste aussi dans la solennité et l’éclat des représentations, avec tous les prestiges du théâtre ; c’est encore en réunissant la fiction à la vérité, en accumulant à plaisir les vices, en les combinant et faisant supposer une liaison naturelle entre eux ; c’est l’éternelle image des passions humaines les plus honteuses sous les traits sacrés de la vertu qu’enfin on ne croit plus voir nulle part qu’en apparence, que l’on méconnaît et décourage par trop de défiance, ou qu’on insulte par malignité ; enfin, c’est en créant ainsi et faisant agir avec toute l’énergie possible, sous les yeux de la multitude des personnages monstrueux qui servent d’excuse et d’encouragement aux méchants, qui font horreur aux bons et, comme je l’ai déjà dit, portent l’agitation dans les esprits faibles, l’inquiétude ou l’animosité dans les cœurs, exaltent la tête de tous, et vont de la scène publique provoquer la persécution, porter les désordres dans les scènes privées de la vie, où toutes les passions excitées imitent la hardiesse des auteurs, cherchent à réaliser leurs chimères jusques sur la vertu la plus pure : « Là de nos voluptés l’image la plus vive ; Frappe, enlève les sens, tient une âme captive ; Le jeu des passions saisit le spectateur ; Il aime, il hait, il pleure, et lui-même est acteur. » Voilà plus clairement comme il arrive que ces critiques vantées manquent leur but, sont de nul effet contre le vice audacieux, sur l’hypocrite impudent qui atteste Dieu et la religion en faisant bonne contenance au rang des victimes nombreuses des aggressions aveugles et des calomnies effrontées.

151. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Tout s’y est porté de bonne grace, on s’en est fait un honneur & un mérite, tout cela ne suffisant pas encore, les Pénitens, dont il y a une confrérie à Saint-Pons, ont prêté leur sac & leur capuchon, & le Chapitre ses aubes, & en particulier une aube très-belle, qu’on avoit acheté pour solemniser la fête du Sacré Cœur de Jesus.

152. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Borgia étoit un scélérat pour qui il n’y avoit rien de sacré ; quoiqu’il fût sous-diacre, & qu’il eût été archevêque de Valence & cardinal, il avoit rempli l’Italie de mille crimes pour se faire un état.

153. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

L’Auteur ayant été fait Cardinal en 1514, on doit croire charitablement, qu’il l’avoit composée avant que d’être du Sacré Collége.

154. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

En entrant dans le sacré lavoir du Baptême, dit Tertullien,Tertul. de spect c. 7.

155. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Bien plus, c’est un devoir, un devoir étroit, un acte de vertu ; le devoir le plus sacré de la Nature, puisqu’il est inviolable.

156. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Cet oracle sacré s’explique avec candeur. […] C’est dans ces vers sacrés, mêlés de symphonie, Qu’il sied bien aux Auteurs d’exercer leur génie. […] Qu’on vienne, à ton exemple, en de sçavantes veilles, Des volumes sacrés étaler les merveilles. […] C’est un abus que ce corps respectable des Ministres sacrés a condamné dans tous les temps. […] Il porte l’empreinte d’un génie clairvoyant & d’une ame noble, qui, pénétrée de l’amour du bien public, voudroit rallumer le feu sacré des vertus patriotiques, prêt à s’éteindre.

157. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Jamais plus puissant empire que celui des Cesars ; jamais autorité plus sacrée que celle de la chaire de Saint Pierre ; mais l’application qu’on en fait à tout, est ridicule. […] Les farces les plus libres, sont des mystêres, des oratorio, d’actioni sacré.

158. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Cet écusson, que ce Saint préferoit à celui de sa famille, est bien différent des armoiries prophanes que la vanité & la bizarrerie ont introduite dont les pieces, les supports, les cimiers sont le plus souvent l’ouvrage du délire/ La chaire où il prechoit étoit ornée de ce nom sacré. […] Ce visage est couvert de crachats, celui-ci de vermillon & de céruse ; les yeux d’un Dieu sont noyés dans les larmes, ceux ci brulent d’un feu impur ; cette tête adorable est couronnée d’épines, ses cheveux dégourent de sang ; cette tête prophane est couronnée de roses & de rubans, ses cheveux couvets de poudre, dégoutans d’essence, frisés le plus artistement ; cette bouche sacrée prononce des paroles de vie, ces levres souillées des discours licentieux, prononcent des paroles de mort.

159. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Mais, non : c’est un objet sacré. […] Quand on parle de serment, le dévot Azelan répond en acteur d’opéra : Le serment d’aimer une belle, est un serment sacré comme on le fait aux dieux.

160. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Après l’heureuse opération faite sur la personne sacrée de sa Majesté, tout le monde s’efforçant d’en faire paraître sa joie, le Te Deum fut chanté dans toutes les Eglises de Paris en action de grâces d’une santé si souhaitée, et si nécessaire à l’Etat. […] Où se trouvent les livres saints, et les lectures sacrées ; là se trouve la joie des Justes ; et le salut de ceux qui les écoutent, joint à la confusion du diable ; mais où sont les Guitares, les danses et les battements des mains, là sont les ténèbres de l’homme, la perdition des femmes, la tristesse des Anges, et la fête du démon.

161. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Les singularités, les bizareries, que l’on mêlait dans ces espèces de farces sacrées, achévent de nous peindre les hommes du treizième siècle.

162. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 106 Les prêtres faisaient intervenir, dans leurs farces, dans leurs processions et dans leurs danses, les personnages les plus sacrés, sans en excepter la divinité.

163. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Cyprien, Evêque de Carthage, un des plus excellents Philosophes de son temps, et grand Orateur, en sa seconde Epitre de l’humilité des Chrétiens, fait mention d’un certain Comique, Neoptolomeus, qui avait infecté l’Empereur Valerius, par ses postures lascives ; bref, ils étaient convaincus de toutes sortes de crimes par les sacrés canons et décrets ; même le Pape Gesalius leur fit défendre la communion des Sacrements, comme nous l’enseigne le docte Rupert, en ses décrétales.

164. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

La bouche du Prêtre est dépositaire de la science sacrée, on lui demandera l’explication de la loi ; est-elle dépositaire des folies du théâtre ?

165. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Il avoue cependant que dans ce même temps il fut joué une comédie des plus licencieuses, au couronnement de l’Empereur Charles V, devant ce prince & toute la cour, & que bien des Cardinaux s’y trouverent : ce qui n’est pas fort digne de la sainteté du Sacré Collége, si le fait est vrai. […] Ce poëme est le mêlange le plus indécent du sacré & du profâne ; les anges & les saints s’y trouvent avec les femmes de mauvaise vie, le poëte invoque Saint Michel & sa maîtresse, il passe de l’église au temple de Venus, d’une cérémonie religieuse à une fête galante, d’une maxime de l’évangile à une morale lubrique, du Pape à Mahomet.

166. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Elle lui point ses fils en prison, sa fille fugitive, sa belle-fille déguisée en femme-de-chambre, & son petit-fils en paysan ; elle déplore ses propres malheurs, dont le plus sensible c’est , dit-elle, d’être éloignée de ses sacrés genoux & de ses bonnes graces, & privée de sa vue & de sa bienveillance. […] Paris, comme l’Océan dans ses marées, a son flux & son reflux : les mêmes foux qu’on avoit allumés pour le retour des Princes, à peine éteints, furent rallumés pour leur fuite & le retour du Roi ; on chantoit encore leur éloge, que la gamme changea de clefs, & qu’on les chargea de malédictions ; la foule des courtisans qui remplissoit les appartemens de l’Hôtel de Longueville, fit un demi-tour à droite, & vint rendre hommage au Louvre ; on avoit fait exiler Mazarin, & l’on vint le féliciter & remercier le Roi de son retour ; le Parlement avoit mis sa tete à prix, & vint se prosterner à ses pieds ; on l’avoit déclaré rebelle, & béni les Princes, on déclare les Princes rébelles, & on bénit Dieu d’avoir mis entre ses mains sacrées les rênes du gouvernement : le Roi avoit peine à passer dans les rues, par la foule innombrable qui les remplissoit.

167. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Il traduisit en vers les Pseaumes de la Pénitence, & composa quantité de poésies sacrées, Noëls, Cantiques en françois & en patois bourguignon, que le peuple chante avec plaisir ; comme Corneille qui termina sa vie par la traduction de l’Imitation de J. 

168. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Il bâtit dessus, un Temple à Venus la Victorieuse, afin que ce qui étoit véritablement Théâtre, faisant aussi partie d’un Temple, fût respecté comme sacré, & à l’abri de la reforme des Censeurs.

169. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

† Sitôt que de ce jour La trompette sacrée annonçoit le retour † Du Temple † orné partout de festons magnifiques † Le Peuple saint † en foule innondoit les Portiques † Nous pourrions peut-être accorder à nos Voisins, que leur Vers non rimé, comme imitant le ton de la conversation, doit être celui de leur Poësie Dramatique ; mais pourquoi veulent-ils qu’il puisse être celui de la Poësie Lyrique & Epique ?

170. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

« Pour multiplier ses plaisanteries, Molière trouble tout l’ordre de la société ; il renverse scandaleusement tous les rapports les plus sacrés sur lesquels elle est fondée ; il tourne en dérision les respectables droits des pères sur leurs enfants, des maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs.

171. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

« Qui sibi nequam est cui bonus erit. » Ces pièces de collège fussent-elles tolérables pour des laïques, peut-on sans gémir voir de jeunes Ecclésiastiques sur le théâtre, quitter leur habits, vêtus en mondains, en arlequin, en femmes, fardés, mouchetés, débitant des galanteries, chantant des airs efféminés, dansant, cabriolant, ce qui leur est absolument défendu par tous les canons, et qui est ordinaire dans les collèges où l’on emploie sans distinction les clercs, comme les autres, souvent bénéficiers dans les ordres sacrés ?

172. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

C’est cette même Didon qu’a fait, après bien d’autres, paraître sur le théâtre un Auteur célèbre, que diverses charges de magistrature, et des poésies sacrées ne permettent pas de soupçonner capable de mettre de l’indécence dans ses poésies dramatiques.

173. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Que ces personnes se persuadent donc bien qu’elles sont hautement coupables aux yeux de Dieu, pour avoir fait si peu de cas de sa grâce, qu’au lieu d’en nourrir la flamme sacrée, elles n’ont pas craint de la laisser mourir par des distractions criminelles.

174. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

ils achetèrent ensuite la place et les masures de l’ancien Hôtel de Bourgogne, où ils bâtirent et y élevèrent un théâtre, pour y continuer leurs représentations qui dégénérèrent et devinrent bientôt profanes : de sorte que le Parlement leur défendit par un Arrêt, rendu en 1548. de continuer à représenter le Mystère de la Passion et autres sacrés Mystères : Ils cessèrent donc leurs représentations ; mais au lieu d’en demeurer là, ils louèrent aux Comédiens Français et Italiens, leur théâtre et ce qui en dépendait, à l’exception d’une loge qu’ils s’y réservèrent : et enfin en 1676. le revenu de cette Confrérie fut uni à l’Hôpital Général.

175. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Il mêle avec une sorte de sacrilège le sacré & le profane, en appliquant au vice les expressions consacrées à la vertu.

176. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Charles-magne, sacré à Rome Empereur d’Occident, par le Pape Léon III, l’an 800, assista le jour de Pâques à une Messe célébrée par le St.

177. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

… Ces Messieurs-là aiment tout le monde : rien n’est sacré pour eux.

178. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

L’irréligion peut faire oublier ou plutôt mépriser un commandement si sacré ; l’ignorance excuserait-elle ?

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