Il prouve l’affirmative à cause du scandale, à cause du danger du péché, à cause de leurs participation aux paroles des Comédiens qu’ils écoutent avec plaisir, qu’ils approuvent, qu’ils admirent, qu’ils soutiennent par leur autorité, par leur argent, par leur présence ; car les Comédiens péchant mortellement en jouant la Comédie, on ne peut être témoin, approbateur, protecteur de cette action criminelle sans être complice. […] Il ajoute que si l’argent que les spectateurs donnent aux Comédiens les rend coupables, le scandale que leur mauvais exemple cause, sert à rendre leur assistance plus criminelle ; c’est ce qu’il prouve par un passage de saint Jean Chrysostome, cité dans le Chapitre précèdent.
une autre Ordonnance du Prévôt de Paris, du quatorzième Septembre 1395. il leur fut défendu, « de ne rien dire, représenter, ou chanter dans les Places publiques ou ailleurs, qui put causer quelque scandale, à peine d’amende arbitraire, et de deux mois de prison au pain et à l’eau.
On y voit encore des hommes incredules & mondains, prendre un sujet de scandale & de chûte de la vie austere de Jean-Baptiste, & de la vie simple & commune de Jesus-Christ ; de la pénitence & de la solitude de l’un, de la Doctrine & de la croix de l’autre. […] Tout ancienne qu’elle est, elle a esté renouvellée de nos jours, & elle a vérifié cette parole de Jesus-Christ, Qu’il est nécessaire qu’il arrive des scandales, Matth. […] Je n’ajoûteray pas, malheur à celuy, par qui le scandale est arrivé : car s’il a pû estre l’instrument du démon & le ministre du monde pour séduire les ames foibles, il ne l’a pas esté long-temps, puisqu’une retractation solemnelle a dû les détromper, & rendre à la raison toute la pureté de ses lumieres. […] de n’estre, ny à nos freres, ny à nous-mêmes, un sujet de scandale & de chûte ; Matth.
C’est-là que le scandale du jour prépare les Spectateurs bénévoles, à celui de la nuit ; mais l’un n’est qu’un jeu en comparaison de l’autre. […] Les gens les moins scrupuleux conviennent, que les Trétaux sont des endroits de scandale & de libertinage, que l’amour seul des Filles de Joye, y conduit la plupart de ceux qui y vont de jour, & tous ceux qui y vont de nuit ; or, quel bien, quel avantage réel peut-il résulter de pareils établissemens ? […] Ces filles grossieres, qui sont soudoyées pour y attirer la jeunesse, marquent rarement de causer du scandale & des fixes ; elles en sont naître mille occasions pour une. […] C’est ce qui m’est arrivé plus d’une fois, & à quelques-uns de mes amis, qui, attirés par la curiosité, n’étaient pas moins jaloux que moi de savoir jusqu’où le scandale pouvait pousser l’effronterie, & qui n’ont pu soutenir les excès. […] Par un scandale qu’on a peine à concevoir, ces jours, jadis consacrés à la place des Fideles, sont devenus des jours de triomphe & de rejouissance pour le libertinage & la debauche !
« Pourquoi, dit-il, les Comédiens seront-ils plutôt infâmes, que les jeunes gens dans les Collèges, que les personnes les plus sages, et quelquefois les plus qualifiées, les Princes mêmes et les Rois, les Prêtres et les Religieux, qui tous pour se divertir et sans scandale représentent des personnages dans les Comédies ? […] Mais ce que l’on pourrait dire néanmoins pour exempter ces sortes de personnes de la note d’infamie qui est propre aux Comédiens, supposé qu’elles en imitassent les actions ; c’est, comme le dit notre Docteur lui-même, que cela se ferait sans scandale, c’est-à-dire, dans le particulier, et hors certaines circonstances qui ne s’ajustent pas avec la Modestie chrétienne, et qui sont inséparables des représentations pompeuses et mondaines, telles que sont nos Comédies. […] Notre Docteur lui-même faisait tout présentement scrupule d’assister à la Comédie, à cause de sa qualité de Prêtre qui l’oblige de donner l’exemple aux Fidèles, et voici qu’il y conduit en foule les Evêques, les Cardinaux, et les Nonces du Pape, avec assurance qu’il ne peut y avoir ni honte ni scandale à s’y trouver : il y a là-dedans une contradiction manifeste. […] Ceux donc qui jouent la Comédie, sont d’honnêtes gens qui se sont destinés à cet emploi, et qui s’en acquittent sans scandale, et avec toute sorte de bienséance, à moins que parmi eux il ne s’en trouve de malhonnêtes, de même qu’en toute autre profession : alors leur malice naît de leur propre corruption, et non pas de leur état, ni de la profession dont ils se mêlent, puisque tous ne leur ressemblent pas. […] C’est à peu près comme si je disais, que parce que c’est la coutume de s’enivrer en Allemagne, et que cela n’y fait point de scandale, on peut s’y enivrer en conscience et sans scrupule.
Des princes, des seigneurs, des dames se cotiser pour faire cette fête insensée : quel scandale ! […] La gazette d’Avignon, mars 1776, rapporte que le 25 février précédent, premier dimanche du carême, jour peu fait pour donner ce scandale, il y eut un grand bal toute la nuit, & beaucoup de rafraichissemens. […] Les assemblées de danses sembleroient au premier coup-d’œil n’avoir rien de dangereux pour les mœurs : mais si on les considere sous tous les rapports de vice, corruption, de scandale, dont elles peuvent être la source ; si des dangers de la licence, dont elles sont le prétexte, on passe à la qualité, à l’examen de la vie & de la conduite des personnes qui les goûtent ou les fréquentent, comment ne pas s’effrayer pour les mœurs du concours de tant d’ames viles ou corrompues ? […] Cette construction louche, qui fait un mauvais vers alexandrin, ne justifie pas le scandale. […] Il vient de mourir, il a paru devant son juge : plaise au ciel qu’une sincere pénitence ait expiré le crime & le scandale de ses licences, à un tribunal qui les punit éternellement !
Pourquoi aller au théâtre seroit-ce un scandale pour vous-mêmes dans des personnes de certain état & de certain rang ? […] Mais c’est à l’Eglise, à ses Ministres d’imiter dans ces circonstances les Augustins, les Chrysostomes & les Ambroises, de réclamer les droits de l’Evangile, de crier au scandale. […] Et quand il seroit vrai, ce que vous dites à présent, que vous êtes toujours sortis innocents du spectacle, encore faudroit-il conclure avec un grand Docteur : Premiérement, qu’à raison du scandale, autorisant par votre exemple des personnes qui peut-être y périront, & dont Dieu vous redemandera les ames ; secondement à raison du danger auquel vous vous exposez, danger moindre si vous voulez, pour vous que pour d’autres, mais toujours vrai danger pour vous, c’est toujours un vrai péché, un péché grief pour vous, qui que vous soyez, d’y assister.
Les Prédicateurs ont tonné dans la chaire, les Confesseurs ont proscrit dans le confessionnal ; on a fait craindre le danger, le scandale, le crime qui résulteroit du danger & du scandale seul, quand même on n’auroit point à se réprocher des fautes personnelles : fautes pourtant inévitables. […] On peut en dire autant de la déclamation théatrale : tous vos gestes sont des sentimens ; on le peut dire des ornemens, des parures, mouches, fard, boucles de cheveux, draperie, de tout l’appareil de la scéne : ce sont des sentimens ; c’est un scandale de les ramasser, les combiner, les étaler pour produire cet effet dans le cœur ; c’est un péché de s’y exposer : peut-on mieux faire le procès au théatre, & détruire toutes ses apologies, que par l’éloge qu’en font les amateurs même.
Le scandale est énorme, lorsque ces odeurs sont portées jusques sur l’autel, que leurs ornemens, leurs mouchoirs, leur linge, leurs gans, leur missel, la mitre, &c. exhalent une odeur qu’on peut suivre à la trace : Suavis odor transeunte fœminâ invitat . […] De cet effet naturel il conclud que la mauvaise odeur est une punition du crime, relative à la mauvaise odeur de la réputation & du scandale ; & il est vrai que la plupart des châtimens, comme la mort, la maladie, la misere, la pauvreté, sont accompagnés de mauvaises odeurs : Ater cum fulmine odor . […] Elles sont l’image du scandale qui a l’odeur contagieuse du péché ; le péché mérite toutes les peines ; elles servent à l’expier.
la vertu tend-elle des pieges, donne-t-elle des scandales, séduit-elle le public ? […] quel scandale pour le prochain d’autoriser par sa présence à donner & à voir des exemples, à débiter & à entendre une doctrine qui peut quelquefois lui être pernicieuse ! […] La Fontaine que j’attribue au théatre, puisqu’il a composé plusieurs drames, & que ses Contes irréligieux & infames ont été presque tous mis sur la scene par des Auteurs aussi méprisables par leurs talens que par leurs mœurs ; la Fontaine qui avoit protesté de son repentir devant des Députés de l’Académie appelés exprès (ce qui pour le Corps étoit une belle leçon), qui avoit à grands frais acheté pour les brûler tous les exemplaires qu’il avoit pû trouver de ses Contes, qui avoit parcouru les rues sur un tombereau comme un criminel, la corde au col, pour demander pardon au public du scandale qu’il lui avoit donné ; la Fontaine avoit depuis long-temps dans son épitaphe fait le portrait des Auteurs dramatiques & de bien d’autres : Jean s’en alla comme il étoit venu, Mangeant son fonds après son revenu, Jugeant le bien chose peu nécessaire : Quant à son temps, bien le fut dispenser ; Deux parts en fit dont il souloit passer, L’une à dormir, & l’autre à ne rien faire.
En effet, lorsque nous savons par tradition et par nos propres observations que des hommes de tous les rangs, que des princes même, que des prêtres, que des prélats, des pontifes, ont donné des exemples de toutes les perfidies et de tous les scandales, qu’ils ont même commis des atrocités, pourquoi tant d’art et d’apprêts, et de si ingénieux tours de force pour nous dire une chose que nous ne devons pas avoir de peine à croire, pour nous montrer qu’un petit particulier, clerc ou laïc, déguisé en dévot veut séduire une femme et encore avoir sa fortune par-dessus le marché ? […] Les excès multipliés de plusieurs membres du clergé, dévots par profession, les grands scandales de prélats, de princes même de l’église, ont fait peu de mal à la religion, constatés et transmis, pendant des siècles, par des voies ordinaires ; au lieu que la peinture dramatique de la perfidie d’un misérable clerc l’a ébranlée jusques dans ses fondements !
Les Comédiens vulgaires disent crûment les choses que vous enveloppez, vous prenez un autre chemin pour atteindre au même but : différence des conditions ne fait rien aux yeux de celui qui n’a acception de personnes, & s’il est vrai que vous soyez pour les grands du monde, un sujet de scandale, je vous trouve tout aussi coupable qu’un Charlatan qui empoisonne, en débitant ses drogues, les oreilles de la Canaille, par des obscénités grossieres.
Son refus du sacrement de Mariage aux Comédiens est traité de scandale, ainsi que celui de la Sépulture de l’Eglise.
Les anciennes diableries donnoient horreur du vice, en le montrant puni par les démons ; les nouvelles au contraire favorisent, inspirent, embellissent le vice, par les graces des actrices, les agrémens de la poësie, les charmes de la musique, la lubricité de la danse, l’obcénité des décoration, le scandale de l’intrigue & du succès.
Si nos modernes ont introduit le mauvais exemple, et souvent même le scandale jusque dans la Comédie de caractère, qui est la plus instructive et la plus propre à la correction des mœurs, il faut convenir qu’il est absolument nécessaire de réformer le fond de notre Comédie, soit d’intrigue, soit de caractère.
Gresset publia le 14 de Mai 1759, pour réparer le scandale, qu’il avoit pu donner aux ames honnêtes & pieuses, en travaillant pour les spectacles. […] Il faut donc de deux choses l’une » … ou dire, que l’Eglise est coupable d’injustice & de scandales, ou, que nos spectacles ne sont pas aussi épurés, qu’on voudroit nous le faire croire : ce raisonnement dispense de tout autre discussion. […] je veux, ajouteriez vous, que ce jeune homme n’ait pas été la victime de son étourderie ; mais en a-t-il moins péché, en se mettant dans l’occasion prochaine de le commettre, & a-t-il moins été un sujet de scandale à ceux qui ont été témoins de sa conduite ? […] Illicites & criminels, parce que ce sont des œuvres de ténèbres, auxquelles on ne peut assister sans scandale. […] Plus les mœurs d’une personne sont pures, dit le Comte de Valmont, tom. 2. pag. 84 ; plus sa piété partout ailleurs est édifiante, plus aussi elle devient un sujet de scandale… dans ces lieux dangéreux.
Les Théologiens de toutes les écoles conviennent unanimement que c’est un péché de regarder avec complaisance des peintures, des statues obscénes ; à plus forte raison de les garder pour les avoir toujours à portée de les étaler aux yeux du public, de les répandre dans les livres ; c’est un vrai scandale qui rend l’auteur comptable devant Dieu de tous les péchés que ces figures indécentes font commettre à l’infini. […] Les Catholiques ne sont que plus coupables, puisque leur Réligion les condamne si sévérement ; non seulement par le principe général, commun à tous les Chrétiens, qui défend les mauvais regards & les scandales, mais en particulier par la doctrine de l’Eglise sur les images.
En les exposant, comme autrefois à Rome, aux yeux du public, dans des places honorables, où ils seraient obligés de se rassembler, comme dans toutes les assemblées publiques, que de scandales et d’affronts on leur épargnerait ! […] Il est vrai que ni la distinction ni la confusion ne sauraient empêcher les mauvais effets que produit dans les cœurs la corruption des spectacles ; mais du moins on sauve par ces ténèbres l’éclat et le scandale.
Toute adoucie qu’étoit cette décision, elle causa le plus grand scandale ; sur-tout quand on découvrit que c’étoit un Docteur en Théologie, un Religieux d’une Communauté très-Réguliere qui l’avoient portée. […] Il en fit les plus vifs reproches aux Théatins, & le Pere Caffaro qui vraisemblablement n’avoit aucune part à à cette manœuvre de théatre, en parut aussi surpris & indigné que les autres, & se hâta de donner au Prélat & au Public, une rétractation authentique, qui fut répandue par-tout, en latin & en François, & insérée dans tous les Journaux, Mercures & Gazettes du tems, où il désavoue absolument ce libelle, déclare qu’il n’a pu apprendre qu’on l’aye cru auteur, sans en être sensiblement affligé, qu’il n’y a aucune part, & qu’il n’est rien qu’il ne fit pour réparer le scandale. […] Un scandale public.
Dorat ne peut se convaincre qu’il ait sérieusement regardé comme un scandale public la faculté d’orner, la raison dégager la morale, d’intimider les méchans . Ce n’est pas entendre les termes une faculté n’est pas un scandale ; mais employer ses talens à jouer des comédies & fournir matiere au Théatre, & à favoriser l’infame & pernicieux metier des Comédiens, c’est aux yeux du sage Gresset & de tous les gens de bien, un scandale publique qu’il a dû réparer publiquement, très-sérieusement, comme il a fait.
Comparez ses Comédies à celles de Plaute & de Terence, s’il s’y rencontre quelque différence relative au scandale, elle est toute à l’avantage de ceux-ci.
Que dirait donc M. de Sénancourt, si je venais à réclamer contre un scandale évidemment nuisible à la religion qui depuis trop longtemps subsiste aux yeux de tous les Parisiens, et excite la désapprobation et le dégoût ?
La première Scène de l’Avare est celle qui renferme et porte avec elle tout le fardeau du scandale et du mauvais exemple.
Ce Curé a-t-il pu en conscience la lui refuser en public, malgré le scandale qu’il prévoyait bien devoir en arriver ? […] La troisième est qu’il est moralement impossible, que ces Religieux puissent se donner un tel divertissement, sans que cela vienne à la connaissance de quelques Novices, ou de quelques domestiques séculiers : et qu’ainsi ils ne leur causent quelque scandale, ou à ceux qui le pourront apprendre d’eux dans la suite.
L’unique regret qui me reste, c’est de ne pouvoir point assez effacer le scandale que j’ai pu donner à la Religion par ce genre d’Ouvrages, & de n’être point à portée de réparer le mal que j’ai pu causer, sans le vouloir.
[Ceci n’est pas exact : les Pyrrhiques durèrent jusqu’à la chute de la Religion de l’Empire, sous les Empereurs Chrétiens : Trajan ne fit qu’empêcher la scandale des Acteurs-Pantomimes].
De quoi qui me demanderait mon avis, en conscience je dirais sous correction de meilleur avis, qu’il me semble avec monsieur Gerson, que ceux qui ne s’opposent à tels scandales, et blasphèmes de la religion Chrétienne pèchent : Et me semble que l’Evêque est tenu d’ôter la confrérie, plutôt que permettre telles choses si contraires marcher ensemble : comme aussi il n’est raisonnable de faire dire Messes d’un si vilain gain, ne de recevoir telles gens à l’offrande, ni à la sainte Communion.
Il n’y aura point de femme dans la Troupe qui ne soit mariée, et dont le mari ne vive avec elle, soit qu’il fasse la profession de Comédien, ou non : et, à l’égard de la conduite des Actrices, on suivra la méthode des Hollandais ;8 pour le moindre scandale qu’elles donneront on les congédiera ; lorsqu’elles sortiront de cette manière, elles ne jouiront que de la moitié de la pension ; et elles la perdront en entier, si elles continuent à faire mal penser d’elles, même après leur sortie de la Troupe.
» Je doute pourtant que les prêtres de ce temps-là fussent assez effrontés pour causer un si énorme scandale.
Que doit-il résulter de ce scandale inouï pour les jeunes spectateurs, ou pour les enfants qui, d’instinct, d’après le mouvement de leur cœur, et d’après leur éducation, doivent regarder comme de droit naturel le devoir d’aimer leurs parents, et le précepte de les respecter comme indispensable, absolu et tel que leur propre intérêt et la honte d’y manquer devraient du moins empêcher des enfants d’aller jusqu’à outrager ainsi l’auteur de leurs jours ? […] Alceste est véritablement vertueux, ou il n’a que l’apparence des vertus : dans la première supposition, on se moque de lui injustement, parce qu’il a le caractère et le ton convenables à un homme de bien, personnellement trahi de toutes parts, indigné de la corruption des hommes, dès long-temps aigri par les injustices et la perfidie de ceux qui l’entourent, dont cette critique le rend encore le jouet et la risée, pour combler son malheur et le scandale. […] Au lieu de scènes qu’il faut mêler de tant de scandales, dans lesquelles Molière, votre guide, a cru devoir donner des tours gracieux aux vices, avec une austérité ridicule à la vertu (ce reproche lui est fait par ce respectable prélat lui-même) ; divisez votre travail en chapitres, faits avec sagesse et sans artifice, comme les siens ; répandez aussi doucement que lui des lumières aussi pures, et vous serez cité de la manière qu’il l’est tous les jours, avec une reconnaissance et un respect que nul partisan de la marche opposée n’inspire au même degré.
Rome a toujours condamné ces coutumes barbares, aussi-bien que le duel & les épreuves : Il y eut toujours dans les Rites de l’Eglise Romaine, malgré tous les troubles & tous les scandales, plus de décence, & plus de gravité qu’ailleurs. […] Ce scandale n’etoit jamais arrivé. […] Est-ce trop en dire, de la traiter de scandale ?
Ce n’est pas que le théatre, climat fertile en toute sorte de dépravation, n’en soit quelquefois venu au comble du scandale. […] On peut avoir intérêt de cacher ses desordres, aucune loi ne le défend ; on n’en a point à les étaler, toutes les loix défendent le scandale. […] Quel scandale, de perdre ceux qu’on est chargé d’edifier, & dont par état on est tenu d’être les défenseurs & les modeles !
Quel scandale, si dans des états faits pour être saint & pour sanctifier les autres, vous leur donnez les indécens & contagieux exemples de la frivolité, de la vanité, de la mollesse ! […] Le voulût-il, on devroit s’y refuser ; doit-on obéir jusqu’au péché, jusqu’au scandale, perdre les ames pour lui plaire ? […] Si de bonne foi on vouloit suivre les loix de la pudeur, que ne feroit on pas par les prieres, les larmes, les amis, la résistance, pour ne pas se charger du scandale de l’immodestie ?
Le scandale seul que nous donnons en allant au spectacle, nous rend coupables.Rassurez-vous tant qu’il vous plaira sur le peu d’impression que les spectacles font sur vous : on n’en conclura jamais que vous puissiez les fréquenter sans vous rendre coupables ; & s’ils n’étoient pas dangereux par rapport à vous-mêmes, ils le seroient toujours par le scandale que vous y donnez. […] pourquoi fréquenter les théâtres, est-ce un scandale pour vous-même dans des personnes de certain état, de certain rang ? […] Mais c’est à l’Eglise, à ses Ministres, d’imiter dans ces circonstances, les Augustins, les Chrysostômes, les Ambroises, de réclamer les droits de l’Evangile, de crier au scandale. […] Le scandale seul que nous donnons en allant au spectacle, nous rend coupables.
Voici sa confession publique : c’est un nouveau scandale. […] La profanation des objets & du langage de la religion, qu’on a la témérité d’y mêler avec les objets & le langage du vice, ne sert qu’à pallier & augmenter le scandale & le sacrilège.
Le théâtre fut-il par lui-même indifférent, il devient très mauvais par la multitude des péchés qui s’y commettent, qui en sont inséparables, dont il est l’occasion prochaine ; pensées, paroles, regards, actions, parties de plaisir, esprit de malignité, d’irréligion, les péchés en sont les préludes, le cortège, les suites ; c’est évidemment un scandale public, une source intarissable de fautes : quelle sanctification des fêtes ! […] Le scandale est frappant dans ces occasions, lorsqu’on a l’imprudence d’y appeler pour chanter ou jouer des instruments, les Musiciens de l’opéra.
Plus une personne est réglée dans ses actions, plus ils sont hardis à l’imiter, son exemple est un scandale pour eux : car quoique, dit Saint Jean Chrysostome85, « par la force de votre esprit, vous vous soyez garantis de toute sorte de souillure, néanmoins à cause que par votre exemple vous avez inspiré de l’amour pour ces Spectacles à d’autres plus faibles : comment pouvez-vous dire que vous n’êtes pas coupable, vous qui avez donné aux autres le moyen de se rendre coupables. Ce Père conclut de la sorte, c’est pourquoi quoique votre grande modération vous ait mis à couvert de tout ce qui vous aurait pu nuire, ce que je ne crois pas possible : néanmoins parce que plusieurs personnes ont beaucoup péché à l’occasion de ces divertissements, vous en serez grièvement punis. » Et dans l’Homélie 7, il dit86 : « En regardant ces choses peut-être ne vous rendrez-vous pas coupable d’aucune faute, néanmoins vous êtes responsable du scandale que vous avez donné aux autres. […] Le Rituel de Sens au Titre de la Communion des malades page 90, parle des Comédiens en ces termes : Mais il faut prendre garde surtout de ne la pas donner à des indignes, ce qui ne se peut faire sans scandale, tels que sont des Usuriers publics, des Comédiens et des Farceurs, des Concubinaires et des gens notoirement criminels. Le Rituel d’Alet de l’année 1667, page 74, rejette de la Communion ceux que l’on sait publiquement être indignes, comme sont les excommuniés, les interdits, les infâmes ; par exemple, les Comédiens, les Farceurs et Bateleurs jusqu’à ce qu’ils aient fait pénitence et réparé le scandale. […] » Le Rituel de Coutances de l’année 1682, au Titre du Sacrement de l’Eucharistie et de la Communion des infirmes, page 14796. « Il faut prendre garde, dit ce Rituel, de ne point porter la sainte Eucharistie aux indignes, ce qui ne serait point sans scandale ; ces indignes sont les Usuriers publics, les Concubinaires, les Comédiens, ceux qui sont notoirement criminels, et les excommuniés nommément.
quel scandale !
Quel scandale, & quel est l’homme quelque libertin qu’il pût être, qui n’en auroit pas horreur ?
» Il en faut donc exclure ceux qui de notoriété publique en sont indignes, c’est-à-dire, ceux qui sont nommément excommuniés ou interdits, ceux qui sont notoirement infâmes, comme les femmes de mauvaise vie, les concubinaires, les Comédiens, les usuriers, à moins qu’on ne soit assuré de leur conversion, et qu’ils n’aient réparé publiquement le scandale public qu’ils ont donné.
C’est un scandale même de les voir au spectacle ; quel exemple de les y voir figurer ! […] Il y dura plus de mille ans, jusqu’au regne de Théodose le grand, qui l’abolit ; de sorte que ce scandale est arrivé peut-être une fois dans un siecle, & jamais il n’a pu y avoir de Vestale qui ait été forcée à prendre, non le voile, mais les bande lettes, malgré une passion & une intrigue toute formée : & comment l’auroient-elles formée avant dix ans ?
Le Prélat s’éleve contre les chants passionnés de Lulli, contre les dangers de représenter, même l’amour légitime à cause des circonstances qui l’accompagnent, contre les scandales mêlés aux représentations du Théâtre ; il ramene à son opinion les Peres, les Philosophes anciens, Platon, & même le Philosophe Grec ; enfin il combat la Comédie par la vie sérieuse que commande l’esprit de la Religion.
On s’en lassa néanmoins par le scandale et les animosités que cela causait.
Les mœurs du peuple sont bientôt ravagées par le torrent des scandales qui tombent d’un si haut degré d’élévation. […] Cette Actrice, qui mourut en 1730, ne voulut donner aucun acte de repentir des scandales de sa profession. […] « Ce n’est point par négligence, ni par relâchement, disoit le Pape Gelase, que mes prédécesseurs ont usé de tolérance à l’égard de ce scandale que j’espere abolir. […] C’est un scandale humiliant pour les Etats catholiques, puisque les Protestans se piquent à cet égard d’une grande régularité.
Je ne ferais pourtant en cela qu’imiter Tertullien, qui nous dit Chapitre 15 que cette affectation des hommes et des femmes, de paraître avec magnificence dans les Spectacles, y est d’un grand scandale, et que la première pensée qu’on a en y allant, c’est de voir et d’être vu. « In omni Spectaculo nullum magis scandalum apparet, quam ille ipse mulierum et virorum accuratior cultus ; nemo denique in Spectaculo obeundo prius cogitat nisi videri et videre. […] Que si Elie est monté sur un chariot, ce n’a pas été pour courir dans un Cirque ; que si David a dansé devant l’Arche, ce n’a pas été avec des mouvements lascifs, et que c’est par l’artifice du Démon que ces exemples tout saints qu’ils sont, leur deviennent défendus par le scandale qu’ils en prennent mal à propos. « Diabolo artifice ex sanctis in illicita mutata sunt. […] Vous auriez pu vous dispenser aussi de rapporter page 49, « l’exemple de la Bible, dont on défend, dites-vous, la lecture en Langue vulgaire, parce qu’elle est une occasion de scandale pour quelques-uns » ; vous servant de cet exemple pour prouver, que quoique la Comédie ne nuise que par accident dans vos principes, il faut pourtant la condamner. […] Et quand vous n’y trouveriez point de différence, et que le péché et le scandale serait égal [sic] dans les Jeux immodérés et excessifs, et dans les Comédies déshonnêtes, vous devrez croire que la défense en sera égale. C'est ce que l’on peut dire en général des Jeux défendus, dans lesquels on doit toujours considérer l’excès et le scandale.
Outre le fard dont les actrices sont aussi barbouillées ; leurs paroles, leurs gestes, leur metier infâme, sont un tissu de scandales continuels, sur-tout si une femme se présente fardée à la Sainte Table, elle doit évidemment être réfusée, son état même est un scandale.
Cet homme, de son aveu, a toujours agi contre sa conscience, sentant parfaitement l’infamie & le scandale de son métier. […] Au moindre scandale elle sera congédiée avec demi-pension, qui même sera supprimée, si elle se conduit mal après sa sortie.
Paul né frapperoit point des oreilles dramatiques ; mais au moins ne peut-on se dissimuler que les nouvelles Gorgones ne soient tous les jours souillées dans nos Eglises par les regardt & les discours, les désirs & la licence de nos nouveaux Neptunes ; que leur fard, leurs nudités, leurs parures ne les attrouppent au tour d’elles, & que leur vanité, leur libertinage ne donne volontairement ce scandale sacrilége. […] Un consentement formel au péché, un acquiescement sans reserve aux propositions bonteuses de l’infame Eunuque Vagao Ministre des débauches, d’Holopherne, à qui sans hésiter elle répond qu’elle est prête à tout ; le scandale donné à toute l’armée, qui ne peut douter de son crime, puisqu’elle s’enferme seule dans sa tente, & passe la nuit avec lui, livrée à ses desirs & à ses attentats (heureusement il étoit plongé dans le sommeil, sans quoi elle étoit perdue, elle emprofite pour lui couper la tête) : l’hypocrisie d’une femme, qui pour ne pas se souiller, dit qu’elle ne veut toucher à rien de ce qu’on sert sur la table du Général, & porte avec elle, pour se nourrit, du pain, du fromage & des figues seiches, & va le matin faire dévotement sa priere ; tout cela est inexcusable dans le Christianisme, & l’étoit dans la Loi de Moyse, qui jamais ne permit le mensonge, le scandale, l’impureté, même le mariage avec les Payens & les incirconcis.
Il n’y a en tout cela que deux choses un peu fâcheuses : L’une est le terrible scandale que nos Églises en souffrent souvent, et l’autre est que Messieurs les Confesseurs de Paris, et de Versailles disent quelquefois entre eux, qu’on ne sait où se confessent bien des femmes : Est-ce là, est-ce ici ?
On ne peut donc point douter qu’un Evêque ne soit dans l’obligation de corriger les vices qu’il remarque dans son troupeau, et principalement de remédier à ceux qui sont publics et scandaleux : et celui qui étant constitué dans cette dignité et dans cette charge, ne reprendrait pas et ne ferait pas ce qui dépendrait de lui pour ôter ces scandales, mériterait plutôt, suivant la pensée de saint Grégoire, d’être appelé « un chien mort, que de porter le nom d’Evêque ».
Si malheureusement les hommes d’Etat auxquels le monarque accorde sa confiance, continuaient à se laisser asservir sous l’influence des prêtres et à subir le joug anarchique du Clergé, leur coupable condescendance nous reporterait inévitablement à ces temps de calamité, où des moines, des prêtres et des prélats, sollicitaient, et provoquaient des lois inexorables et sanguinaires, et non contents de donner le scandale de voter ces lois de sang, ils parvinrent à se constituer eux-mêmes juges de tous les délits en matière de foi, et à faire couler à grands flots le sang des victimes qu’ils immolaient à leurs implacables vengeances, et faisaient brûler vifs des schismatiques, des hérétiques, des Juifs, etc.… et trop souvent des hommes riches qu’ils faisaient périr pour s’emparer de leurs dépouilles.
Plus une personne est réglée dans ses actions, plus ils sont hardis à l’imiter, son exemple est un scandale pour eux. « Car quoique, dit Saint Jean Chrysostome S. […] » , en regardant ces choses peut-être ne vous rendrez-vous coupable d’aucune faute ; néanmoins vous êtes responsable du scandale que vous avez causé. […] Le Rituel de Sens au titre de la Communion des Malades, page 90. parle des Comédiens en ces termes : « Mais il faut prendre garde surtout de ne la pas donner à des indignes, ce qui ne se peut faire sans scandale, tels que sont des usuriers publics, des Comédiens et des Farceurs, des concubinaires, et des gens notoirement criminels. » Le Rituel d’Alet de l’année 1667. pag. 74. rejette de la Communion ceux que l’on sait publiquement en être indignes, comme sont les excommuniés, les interdits, les infâmes : par exemple, les Comédiens, les Farceurs et Bateleurs, jusqu’à ce qu’ils aient fait pénitence et réparé le scandale. […] » . « Il faut prendre garde, dit ce Rituel, de ne point porter la sainte Eucharistie aux indignes, ce qui ne serait point sans scandale : ces indignes sont les usuriers publics, les Comédiens, ceux qui sont notoirement criminels, et les excommuniés nommément.
Mais le danger de nos Spectacles est le moindre des reproches qu’ils méritent : on n’y voit que scandales affreux : on y dégrade absolument la nature de l’homme : on y substitue la convoitise à la raison : on y franchit toutes les barrières qui nous séparent des bêtes. […] Nos Tragiques n’y eussent pas cherché tant de mystère : ils auraient accordé à Hémon et à Antigone plus d’un tête-à-tête pour se souiller l’imagination, pour ternir l’éclat de leur naissance et faire de leur penchant réciproque, un scandale. […] Certainement, il saute aux yeux, après tout ce que j’ai mis en jour, que notre Théâtre moderne est d’un scandale au-dessus de toute comparaison : il excède la licence de toutes les nations et de tous les siècles : non, il n’a pas même le misérable prétexte de l’exemple dont les plus affreux crimes tâchent du moins à se couvrir.
Il est donc nécessaire qu’il y ait des Spectacles, comme il est nécessaire, selon Jésus-Christ même, qu’il y ait des scandales : necesse est ut veniant scandala, afin qu’on puisse discerner les véritables Chrétiens de ceux qui n’en ont que le nom. […] Oui, c’en est un, sans doute ; parce qu’on ne peut sans péché, violer une loi de l’Eglise & paroître approuver ce qu’elle condamne ; parce qu’on ne peut s’exposer soi-même à la tentation, & attiser le feu de la concupiscence ; parce qu’enfin des personnes, sur-tout qui font profession de quelque régularité, de quelqu’attachement à la religion, ne peuvent sans péché se conformer à un monde pervers, & devenir pour leurs frères un sujet de scandale.
Pour ces hommes effeminés qui ne rougissent pas de ces infâmies, ils en sont déjà punis par le ridicule dont ils se couvrent aux yeux même de celles à qui ils veulent plaire ; & si ce sont des hommes que la gravité, la sainteté de leur état éleve à des fonctions sublimes, c’est le comble de la folie & du scandale. […] Pour quatre jours d’éclat & de grace une laideur horrible dans votre ame, & même sur votre corps, sera dans l’enfer la punition éternelle de votre vanité, de votre impureté, de vos scandales.
Le divertissement de la comédie sert de fourrier à la débauche, de mains à la volupté, d’allumette au péché, de scandale à la vertu. […] Quel scandale pour les païens dans les chrétiens mêmes qui habitent parmi eux !
Excuse qui est un nouveau scandale, & sur des raisons frivoles qui sont de vrais désordres 1°. […] Quand on lui représentoit le scandale honteux de cette vie, c’est , disoit-il, pour donner le change à l’envie .
Il aggrave le scandale, en avançant que la mère & le grand père ne valoient pas mieux. […] Le scandale contre la pureté des mœurs & la sainteté du mariage ne sauroit guère aller plus loin.
J’entends un censeur moderne grommeler contre mes goûts et crier au scandale ! […] Ses jeux de nuit60, jadis amusèrent la ville et encore plus la cour ; plus corrompus, mais plus susceptibles que nos pères, nous crierions au scandale si, de nos jours, on tolérait de telles licences ; et nous avons des académies clandestines, dans lesquelles on s’expose journellement à de plus grands dangers qu’aux représentations de nuit de l’après-souper de l’Hôtel Soissons 61, du Dîner des dupes 62, de la Matinée du comédien 63, et de l’Ane et le procureur 64.
L’Ordonnance du Prévôt de Paris du 14 Septembre 1395, défend aux Jongleurs de ne rien dire, représenter ou chanter dans les places publiques, ou ailleurs qui puisse causer quelque scandale, à peine d’amende arbitraire & de deux mois de prison au pain & à l’eau.
Et quoique ses vers ne soient remplis que de pensées aussi honnêtes qu’elles sont fines et nouvelles, doit-on s’étonner si vous avez tâché de montrer à notre illustre monarque que ses ouvrages causaient un scandale public par tout son royaume, puisque vous savez qu’il est si sensible du côté de la piété et de la religion ?
Plus même les personnes qui y vont passent pour vertueuses et réglées, plus leur péché est grand à raison du scandale.
Si queb les personnes de tout âge de tout sexe de toute condition y peuvent librement aller sans crainte de rencontrer aucun scandale.
On a vu dans le chapitre précédent que les ecclésiastiques au mépris du onzième canon du troisième concile de Carthage, tenu l’an 397, avaient, non seulement assisté aux spectacles mondains donnés par les confrères de la Passion, qui, après leurs comédies saintes, mêlaient toujours quelques farces, mais encore qu’ils avaient eux-mêmes rempli des rôles et ouvert leurs églises pour ces sortes de représentations ; que les lois civiles, que l’autorité du prince, infiniment plus portées à maintenir le respect dû à la religion et au caractère sacré de ministre des autels, que les ecclésiastiques eux-mêmes, avaient arrêté ce débordement de scandale et d’obscénité, en défendant aux ecclésiastiques de jamais prendre part à ces sortes de représentations, en réglant les sujets des pièces de théâtres, et en ordonnant que la scène serait transportée hors des églises. […] Mais cet ordre interposé de la part de l’autorité séculière, quant aux représentations données par des ecclésiastiques, aurait dû s’étendre sur une infinité de processions et d’autres cérémonies religieuses, qui n’offrent encore que du scandale, et une infraction criminelle aux lois ecclésiastiques, et qui compromettent la dignité de la religion catholique, apostolique et romaine, en mêlant, en alliant aux cérémonies les plus augustes de notre culte, tout ce que le profane a de plus odieux et de plus impur, je veux parler de la procession solennelle qui avait lieu tous les ans à Aix-en-Provence, le jour de la Fête-Dieu, et qu’on y célèbre encore parfois de nos jours. […] Mais malgré tant d’efforts, ce scandale se prolongea longtemps, et voici quelques détails sur ce qui se pratiquait : On élisait dans les églises cathédrales, depuis les fêtes de Noël jusqu’à l’Epiphanie, et notamment le jour de l’an (c’est pourquoi cette fête était dans certains lieux nommée fête des Calendes), on élisait, dis-je, un évêque ou un archevêque des fous, et son élection était confirmée par beaucoup de bouffonneries ridicules, qui lui servaient de sacre ; après quoi on le faisait officier pontificalement, jusqu’à donner la bénédiction publique et solennelle au peuple, devant lequel ils portaient la mitre, la crosse, et même la croix archiépiscopale. […] « Pour ôter, dit-il, les occasions de division et de scandale qui arrivent ordinairement dans cette fête, il est ordonné de la faire à tour dans chaque église, de même que la cavalcade qui se faisait dans la ville. » L’on faisait la fête des fous dans les deux cathédrales10 de Saint-Jean et de Saint-Etienne, et dans les deux collégiales de Saint-Paul et de Sainte-Madeleine, pendant les fêtes de Noël ; les prêtres, le jour de la Saint-Jean, les diacres et les sous-diacres, le jour de la Saint-Etienne ; les enfants de chœur et les chantres, le jour des Saints-Innocents.
Vous vous plaignez d’un écrit qui, dites-vous, préconise le scandale, et peut être préjudiciable pour beaucoup de monde.
Les dames y vont sans scandale : on ne croit pas que des dialogues, récités sur des planches, soient un grand mal.
Ils ont beau dire qu’ils ne prétendent pas consentir au péché de ceux qui s’en servent, ils ne laissent pas d’être coupables : car s’il n’y avoit point d’artisans qui fissent & vendissent des masques, on n’en verroit pas tant dans les rues & dans les bals, au grand scandale des gens de bien.
Pourquoi donc faites-vous monter sur le théatre, pourquoi honorez-vous, pourquoi comblez-vous de présens de misérables débauchés, coupables d’un scandale & d’une séduction que vous châtiez ailleurs ?
L’importance de mieux régler l’emploi de ce fléau sur la scène, est d’autant plus grande, que non-seulement les méchants, mais aussi des auteurs très-estimables en ont fait l’usage le plus préjudiciable ; car, je le demande encore une fois aux plus grands partisans même de son utilité et de son indépendance accoutumée, l’auteur du Tartufe, qui, en considération du mal réel qu’il avait intention d’arrêter, du vice odieux qu’il voulait combattre, peut être justifié ou excusé d’avoir saisi l’arme du ridicule, tandis qu’un si grand nombre d’individus foulaient aux pieds avec scandale et paisiblement lès censures, la religion, toutes les vertus, et d’aller combattre d’abord ceux qui les recommandaient du moins à l’extérieur par des exemples et des discours ; et les combattre de manière encore à frapper également les bons et les méchants, à frapper ceux qui se cachaient de peur de scandaliser l’innocence et la vertu, comme ceux qui se cachaient seulement de peur d’être pris et pendus ; cet auteur, dis-je, est-il aussi excusable d’avoir employé cette arme cruelle dans ses critiques éclatantes et solennelles d’égarements, ou travers innocents qui accompagnent même les plus sublimes vertus, qui tiennent à la faiblesse humaine, lesquels n’ont pas plutôt disparu que d’autre les remplacent par une succession aussi nécessaire que celle des pensées frivoles qui assiègent continuellement les esprits forts et les faibles ? […] Si, dans le tableau du Tartufe, on avait mis en action, et opposé à ce personnage odieux un vrai dévot, du même habit et à peu près dans la même situation, lui parlant sincèrement le langage de la religion, se livrant aux mêmes exercices pieux, faisant l’aumône ou d’autres bonnes œuvres par une charité non suspecte, en blâmant et censurant son hypocrite collègue, les suites de cette satire n’auraient certainement pas été aussi fâcheuses ; parce que le vrai dévot se serait attiré et aurait conservé, au profit de la dévotion ou de la religion, la considération que le scandale de la conduite du Tartufe lui a fait perdre.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, la vertu du théatre n’exclud pas le libertinage & le scandale de la galanterie. […] Voilà la vraie signification de ces termes ; mais les attentats de Vanini, les absurdités du matérialisme, les Sacrileges du Systeme de la Nature, les scandales des esprits forts, sont des fureurs non des abus, des forfaits non des licences, un délire non pas un luxe.
L’Auteur du scandale se donne du scandale à lui-même, & se blesse le premier de ses propres traits, non-seulement parce que ses propres regards trouvent en lui comme les autres un aliment de péché, mais parce que le luxe produit d’abord sur lui les plus mauvais effets en flattant sa chair, il entretient sa sensualité en étalant les grâces, il entretient sa vanité en excitant l’impureté dans les autres, il se repaît de leur passion, s’expose à leur invitation, à leur poursuite, & multiplie les occasions & les facilités : vestis libidinem nutrit ; vestis fomitem peccati succendit .
Un Magistrat, un grand Officier, un père une mère de famille, un homme, une femme avancés en âge, ceux qui font une profession déclarée de piété, doivent sentir que ce seroit ajouter le ridicule à l’indécence & au scandale, de se permettre ce qu’à peine ils doivent tolérer dans une jeunesse folâtre, dont l’âge n’a pas encore mûri la raison, ce qu’on croit innocent, dit Tertullien, parce qu’il est couvert de la pourpre : Improba definunt esse purpurata flagitia. […] les mauvais regards, les discours licencieux, les désirs, les pensées d’impureté, les libertés, le scandale, l’occasion donnée du péché, ne sont-ils pas dans les principes du Christianisme de véritables péchés ?
elle dit qu’une fille ne saurait porter trop loin le respect envers son père, et que la désobéissance entraîne après soi le scandale et le désordre. […] Le libertinage n’était point intimidé chez eux comme il l’est chez nous par l’horreur du scandale et par les menaces du châtiment.
» Sont-ce là des caractères qu’on puisse trouver parmi les Comédiens ou dans leurs assemblées : assemblées, où ceux qui font profession de piété ne sauraient se trouver sans être un sujet de scandale. […] Il nous est défendu de souhaiter qu’il arrive quelque scandale, afin de procurer ce bien ; mais nous devons souhaiter qu’ils reconnaissent leur faute, et que l’Ecriture Sainte ne paraisse jamais sur le Théâtre, puisqu’on ne saurait l’y faire paraître sans l’altérer et sans la profaner.
Convient-il de s’autoriser de faits rapportés comme des scandales ? […] Mais après tout, dit-on, si le désordre & le scandale étoient aussi énormes que D. […] Les tempéramens mêmes dont on a prétendu user pour les concilier avec les bonnes mœurs ; sont d’autres scandales. […] Combien de fois en effet la Cour & la Ville n’ont-elles pas retenti des scandales de nos Pieces dramatiques ? […] Ce fut sans doute pour éviter ce scandale, que M.
On s’attroupe autour de lui, on le déplume, on le hue, on lui jette de la boue, on le poursuit, il est reconnu, on crie au scandale, il se dégage de la foule, dégouttant de miel & de sueur, va se jetter dans la riviere & se cacher dans les roseaux ; ses feux s’amortissent, un froid glaçant le saisit, une lymphe âcre se jette sur ses nerfs, se joue de tout le savoir des médecins, & en fait le racourci de la misere humaine : il n’avoit de libre que les yeux, la langue & les mains ; il étoit si défiguré, si replié sur lui-même en cul-de-jatte, qu’il ressembloit à la lettre Z.
Lorsque les spectacles sont une occasion prochaine de péché mortel, quoiqu’on ne s’y trouve qu’à regret & par nécessité : c’est, dis-je, un péché mortel dans ce premier cas, 1°. parce qu’on autorise les acteurs par sa présence ; 2°. parce que l’on contribue à leur entretien, & que l’on coopere par conséquent au péché qu’ils commettent en représentant : s’il n’y avoit point de spectateur, il n’y auroit point d’acteur ; 3°. à cause du scandale ; 4°. à cause de la perte du tems ; 5°. par rapport au mauvais emploi de l’argent, qui est dû aux pauvres, s’il est superflu, ou aux autres besoins, s’il est nécessaire ; 6°. parce qu’on s’y expose presque toujours à l’occasion prochaine, & au danger presqu’inévitable d’offenser Dieu ; 7°. parce qu’en s’exposant ainsi à l’occasion prochaine de pecher, on tente Dieu ; 8°. parce qu’on fait une action que l’on ne peut rapporter à Dieu, & qui est directement contraire à l’esprit du christianisme, qui est un esprit de vigilance, de priere, de recueillement, de pénitence ; 9°. parce qu’on viole les loix de l’Eglise, qui condamnent les spectacles & ceux qui les représentent.
Mais n'est-ce pas un assez grand mal que d'employer si inutilement un si long temps ; et d'être aux autres un sujet de scandale ?
C’est aujourd’hui le scandale de la Chaire.
Où est le scandale à voir des hommes et des femmes ensemble ?
C’est en vain que l’amour même en a tissu les nœuds charmants et délicats ; que ses plus tendres fruits semblaient devoir en augmenter la force, en perpétuer la durée : sourds à la voix de la raison comme au cri de la nature, les époux aigris n’aspirent plus qu’au scandale d’une rupture éclatante. […] N’y sont-elles pas presque toujours l’objet même de la dérision d’un spectateur imprudent, qui ose applaudir avec enthousiasme à la finesse et à la conduite d’une intrigue dont chez lui l’heureux succès troublerait au moins la paix domestique, si, par le scandale de sa publicité, elle ne faisait sa honte ou son désespoir. […] Vrais connaisseurs, ils n’ignorent pas que ce n’est que dans le calme et le repos de l’âme, que le génie peut combiner ses ressources, et développer toutes ses forces pour arriver à son but : et faut-il donc, pour une expression indiscrète, pour un trait échappé dans la chaleur même de l’action, en arrêter l’heureux effet par un scandale public, ou frapper de nullité la défense la plus lumineuse et la plus légitime ? […] Si jamais dans l’état ma voix pouvait être comptée pour quelque chose, j’insisterais fortement pour que la police veillât sans relâche à nous épargner ce scandale, qui me paraît révoltant dans un pays essentiellement catholique, et dont naguères encore le souverain était appelé fils aîné de l’église romaine. […] NDA Je n’ai jamais été témoin de ces écarts douloureux dans l’exercice de mon ministère, sans désirer fortement qu’en réparation de ce scandale public on obligeât ceux qui le donnent si indiscrètement à assister aux augustes séances du tribunal de cassation, et à le prendre pour modèle de leur conduite dans le cours de l’administration de la justice.
Je ne voudrois pas même qu’on fit parler un payen contre la religion qu’il professe, quoique fausse ; c’est un ait de blasphême, une sorte de scandale, qui peu à peu apprend à se jouer de toute sorte de religion. […] Outre le scandale inconcevable que donnent les Chrétiens, moins scrupuleux que des Payens, sur le théâtre, peut-on avoir quelque élévation dans les sentimens, sans être choqué de voir la tragédie dégradée par une vaine tendresse, dont tout l’art est d’arrêter à chaque pas l’impression de la terreur & de la pitié, qui sont le vrai goût de ce genre.
Tous ceux que l’âge, l’état, la façon de penser ou de vivre, éloignent du spectacle, pourroient satisfaire leur goût, & se consoler de cette privation sans craindre le reproche ou le scandale. […] Pour toutes les autres on ferme les yeux, & pourvu qu’on évite l’éclat & le scandale, le commerce n’est point gêné.
Il faut avoir un fonds inépuisable, de la plus basse flatterie, pour pouvoir penser & oser dire qu’on peut faire un éloge du crime & du scandale, comme si indépendamment de la Religion chrétienne, comme si dans toutes les religions & dans tous les pays du monde, par la simple raison naturelle, un double adultere, qui a duré quinze ans, d’où il est venu sept à huit enfans reconnus pour illégitimes, & qu’on a légitimés, pouvoit jamais être excusé ; à plus forte raison, être la matiere d’un éloge. […] C’étoit un scandale que les biens de l’Eglise fussent employés en débauche.
O, supôt de satan, tout à la fois le scandale des Fidèles & l’opprobre de l’Eglise, combien d’entre nous qui, n’étant entrés à ce spectacle qu’à ton exemple, peut être qu’à tes instances, n’en sortiront que pour prêcher avec toi, (p. 20. […] ces pierres d’achoppement & de scandale nous en ferment l’entrée… Et si (Luc 17. v. 2.) […] Prêtres, qui les excommuniez (Encyclopédie, au mot Geneve) de bouche & qui les dévorez des yeux, nous vous verrons sans scandale venir former votre goût à leurs représentations , y prendre une finesse de tact, une délicatesse de sentiment très-difficiles d’acquérir sans leur secours , bien entendu cette finesse, cette délicatesse qui consistent à bien tourner & retourner les feuillets d’un Livre : que je serois émerveillé si vous m’assuriez de bonnefoi que c’est là tout ce que vous avez appris jusqu’à présent dans nos écôles.
Dans les principes, c’est la haine, la malignité, l’envie, l’ambition, l’impureté, & toutes les passions qui font la guerre à la vérité ; dans les effets, par le scandale qu’il donne, le tort qu’il fait, selon les circonstances & les personnes ; dans les espèces, joyeux quand il amuse, officieux quand il sert, pernicieux quand il nuit, soit par des paroles, soit par des actions, par des signes trompeurs.
Jugez si les Pères auront invectivé contre, et employé les ornements de l’éloquence et l’autorité dont Jésus-Christ les avait revêtus dans son Eglise pour les en détourner, et extirper ce scandale.
Le scandale, qui alors avait lieu dans les processions profanes et obscènes, ainsi que dans les églises et sur les théâtres où se donnaient ces comédies pieuses, mais accompagnées de farces licencieuses, était tout à fait nuisible à la religion.
Chez nos aïeux il commença par la dévotion ; ce furent des mystères de la religion, qu’on y représenta avec piété : il en devint le scandale.
Deux Danseuses et deux Chanteuses causent plus de trouble et de scandale, font faire plus de banqueroutes à un Marchand, de dettes à un Seigneur, de vols aux enfants de famille, que les trois cents courtisanes.