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105. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Enfin contre la ville d’Antioche, confondant l’innocent avec le coupable, dans ses calomnies & ses sarcasmes : ce qui n’est gueres philosophique, & se fit détester de tous les gens de bien. 7°.  […] Elle fit revenir malgré lui sur la scène le pieux Racine, que la religion & la vertu en avoient arraché, & revivre les talens séduisans & les coupables écrits dont il avoit connu le danger & la gloire funeste qu’il arrosoit de ses larmes, & rallumer les feux demi-éteints de Louis XIV pour des jeux que, par un pareil motif, il avoit cru devoir s’interdire, & se reprochoit d’avoir trop aimé.

106. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

que quand même on assisterait à la Comédie sans affection et sans plaisir, on ne laisserait pas d'être coupable du péché de vanité : que la vanité et l'occupation à des choses inutiles est un péché : que le monde est l'ouvrage de Dieu; mais que les œuvres du monde sont l'ouvrage du Diable, et que la Comédie doit être mise au nombre des œuvres du monde ; que la Comédie, en elle-mêmeChap. 25.

107. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

où est cet assemblage, et cet amas criminel de diverses impuretés et débauches, c’est-à-dire, la désolation et le renversement de notre espérance et de notre salut : et encore que ces choses fussent en usage parmi eux, pendant qu’ils vivaient dans les ténèbres du Paganisme, ils étaient toutefois bien moins criminels, n’étant point coupables de prévarication contre une chose sainte et sacrée, ni une injure faite au Sacrement et contre son caractère : mais pour nous, comment pouvons-nous nous défendre, vu que nous confessons et publions que nous renonçons au don précieux et incomparable du salut, et qui fait qu’on nous peut justement reprocher, et demander où est notre Christianisme ?

108. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Mais pourquoi réserve-t-on la rigueur ici pour ceux qui sont les moins coupables ? […] Une seule observation sur les assemblées qui ont succédé à celles-là, qui ont été la réforme de ces tribunaux de mœurs et de délicatesse, montre dans ce changement étonnant le funeste succès de ces différentes satires qui ont tout confondu, tout assimilé, innocents et coupables, punitions et délits ou fautes, travers et crimes, accusateurs, juges et exécuteurs, par lesquelles des personnes pures, seulement coupables de néologisme, ou de quelque travers, sont frappées de la même verge, subissent la même peine que des hommes pervers qui scandalisent la société par des vices honteux. […] Elles ont été poursuivies dans tous leurs retranchements par la manie coupable de persécuter les manies innocentes.

109. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

On doit conclure que ceux qui outre cela donnent encore de l’argent pour assister à la Comédie, sont plus coupables, puisqu’ils contribuent d’une manière plus efficace à la faire jouer ; de sorte que l’argent qu’on donne aux Comédiens, dit S. […]  » , par la force de votre esprit, vous vous soyez garantis de toutes sortes de souillures, néanmoins à cause que par votre exemple vous avez inspiré de l’amour pour ces spectacles à d’autres plus faibles ; comment pouvez-vous dire que vous n’êtes pas coupable, vous qui avez donné aux autres le moyen de se rendre coupables. […]  » , en regardant ces choses peut-être ne vous rendrez-vous coupable d’aucune faute ; néanmoins vous êtes responsable du scandale que vous avez causé. […] « Dès le moment, dit-il, que vous avez regardé l’iniquité du Théâtre, vous êtes coupable. […] A l’égard de ceux qui coopèrent à la Comédie d’une manière prochaine et déterminée, ou qui y assistent de leur plein gré, quoiqu’ils ne soient pas si coupables que les Comédiens ; néanmoins c’est un péché qu’ils commettent en matière importante.

110. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

N’y eût il pas même de l’affectation, & de dessein prémédités, la seule négligence suffit pour allumer l’incendie, & rendre coupable la femme qui laisse voltiger les éteincelles, qui l’apporte de toute part, au bal, à la comédie, à l’Eglise, à la promenade, au cercle, dans les rues. […] Je le veux, il n’en brûle pas moins, vous n’en êtes pas moins coupable : Adolescentis oculis ne fortuitò pateat per vulnus alienum & tuum, sed utrumque tuum. […] Les femmes fardées sont prises en flagrant de lit, leur péché est peint sur leur visage ; les comédiens sont, à la vérité plus coupables.

111. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

On jugera si vos reproches sont plus raisonnables, voici le plus grand que vous faites à ceux de Port-Royal, et par lequel vous prétendez les rendre coupables des mêmes choses qu’ils condamnent dans les Poètes de Théâtre. […] Mais je vous demande qui est le plus coupable, ou celui qui prêche toujours la vérité ? […] [NDE] « Un faiseur de romans et un poète de théâtre est un empoisonneur public, non des corps, mais des âmes des fidèles, qui se doit regarder comme coupable d’une infinité d’homicides spirituels, ou qu’il a causés en effet ou qu’il a pu causer par ses écrits pernicieux. » écrit Nicole dans la première des Visionnaires.

112. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Ces deux termes marquent l’absolution du péché et l’absolution de la censure, ou le rétablissement dans l’Eglise ; ce qui suppose que le concile les croit et coupables et excommuniés. […] Ainsi bâtir des théâtres, faire des décorations, pensionner des Acteurs, contribuer aux frais des spectacles, payer à l’entrée, etc., être payé pour y travailler, en partager le profit, c’est se rendre complice et par conséquent coupable d’un péché grief : Vitium est immane, dit. […] Il répond que sans doute elle est due de droit commun, puisque chacun la doit de son industrie, et qu’il ne serait pas juste que les coupables fussent dispensés des charges que portent les innocents ; que cependant il est de la décence que l’Eglise ne les reçoive pas, pour marquer l’horreur qu’elle a du crime : « Ecclesia non debet eas recipere, ne videatur eorum peccato communicare. » Pour entendre ici la distinction de justice et de décence, il faut distinguer deux sortes de biens mal acquis ; les uns injustement, contre la volonté du maître, en les lui volant ; les autres par la donation volontaire, quoique par un mauvais motif.

113. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

Les hommes de mérite, les administrateurs et chefs dignes de juger et conduire leurs semblables, dont ils pèsent les droits avec impartialité, et dont ils ménagent avec attention la délicatesse et la sensibilité ; parce qu’en étant doués eux-mêmes, ils peuvent sentir pourquoi il faut en agir ainsi ; ces hommes que je respecte et chéris, concevront que j’attaque en général un désordre sur lequel ils gémissent sans doute les premiers, désordre qu’il est bien important d’arrêter enfin par quelque forme garantissante, comme par une loi de la discussion non fictive des causes de suppression et réforme, et par le rétablissement de l’ordre d’avancement, soutenu particulièrement ; ce qui laisserait l’envie et la faiblesse, toutes les coupables intrigues des protégés et des protecteurs, sans appât ou sans espérance.

114. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Il en résulte que les prêtres qui, en matière d’excommunication, violent les saints canons et décrets des conciles, se rendent doublement coupables, envers l’autorité séculière et envers la discipline ecclésiastique. […] Nous ajouterons qu’une conduite aussi blâmable et même coupable, est contraire à la charité chrétienne, puisque le prêtre en rejetant avec dédain et avec anathème, ce cadavre qui lui aurait été présenté, ose par cela même et sur sa responsabilité, prononcer que le défunt est damné éternellement, et que par conséquent toutes les prières de l’église lui seraient inutiles dans l’autre monde.

115. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Qu’importe que l’amour y soit rendu légitime ou puni à la fin, si on s’est rendu coupable ? […] Ses effets sont encore moins sensibles pour ceux dont les passions sont déjà accoutumées aux émotions les plus vives, qui sont blasés sur les plaisirs ; qui ne sentent plus rien, pour avoir trop épuisé toute espèce de sentiments et de voluptés ; qui ne s’aperçoivent plus des écarts de leur esprit et de leur cœur par l’habitude qu’ils ont contractée de les laisser s’égarer impunément, et qui se croient toujours innocents, parce qu’ils ne savent plus distinguer ce qui les rend coupables ; pour ceux en un mot qui consentent à tout, qui s’amusent de tout sans scrupule, et qui, entraînés par tout ce qui leur paraît agréable, se livrent à toutes les impressions qu’ils en reçoivent, sans s’inquiéter de ce qu’elles peuvent avoir de criminel.

116. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Voltaire, qu’autorisait l’exemple d’Euripide, ne le suivit pas en tout ; plus délicat dans le choix de ses sujets, il rejeta en général ces grands coupables qui ne peuvent rapprocher de la vertu que par l’horreur qu’ils inspirent, mais qui peuvent aussi faire avancer dans le crime. « Il y a du bon dans cette pièce , disait un avare assistant à l’une des représentations de Molière, elle offre d’utiles leçons d’économie. » La répugnance de Voltaire à donner au public cette dangereuse instruction, mérite notre reconnaissance ; son respect pour les mœurs, nos éloges et notre admiration ; car, il faut le dire, le vice alors infectait la nation, et siégeait impudent au conseil de son roi. […] « Mahomet aurait eu le défaut d’attacher l’admiration publique au coupable, si l’auteur n’avait eu soin de porter sur un second personnage un intérêt de respect et de vénération, capable d’effacer la terreur que Mahomet inspire.

117. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Voyez, voyez ces illustres coupables. […] Seroit-il en effet croyable que les Acteurs de tous les Theatres publics ne reconnussent pas aussi qu’ils sont en partie coupables de l’abus de la Scéne ? […] Des leçons pour apprendre les subtilités du vice, ou des exemples pour s’affermir dans le crime ; des alimens de passions pour en repaître leurs yeux, ou des peintures fabuleuses pour retracer à l’imagination de trop coupables vérités. […] Spectateurs, cesserez-vous pour cela d’être coupables ? […] Défendez aux Acteurs de faire rougir un front vertueux ; tirez la Scéne, innocente par elle-même, de la cruelle nécessité d’être coupable des crimes d’autrui, & de la perte des cœurs.

118. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Quel outrage de le prendre, autant qu’il est en nous, pour Acteur de nos coupables divertissements ? […] Il me serait bien triste d’avoir à extraire toutes ces profanations auxquelles nos Poètes joignent mille blasphèmes qui semblent ne leur coûter rien : j’en dirais néanmoins assez pour faire apercevoir combien ceux que j’accuse sont coupables, et pour faire abhorrer, comme je l’espère, leur sacrilège conduite. […] Que les coupables pensent donc sérieusement à la retraite ; avant que le courroux du Ciel vienne fondre sur eux ; avant que d’être précipités dans le lieu de ténèbres, où la fureur n’est plus un concert qui plaise, ni le blasphème une Comédie. […] Dans l’Expédition Militaire contre Thèbes ; Etéocle espère la perte de Capanée coupable de mille blasphèmes ; et l’événement répond à son attente.

119. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Une Dame mondaine ne s’accuse pas de tout le mal qu’elle a pu faire par les airs affectés et par les immodesties : donc, diriez-vous, elle n’est pas coupable. […] Ou ils ne se souviennent pas de leurs péchés, ou le grand nombre les étourdit, ou ils ne se croient pas coupables par le peu d’horreur qu’ils ont pour le péché ; leur aveuglement fait leur tranquillité, comme dit Saint Augustin, « ex coecitate securitas », une poutre leur paraît un fétu. […] Vous entendrez un langage bien différent, et vous éprouverez un grand changement dans la Direction, puisqu’au lieu que le Confesseur inspire dans toute autre occasion au Pénitent l’horreur du péché en le lui faisant connaître ; dans celle-ci ce sera le Pénitent qui l’inspirera au Confesseur, en lui montrant qu’on est véritablement coupable dans des choses qu’il croit innocentes. […] Quand on ne punirait pas les blasphémateurs, ils n’en seraient pas moins coupables devant Dieu ; appliquez cela aux Comédiens, puisque vous avez fait la comparaison. […] Qu'une belle femme aille donc à l’Eglise tant qu’elle voudra, pourvu qu’elle n’y aille pas dans le dessein de plaire et d’employer ses appas, ses airs affectés, et ses immodesties pour exciter les passions des personnes, ce sera par hasard qu’elle les excitera, et sa seule beauté avec des ornements modestes sans méchant dessein ne la rendra pas coupable.

120. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

L'expérience de ceux qui y assistent sans se sentir coupables d'aucun péché, ne peut-elle pas balancer ces autorités, et ces raisons ?

121. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Seigneurs, Bourgeois, Magistrats, Militaires, Artisans, tout est coupable de ce détestable abus ; les Couvents ne sont que des prisons, les pères n’ont ni humanité, ni probité, ni justice, ni religion. […] Il prouve son dire (car il est savant ce bon Curé) : Dans nos livres sacrés la céleste vengeance Confond deux fois des vœux la coupable imprudence (ces vœux ne sont donc pas seulement une témérité, mais un crime que la vengeance céleste punit). […] Crois-tu que de l’amour esclave déplorable, Quittant un feu sacré pour une ardeur coupable, Mon cœur dans ce lieu saint ait flatté ses désirs, Foit rougir ma vertu de ses lâches soupirs ? […] Et plus coupable encore, puisqu’elle connoît ces Religieuses lâches, cruelles, abominables, à qui elle livre sa fille, l’état affreux où elle l’entraîne, ce besoin de la nature dont elle la prive, au lieu que son mari traite tout cela d’erreurs, de foiblesse, d’enfance. […] Le plus coupable encor, c’est cet indigne frère, il jouit du mal, &c.

122. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Le crime de Phedre ne passe pas la pensée ; il n’y a qu’elle de coupable, elle est accablée de remords. […] Il le feroit en vain : on ne seroit pas moins coupable devant Dieu, malgré tous les édits, si on abandonnoit intérieurement la vraie foi. […] Ils étoient donc tous innocens ou tous coupables, & devoient être également punis ou absous. […] Ce n’est point une affaire de religion, c’est un procès criminel, bien ou mal jugé, contre un particulier ; c’est un assassinat qu’on a voulu punir, quel qu’en ait été le motif, de quelque religion qu’ait été le coupable. […] Les Juges au nombre de dix examinerent l’affaire avec le plus grand soin, & jugerent Calas coupable.

123. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Je n’en parle qu’avec peine, je voudrais ne pas même les connaître : « Piget malum illud, vel nosse. » On ne peut en rappeler le souvenir sans risque ; les autres péchés ne s’attachent qu’à une partie de l’homme : l’esprit est souillé par les pensées, les yeux par les regards, les oreilles par les mauvais discours ; tout se rend coupable à même temps au spectacle : « In theatre nisi reatu vacat. » L’œil, l’oreille, l’esprit, le cœur, tout est attaqué, saisi, corrompu à la fois ; gestes, attitude, parure, danse, chant, discours, sentiments, tout se réunit pour perdre les cœurs : la pudeur souffrirait d’en tracer le tableau : « Quis integro verecundiæ statu eloqui valeat ? » On peut sans rougir nommer par leur nom les plus grands crimes, l’idée du crime en est le préservatif ; mais on ne peut détailler ces jeux dangereux, même pour les condamner ; l’idée même d’amusement en est l’amorce et le voile : « Honeste non possunt vel accusari. » On peut voir commettre la plupart des péchés, tuer, voler, blasphémer, sans devenir coupable ; on ne peut voir les jeux du théâtre sans tomber dans le désordre, le spectateur est complice de l’Acteur : « Unum est aspicientium et agentium scelus. » Selon la parole de l’Apôtre, on se rend coupable, non seulement en faisant le péché, mais encore s’unissant à ceux qui le font : « Etiam qui consentiunt facientibus. » Ceux qui étaient allés chastes à la comédie, en reviennent adultères ; ils s’en étaient déjà rendus, en y allant ; chercher le vice, c’est s’en servir : « Qui ad immunda properat, jam immundus est. » Pensons-nous que Dieu ne voit pas nos désordres, ou nous flattons-nous qu’il jettera sur nous un regard favorable, quand il nous voit dans un lieu qu’il déteste ?

124. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Toute la morale tend à excuser la foiblesse, à familiariser avec la passion, par cette vue affoiblir l’horreur de l’adultere, & donner une liberté entiere aux femmes, & à faire retomber, non sur le coupable, mais sur le mari innocent, qui en est la dupe, la honte & le ridicule, à faire craindre les devoirs, les embarras, les dégoûts de cette sainte union. […] Tous les Tribunaux retentissent de ces indignes manœuvres, & les Juges eux-mêmes en ont souvent été coupables.

125. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Les Comédiens vulgaires disent crûment les choses que vous enveloppez, vous prenez un autre chemin pour atteindre au même but : différence des conditions ne fait rien aux yeux de celui qui n’a acception de personnes, & s’il est vrai que vous soyez pour les grands du monde, un sujet de scandale, je vous trouve tout aussi coupable qu’un Charlatan qui empoisonne, en débitant ses drogues, les oreilles de la Canaille, par des obscénités grossieres.

126. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Par ce détour artificieux, l’Auteur s’est donné la coupable licence de hazarder les propositions les plus contraires à la Religion & aux bonnes mœurs, & de confondre la nature & les bornes des deux Puissances.

127. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Ainsi ceux qui montent sur le Théâtre, sont moins coupables, au sentiment de saint Chrysostome, que ceux qui leur applaudissent, et les approuvent : « Otez les Spectateurs, et vous ôterez les Acteurs. » In Epist[ola]. ad Eph[ésii]. hom[ilie]. 17.

128. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Je me joins à eux, je lui porte un coup ; ne fuis-je pas aussi coupable qu’eux ?

129. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Vous êtes coupables de la mort d’autant de personnes que vous en auriez pu sauver en les assistant de ce que vous avez prodigué pour votre plaisir.

130. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Toutes les fois que des ménagements particuliers lui font changer cet ordre, il est coupable.

131. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Elles passent de main en main, elles volent des Alpes aux Pyrennées ; elles traversent les mers ; il s’en tire des milliers ; on les regarde à loisir dans son cabinet, on y revient cent fois ; on y passe les heures entieres : on avale à long trait le poison de la volupté : ainsi le peintre, le sculpteur, le graveur qui les travaille, l’auteur qui les insére dans son livre, le libraire qui les débite, le libertin qui les achete, qui s’en repaît, tout se rend coupable. […] Les Catholiques ne sont que plus coupables, puisque leur Réligion les condamne si sévérement ; non seulement par le principe général, commun à tous les Chrétiens, qui défend les mauvais regards & les scandales, mais en particulier par la doctrine de l’Eglise sur les images.

132. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 108 Réflexions sur le scandale, qui depuis trop longtemps existe aux yeux de tous les Parisiens, par le refus de M. le curé de Saint-Germain l’Auxerrois, de se justifier d’avoir commis un faux matériel et de s’être parjuré pour se procurer des aumônes à son profit, et obtenir une riche cure, dont il serait indigne, s’il était coupable du crime dont il est accusé. […] Page 177 MM. les procureurs du roi, se rendraient coupables de souffrir une usurpation, contre l’autorité légitime du prince.

133. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Il ordonne aux Patriarches, aux Métropolitains, aux Evêques, d’y veiller avec soin, et de punir rigoureusement les coupables, jusqu’à les excommunier et les déposer. […] l’Auteur est encore plus coupable, il est le mobile de tout ; il y aurait moins d’indécence à employer les habits que les ouvrages.

134. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

ne jugent-ils pas les Ecclésiastiques, ne les punissent-ils pas, s’ils sont coupables, même après les Evêques, leurs Juges naturels, dont ils réforment les sentences ? […] Le Marquis petit-maître qu’on joue, est moins ridicule et moins coupable.

135. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

4°, Que comme le péché que commettraient les Ecclésiastiques en allant à la Comédie serait un péché de scandale qui les rendrait responsables de plusieurs autres péchés, où tomberaient ceux qui auraient cru pouvoir suivre leur exemple ; de même aussi les Laïques qui font profession de piété, et à qui la Comédie ne ferait aucune mauvaise impression ne laisseraient pas d’offenser Dieu, et d’être coupables de bien des péchés, parce que plusieurs esprits faibles pour qui la Comédie est un poison mortel ne se déterminent quelquefois à y aller, qu’à cause qu’on y voit aller des personnes qui passent pour pieuses. […] S’il a trouvé dans les saints Canons que les Religieux et les personnes constituées en dignité Ecclésiastique ne pouvaient assister à la Comédie sans se rendre coupables d’un péché mortel, il a dû voir aussi, qu’en même temps que l’Eglise défend aux Ecclésiastiques d’assister aux représentations de Théâtre, elle leur ordonne de détourner les Fidèles de tous ces vains amusements.

136. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Un sujet si scandaleux, une maniere de le traiter si scandaleuse, jusqu’à faire admirer & aimer une femme adultere & incestueuse, qui s’efforce de séduire le fils de son mari ; &, ne pouvant le rendre coupable, le fait périr par une calomnie atroce, comme la femme de Putiphar fit mettre en prison l’innocent Joseph, comme deux infâmes vieillards firent condamner à mort la chaste Susanne. […] On a couru après, on a attrapé quelqu’un des compagnons de son voyage, mais on a manqué le butin qui étoit l’essentiel, le coupable qu’on auroit puni, & la belle Angélique dont on se seroit bien consolé : cette précieuse marchandise n’est pas rare à l’hôtel. […] (Cette certitude est fondée sur la confession même du coupable.)

137. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Les actes d’idolâtrie que vous occasionnez, Mademoiselle, les meurtres dont vous vous rendez coupable ne peuvent se nombrer ; on évalueroit plus aisément les feuilles qui tombent en Automne dans la Forêt des Ardennes.

138. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Monseigneur, Si j’avais l’honneur d’être mieux connu de Votre Grandeur, je prendrais la liberté de l’aller voir au lieu de celle que je prends de lui écrire, pour la supplier très humblement de me regarder comme le seul coupable de l’impression d’une Lettre que j’ai mise au devant de quelques Pièces de Théâtre que j’ai données au Public, (si toutefois il y a du crime à mettre au jour les sentiments des Pères de l’Eglise, touchant les Spectacles qui peuvent être permis, et ceux qui doivent absolument être défendus).

139. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

S’il en était autrement, MM. les procureurs du roi se rendraient coupables de laisser dans le gouvernement, une puissance qui usurperait sur l’autorité légitime et régulière.

140. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

« Il est vrai qu’on s’y ennuie quelquefois ; mais on n’en est pas moins coupable, et rien ne fait mieux voir au contraire combien on est injuste de chercher sa satisfaction dans des choses que le cœur trouve insipides malgré sa corruption.

141. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Il est vrai qu’on s’y ennuie aussi quelquefois ; mais on n’en est pas moins coupable, et rien ne fait mieux voir au contraire combien on est injuste de chercher sa satisfaction dans des choses que le cœur trouve insipides malgré sa corruption, et de n’être pas averti par son dégoût qu’il est destiné à un plus grand objet.

142. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Elise n’est par contente de ces raisons, parce qu’elle conçoit clairement que rien au monde pourra mettre son honneur à couvert, lorsque la démarche de Valère sera rendue publique ; on l’accusera toujours avec fondement d’y avoir donné son consentement, et par conséquent on la croira coupable, etc… d’ailleurs Elise a raison d’être offensée de ce que Valère ne lui a point obéi, et n’est point sorti de la maison selon ses ordres dès le premier moment qu’elle a su qu’il y demeurait.

143. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

En quelques autres circonstances le vice n’est que trop applaudi : mais ici l’on n’est point coupable aux yeux de Dieu, sans l’être encore aux yeux des hommes. […] Shakespearew d’abord est trop coupable pour être ici reçu en témoignage : son exemple ne saurait nous être un modèle : ce qu’il mérite du côté de l’esprit, il le perd du côté de la conduite ; et suivant la fortune de Plaute, partout où il est plus obscène, il est ordinairement moins sensé. […] Une coupable joie ne cause point un vrai contentement ; et les honnêtes gens ne sont touchés que des choses honnêtes. […] Aristophane tout coupable qu’il est par tant d’endroits l’est bien moins qu’eux à cet égard : il n’emploie jamais les figures de la plus obscène Rhétorique ; il leur était réservé d’en être un jour les créatures.

144. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Car ils n’empoisonnent guère ; ils ne sont coupables que par l’intention. […] N'est-ce pas un beau moyen pour repousser le reproche d’empoisonneurs, et pour rendre ceux de Port-Royal coupables du mal que ce livre peut faire, que de dire qu’ils ont tâché d’y apporter le remède, et qu’ils ont pris pour cela la meilleure voie qu’on pouvait prendre ?

145. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Il suffit de dire, qu’il assure, que ceux qui assistent aux Comédies et qui y donnent des marques du plaisir qu’ils y prennent, sont en quelque manière plus coupables que les Comédiens mêmes ; puisqu’en les autorisant par leur présence et en témoignant la joie qu’ils ont d’entendre leurs bouffonneries et leurs sottes plaisanteries, ils les animent à se rendre encore plus insolents, et en sont par conséquent la véritable cause. « Non enim, dit ce Père, tam ille delinquit, qui illa simulat, quam tu præ illo, qui hoc fieri jubes : non solum jubes ; sed etiam exultatione, risu, plausu adjuvas quæ geruntur, omnibusque prorsus modis, hanc diabolicam confovens officinam. […] Cela étant ainsi, il est constant que le Curé de Philometor a fait son devoir, en lui refusant les Sacrements à cause de l’opiniâtreté, où il était, de vouloir persévérer dans sa Profession de Comédien : et que par une suite indispensable il a dû refuser à son corps la sépulture Ecclésiastique ; puisqu’elle n’est due qu’à ceux qui meurent dans la Communion de l’Eglise : il est inutile de dire, que ce Comédien a d’ailleurs témoigné de la douleur de ses péchés, à moins qu’il n’ait détesté sa Profession et n’ait promis d’y renoncer pour toujours : ses autres péchés n’ayant pas pu lui être remis pendant qu’il conservait de l’affection pour celui dont sa profession le rendait coupable.

146. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Des leçons pour apprendre les subtilités du vice, ou des exemples pour s’affermir dans le crime, ou des aliments des passions pour en repaître leur cœur, ou des peintures fabuleuses pour retracer à leur imagination de trop coupables vérités. » Le théâtre ne leur plaît qu’autant qu’on a soin de ne pas contrarier, jusqu’à un certain point, leurs penchants, qu’on y ménage, qu’on y flatte même leurs passions favorites, qu’on y donne aux vices qui leur sont les plus naturels un vernis d’héroïsme et de grandeur qui adoucisse à leurs propres yeux ce qu’auraient d’odieux des couleurs trop vraies et des images trop ressemblantes : comme ils sont plus susceptibles d’impressions nuisibles et dangereuses que d’impressions bonnes et utiles, une morale exacte, une raison sévère les ennuient et les rebutent.

147. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Un Juge, par exemple, qui pour être compatissant ne voudroit pas prononcer la mort d’un coupable, se rendroit coupable lui-même. […] Euripide qui n’a pas besoin d’elle sur le Théâtre, n’en parle plus, & le Spectateur ignore ce qu’est devenue cette détestable femme, plus coupable encore par le silence qu’elle a gardé, que par les affreuses maximes qu’elle a débitées. […] Ce n’est point assez d’y voir une Fille qui recevant dans sa chambre un homme couvert du sang de son pere, s’entretient de son amour avec lui, en gémit avec lui, & qui lui est enfin destinée pour épouse, par un Roi qui paroît autoriser le crime : on y entend toujours vanter cette affreuse justice qu’un Particulier se rend à soi-même ; & dans une Nation où les Rois, par des Loix si sages travaillent à éteindre la fureur du duel, on entend le coupable de ce crime s’en glorifier sans cesse, l’appeller une bonne action, & son Pere transporté de joye comparer ce funeste exploit aux Exploits guerriers contre les ennemis de l’Etat, en disant à ce Fils, Ton premier coup d’épée égale tous les miens.

148. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

S’il paraît négliger pour un temps, les moyens d’accélérer notre perte, il saura les employer, quand il en trouvera l’occasion favorable. » « Et, quand il serait vrai que la Comédie ne fit aucun effet sur certains esprits, pourraient-ils s’en faire un divertissement innocent, et croire qu’ils ne sont point coupables en y assistant ? […] Vous participez donc à leur péché ; et si la Comédie ne vous fait point de plaies, vous vous en faites à vous-même par celles que les autres reçoivent en vous imitant, et ainsi vous êtes le plus coupable de tous. » « Mais, la nécessité de se délasser d’un long travail, ne peut-elle pas justifier la fréquentation des Spectacles ? […] Il fait rire, et n’en devient que plus coupable, en forçant les Sages même de se prêter à des railleries qui devraient attirer leur indignation.

149. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Plus coupable qu’un autre de ne pas suivre ses propres lumieres. […] La pudeur est devenue une petitesse d’esprit & un ridicule, nos maisons sont des écoles de lubricité, le vice y regne, & parle aux yeux dans mille chefs-d’œuvres de peinture & de sculpture ; il invite par les exemples des Dieux, & les foiblesses des hommes, la poésie & la musique y dictent leurs coupables leçons, les embelissens de leurs graces, & répétent sur tous les tons, leurs audacieuses maximes, & y célébrent les honteux triomphes. […] Ne confondons pas deux choses très-différentes : le Prince peut n’être pas coupable dans la tolérance des dangers & des crimes ; le particulier ne peut être innocent dans sa témérité, à s’exposer à l’un & à l’autre.

150. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Mais ce qui mit le comble à leur infamie, fut que les plus coupables estoient compris parmy eux comme des Victimes destinées aux plaisirs du Peuple, immolées à leur rage comme à celle des bestes. […] Les coupables estoient encor plus maltraitez, malgré leur force ou leur dexterité, ils estoient exposez aux bestes, & mesme quelquefois liez à des poteaux pour regaler plus tranquilement les Lions, & pour asseurer leur supplice contre tous les hazards d’une trop forte ou resoluë defense.

151. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

On en est donc coupable devant Dieu. […] Un ouvrier dont on paie les journées, un Ministre chargé de quelque affaire, un soldat commandé pour quelques travaux, un domestique employé à quelque service, etc., se rendent coupables par la seule omission de leurs devoirs, s’occupassent-ils d’ailleurs même à de bonnes choses.

152. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Combien les mères qui apprennent à leurs enfants des Chansons de médisance ou d’impudicité, sont-elles plus coupables que celles dont parle saint Cyprien ? […] Les pères et les mères qui ne se seront pas efforcés de suivre ces règles de l’Apôtre dans l’Education de leurs Enfants, et qui ne leur auront pas absolument défendu ces Chansons corrompues, seront d’autant plus coupables devant Dieu, qu’il leur est plus facile dans ce siècle de les en détourner.

153. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Par exemple, un desir criminel conçû dans le bal, sera imputé à celui, qu’il a formé, à celle qui par son peu de modestie y aura donné occasion, au pere, & à la mere de cette fille, qui lui ont permis d’aller au bal ; à celui qui donne le bal, & qui est responsable de tous les pechez, qui s’y commettent… O mon Dieu, s’écrie saint Ambroise combien un seul peché fait-il des coupables !

154. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Pour te rendre plus coupable.

155. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Pour le second, c’est une coupable timidité de n’oser pas faire comprendre au Roy la consequence des plaisirs interrompus, & de la sureté publique violée.

156. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Je me croirois coupable, si je ne vous dissuadois pas avec eux la frequentation de la Comedie ; & si je ne vous priois pas, que vous écoutiez les Saints Peres, & que vous condamniez ce que les Interpretes du Saint Esprit ont condamné.

157. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Néanmoins il est encore véritable, qu’on ne doit pas condamner absolument quelques danses qui se feraient modestement et honnêtement en quelques occasions extraordinaires, comme ès noces, et autres assemblées rares de parenté et d’amitié, pourvu qu’on en bannisse les mauvaises circonstances, qui ont été marquées ; étant à observer que toutes personnes qui auraient l’expérience que la danse les fait tomber ordinairement en quelqu’unm des péchés susdits, s’en doivent abstenir comme d’une chose mauvaise, et que ceux même qui sortent de la danse fort innocents de ces péchés, doivent craindre de se rendre coupables des péchés des autres, qui ont été engagés par leur exemple à danser : ce qui fait conclure que toutes sortes de personnes doivent s’abstenir autant qu’il leur sera possible de toutes danses.

158. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

M. le baron Hénin ne démontre pas moins victorieusement (et c’est là le point capital, relativement à l’administration) que, dans les principes de l’Eglise gallicane, l’excommunication, fût-elle réelle, n’étant pas consacrée par la loi civile et personnellement dénoncée, un ecclésiastique se rend coupable d’un véritable délit lorsqu’il refuse les prières publiques à un comédien.

159. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Ce Prélat, homme du plus grand mérite, au jugement même des Protestans, en mourut de chagrin dans sa prison ; elle fit porter une loi injurieuse à la nation & contraire à l’humanité ; cette loi défendoit de parler en faveur de ceux qui étoient accusés de crimes d’état, dont le plus grand étoit le Papisme, & de travailler à les délivrer sous peine d’être eux mêmes réputés coupables de haute trahison, comme si on pouvoit empêcher un fils de faire voir l’innocence de son père, & de travailler à sa liberté ; jamais l’inquisition contre laquelle on crie tant ; ne fut si barbare. […] Mais être Protestant étoit un mérite, & avoir conspiré contre Marie n’étoit pas un crime aux yeux d’une femme qui s’en étoit deux fois rendue coupable. […] Elle pleure, elle crie, elle est inconsolable, elle prend le deuil & s’enferme pendant trois jours sans voir personne, elle fit faire de magnifiques funérailles, ordonna à ses Ambassadeurs dans toutes les Cours d’y témoigner sa douleur, en fit faire des excuses au Roi d’Ecosse fils de Marie, & au Roi de France son beau-frère, fit mettre en prison le Secrétaire d’Etat qui avoit fait exécuter ses ordres ; il fut condamné à l’amende & à une prison de plusieurs années ; peine légère s’il étoit coupable d’un rigicide, il subit sa peine en riant, sortit le lendemain de prison, l’amende lui fut restituée. […] Cette grâce qu’on accorde aux plus coupables, lui fut inhumainement refusée, elle disposa de sa sépulture, distribua à ses domestiques tout ce qui étoit en son pouvoir, les consola de la manière la plus affectueuse, embrassa toutes ses femmes, & donna sa main à baiser aux hommes ; à l’exemple de Saint Louis, elle donna à son fils les avis les plus pieux & les plus sages, qu’elle chargea son premier Officier de lui porter de sa part, ensuite elle se retira dans son cabinet, & passa la nuit en prière.

160. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Je ne dis rien, ajoute ce Père, de ce qui doit demeurer caché dans les ténèbres, de peur d’être coupable de ces crimes par le seul récit que j’en ferais. » Que serait-ce donc que nous dirait Tertullien, s’il voulait révéler tous ces mystères d’iniquité qu’il renferme dans un éternel oubli, puisque ce qu’il nous en dit est si impie et si infâme ! […] La grande Raison, et, pour ainsi dire, l’unique qui a fait autrefois déclarer les Comédiens infâmes, était l’infamie qui régnait dans les Comédies qu’ils représentaient, et celle qu’ils y ajoutaient eux mêmes par la manière honteuse dont ils accompagnaient ces coupables représentations : Maintenant que cette Raison est anéantie, il est indubitable que ses conséquences ne subsistent plus ; et s’il y en a quelques-unes à tirer, c’est, Monsieur, que la Comédie étant devenue toute honnête, ceux qui la représentent, et qui vivent honnêtement d’ailleurs, doivent sans difficulté être au nombre des honnêtes Gens. […] Le second moyen est encore plus sûr, c’est de juger par les Confessions des Fidèles du mauvais effet que produisent les Comédies dans leur cœur ; car il n’est point de plus grande accusation que celle qui vient de la bouche même du coupable. […] défendent point, que les Prélats ne s’y opposent en aucune manière, et qu’elle se joue avec le Privilège d’un Prince qui gouverne ses Sujets avec tant de sagesse et de piété, qui n’a pas dédaigné d’y assister lui-même, et qui ne voudrait pas par sa présence autoriser un crime dont il serait plus coupable que les autres ; puisque, selon saint Chrysostome, celui-là ne pèche pas tant qui fait le mal, que celui qui lui commande de le faire, ou qui l’autorise par ses applaudissements.

161. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Ce qui les rend encore plus coupables que ne l’estoient les Payens, car si ceux-ci estoient prévaricateurs de la loy de Dieu, ils n’estoient pas comme les Chrétiens, profanateurs de ce Sacrement auguste. […] Mais en tout cela les Payens estoient alors moins coupables que ne le sont aujourd’huy les Chrétiens. […] Les spectateurs péchent, en participant au crime des Comediens, & en leur fournissant dequoy le commettre ; & c’est icy qu’a lieu cette maxime de saint Paul, que ceux qui consentent au mal, sont aussi coupables que ceux qui le font.

162. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Il faut punir les criminels sans doute, les coupables ont seuls intérêt de le nier ; mais l'innocent même doit s'affliger que son semblable soit devenu criminel, plutôt que de se réjouir de son supplice. Eh qui peut garantir qu'on ne livre aux bêtes que des coupables ?

163. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Ce fut le même Aristophane qui l’inventa : Philémon, Platon le Comique, et plusieurs autres à son imitation prirent cet honnête milieu entre la sévérité de nommer les coupables, et la complaisance de dissimuler les vices ; il y avait encore beaucoup à redire à cette méthode : tous ceux qui avaient eu part à l’action véritable qui était représentée, ne laissaient pas de s’en offenser quoiqu’ils ne fussent point nommés.

164. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Grégoire demeure constante, comme il n’y a pas lieu d’en douter, que celui qui peut empêcher le crime, et ne l’empêche pas, se rend coupable du même crime : qui pourra exempter Messieurs les Gens du Roi, de tous les péchés que commettent et font commettre dans leur Ville, ces sortes de gens ; vue que non seulement ils le peuvent empêcher, mais de plus qu’ils y sont obligés par leurs Charges ?

165. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Pour les négligences dans le Jeu ; le coupable demandera pardon au Public, qui pourra prononcer, aux Baladins. 4. Pour une indécence publique ; le fouet dans les Coulisses, la première fois ; les coupables seront rigoureusement punis à la seconde, & renfermés.

166. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

[Matthieu] Cap. 5. v. 28, qu’un homme et une femme, qui s’entregardentk avec un mauvais désir, sont dès ce moment coupables de crime devant Dieu. […] Vous n’ignorez pas que l’homme ne naît que pour mourir, que le premier pas qu’il fait dans la vie, est la première démarche qui le conduit au tombeau ; il est coupable et condamné à la mort dès qu’il commence de vivre ; la sentence est déjà prononcée, mais l’exécution en est différée autant qu’il plaît au souverain Juge, sans que le criminel en ait la connaissance : voilà votre condition et la mienne, c’est pourquoi, si nous sommes sages, nous ne devons pas nous assurer d’un seul moment.

167. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Ne craint-elle pas de se rendre coupable devant Dieu de toutes les pensées criminelles qu’elle peut faire naître dans leurs esprits ? […] Mais la Comédie souille et rend également coupables, et ceux qui la représentent, et ceux qui la voient représenter.

168. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

N’y fit-on aucun mal soi-même, il suffit d’occasionner les chutes des autres, pour être coupable de scandale. […] Par ce détour artificieux, l’Auteur s’est donné la coupable licence de hasarder les propositions les plus contraires à la religion et aux bonnes mœurs, et de confondre la nature et les bornes des deux puissances.

169. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Cependant on peut dire, pour justifier cette indulgence, que l’Eglise regarde de plus près aux qualités des Ministres qu’elle admet, que des Ministres déjà reçus, qu’un refus ne fait pas autant de tort qu’un châtiment, que la privation de tout privilège clérical est une plus grande punition que la simple exclusion, qu’on exclut pour de simples défauts de corps ou d’esprit, qui ne sont point de péchés, et que des bouffons, tels qu’ils étaient dans ce siècle, qui amusaient les passants dans les rues, étaient moins pernicieux et moins coupables que des Comédiens et Comédiennes de profession qui passent toute leur vie à exciter par toute sorte d’artifices les passions les plus criminelles : métier si opposé au christianisme, que d’autres canons appellent cette espèce d’hommes des apostats et des démons. […] Tandis que ces mêmes remords ne l’empêchent pas de monter sur le théâtre, d’avoir des intrigues, de vouloir la cassation de ce même sacrement qu’elle respecte si fort, et de se présenter sans rougir à l’audience, comme coupable d’une profanation envers l’Eglise, d’une supposition de domicile envers la justice, d’une mauvaise foi envers un mineur, d’un concubinage de cinq ans, si par la fraude, et de sa connaissance, il n’y a pas eu de vrai mariage : une femme de soixante-cinq ans, nourrie dans les intrigues, vouée à l’inconstance, après une habitation de cinq ans, entreprendre de détruire son mariage, et ne pas craindre de s’exposer à la dérision du public qu’elle scandalise !

170. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Sans doute les excès rendent plus coupables, tous les péchés ne sont pas égaux. […] Vous protestez avoir une vive douleur de vous être rendu coupable, et vous faites vos délices de l'objet de votre repentir.

171. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Faire tourner la tête à un homme par le charme de l’amour, ç’a été de tout temps l’art trop naturel des femmes, qui ont même quelquefois ce malheur contre leurs propres intentions ; mais qu’elles entreprennent de lui brouiller la cervelle le verre à la main ; je ne l’avais pas ouï dire depuis le bon homme Loth qui y fut vilainement attrapéd : moins coupable cependant en un sens, que ne sont ceux qui feignent de l’être pour se divertir des mauvaises suites.

172. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Je crois vous avoir dit que les assistants et les joueurs, étaient presque également coupables, et que les Pères de l’Eglise ont appelé ce péché très grieff, qui peut se rendre pire par les diverses circonstances ; ce qui doit suffire à des vrais Chrétiens qui croient en un Dieu, à qui le péché véniel a même été mortel, et qui est mort indistinctement pour tous les péchés des hommes.

173. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Si malheureusement les hommes d’Etat auxquels le monarque accorde sa confiance, continuaient à se laisser asservir sous l’influence des prêtres et à subir le joug anarchique du Clergé, leur coupable condescendance nous reporterait inévitablement à ces temps de calamité, où des moines, des prêtres et des prélats, sollicitaient, et provoquaient des lois inexorables et sanguinaires, et non contents de donner le scandale de voter ces lois de sang, ils parvinrent à se constituer eux-mêmes juges de tous les délits en matière de foi, et à faire couler à grands flots le sang des victimes qu’ils immolaient à leurs implacables vengeances, et faisaient brûler vifs des schismatiques, des hérétiques, des Juifs, etc.… et trop souvent des hommes riches qu’ils faisaient périr pour s’emparer de leurs dépouilles.

174. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

De combien de crimes celui-là est-il coupable, qui abuse d’une chose qui nous a été donnée de Dieu pour de si admirables effets ? […] Proposez-lui deux personnes, dont l’une a cultivé la terre un jour de fête, l’autre est allée au bal : Demandez-lui laquelle est la plus coupable, il vous répondra que la seconde a fait un plus grand péché que la première. […] L’an révolu saint Heribert Archevêque de Cologne venant sur les lieux les délivra de cette malédiction, et les réconcilia à l’Eglise : Je ne sais qui étaient les plus coupables, ou les femmes, ou les hommes ; mais les femmes moururent aussitôt après leur absolution. […] dernière défense et la plus importante est, que personne n’a encore dit que les Danses soient criminelles d’elles-mêmes ; on ne les rend coupables qu’à cause du danger du péché, et ce danger n’est qu’imaginaire ; car le péché ne se fait qu’en secret. […] Le Chancelier Gerson le compare avec Judas pour l’énormité de ce crime, et ne feint point de nous assurer qu’il paie dans le feu d’Enfer ce qui est dû à un si exécrable péché, si devant que de mourir, il n’a effacé par ses regrets et par ses larmes, toutes les fautes, dont une composition si scandaleuse l’avait rendu coupable.

175. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Que ces Ecclésiastiques en sont plus coupables, & que les spectacles n’en sont pas plus innocents.

176. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Que ces Ecclésiastiques en sont plus coupables, & que les spectacles n’en sont pas plus innocents.

177. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Un premier Ministre obligé de prendre la fuite, dont on met la tête à prix, & qu’on va quelques jours après recevoir en triomphe, qu’on comble de bénédictions, qu’on remercie de ses soins, à qui on baise les pieds ; un Roi & la Reine sa mere fugitifs au milieu de la nuit, qui avec sa petite Cour va coucher sur la paille ; des Princes emprisonnés pour crime d’Etat, & l’auteur de leur détention, enveloppé des détours de la politique & des bassesses de la frayeur, court à la prison, brise leurs fers à genoux, & les ramene à la Cour ; le Roi lui-même, après les avoir déclarés coupables d’une révolte qui eût mérité la mort, par un assemblage incompréhensible de fermeté & de déférence, écrit humblement au Parlement pour les justifier ; deux femmes, la Régente & la Duchesse, se disputant la souveraineté, se déclarant la guerre, se fuyant, se poursuivant, se caressant, se maltraitant ; des courtisans incertains, passant selon le vent de la fortune d’une Cour à l’autre, de la soumission à la révolte, se trahissant, se déchirant mutuellement ; un Archevêque de Paris, l’ame de toutes les intrigues, toujours avec des femmes, portant des pistolets dans ses poches, levant un Régiment, soulevant le peuple, enfin emprisonné, obligé de se défaire de son Archevéché, & mourant dans l’obscurité, & heureusement dans la pénitence ; deux Cardinaux plus divisés qu’on ne l’a jamais été dans les brigues des Conclaves, se poursuivre tous les deux comme ennemi de l’Etat, l’un par les entreprises les plus hardies, l’autre par les artifices les plus obscurs ; un grand Prince couvert de gloire, jusqu’alors défenseur de l’Etat contre les étrangers & contre les Frondeurs mêmes, s’arme contre son Roi, quitte le royaume, va combattre chez l’ennemi, & répand le sang des françois pour lesquels il avoit tant de fois exposé sa vie ; une Postulante Carmelite amoureuse, séditieuse, à la tête de la révolte, se moquant de son mari, tantôt brouillée, tantôt intime avec ses freres, les embrassant, les caressant, les insultant, écoutée comme un oracle, haïe & méprisée, ses associés brouillés entre eux, se plaignant les uns des autres, prétendant de remédier aux désordres & en causant de plus grands ; les Magistrats guerriers dirigeant les opérations militaires ; les Guerriers magistrats prenant l’ordre de la Grand’Chambre, & se réglant sur les formalités de la Justice ; des Soldats & des Officiers passant de la toilette aux combats, couvrant de rubans leurs épée, leur tête de frisure & de poudre, & au premier coup de mousquet prenant la fuite ; des Citoyens courageux, qui après avoir bien bu, opposant Bacchus à Mars, se font des retranchemens de leurs barriques ; un Parlement qui prêche la fidélité, & leve des troupes ; des Conseillers qui se plaignent d’une legere imposition sur leurs charges, & en établissent une énorme sur le peuple, sur eux-mêmes, pour les frais de guerre, qui envoient des députés à la Cour rendre hommage & signer la paix ; un Peuple aveugle qui fait également des foux de joie pour l’emprisonnement des Princes & pour leur élargissement, pour l’entrée de la Princesse & pour sa fuite précipitée pendant sa nuit, dans une voiture empruntée, par des chemins détournés, pour éviter la prison ; &, après une folle joie pour des biens imaginaires ou plutôt des vrais maux, tombe dans la sombre consternation, croyant tout perdu ; &, toujours victime des grands, tantôt se livre à une fureur insensée, tantôt rampe bassement dans la poussiere. […] Le Parlement casse ses propres arrêts & les déclarations enregistrées, déclare innocent ceux qu’il avoit déclarés coupables du crime de leze-majesté. […] Louis, fondatrice de cette communauté, qui disoit à son fils, j’aimerois mieux vous voir mourir que de vous voir coupable d’un seul péché  ; de quel œil verroit-elle une bâtarde à la tête de ses filles, ajouter au crime de sa naissance ses propres déréglemens ?

178. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Coupables frénétiques, nous ne cessons de repousser la main charitable qui voudroit nous guérir ; & bien loin de recevoir le remede qu’elle nous offre, nous saisissons avec fureur, nous buvons à longs traits avec délices le poison subtil qui nous donne la mort. […] Tandis que nous par une simple lecture de ce que vous voyez représenter, malgré toute la pureté de nos intentions, nous nous trouvons presque toujours coupables ; tandis qu’une simple lecture encore plus innocente fit trouver au grand Jérôme dans le fond de son cœur un sujet continuel de regrets & de larmes ; que vous, mes Freres, que vous êtes heureux !

179. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Cette idée bien plus ancienne que lui, & généralement reçue, il l’a mise en beaux vers latins ; il n’est coupable que de l’avoir rendue trop naturellement & d’une manière dangereuse, il n’auroit pas dû prêter son pinceau à la volupté, mais il n’en est pas le créateur. […] Saint Augustin dans ses rétractations se reproche d’avoir donné le nom de Dieu & de Déesse à Apollon & aux autres Muses, quoique ce ne fut qu’en plaisantant, etiam joculando ; & dans ses confessions il s’accuse comme d’un crime de son amour pour le théatre & la lecture du second livre de Virgile, des amours d’Enée & de Didon, il ne permet même de rendre à d’autres qu’à Dieu les honneurs divins, même en paroles, même en apparence, & la créature ne peut les fouffrir sans le rendre presqu’aussi coupable.

180. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Y entrât-on innocent, on en revient sûrement coupable. […] Je suis coupable, dit-il, d’avoir écrit des vers licencieux ; mais ce n’est pas le plus grand mal, le théatre fait bien d’autres ravages.

181. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

décoration passagère dont on est rarement dupe, où il entre souvent plus de légèreté que de malice ; au lieu que les autres concertés à loisir, soutenus à dessein, difficiles à discerner, plus difficiles à éviter dans les pieges qu’ils tendent, ne produisent que les fruits amers de la tromperie & du vice, qui ne les mettent en œuvre que pour remplir leurs coupables desseins. […] Je sais qu’il n’a pas le premier formé des hommes faux & hypocrites, peut-être même un esprit faux & hypocrite contribua-t-il à le former ; mais il en a beaucoup augmenté le nombre, instruit, façonné, aguerri les coupables.

182. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

20Il y avoit trois genres de Questeurs, d’Vrbains ou de la Ville, qui ne prenoient soin que des deniers publics, de Criminels, pour les coupables, & de Provinciaux pour les affaires estrangeres. […] Mais son insolence fut bientost punie par Sentence, & le Senat crut ne pouvoir se dispenser de traiter en coupable celuy qui avoit fait si peu de cas de la reconnoissance qu’on avoit pour sa vertu.

183. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

N’est-il point coupable, l’auteur qui se creuse l’imagination pour renchérir sur les vils moyens qui font l’âme des scènes de tripots ! […] Qui me répondra que les grands coupables, dont nos lois ont fait justice, n’ont point aiguisé leurs poignards à cette école du crime ?

184. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Parce qu’à la tête des armées, ils ne sacrifient pas des milliers d’hommes à leur fortune, par de coupables connivences avec ces bêtes féroces chargées d’alimenter les troupes ?

185. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Et c'est pour cela que les Pères de l'ancienne Eglise n'ont pas seulement condamné les Théâtres des Païens par cette société qui rendait les Spectateurs complices d'une Idolâtrie si contraire et si pernicieuse à la foi du Christianisme, mais aussi par l'impudence des Acteurs, par les choses honteuses qui s'y représentaient, et par les discours malhonnêtes qui s'y récitaient ; et comme l'innocence des mœurs est de tous les temps, et qu'elle nous doit être aussi précieuse qu'aux Docteurs des premiers siècles, j'estime qu'il est à propos pour lever le scrupule que cette considération pourrait jeter dans les âmes touchées des sentiments de la piété de montrer ici deux choses : La première, qu'elle était parmi les Romains cette débauche effrénée des Jeux de la Scène, qui se trouva même par les Lois digne d'un châtiment plus sévère qu'une simple censure : Et la seconde, que la représentation des Poèmes Dramatiques fut toujours exempte de leur peine, comme elle n'était pas coupable de pareille turpitude.

186. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

g Ministres de la religion, qui défendez le spectacle, sous quelque prétexte que ce soit, qui proscrivez la comédie et les comédiens, répondez ; est-ce donc un péché de peindre si bien le vice, que les coupables soient forcés de se reconnaître dans le tableau ?

187. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Et ces Pasteurs lâches et complaisants qui laissent dévorer leurs brébis pour ne les pas retirer du danger, qui ne pensent pas même qu’il y ait du péril ; ces Pasteurs molsc et indolents, qui, par une ignorance criminelle, ou par une complaisance aussi coupable, les laissent paître dans des champs, à la vérité agréables et fleuris, mais où l’air est contagieux, et où elles trouvent la mort dans le pâturage.

188. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

» « Jésus-Christ prendrait part à des divertissements si coupables !

189. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

La multitude des coupables peut arracher la tolérance, mais elle ne change ni le vice, ni la vertu ; & la sagesse, supérieure à tous ces nuages, n’a garde d’abandonner la sainteté des regles à la corruption de leurs transgresseurs.

190. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Les personnes sur qui on ne prend point d’exemples, ne sont guéres coupables que de leurs propres péchez : mais ceux qui passent pour vertueux, sont souvent responsables de bien des fautes qui se commettent par des Ames foibles, qui n’ont pas la force de résister aux mauvais exemples.

191. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Le théatre s’est souvent approprié ce spectacle dans plusieurs comédies & tragédies, où l’on fait plaider & prononcer des jugemens les plus fameux sont le Cid & Horace où Corneille, fait comparoître le vainqueur devenu coupable, devant le Prince qui doit le juger, & où il plaide sa cause, au risque de voir flétrir ses lauriers par une mort infame, & quelques fois dans les Opéras, faisant venir Minos, Æacus, Radamante pour juger les ombres.

192. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Si l’on présume qu’on est en droit de faire leurs procès, il faut condamner les plus célèbres Auteurs, qui n’ont pas craint de commettre les mêmes fautes : ces grands Hommes sont les seuls coupables, puisqu’ils ont donné le prémier éxemple de l’oubli des règles.

193. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Le Gouvernement-est donc coupable envers une Nation, quand il gêne la publication de la pensée en tout ce qui ne nuit point au droit des Citoyens. […] On sait qu’il ne faut point accuser Dieu des fautes de ses Ministres ; & l’on sait qu’un Ministre de Dieu peut être coupable.

194. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Ils étoient pourtant jaloux l’un de l’autre, & ne pouvoient se pardonner mutuellement les fautes dont ils étoient les plus coupables ; tant il est rare qu’on se rende justice. […] La richesse des habits, la magnificence des ameublemens, la somptuosité des repas & des équipages sont un luxe, sur-tout dans l’emploi des revenus ecclésiastiques, où il est si aisé, & si ordinaire de passer les bornes que la charité & l’humilité prescrivent à un Ministre de l’Evangile ; mais un prodigue, qui par ostentation renverse la maison, un joueur qui met tout son bien sur une carte, Alexandre qui dans l’ivresse de la passion brule la ville de Persipolis & le palais des Rois de Perse, ne sont-ils coupables que de luxe ?

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