Ses soins s’etendirent mesme à quelque sorte de molesse, & iusqu’à pourvoir à celle des sieges pour les Dames & pour les personnes de qualité. […] Les plus belles Dames y estoient priées, & y faisoient figure. […] Ensuite l’on voyoit une grande file de Chars dorez & embellis qui portoient les Dames, soit pour commencer à plaire par ce qu’il y a de plus beau dans la nature, soit pour reveiller le courage des braves qui les suivoient sur de superbes chevaux, ou mesme sur des Chars, selon la course qu’ils avoient entreprise. […] Les yeux suffisamment satisfaits de toute cette magnificence, & les Spectateurs ayant remarqué les diverses beautez des équipages, ou la mine des Cavaliers qui devoient courre, on remenoit hors du Champ les Idoles & les Statues, & l’on plaçoit les Dames qui avoient paru dans la Pompe, pour leur rendre une partie du plaisir qu’elles avoient donné : & pour recevoir de l’honneur apres en avoir tant fait à la Feste, on leur donnoit dis-je des lieux favorables & bien choisis.
Cette légereté n’eût pas fait fortune au près d’elle ; elle ne pouvoit souffrir qu’on parlât de l’honneur des Dames. […] A son entrée à Londres, on lui avoit préparé un carosse magnifique ; tous les Seigneurs & Dames avoient aussi les leurs ; elle voulut aller à cheval pour mieux étales ses graces & ses habits superbes. […] Quoique toutes les Dames fussent très-propres, il vous faut, leur dit-elle, des habits plus magnifiques pour mon couronnement. […] Les Dames à son exemple furent aussi dans des chars découverts, très-riches, que suivoient à la file plus de cent carosses superbes. […] Quel comble de désespoir, lorsqu’elle apprit que le Comte avoit envoyé la bague, & que par trahison la Dame à qui il l’avoit confiée, ne l’avoit pas rendue, afin de le faire périr !
Si c’est l’année des filles, elle est couronnée de Roses, la Dame du lieu lui attache la médaille qui pend à un ruban couleur de rose. […] Nous avons parlé ailleurs de la Fête êtablie depuis peu par le Comte & la Comtesse de Roule dans leur terre de Rouville en Beausse à l’instar de celle de Salenci, qui vient d’être honoré du témoignage public, d’approbation de Monsieur & de Madame (le Comte de Provence, frere du Roi ;) ils ont donné à un établissement aussi propre à inspirer l’amour de la vertu ; en conséquence la Marquis de Noailles, premier Gentilhomme de la Chambre de Monsieur, & la Duchesse de Lesparre, Dame d’atour de Madame, s’étant rendu le 22 septembre 1776 au Château de Rouville, remirent de la part de Monsieur un Cordon bleu qu’il avoit porté, & de la part de Madame une Couronne de rose pour la Rosiere de Rouville. […] Elle y reçut une infinité de visites la maison ne désemplissoit pas, elle y trouva deux jeunes Princesses Polonoises, filles du Prince Podoski qui étoit à Besançon & que la fête attira a saint Ferjeux ; le Carosse de la Marquise de Ligneville, alla chercher la Rosiere, pour la mener au parloir des Benédictins, où plusieurs Dames l’attendoient, lui firent mille caresses, & l’exhorterent à persévérer dans la vertu, & à mériter une plus prétieuse couronne de la main de Dieu même.
Ce grand Poète n’aurait jamais donné ni l’Œdipe ni l’Ajax, s’il n’eût consulté que le goût des Dames Athéniennes. […] Tout cela aurait été fort au gré de la jeunesse et des Dames ; Sophocle qui était de l’humeur de tous les Poètes, n’aurait pas laissé passer cette occasion de mériter des louanges et de plaire, s’il n’eût pas fait plus de scrupule que nos Auteurs, de faire paraître l’amour sur le Théâtre. […] Il faut plaire à la Cour, il faut être au goût des Dames pour réussir. […] Pour les Dames auxquelles vous pensez qu’un Auteur doit plaire pour réussir, comme il y en a de deux sortes, leurs jugements ne seront pas les mêmes. […] Un Auteur qui ne voudrait plaire qu’à ces Dames d’une vertu si parfaite, ne se contenterait pas de leur faire des Tragédies sans amour, il leur donnerait des spectacles encore plus saints ; il ne composerait que des Tragédies Chrétiennes, et les Martyrs seraient les seuls Héros dont il voudrait faire le portrait.
si vous faisiez sérieusement ces réflexions après être venus du bal et de la comédie, si vous les faisiez, mes Dames, pourriez-vous vous résoudre à y retourner une autre fois ? […] Si je demande à une Dame du monde, quel dessein avez-vous, quand vous vous préparez au bal ?
Le galant Ovide a fait en faveur des Dames, un petit livre sur l’art de se farder : de medicamine faciei ; il reste peu de chose de ces ouvrage digne de lui, le reste s’est perdu, la perte est légere ; il y donne des recettes pour faire un beau tard. […] Dacier dans ses notes s’est bien perfectionné ; tout ce qu’Ovide décrit n’est rien auprès de ce que savent aujourd’hui les Dames, & leurs femmes de chambres ; car il y avoit à Rome, comme il en formille en France, des Parfumeurs, Coëffeurs baigneurs, fardeurs en titre, & en jurande ; ceux de nos jours ont bien encheri sur l’art des Romains ; nous n’entrerons pas dans le détail de toutes ces recettes ; mais nous en extrairons quelques réflexions fort édifiantes, dans un poëte tel qu’Ovide, que l’expérience & la verité lui ont dictées. D’abord il exorte fort pathétiquement les Dames d’avoir grand soin de leur beauté, par l’exemple touchant d’un arbre qu’on greffe, qui en porte de meilleur fruit ; d’un champ qu’on laboure, & qui en devient plus fertile, d’un plancher qu’on pave de marbre, & qui est plus beau, plus poli. […] Cette honnête Dame empoisonne son mari, & s’enfuit avec son amant ; elle alla s’établir dans une isse de la Méditerranée, à qui elle donna son nom ; elle y ouvrit un lieu de débauche, comme Calypso, les Sirenes, la Déesse de Paphos, d’Amathonte, &c. car les stations & les avantures du sage Ulysse dans sa navigation, les innombrables prodiges d’Ovide ne sont précisément, non plus que les intrigues de tous les rommans & de toutes les piéces de théatre, que les historiettes des libertins, & des courtifannes, dont on chante les amours. […] On n’a pas négligé ce beau sujet, & c’est une Dame, Madame Xaintonge qui en a fait un opéra, elle a défiguré l’avanture, & en a fait disparoître la morale, & l’a rendue plus scandaleuse, en introduisant deux autres amours, d’une Nymphe avec un guerrier, & d’Ulysse lui-même avec une Nymphe ; il n’y a jamais assez d’amour, il y en a deux ou trois dans la plupart des piéces.
I’ay soûpiré aprés une galanterie qui manquoit à la Pompe de l’une & de l’autre, & qui estoit une des plus singulieres beautez dont on pouvoit les orner ; c’étoit une ou plusieurs Escadres des belles Dames montées, ou sur Palefrois, ou sur des Chariots avec leurs Escuyers & leurs Pages, & les autres accompagnemens dont elles pouuoient se parer.
Nous avons la consolation, de voir dans la Ville, qu’il y a des Dames d’une vertu solide, qui nous édifient très-souvent, & qui sont si assidues aux devoirs de la Religion, qu’on les voit frequemment qu’elles s’approchent de la sainte Table : peutêtre il y a de ce nombre quelques-unes, qui pourroient dire ; tout ce que nous voions, tout ce que nous entendons, quand nous allons à la Comedie, nous divertit, & rien de plus ; du reste nous n’en ressentons aucune impression, & n’en sommes nullement touchées.
Il s’y occupe à composer des pieces pour les couvens, entre autres pour celui des Dames nobles. […] C’est un fort petit mérite de travailler à des romans avec une dame qui, après avoir fait profession & vécu plusieurs années en religieuse, quitte son état pour se livrer au monde, & composer des romans. Dame aureste, qui traitoit de bêtes les beaux-esprits dont elle se servoit, & sa petite cour de sa ménagerie, & leur donnoit chaque année des culottes pour étrennes. […] La Reine y dansoit avec les dames & les jeunes seigneurs. […] Une dame avoit un fils fort débauché, qui s’étoit fait comédien par libertinage, comme bien d’autres ; la troupe vint jouer dans la ville ; son fils fut reconnu, elle en fut outrée, & alla à la comédie incognito.
On voyoit tour à tour sur son chevalet les débauches de Jupiter & le crucifiement, la descente de la Croix du Fils de Dieu, la Sainte Vierge & Diane, Venus, Proserpine, les sujets qu’on lui demandoit pour les Eglises & toutes les courtisannes qu’on désiroit pour les boudoirs, le prie-Dieu d’une dame pieuse & l’alcove d’un libertin dont le lit étoit entouré de nudités. […] Il fit long-temps après le portrait de cette même Dame pour Saint-Cyr, bien différent du premier. […] Pour les Coëffeurs & Parfumeurs, il y a long-temps que leurs lettres-patentes sont scellées en cire jaune, & enregistrées dans toutes les cours ; sur-tout ceux des dames. […] Le Nouveau Spectateur, parlant du plaisir de la Danse & des mauvais effess qu’elle produit remarque d’après Juvenal, que Batille représentant l’amour de Leda, inspiroit aux dames romaines tant de volupté, qu’elle passoit les bornes de la bienséance. […] Juvenal, plus raisonnable, ne rapporte ces désordres que pour condamner l’incontinence des dames romaines qui s’y livroient, le danger & la licence du Théatre qui les y excitoient.
Une Dame respectable, dont l’amitié m’honore, me fit voir la Brochure du Genevois ; elle parut desirer que quelqu’un répondît à tant d’impertinences ; je m’offris, & dans l’instant je m’armai de la plume ; heureux si ma prompte obéissance m’obtient à jamais son estime.
Le Parterre, qui serait élevé en Amphithéâtre depuis l’Orchestre jusqu’au fond de la Salle, deviendrait une place très commode et la meilleure de toutes : aussi bien que le rang des Loges du Rez de chaussée, et bientôt les Dames et les Seigneurs les préféreraient aux premières Loges ; malgré les cinq rangs de Loges l’élévation du Théâtre n’excéderait pas la hauteur des Théâtres d’à présent.
Quoi si le Roi donne un Ballet, les Dames de cette irréligion qui y assisteront seront excommuniées ?
L’assemblée fut de six cents personnes, Princes, Princesses du Sang, Seigneurs & Dames de la Cour, & tout ce qu’il y a de plus brillant. […] On remarque que les Evêques qui se trouvent sur son passage sont les plus empressés à le fêter, & à lui donner des soupers fins qui vont bien avant dans la nuit, où les Dames & la partie élégante du Clergé sont invités. […] Le grand Jeliotte, benignê annuit ; le Prélat fit venir de sa Cathédrale & des villes voisines, des Musiciens & des instrumens, pour donner, sous la direction d’Orphée, une espece d’opéra aux Dames & aux Cavaliers des environs. […] Deux Dames se disputant une loge, un Echevin, trop ou trop peu galant, prit parti pour l’une d’elles.
Aussi les Dames s’offensèrent-elles de ces excès et de ceux de Sancho : ce qui mortifia fort M. […] c’est-à-dire qu’il fut extrêmement fâché que les Dames eussent du goût et de la modestie. […] D'Urfey a ennuyé les Dames ; c’est-à-dire à la mort. […] Cet amas monstrueux peut-il plaire aux Dames de Londres ? […] [NDE] Celui qui s'attache à faire la cour aux Dames et avec trop d'affectation (Dictionnaire de l'Académie).
A la mort des Rois, des Reines & des Princes du Sang les spectacles sont fermés : c’est sans doute à l’imitation des comédiens que les Dames charitables se sont privées de ces délices. […] Le Duc d’Orléans a donné un bal magnifique à la Reine ; il la reçut à la descente de carrosse, lui fit traverser une haie brillante de Dames parées superbement, & la mena à la salle dont le coup d’œil étoit surprenant. […] M. parut sur la porte l’orchestre joua une contre-danse, & comme d’un coup de baguette de Fée, toutes les Dames à la fois formerent quatre contre-danses, & se mirent à sauter de leur mieux. […] Mais ce n’est pas celle qu’on enseigne à la Dame angloise, qu’on veut rendre coquette à la françoise.
Il adressa des vers au Duc & à la Duchesse de Nevers, & à la Princesse Maria, qui fut Reine de Pologne, qui étoit dans la ville, ainsi qu’aux Seigneurs & Dames de la Cour. […] & tout le jargon de Cithere placé & déplacé comme les dames sur un échiquier. […] Des lettres, des chansons sont données sous le nom du Prince, de la Princesse, d’une Dame, on lui en fait les honneurs. […] C’est un vendeur d’orviétan, le grand Mogol de l’Indoustant, l’Ambassadeur de la Chine, des Faunes, des Nimphes, des Magiciennes, &c. de vraies & triviales mascarades, dont on veut bien s’amuser, du moins en faite le semblant ; enfin de vraies pieces de Théâtre, représentées par les Seigneurs, les Dames, les Courtisans, la Princesse elle même, qui par-tout est actrice, & on sent bien qu’elle a tous les talens, toutes les graces, tout le feu de plus célebres Actrices. […] A une Dame qui quitte la table pour aller mettre du rouge.
En voici encore une autre, qu’on prétend être l’ouvrage d’une Dame illustre aussi distinguée par son esprit que par les charmes de sa personne.
On apprend à paillarder, en le voyant, et est-on pour le jourd’huy tant accoutumé à ses plaisirs et désirs, que par aventure telle dame était allée aux jeux publics et spectacles chaste, et pudique, laquelle en retourne impudique.
Les bals continueront jusqu’à la mi-carême, à moins que l’Archevêque n’y mette obstacle ; mais on s’arrange, on priera les Dames à souper, il se trouvera là quelqu’un qui jouera par hasard un menuet, on le dansera, il surviendra d’autres violons par hasard encore, & petit à petit, sans scandale, l’assemblée deviendra bal, Lett. […] Il y a des traits plaisans, jusqu’à lui avoir fait pardonner les obscénités par nos Dames aux chastes oreilles, à moins que ce ne soient les obscénités mêmes qui aient fait passer les plates plaisanteries. […] Messieurs et Dames, Vous êtes avertis que le grand Mahomet, qui avoit été banni de France, s’étant rendu à Rome pour y gagner le Jubilé, a été absous par Notre Saint Pere le Pape.
Un Coëffeur de Paris, Baigneur des Dames, a fait annoncer dans les Gazettes qu’il a fondé chez lui, outre un riche magasin de toute sorte de coëffures, une vraie Académie de toilette, où il y a trois Professeuses de coëffure, la plus belle, la médiocre, la commune, qui en donnent des leçons, en font des expériences (& y mêlent de pieux sermons aux femmes en les coëffant). […] Ayant vu danser beaucoup une Dame, nous allons entendre l’oracle, dit-il, voilà la Prêtresse en fureur sur le trépied. […] Jérome assure que sa plus violente tentation dans son désert étoit le souvenir des danses des Dames Romaines qu’il avoit vu ?
C’est un portefaix déguisé en vieille princesse, qui a une couronne rayonnante sur la tête, une ceinture en chaîne d’argent, beaucoup de rouge sur les joues, et une robe et une coiffure des plus ridicules ; elle est accompagnée d’un danseur, lestement habillé ; il a nombre de petits grelots aux jarretières ; il porte une épée nue à la main, au bout de laquelle il y a un petit château doré, surmonté de cinq girouettes en clinquant ; cette reine est encore entourée de trois dames d’atours, qui portent chacune une coupe d’argent à la main, qu’elles haussent à la manière des bacchantes et saltimbanques. […] Ces saluts dans lesquels ils fléchissent le genou en jouant du bâton (hallebarde) sont très différents de ceux qu’ils font aux dames en jouant devant elles. […] Le prince d’amour ou le lieutenant du prince d’amour ; dont l’élection a eu lieu le jour de la Pentecôte ; il est en corset et culottes à la romaine de moire blanche et argent, tout unie ; le manteau uni glacé d’argent, chapeau à plumets, et de figure avantageuse ; il est précédé à la procession par des tambours, et des violons qui jouent l’air du prince d’amour ; il a son guidon, son capitaine des gardes, ses bâtonniers, et autres grands officiers, qui l’accompagnent à la procession, ils ont tous dans ce travestissement assisté à la messe à la métropole ; l’abbé de la ville, le lieutenant du prince d’amour, et tous les fonctionnaires de leur suite, ont de gros bouquets à la main, avec lesquels ils saluent les dames et toutes les personnes de leur connaissance. » Après un autre intervalle on voit arriver : « 39. […] Lorsqu’ils rencontrent quelque dame bien faite, ils savent se fouetter si adroitement, qu’ils font ruisseler leur sang jusque sur elle ; et c’est un honneur dont elles ne manquent pas de remercier le disciplinant. » Madame d’Aulnoi, dans son Voyage d’Espagne ac, dit que la manière de se fouetter est devenue un art en Espagne, aussi raffiné que celui de l’escrime, et qu’il y a des maîtres particuliers qui l’enseignent. […] La dame qui le voit de son balcon, et qui sait qu’il le fait à son intention, lui en sait bon gré dans son cœur, et ne manque pas de lui en tenir bon compte.
J’étois le favori des Dames, en sortant de jouer un rôle sur le théatre, j’allois en jouer un autre dans les ruelles. […] Puis entre l’innocence, c’est une Dame couverte d’un crêpe blanc, qui plaide la cause de la société devant la Justice. Autre Dame, les yeux bandés, la balance à la main ; elle est conduite par une laide & vieille Dame appelée le nécessité, elle passe, & les Muses arrivent, qui donnent aux Jésuites des pleines cruches d’eau de l’Hypocrene : le Bédeau de l’Université, avec leurs masses, vont les recevoir, les Capucins & les Cordeliers qu’on traite fort mal, vont leur faire la cour.
Il est commode pour savoir les dates, les évenemens, la naissance, la mort, les mariages des princes, le nom, l’élévation, la chûte des ministres, ambassadeurs, conseillers d’état, généraux d’armée, maréchaux de France, ducs, duchesses, dames du palais, intendans, évêques, &c. […] Des présens faits à une manufacture, quelques filles mariées, quelques pierres gravées ; qu’elle a osé ambitionner le tabouret de duchesse, la charge de dame du palais chez la Reine, avec lesquels sa naissance & ses mœurs formoient le plus révoltant contraste. […] Il a commencé, au sujet du couronnement du Roi, par faire danser Vespasien, Tite, le Sénat, les Chevaliers, les Dames romaines, toute la bande des dieux & des déesses célestes & terrestres, sur-tout la Cour de Cythere, & par une suite nécessaire, le Char du Vainqueur, le Temple de Salomon, le Capitole, du moins en carton. […] Il est couronné, l’Amour descend du haut des cieux avec sa future épouse, il l’enleve dans le ciel & les marie, la Renommée jette par-tout des médailles, & une troupe de Graces, de Jeux, de Plaisirs, de Chevaliers, de Sénateurs, de Dames fait des sauts, des cabrioles, &c, jusqu’au lendemain.
Le long de ces côtés étoient deux bancs couverts de tapis, où les Dames vinrent s’asseoir. […] On ne vit à celui-ci que le Roi, la Reine, la Famille Royale, dix ou douze Dames, autant de Seigneurs, un Grand d’Espagne, & le Maréchal de Gramont, Ambassadeur, avec sa suite. […] Les trois cens pieces de Lopès de Vega, & les trente plagiats de Corneille n’alarment pas tant la conscience qu’une seule comédie de Moliere, comme tous les romans des Amadis, des Chevaliers du Soleil, de la Table ronde, &c. où les Paladins alloient pour fendre les géans, mettre en fuite des armées, & conquérir des royaumes, en invoquant leur Dame, ne font pas autant de mal qu’un seul de nos romans à la mode.
Jaloux de ses productions, & ne voulant pas que le public ait le malheur d’en rien perdre, il a, comme Voltaire, conservé ses variantes & ses traductions, & jusqu’à cette derniere scène assez froide qui fait tout le dénouement de sa piece tant vantée des Graces, traduite en Italien par une Dame, car c’est une piece de femme, un joli pompon, à laquelle il a substitué une autre scène, un autre dénouement, ou plutôt, soyons sincère, où il a mis les mêmes paroles, les mêmes actions sous un autre nom. […] Une Dame lui demanda une tragédie en un acte. […] Qu’un Secrétaire écrive ses entretiens avec les Dames de sa coterie, on n’aura qu’à les lier à un petit plan, comme il lia les décorations du magasin Italien, ce sera une de ses pieces ; que sa coterie monte sur le théatre, qu’elle ait une historiette convenue, & que chacun sans se gêner parle à l’ordinaire, voilà encore une de ses pieces ; & je m’étonne qu’avec sa facilité cet Ecrivain n’ait donné trente volumes de pieces.
les décorations de théâtre, les habits magnifiques des Comédiens ; les mélodies et les concerts des divers instruments ; le concours du grand monde ; enfin les parures si affectées des Dames ; cette pompe, et cet assemblage du beau monde, et toutes les autres choses qui s’y trouvent ne concourent-elles pas à faire sortir les Spectateurs d’eux-mêmes, à les séduire, et à leur faire croire que le monde a quelque chose d’aimable ; quoi qu’en comparaison des biens ineffables du Ciel, tout cela ne doive effectivement passer que pour des rêveries et des songes. […] Ces vertus n’ont jamais paru su le Théâtre, et elles ne seraient pas certainement au goût de ces Dames mondaines qui s’y plaisent tant, et qu’on peut appeler Christianæ Theatrales. […] C’est pourtant à cette Ecole, où régentent un George Dandin, un Cocu Imaginaire, un Trissotin, un Diafoirus, un Tartuffe, et autres gens de cette farine, où des Dames, à la vérité peu sages, et encore moins Chrétiennes, ne laissent pas néanmoins de mener leurs filles, pour commencer, disent-elles, à leur faire voir le monde ; c’est-à-dire pour commencer à leur corrompre l’esprit et le cœur.
Les Dames font-elles l’éloge de leur modestie, en jettant les hauts cris sur la mutilation des statues ? […] 15. que Maacka, Reine de Juda, à la tête des Dames de sa cour, avoit fait planter un bosquet, & dresser un autel à Priape, où elle lui rendoit un culte assidu. […] Les Dames françoises, plus polies, & mieux servies par d’habiles artistes, ont à leurs bracelets, à leurs bagues, à leurs tabatières, à leurs éventails, le portrait de leurs amans, & les jeunes gens celui de leurs maîtresses, en mignature. […] Quelque misantrope de mauvaise humeur, prétendit que c’étoit là des saints apocriphes qui n’étoient point dans les légendes du nouveau bréviaire ; mais sans doute dans celles du romain ; il faut donc, dit le vertueux bénéficier, les mettres en état de figurer avec mon portrait, il n’y a rien à faire au Mercure, les nudités des hommes sont sans conséquence ; les Dames qui viennent ici n’y font aucune attention.
Rousseau de Genève nous apprend même qu’il connaît une Dame de condition à Paris, qui ne peut entendre quelque musique que ce soit, sans être saisie d’un rire involontaire & convulsif41. […] Les Dames se piquent de rendre la pareille ; on ravit leur liberté par une Chanson délicate, elles nous la font perdre aussi par le même moyen. […] Les Dames ne doivent point trop s’y appliquer. J’ôse pourtant conseiller aux Dames ; malgré tout l’avantage qu’elles en retirent, de ne se livrer qu’avec réserve à l’étude du chant.
Ces fiers paladins qui rompent ici une lance pour leurs dames, ne vallent pas mieux que les Dulcinées pour lesquelles ils entrent en lice, & rendent par leur conduite fort suspecte la cause dont ils sont les champions. […] Allons plus loin, supposons cette prétendue expérience de ces braves cottemaillés qui peuvent tous les jours & les heures entieres repaître leurs yeux & leur cœur des charmes de toutes les passions, sans en être jamais effleurés ; je ne serois pas surpris qu’à force de fréquenter les spectacles, on s’y accoûtumât si bien que la satiété menât à l’insensibilité ; Mithridate, à force d’avoir pris du poison, ne pouvoit plus s’empoisonner ; un ivrogne à force de boire émousse son palais, & ne goûte plus les liqueurs les plus fortes ; un débauché, dégoûté, blasé, énervé, à force d’excès, devient insensible ; les Dames Romaines, malgré la douceur naturelle du sexe, à force de voir les Gladiateurs s’entretuer, voyoient sans émotion couler des ruisseaux de sang. […] Le cœur prétendu invulnérable est, ou stupide, si les organes sont relâchés, comme une corde de violon qui n’est pas tendue ne reçoit point le coup d’archet ; ou hypocrite, s’il arbore une supériorité aux tentations dont les plus grands Saints n’oseroient se flatter, & qu’ils n’oseroient même exposer, s’ils l’avoient, quoique le moyen de l’acquérir qu’ils emploient, la mortification & l’humilité, soit bien plus efficace que cette réflexion d’une Dame galante qui donnoit des spectacles dans sa maison, aussi-bien qu’au théatre : Le vrai moyen de se débarrasser de la tentation, c’est d’y succomber.
Si les Dames ne veulent pas s’en rapporter à la morale & à l’exemple d’une Muse qui fait honneur à leur sexe, du moins ne récuseront-elles pas à titre de sévérité leur bon ami le tendre Ovide. […] La pension de ces Intendantes de musique est égale à celle des Dames du Palais. […] Cent volumes de galanterie ne feroient pas un livre médiocre ; les mêmes choses y sont ressassés, ce n’est qu’un jeu de dames, de des ou de cartes, qu’on ne fait que mêler & démêler, toujours mêmes figures, même marche à droit ou à gauche.
Si vn de leurs Amoureux se plaint du mauuais traittement qu’il reçoit, & de la preference de son riual aupres de sa Dame, il prend sujet de là de parler de la Predestination & de la Grace ; des Esleus & des Reprouuez. […] Ils ont oublié que cette-cy est pour les Chaises & pour les Barreaux, & qu’elle n’est pas pour les Conuersations des Caualiers & des Dames.
Et pourquoi nos Françoises doivent-elles être moins respectées que les Dames Grecques & Romaines ? […] Un Philosophe abordé dans une Isle où les Dames prodiguoient leurs caresses & leurs soins à de petits chiens & à des singes, demanda depuis quand ces Insulaires avoient cessé d’engendrer.
Car si tous les Abbés, les jeunes fainéants, les Dames mondaines et autres telles gens qui ne plaignent pas trois ou quatre Louis à une Loge, pour passer deux ou trois heures de temps à voir offenser Dieu, en avaient donné chacun la moitié aux pauvres : combien y en aurait-il eu de soulagés, qui ne seraient pas morts de faim.
Depuis quel temps les Dames portent des masques en France ? […] Les Dames, ainsi que l’assûre Brantômef, ont commencé en France sur la fin du dernier siecle à porter des masques. […] Je ne décide point ici s’il y a du peché aux Dames de porter des masques, ou s’il n’y en a pas. […] Dames galantes.
Mais en peignant les amours de Leda, Batile causoit à plusieurs Dames, d’ailleurs très-respectables, des distractions qui passoient les bornes de la sensibilité. […] Si tous les danseurs amans des Dames, si toutes les danseuses maîtresses des Seigneurs, étoient si sévèrement punis, que deviendroient tous les théatres ? […] Germain, la Reine, les Princesses dansèrent en Sirenes, Nayades & Néréides ; les Princes, les Seigneurs, en Tritons, Faunes, Satyres, & reçurent chacun un présent de sa Dame.
Car, « Dauphin se dit amoureux de toutes les Dames de l’assemblée : et cependant on adjuge à ce misérable tous les biens de son oncle, etc. […] » « Madame, répond cet homme de bon sens ; c’est un talent né avec moi : j’avoue que je n’ai rien omis pour le perfectionner, afin d’avoir quelque mérite et quelque relief parmi les Dames. […] dame le pion à tous les autres, et n’aura pas aisément son pareil en brutalités à l’égard du sexe : mais son langage l’exempte d’être cité.
Les Dames mesme y chasserent & firent des prises considerables.
Ce serait traiter les Dames à peu près de la même manière que ceux qui reçoivent leur argent, pour les insulter à la face d’une nombreuse Assemblée : ce serait s’imaginer qu’elles se repaissent d’idées criminelles, qu’elles sont accoutumées au langage des mauvais lieux, et qu’elles aiment à voir des représentations abominables. […] Dryden dit que les Dames lui demandent ! […] On croirait donc qu’en ces rencontres plus qu’en toute autre les Dames devraient être ménagées et les bienséances respectées. […] Tels sont les préparatifs du Poète pour prévenir les Dames en sa faveur ; tels sont ensuite les éloges qu’il leur destine pour mériter leur approbation ; persuadé apparemment de la délicatesse de leur goût ; mais des Auteurs de cette espèce ont-ils la moindre notion de l’honnêteté ?
Aprés cela que vous en semble Messieurs & mes Dames, je vous fais juges & arbitres de ce different qui est entre Jesus-Christ & les Comediens, vous avez vû & examiné les preuves que j’ay apportées pour vous faire comprendre que la comedie est effectivement atteinte & convaincuë du premier crime dont elle est accusée, sçavoir de profaner la sainteté de la Religion. […] Quoy Messieurs, & mes Dames, ne devez-vous pas de deux choses l’une, ou renoncer à l’Evangile, ou vous arracher les yeux, puisque tout ce qu’ils voyent sur le theatre & à la comedie, leur est une pierre de scandale, & une occasion de peché. […] Cependant cét homme de qualité se feroit un crime contre l’honnesteté de n’y pas mener cette Dame, & cette Dame se feroit un plus grand scrupule d’honneur que de conscience, de refuser la civilité du galant-homme, & de se refuser à elle-même ce plaisir, ils y vont donc de compagnie, & en traînent plusieurs à leur imitation : d’où il arrive que cét exemple forme une espece de loy dans une ville, l’Artisan & le Bourgeois y voudront aller aussi bien que le Gentilhomme & le Magistrat, & alors on verra dans tous les quartiers, & dans toutes les assemblées, ce qu’a prevû, & predit S. […] Que les Dames rougissent, erubescant, de renoncer à l’honneur & à la modestie de leur sexe, & de venir dans une Sale que S.
Quichotte, un Chevalier sans amour, est un arbre sans feuilles & sans fruit, un corps sans ame, Quoique bon Chrétien & très dévôt, il étoit si amoureux, qu’avant que de commencer ces combats dont l’occasion se présentoit si souvent, son premier devoir étoit de se recommander à la Dame de ses pensées : ce qui ne nous dispense pas, ajoute gravement D. […] Dans un tems que tout dévot Chevalier avoit une Maîtresse, une souveraine de toutes ses pensées, tout Poëte, amoureux ou non, devoit chanter une Dame souveraine de son esprit, & ne manquoit pas d’allier le langage de l’amour à celui de la dévotion, comme a fait Petrarque.
Cette Dame, exposée à tous les regards, les soûtenant avec modestie & majesté, dissimuloit par une joie ouverte sur le succès de ses élèves, celle que lui donnoient des applications si flatteuses. […] Or si jusques sous les yeux du Roi, sous la direction d’une Dame pieuse, dans une communauté religieuse, dans un sujet tout saint, un Poëte naturellement poli, doux, modeste, d’une morale sévère, & même alors converti, n’a pas épargné les personnes de la Cour les plus distinguées, un Ministre puissant, le Roi lui-même & le Pape, quelles mesures doivent garder dans un théatre public un vil amas d’Acteurs, sans naissance, sans éducation, sans religion & sans mœurs ?
Quoi, mes Dames, mettre cinq ou six heures de tems a se parer & à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pieges à la chasteté des hommes, & servir de flambeau au demon, pour allumer par tout le feu de l’impudicité, demeurer les nuits entieres exposées au yeux & à la cajollerie des jeunes fous, & de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville, emploïer tout ce que l’art & la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regars, & pour leur renverser l’esprit, deguiser vos personnes & vôtre sexe, pour n’avoir plus honte de rien, & pour ôter à la grace ce petit secours, qu’elle trouve dans la pudeur, qui vous est si naturelle.
Si je demande à une Dame du monde quel dessein avez vous, quand vous vous preparez au bal ?
Dame, excusez, Mademoiselle Perrette ; c’est, que vous êtes si ragoûtante que vous me donnez envie d’en boire.
Menardiere, & a beaucoup d’autres ; ou mesme si vous voulez, aux Dames, qui aujourd’huy decident du merite de ces choses.
En voici un tiré de l’Epître de Saint Cyprien à Donat : « C’est là, dit-il, qu’on apprend les adultères en les voyant représenter, et que par la contagion d’un mal publiquement autorisé une Dame qui était chaste quand elle est entrée au spectacle, en revient impudique et corrompue ; car combien le geste et l’action du Comédien sont-ils capables de souiller le cœur, d’inspirer la débauche, de nourrir les vices et le libertinage ?
Entendez-vous, Messieurs, un abbé réglait alors les roulades et les pirouettes de ces dames !
Les Dames composent en ces occasions la meilleure partie de l’assemblée : et n’est-ce pas une maxime dans la société civile, que quiconque jure en présence du sexe doit apprendre à vivre ? […] En un mot, une femme frémit aux jurements d’un esprit emporté presque autant qu’à l’aspect d’une épée nue : et c’est pour cela que tout galant-hommeaa ne se garderait guère moins de jurer que de se battre, étant dans une compagnie de Dames. […] Castalio prostitue à sa Dame les attributs de la Divinité :P. 20.
Primo, le Théâtre est à votre avis l’école des passions, secundo, les Dames Françaises ont les mœurs des Vivandières et sont cause du peu de cas que l’on fait à Paris de la vertu.
Si je ne craignais point de faire trop de confusion à ces Bourgeoises, à ces Demoiselles et Dames qui ont tant d’inclination pour les spectacles, lesquelles plaignent bien moins vingt ou trente sols pour les Farceurs, qu’elles ne font un double qu’elles donnent assez rarement à un pauvre ; je leur ferais encore entendre saint Cyprien, lequel parlant des exercices des bateleurs, les nomme « un lieu infâme, publici pudoris lupanarium », où l’on perd la pudeur et la pudicité, « l’école et la maîtresse de toute impudicité » : Saint Augustin sur les Psaumes, parlant des spectacles, les appelle « les greniers de l’impudicité ».
Quelles grandes fatigues de corps ou d’esprit ont souffert tant de Dames mondaines qui vont y remplir les loges ? […] Une Dame mondaine ne s’accuse pas de tout le mal qu’elle a pu faire par les airs affectés et par les immodesties : donc, diriez-vous, elle n’est pas coupable. […] Pour moi je crois que cela est fort égal ; et si on a dit autrefois qu’une Dame devint amoureuse d’un Danseur en le voyant danser, n’a-t-on pas dit d’une autre qu’elle fut éprise d’un Comédien en lui voyant jouer un Rôle de tendresse ? […] Qui ne sait qu’une Dame de qualité peut se distinguer dans ses habits d’une Bourgeoise ? Mais dès que la Bourgeoise voudra prendre les habits d’une Dame de qualité, ces mêmes habits qui n’étaient pas un luxe dans la Dame de qualité, le seront dans la Bourgeoise.
Il se moque d’une Dame qui dans ses repas ne mangeoit pas parce que les sauces gâtoient le vermillon qui fait l’éclat de sa bouche divine, & que la galimafrée gatoit le corsage divin de sa taille, en tous lieux admirée . […] Il vit cette Dame célebre.
Depuis qu’ils se croient des Messieurs & des Dames (de haut parage) ils se sont arrogé le droit de juger les auteurs & leurs ouvrages. […] & à chaque trait qu’on lui raconte de ces Messieurs & de ces Dames, c’est toujours le même refrain, les étranges animaux que les Comédiens !
C’est un plaisir de voir souvent à son Théâtre les Dames se couvrir de leur éventail, en feignant une extrême pudeur. […] Les Dames doivent trouver cette maxime fort commode ; grands nombres de scélérats la pratiquent depuis long-tems.
Les Dames Romaines, aussi tendres et plus décentes que les Françaises, s'y livrèrent avec fureur, jusqu'à refuser la grâce au vaincu qui leur tendait les mains, ordonner brutalement sa mort, et suivre de l'œil avec plaisir le poignard qui l'égorgeait, jusqu'à se faire gladiatrices et se mêler dans l'arène avec les gladiateurs. […] A la place des gladiateurs, combien de temps n'ont pas été en vogue ces tournois sanguinaires où par une valeur féroce la noblesse rompait des lances, se battait à fer émoulu, sous les yeux des Princes, et où les Dames spectatrices, par un mélange odieux de douceur et de barbarie, employaient leurs charmes à animer les combattants, se plaisaient à les voir répandre le sang pour leur gloire, en invoquant leur nom, et distribuaient des couronnes aux vainqueurs.
Brydonne, offre des particularités théatrales intéressante : il menace la toilette & la tête des Dames des ravages de l’Electricité, il condamne les chapeaux à fil d’or & d’argent, il bannit les épingles dont elles font un si grand usage, les rubans, les bas de soie : car les fils d’archal sont les plus puissans conducteurs, & la soie le plus fort repoussant de l’Electricité, qui, selon les principes & les expériences de M. […] Mais, comme il ne veut pas se brouiller avec les Dames, & qu’il n’espere pas leur faire abandonner les rubans & les épingles, il leur conseille d’avoir un grand fil d’archal qui aille depuis la tête jusqu’aux pieds, il conduira le feu du tonnerre jusqu’à terre, sans leur faire aucun mal. […] Dans tous les ordres, (les grands) énervés de molesse dans une vieille jeunesse, enfans efféminés des peres sans vigueur, bornés dans un sérail, en nobles histrions, désirer sur la scène, (les Dames) opposer aux mépris un front toujours serein, mêlans l’orgueil au vice, au faste l’imprudence des plus viles Phrinés, emprunter la licence assise dans le Cirque où viennent tous les rangs, souvent bâiller en loge à des prix différens, Sapho qui par bon ton à la philosophie joint tous les goûts divers, tous les amusemens, Sophiste en apparence, au fond coquette, Pedagogue qui gouverne la mode, met en vogue les drames qu’on joue incognito ; (le Marchand) qui déclarant trois fois sa ruine authentique, trois fois s’est enrichi d’un heureux deshonneur, & qui pourtant jouant, le grand Seigneur entretient une actrice.
L’harmonie et le concert des bonnes œuvres n’est pas aussi interrompu par ces Dames mondaines, ni par ces Abbés qui n’ont pas d’occupation réglée durant le jour. […] une Dame qui aime un peu la beauté et l’agrément de son visage, n’ira jamais dans un lieu où elle sait qu’il y a la petite vérole. […] Est-ce une nécessité qu’il y ait des comédies ; parce que des fainéants et des Dames mondaines ne savent, selon leur langage, passer le temps.
Si les Dames n’y trouvoient que des Acteurs & des Spectateurs de leur sexe, auroient-elles le même empressement à s’y rendre3 &c.
Et des Dames Chrétiennes peuvent-elles y assister, aprés ce qu’ils en ont dit, sans montrer, ou que l’on fait peu d’estime de leur autorité, ou que l’on croit, que Dieu ne les a pas établis dans son Eglise, pour être les oracles des peuples ?
Si les Dames n’y trouvoient que des Acteurs & des Spectateurs de leur sexe auroient-elles le même empressement à s’y rendre* &c.
La jeune Dame, qui n’avait eu d’autre dessein que de se donner les talens & les grâces de la ***, pour en faire usage dans le particulier, prend sur le champ un parti plus hardi ; elle va trouver le Directeur, lui dit qu’elle sait quelqu’un qui n’est pas de la Ville, & qui n’y sera pas connu, qui consentirait à remplacer Mademoiselle *** pour ce jour-là La proposition est acceptée : elle s’offre elle-même ; plaît universellement à une Répétition qu’on fit à la hâte, paraît aussitôt sur la Scène, éclipse sa Rivale autant par sa beauté que par son jeu.
Ce premier Tragique avait pour ainsi dire raproché les passions des Anciens, des usages de sa Nation ; Racine, plus naturel, mit au jour des Pièces toutes Françaises : guidé par cet instinct national qui avait fait applaudir les Romances, la Cour-d’Amour, les Carrousels, les Tournois en l’honneur des Dames, les Galanteries respectueuses de nos Pères, il donna des Tableaux délicats de la vérité de la passion qu’il crut la plus puissante sur l’âme des Spectateurs pour lesquels il écrivait.
Il y avoit à cette cour plusieurs Dames qui portoient le même nom d’Eléonor ; &, pour cacher son jeu, le poëte adressoit des vers aux unes & aux autres : mais la princesse, qui avoit le mot de l’énigme, ne prenoit pas le change. […] Voici quatre vers que Voltaire lui écrivit, pour l’inviter à venir réciter son poëme chez une Dame qui ne rougissoit pas de l’entendre. […] Et qu’out jamais fait tous les casuistes d’aussi pernicieux que l’Art d’aimer d’Ovide & de Bernard, qu’on trouve dans tous les cabinets des petits-maîtres, & sur toutes les toilettes des Dames ?
Deux amans de parti contraire se battirent en duel pour la beauté de leurs dames : celui de la Princesse fut tué. […] Toutes les toilettes furent en mouvement, les Dames ne trouvoient point assez de parure. […] Ils trouverent tout l’appartement plein de danseurs, de musiciens, d’instrumens de musique, & de guerriers en écharpes bleues, qui venoient de se battre, auprès des dames.
Il a paru pendant le Conclave une piece réguliere intitulée, le Conclave de 1774, drame en musique, pour être joué sur le théatre des Dames pendant le carnaval de 1775. […] Plusieurs dames romaines, attachées à des cardinaux, y jouoient les plus mauvais rôles, & pour eux ; & pour elles.
Il est encore quelque reste des loix de décence, dont on ne sauroit s’écarter aux yeux du public, sans se livrer à son mépris ; on n’y joue pas un rôle qui fasse briller & les talens & les graces, & on n’oseroit se déclarer Actrice ; il n’est pas encore reçu qu’une Dame se mêle avec les Comédiens. […] Les danseurs, les Acteurs familiers avec les Seigneurs & les Dames de la Cour, furent tous médiocres.
On a cette espèce d’admiration pour les Saints, pour les Héros, pour les grands génies qu’on ne voit pas Mais dans l’état de corruption où nous a plongé le péché originel, cet amour pur, dégagé de la chair & du sang, d’un sexe à l’autre, est bien rare, s’il n’est une chimère, sur tout dans le rafinement & l’excès où cette Dame philosophe le porte. […] Donnons en passant quelque coup de pinceau au portrait de cette Dame célèbre : il ne sera pas étranger à notre sujet.
Les Dames Romaines, amoureuses de quelque Acteur, alloient dans sa loge baiser ses habits & s’en couvrir. […] Que plusieurs femmes & filles, qui ne sont formées ni savantes, par le babil & entretien des masques, usage & exercice de causer avec eux, esquels consistent tous arts, sont apprises, deviennent savantes, gentilles, galantes ; pareillement plusieurs jeunes levrons fréquentent les masqués, apprennent à deviser & bien parler, se façonnent, acquierent de l’esprit, deviennent serviteurs des dames.
Ces sages lois n’ont plus lieu parmi nous ; à la honte de la Noblesse et de la Cour, les Actrices par le brillant de leurs étoffes, de leurs parures, de leurs diamants, effacent les dames les plus distinguées. […] Cette Nymphe, célèbre par ses intrigues, son luxe, et ses amants, qu’elle avait ruinés pour y fournir, qui même par ses talents en coquetterie avait mérité que les autres Actrices vinssent recevoir ses leçons, et la prendre pour modèle ; cette fée, dis-je, comme l’Auteur l’appelle, avait tellement enchanté un riche Financier, que par ses profusions excessives il la mit sur le pied des Dames du plus haut rang, lui assura par contrat, sous le titre de dette une pension considérable, et enfin fut accablé de dettes.
Et des Dames Chrétiennes peuvent-elles y assister, aprés ce qu’ils en ont dit, sans montrer, ou que l’on fait peü d’estime de leur autorité, ou que l’on croit, que Dieu ne les a pas établis dans son Eglise, pour estre les oracles des Peuples ?
On n’a plus eu d’égard aux divers talens des Danceurs, on a méprisé la finesse & la singularité du pas ; & ce qui est pis, que tout, on a voulu plaire à la Cour & aux Dames, qui sont les deux écüeils du bon sens, & qui font les mauvais destins des beaux Ouvrages, dans cette maudite veuë, on a chargé le Theatre de gens de qualité à qui l’interest ou la vanité a fait briguer & solliciter honteusement l’honneur d’y paroistre, seulement pour se décharger sur eux d’une partie de la dépense. […] Qu’il n’est rien qui soit de meilleure grace pour une belle Dame, & qu’elle doit infailliblement reüssir dans les Courantes & dans les Sarabandes. […] Ainsi il faut que le Poëte s’applique serieusement à ordonner les habits convenables, sans avoir égard à la delicatesse de certains Acteurs, qui veulent pour plaire, soit aux Dames, soit à eux-mesmes, quelque sorte de beauté & de galanterie mesme dans les Entrées, où il escherra qu’ils representeront des Gueux, des Vilageois, des Pedants mal-propres, & des Gens de fatigue. […] Car il y a de grandes Salles, de belles Chambres, avec les escaliers degagez, où le Roy, les Princes, les Dames peuvent s’habiller, & se coeffer separement.
Ceux qui invitent à leur table une chanteuse des Chœurs ou une figurante des ballets de l’Opéra, ou toute autre femme de Théâtre qui n’a pas des talents distingués, n’invitent que rarement les hommes à ce repas ; ils y seraient de trop, eu égard à l’objet de la partie, et aux amusements qui suivront le dessert : vous pouvez penser de ces Grands-là tout ce qu’il vous plaira ; mais ceux qui invitent aussi bien les Comédiens que les Comédiennes, dont la table est toujours environnée de Dames vertueuses et d’hommes respectables, n’ont assurément pas le même objet que les premiers lorsqu’ils admettent un Acteur ou une Actrice célèbres à ce Cercle. […] Les Dames Romaines, les jeunes Sénateurs s’oublièrent jusqu’à rendre l’hommage le plus éclatant aux Acteurs : ils les conduisaient, comme en triomphe, du Théâtre à leur logis : on leur faisait enfin des honneurs qu’on n’accordait qu’à peine aux Chefs et aux défenseurs de la République. […] [NDE] Alosia (ou Aloysia ou Aloïsia), pseudonyme de Nicolas Chorier (1612-1692), auteur de L’Académie des Dames, Venise, P.
Mais comme l’a sagement remarqué le grand Corneille ; « cette éloquente & sérieuse description que Séneque fait de la maniere dont ce malheureux Prince se crêve les yeux, ce qui occupe tout le cinquieme Acte, feroit soulever la délicatesse de nos dames, dont le goût attire aisément celui du reste de l’auditoire ».
ne se trouvant pas assez riche pour en faire la dépense, les Dames lui donnèrent leurs pierreries pour y satisfaire.
[NDE] Jeux utilisant un plateau comme support (p. ex. échecs, dames, trictrac).
C’est, sur ce principe, qu’un Spartiate, entendant un Etranger faire de magnifiques éloges d’une Dame de sa connaissance, l’interrompit en colère : ne cesseras-tu point, lui dit-il, de médire d’une femme de bien ? […] On peut comprendre aussi par la Lysistrata d’Aristophane, combien l’impudence des Athéniennes était choquante aux yeux des Grecs ; et dans Rome déjà corrompue, avec quel scandale ne vit-on point encore les Dames Romaines se présenter au Tribunal des Triumvirs ? […] Nous n’avons à la place que le mot de Dames qui ne convient pas à toutes, qui même vieillit insensiblement, et qu’on a tout à fait proscrit du ton à la mode. […] [NDA] Je crois entendre un bel-esprit de Paris se récrier, pourvu qu’il ne lise pas lui-même, à cet endroit comme à bien d’autres, et démontrer doctement aux Dames, (car c’est surtout aux Dames que ces Messieurs démontrent) qu’il est impossible qu’une maison de bois soit chaude. […] [NDA] Ce principe, auquel tiennent toutes bonnes mœurs, est développé d’une manière plus claire et plus étendue dans un manuscrit dont je suis dépositaire et que je me propose de publier, s’il me reste assez de temps pour cela, quoique cette annonce ne soit guère propre à lui concilier d’avance la faveur des Dames.
A la mort de Louis XV on ferma les spectacles à Cahors pendant quinze jours, & dans ce même temps les Dames des Ecoles Chrétiennes, appellées dans le pays Mirepoises, ouvrirent leur théatre, & firent jouer leurs Pensionnaires. […] Cependant comme ces Dames sont de l’esprit & un esprit conciliant, elles ont supprimé les danses qu’on avoit accoutumé d’y mêler.
Elle s'avisa de construire un petit théâtre dans son appartement, qui était à plein pied de celui du Roi, où les Princesses et les Dames de la Cour représentaient des pièces de toute espèce. […] Mais le public, qui savait bien que ce n'était qu'une adresse pour attirer la Reine et les Dames de la Cour, et en obtenir bien des aumônes, le public n'a pas pris le change et n'a pas même cru que cet exemple, malgré la piété reconnue de S.
Ils se cottisent & forment une souscription pour en faire les frais, & reçoivent quelque argent à la porte de ceux qui veulent y venir, à l’exception des dames qui sont reçues gratuitement, que même on achete au taux du pays. […] Cette faute est fort fréquente : sous prétexte de se reposer de leurs fatigues (dont le théatre est très-innocent), ces messieurs & ces dames manquent au public, en mettant leurs prevôts (leurs substituts) à leur place, quoiqu’on ait payé pour eux, & qu’on ait fait valoir leurs noms pour attirer du monde : ils meritoient des punitions. […] Le Duc connoissoit l’humeur de cette dame, qui avoit été sa maitresse ; il craignit un dénouement comique qui n’auroit pas été de son goût, il se hâta de le prévenir, & faisant le généreux, il le renvoya sans rançon, mais il fit bien payer celles des autres.
Cette dame, d’ailleurs si vertueuse, eut le malheur d’affoiblir & de faire presque évanouir deux conversions les plus importantes en ce genre, d’un grand roi, l’amateur le plus déclaré, & du plus grand poëte dramatique, par l’air contagieux du théâtre qu’on leur fit respirer.
« Les Dames Anglaises errent aussi volontiers dans leurs Parcs solitaires, qu’elles vont se montrer à Vauxhall.
Accompagnées de fables, de remarques, de bons mots et d’autres particularitez aussi agréables qu’utiles, avec sept lettres amoureuses d’une dame à un cavalier, Paris, Veuve de Théodore Girard, 1697, in-12, (17 ff.) +539 p. […] Accompagnées de fables, de remarques, de bons mots et d’autres particularitez aussi agréables qu’utiles, avec sept lettres amoureuses d’une dame à un cavalier, Paris, Veuve de Théodore Girard, 1697, in-12, (17 ff.) 539 p. […] Sur la Comédie », 1684 • Guilloré, François (1615-1684 ; père, SJ) : Retraite pour les dames, par le R. […] G. de La Feuille, de l’Ordre des Freres Prêcheurs, ancien Professeur en Theologie ; présentement Confesseur des Dames de l’Abbaye Royale de Poulangy. […] Pralard fils, 1698, in-12, pièces limin., 199 p.) ; texte augmenté en Instructions familières, ou Théologie des dames chrétiennes, 2e éd., Paris, Pralard, 1700, 2 vol.
Les Dames dans les loges, & leurs amans sont des sibarites. […] Le Palais de la frivolité est dédié aux Dames : c’est un acte de justice, & de reconnoissance ; elles ont élevé ce Palais, elles l’habitent : la frivolité leur doit son empire & presque son existence, dans la république française, dont elles composent-le sénat : elles en font mouvoir les ressorts, & en donnent les modèles.
Mais le détail est très-bon & souvent neuf, les portraits sont fins & très-vrais : cette toilette, vîte, vîte, un miroir , cette plume élancée avec grace , les nouvelles étoffes examinées, essayées, cette dame d’atours consultée, ce mépris des amans qui la payent, & qu’elle favorise pour les voler, leur age, leur figure, leur caractere, ce goût pour un petit-maître frivole & romanesque, sa figure est charmante, voilà ce qu’il vous faut , les mœurs des courtisannes, leurs intrigues, leurs manœuvres, leurs mensonges, leurs friponneries, leur avarice, leurs inconstances, les folies, l’aveuglement de leurs amans : Moliere tant vanté n’a rien de mieux. […] Les Dames accoutumées à recevoir des hommages, qui disent avec autant de surprise que de fierté : Ne remarquez-vous pas qu’on nous respecte ? […] Un Sigisbées. est un homme poli qui accompagne les femmes à l’Eglise pour leur faire honneur, une espece de Mentor sur lequel se repose un mari jaloux, un pere vigilant, un Espagnol sur une Duegne, un François sur une Gouvernante, les Princes sur une Dame d’honneur.
Cette place fut occupée par les personnes de qualité, comme Magistrats, Senateurs, & ensuite par les Chevaliers, les Dames, les Vestales & autres personnes, selon le temps.
Tel est le Théâtre Espagnol : c’est-là seulement que serait vraisemblable le caractère de cet Amant (Villa Mediana), Qui brûla sa maison pour embrasser sa Dame.
Les Dames & les petits maîtres des loges, ont voulu juger ce grand procès, dans les formes juridiques, & en connoissance de cause ; on demanda que Preville comparút pour se défendre ; il fut ajourné à trois brieves minutes, & réfusa de comparoître ; le sénat montra de l’humeur, & le condamna par contumace : cependant la petite piéce fut jouée, & ne fut pas applaudie, Preville en étoit acteur, c’étoit l’exécutoire de l’arrêt, ce n’étoit pas la peine de donner de petite piéce. […] Pour séduire une femme très-respectable de la Cour d’Hongrie, un Prince son amant, ordonna sous main, aux acteurs de ne représenter que des piéces où la foiblesse des femmes fût toujours excusée ; ainsi tout disoit à cette Dame qu’une femme peut se livrer sans crime, au penchant de son cœur ; mille exemples, moyens plus persausifs que tous les discours, l’assuroient que le deshonneur ne suit pas toujours une tendre foiblesse, que la plus austere vertu n’est pas à l’abri des soupçons, que la loi de la fidélité n’est qu’un joug imposé par la tyrannie des maris, qu’une femme sage peut reprimer les desirs ; mais qu’il lui est impossible de n’avoir pas de penchant.
Aussitôt vingt Dames des plus belles de son Serrail, parées en Actrices, recevoient les plats des mains des Officiers, les lui présentoient, & le servoient. A la fin, du repas il prenoit une tasse de chocolat, fumoit une pipe de tabac mêlé avec de l’ambre gris, & les Dames se retiroient.
Discours sur le théatre, Prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvaient les députés des Etats du Béarn et les dames de la ville. […] J’ai recours à la protection des dames qui me font l’honneur de m’entendre, je combats un penchant bien commun et bien vif, plus redoutable que le roi de Prusse.