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91. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Or peut-on attendre que ceux qui travaillent pour le Théâtre feront remarquer partout ce double amour, et la condamnation de toutes les affections opposées ? […] « Lex hæc carminibus data jocosis, Ne possint, nisi pruriant juvare. » Les Auditeurs et les Auteurs, tous conspirent à rendre cette loi immuable, et tout ce qu’on peut attendre des Auteurs, c’est qu’ils cachent le mal sous des enveloppes ; mais ils font ces enveloppes si minces et si déliées, qu’elles ne servent qu’à donner de l’agrément à ce qui aurait fait quelque horreur paraissant à découvert. […] » En un mot, que peut-on attendre que des altérations, de la part des personnes qui ne prennent l’Ecriture que pour en divertir le monde, au lieu qu’elle n’est destinée, dit Saint Jérôme380, qu’à corriger nos mœurs.

92. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

avec des exercices aussi incompatibles que les vôtres : attendez-vous plutôt d’y trouver le sujet de votre condamnation.

93. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

Combien aussi que la fin au regard de quelques-uns des joueurs soit lamentable, néanmoins, attendu le profit qu’y ont fait les maîtres, et que tout cela s’est tourné en risée de la part du peuple, des joueurs, et des fatistesj qui ont fait nouvelle moisson, je ne changerai point ce titre.

94. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Pour moi sitôt que j’appris par le Journal de Londres, la nouvelle de cette guerre littéraire, j’eus une impatiente curiosité de lire l’ouvrage qui l’avait causée : je l’attendis longtemps, et il me tomba enfin entre les mains par je ne sais quel hasard, et dans le temps que je n’y pensais plus.

95. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

C’est leur devoir, attendu qu’ils sont eux-mêmes institués pour faire respecter tout ce que le souverain et les législateurs ont voulu et créé, et qu’il n’y a pas de délit plus avéré, ni d’infraction plus complète aux lois du royaume, que d’exiger l’abjuration d’un état que le souverain et les lois ont établi.

96. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Il ne s’agit pas de traiter ici à fond des Spectacles, et vous n’attendez pas de moi ce que des personnes très habiles ont déjà fait, et que je n’ai point promis.

97. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

vie des femmes est un développement continuel de leurs mœurs, au lieu que celle des hommes, s’effaçant davantage dans l’uniformité des affaires, il faut attendre, pour en juger, de les voir dans les plaisirs.

98. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

La lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser, Monsieur, sur l’article Genève de l’Encyclopédie, a eu tout le succès que vous deviez en attendre. […] Voilà, Monsieur, les fruits naturels de la morale mise en action sur le Théâtre ; voilà les seuls qu’on en puisse attendre. […] Il devait attendre qu’Oronte lui demandât son avis, et se borner alors à des discours généraux, et à une approbation faible, parce qu’il sent qu’Oronte veut être loué, et que dans des bagatelles de ce genre on ne doit la vérité qu’à ses amis, encore faut-il qu’ils aient grande envie ou grand besoin qu’on la leur dise. […] Voilà ce que ni vous ni moi n’aurions prévu ; mais quiconque écrit, doit s’attendre à ces légères injustices, heureux quand il n’en essuie point de plus graves.

99. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

(Comme si, sans attendre la censure des magistrats, les comédiens pouvoit recevoir & jouer des pieces obscènes & impies, &c. parce que les convenances théatrales y sont observées. […] On doit s’attendre qu’il persécutera vivement la main vertueuse qui le démasque, comme les Philosophes & les Courtisannes n’ont jamais pardonné à M. […] On l’apprit tant bien que mal, enfin elle a paru deux fois sur le théatre, & n’a jamais réussi : il falloit s’y attendre, quelque bonne qu’elle puisse être. […] Cet Auteur devoit-il s’attendre en effet que dans une piece où il étoit question de jouer les Courtisannes, la plupart de ses juges auroient la maladresse de devenir ses parties, & que le prétexte des mœurs serviroit à en trahir la cause ? […] Le sieur Palissot est donc en droit de présenter sa requête à la Cour, & d’y conclure à ce qu’il soit défendu à la Troupe des Comédiens Français de passer les bornes de son Règlement enregistré en 1761, (sans aucune approbation néanmoins, de la part du Consultant, des articles de ce Règlement qui pourroient blesser les intérêts des Gens de Lettres) ; & à ce qu’il soit également défendu à la Troupe des mêmes Comédiens de prononcer à l’avenir sur les convenances morales des ouvrages dramatiques, attendu leur incompétence.

100. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

La Suivante repart aussitôt que « la sagesse de cette voisine a attendu sa vieillesse, et qu’il lui faut bien pardonner si elle est prude, parce qu’elle ne l’est qu’à son corps défendant ». […]   Ainsi le troisième commence par le fils de la maison et Dorine, qui attend le Bigot au passage, pour l’arrêter au nom de sa Maîtresse, et lui demander de sa part une entrevue secrète. Damis le veut attendre aussi ; mais enfin la Suivante le chasse. […] Enfin la Vieille, forcée de prêter l’oreille pour un moment, répond en s’opiniâtrant, que « quelquefois il faut tout voir pour bien juger ; que l’intention est cachée ; que la passion préoccupe, et fait paraître les choses autrement qu’elles ne sont, et qu’enfin il ne faut pas toujours croire tout ce qu’on voit ; qu’ainsi il fallait s’assurer mieux de la chose avant que de faire éclat » : sur quoi son Fils s’emportant lui repart brusquement qu’« elle voudrait donc qu’il eût attendu pour éclater, que Panulphe eusse… Vous me feriez dire quelque sottise ». […] Mais le Frère de la Dame répliquant à cela, et lui demandant « pourquoi si son Beau-frère est criminel, il a attendu pour le déférer, qu’il l’eût surpris voulant corrompre la fidélité de sa femme ? 

101. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Je réponds encore que ces punitions et ces récompenses s’opèrent toujours par des moyens si peu communs, qu’on n’attend rien de pareil dans le cours naturel des choses humaines. […] Ce Philinte est le sage de la pièce, un de ces honnêtes gens du grand monde, dont les maximes ressemblent beaucoup à celles des fripons, de ces gens si doux, si modérés qui trouvent toujours que tout va bien, parce qu’ils ont intérêt que rien n’aille mieux ; qui sont toujours contents de tout le monde, parce qu’ils ne se soucient de personne ; qui, de leur maison bien fermée, verraient voler, piller, égorger, massacrer tout le genre humain sans se plaindre, attendu qu’ils sont doués d’une douceur très méritoire à supporter les malheurs d’autrui.

102. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

« La classe supérieure de la nation a de grands avantages sur tout le reste ; sa richesse et son éducation lui donnent un degré de supériorité qui fait attendre d’elle des qualités et des vertus plus grandes : d’où vient cependant que l’immoralité et l’irréligion font autant de ravages parmi les personnes de cette classe que parmi les classes les plus abruties et les plus grossières ? […] Après quelques années passagères et fugitives, une autre scène nous attend, scène imposante et terrible, où les vains plaisirs et les frivoles passe-temps, auxquels nous ajoutons aujourd’hui tant de prix, nous apparaîtront enfin ce qu’ils sont, dans leur triste et hideuse réalité, c’est-à-dire, l’abus le plus déplorable du temps et des facultés précieuses qui nous ont été départies par l’Eternel pour travailler à l’importante affaire de notre salut.

103. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Quand on a quelques Ecrits à se reprocher, il faut s’exécuter sans réserve, dès que le remords les condamne : il seroit trop dangereux d’attendre ; il seroit trop incertain de compter que ces Ecrits seront brûlés au flambeau qui doit éclairer notre agonie.

104. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Ces vertus à quoi l’on s’est engagé par les vœux du Baptême, n’ont pas de plus grand ennemi que la morale du Théâtre, dont on ne peut attendre d’autre fruit que la corruption des mœurs : la perte de l’innocence est-elle bien dédommagée par le plus frivole amusement, une recréation vaine & stérile qui resulte d’une image d’un célébre malheureux ou d’une amante délaissée ?

105. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

« Je n’ai pas attendu le secours de ta Voix Pour tourner tous mes Vœux du côté des François : Mais me répondras-tu qu’on permette à ma Veine D’étaler en public leurs grands Noms sur la Scène ?

106. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Il est bien sûr qu’elle les jugerait avec l’équité et l’impartialité qu’on doit attendre d’un Tribunal composé de juges aussi respectables et si fort au-dessus de la corruption et de la prévention. […] Il n’est personne qui ne tremblât dans une dispute d’être reconnu pour agresseur ; et pour échapper à cette qualification, on attendrait toujours d’être insulté. […] Il n’est pas rare autant que vous croyez : je l’ai donné sur le Théâtre de Rennes, sur celui de Strasbourg ; je l’ai donné depuis aux Cours de Bayreuth, de Munich, de Vienne et de Berlin, et je le donne assurément gratis : le seul prix que j’en attends, est l’estime que des spectateurs équitables et sensés ne peuvent me refuser. […] Tout homme qui attend son honneur des titres dont il est décoré, s’il les possède sans les mériter, n’est aux yeux des sages qu’un Baudet chargé de Reliques.

107. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Désolée des heureux effets qu’on devait naturellement attendre du rétablissement de l’apostolat, l’impiété de certains novateurs était donc bien étrange, lorsqu’à l’époque mémorable où le culte public venait de recouvrer en France une partie de son ancienne splendeur, elle feignait de n’y voir qu’un moyen de perpétuer les erreurs du fanatisme. […] En voyant refleurir ces tendres arbrisseaux dont elle attend un si doux ombrage, elle n’aura plus à redouter la sécheresse et l’aridité qui désolent aujourd’hui tant de portions de son champ, restées incultes ou désertes. […] Où n’a-t-on pas rencontré de ces malheureux, qui, fiers d’usurper le titre de défenseur, en avilissaient et dégradaient l’honorable ministère jusqu’à mendier, au milieu d’une crapuleuse ivresse, ou d’une honteuse familiarité, les faveurs et la protection du dernier des employés au service de ces maisons de douleur et de larmes, où le crime et l’innocence, trop longtemps confondus, attendent, en frémissant, l’arrêt qui doit décider de leur sort ? […] Sans doute, nous ne pouvions l’attendre vainement, ce bienfait si ardemment désiré. […] N’est-il pas évident que le premier, toujours juste, compatissant, attaché à ses devoirs, à ses serments, sera intrépide dans le danger pour sauver ou défendre son pays, parce qu’il n’aura rien à redouter en affrontant le trépas, dont pour lui le seul effet sera de l’unir à un Dieu bon, qu’il ne saurait redouter, et dont il attend la récompense ou de ses peines ou de ses sacrifices ?

108. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Mais, on n’attendait pas moins ni d’un Jupiter de la façon de M. […] Pour ce qui est du jeune La Mode, hors la lettre de Coupler, il a toutes les marques d’un imposteur : il arrive avant le temps arrêté, et sans le bel équipage qu’on attendait : il n’a rien du Lord-Fat, ni pour le langage ni pour l’air, ni pour les manières. […] On devait attendre plus de précaution du soupçonneux Chevalier : il est contre toute vraisemblance qu’il passe ainsi de l’extrémité de la défiance à l’excès de la crédulité. […] « Que si vous avez envie de jouir du présent même sans attendre si longtemps l’avenir ; par cet endroit-là nous avons encore l’avantage sur vous. […] est un Chef-d’œuvre de séduction : il captive nos sens, et nous entraîne à des excès, auxquels on ne s’attendait point….

109. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

C’est sur ces morceaux extravagants que nos femmes se pâment d’admiration : voilà quel est ce Théatre qu’on fréquente chaque jour, qu’on applaudit, qu’on éleve jusqu’aux nues… puisqu’on tolere de telles licences, que ne devons-nous pas attendre à voir représenter ? […] On a démontré combien il étoit aisé de lutter contre ces tourbillons d’esprits follets, qui ne débitent que des fables ridicules & grossieres, dignes de ces petits romans à papier bleu, que leur adeptes vantent & colportent dans nos villages ; je m’attends qu’en élevant la voix contre les spectacles, ils déclameront contre moi, effrayés par la perte qu’éprouveroit la caisse philosophique, dont les Opéra & les Comédies font les plus clairs revenus, & dont les derniers ne sont accordés qu’à des forbans de littérature : n’importe, je proteste contre tout ce que la cohorte pourra dire ou écrire.

110. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Attendez, s’écria Euripide, avant qu’il sorte de la Scene, je l’attacherai à une roue. […] Qu’aucun Poëte ne s’attende plus à cette gloire, ni aucun soldat qui saura des Vers par cœur, à la même récompense.

111. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Qui ne s’attendrait à lui voir relever la majesté et l’autorité d’une Tradition si reconnue ? […] Je m’attendais, eu égard au scandale des âmes faibles et timorées, qu’il allait demander qu’on fermât les Théâtres, sachant que celui-là pèche contre Jésus-Christ, qui blesse la conscience faible de son frère ;b 1. […] C’est ce que nous voyons dans l’Écriture, qui nous dit qu’à peine les Israëlites eurent-ils fondu un Veau d’or dans le désert, qu’ils se mirent à danser, comme pour faire la consécration de cette Idole, pour reconnaître qu’ils en tenaient leur délivrance de l’Égypte, et qu’ils en attendaient encore d’autres secours. […] Mais ce que je ne puis souffrir, par le desir que j’ai de leur salut, est que vous assuriez tellement leurs consciences, et mettiez les affaires de leurs âmes dans un si grand repos, que s’ils vous en croient, ils n’ont qu’à rejetter toutes les pensées de conversion que Dieu ne manque pas de leur envoyer de temps en temps, et à mourir en paix dans un état où ils ne peuvent attendre que la damnation. […] Vous ne vous attendez peut-être pas, MONSIEUR, en lisant du premier abord cette proposition, que je vous la veuille prouver par l’autorité des Saints Pères : cependant à la bien examiner, c’est leur propre sentiment, et celui même de Tertullien et de saint Cyprien, qui sont les deux qui semblent s’être le plus déchaînés contre la Comédie. » g.

112. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

En effet, supposons un amant qui, dans le feu des passions, a promis à sa maîtresse de la défaire d’un homme qu’elle aime, mais qu’elle croit devoir haïr depuis qu’il lui est infidèle : supposons, dis-je, qu’aveuglé par son amour il ait tout promis, & que le hasard le conduise à la comédie le même jour qu’on y doit représenter Andromaque ; il écoute avec attention ; il voit dans Pyrrhus ce rival qui lui est odieux ; il est enflammé comme Oreste du plus ardent courroux ; Hermione est à ses yeux cette maîtresse chérie dont il attend sa félicité ; le sacrifice est ordonné ; Oreste tremble, recule, hésite, mais obéit ; il sort dans le dessein d’accomplir sa promesse, & vient bientôt annoncer à sa maîtresse qu’il a rempli ses engagemens : mais quel retour affreux !

113. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Les Arts à leurs pieds, attendent le signal pour se consacrer aux bonnes mœurs ou au vice.

114. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

En verité avons-nous la même foi, osons-nous bien attendre le même Paradis que ces hommes dont Tertullien fait l’éloge dans son Apologetique, lesquels se glorifient de ne savoir ce que c’est l’Amphitéatre, de ne prendre nulle part à ces profanes divertissemens, de n’oser en faire le sujet de leur entretien, de ne pas même endurer qu’on leur en parle.

115. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Ce qu’on y voit, & ce qu’on y attend porte au mal.

116. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Il serait ridicule de voir un Acteur attendre pendant long-tems que son tour vienne de répondre, ou discourir avec gravité & sans prendre haleine, comme s’il prononçait une harangue.

117. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Ce n’est point là l’éloquence passionnée d’un Jeune homme plein d’audace, de courage, d’amour, & proscrit par sa Maîtresse, qui n’attend que sa mort pour se jetter avec joie dans les bras sanglans de son meurtrier. […] Il y en a une infinité dans les Tragédies de Racine, & qui n’ont pas comme celui dont il est ici question, le défaut d’approcher un peu trop du comique ; entr’autres le demi-vers de Pyrrhus, lorsque ce Prince déterminé malgré lui à contenter les Grecs, à leur livrer Astyanax, & à recevoir la main d’Hermione, rencontre sur ses pas, au lieu de la Princesse qu’il cherchoit, Andromaque éplorée qui se jette à ses pieds, & qu’attendri par ses larmes & par sa beauté, mais gêné par la présence de son Ministre, les premiers mots qui sortent de sa bouche sont ceux-ci, va m’attendre, Phœnix. […] Ne vous attendez pas que las de tant d’alarmes, Par un heureux hymen je tarisse vos larmes. […] Le mot sortez prononcé pour dernière réponse, par la Sultane à Bajazet, qu’attendent les muets armés du fatal cordon, sans que ce Prince en soit averti ; ce seul mot, dis-je, fait frissonner les spectateurs, instruits déjà que c’est un signal de mort.

118. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Je réponds encore que ces punitions et ces récompenses s’opèrent toujours par des moyens si extraordinaires, qu’on n’attend rien de pareil dans le cours naturel des choses humaines. […] Car ayant déclaré la guerre aux méchants, il s’attend bien qu’ils la lui feront à leur tour. […] Après l’aventure du Sonnet, comment Alceste ne s’attend-il point aux mauvais procédés d’Oronte ? […] Mais quand mes exemples seraient peu justes, mes raisons ne le seraient pas moins, attendu qu’elles ne sont point tirées de telle ou telle Pièce, mais de l’esprit général du Théâtre, que j’ai bien étudié. […] [NDA] Je m’attends à l’objection.

119. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Cette expression bouffonne & peu décente, qui est dans son style ordinaire, est un trait de satire, & contre les grands qui ont chassé la vertu & l’ont forcée de chercher ailleurs un azyle, & contre les petits chez qui elle est si rare qu’on ne s’attend pas de l’y trouver, fugitive & par tout étrangere, comme l’hirondelle, elle se niche où elle peut, dans quelques taudis. […] On s’attend bien que les Romans, les poésies galantes Zelis au bain, les Sens, &c. les brocheures du jour portent les livrées de Thalie. […] Mais on ne s’attend pas que les livres de la Réligion, qui jusqu’ici s’en étoient garantis, & ne connoissoient que les images pieuses, seroient couverts des mêmes livrées.

120. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

L’acteur en semaine président du sénat, paroît le premier sur la scéne à l’heure marquée, & s’impatiente d’attendre ses confreres, il appelle le garçon de la comédie, qui lui dit que la cause du retard des comédiens, vient de ce qu’ils sont allés voir la statue de Voltaire, comme si depuis six mois qu’on l’a placée avec tant d’éclat, en leur présence, en faisant sa dédicace, ils ne l’avoient pas encore assez vue ; mais à tort & à travers on veut trouver Voltaire. […] Je ne m’attendois point de voir dans la troupe bruiante, Melpomene, Muse de la tragédie. […] & d’être informé d’un pas de trois, dansé à Vienne, d’une ariette chantée à Berlin, d’une décoration de Madrid, & c. il en est ainsi des établissemens dramatiques, il s’en fait de tous côtés ; en France, théatres publics, théatres de société, salles de spectacles, coliesées, vauxhal, académie de danse, académie de musique, salles de Bal, manufactures de fard, troupes d’acteurs, lottereis d’amateurs, sociétés d’actionnaires, imprimeurs, colporteurs, libraire de comédie, peinture, décoration, & c. enfin, il vient de se former, ce qu’on n’avoit jamais vu encore, une académie de Pactes-comiques, dont l’unique étude, l’unique emploi est d’examiner & de composer des comédies ; ils s’assemblent chaque semaine pour cet unique objet ; ils ont avoir des lettres-patentes, tous les Parlemens les attendent avec impatience, pour les enrégistrer avec honneur, la souscription est ouverte pour établir des couronnes en faveur de la meilleure piéce, & tous les papiers publics sont gagés pour l’annoncer.

121. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Des glaces, des sculptures, & de trois bustes de marbre, de Quinault, Lulli & Rameau ; & de quatre vuides, qui attendent les grands hommes, dont les talens & les succès méritent cet honneur. […] Il fit promulguer cette loi sur son théâtre au commencement de la piéce mauvaise ploitique, il falloit attendre à la fin, on s’en seroit allé en murmurant, à cette proposition le tumulte fut effroyable, & la révolte générale, on ne voulut pas permettre aux acteurs de jouer, les loges & l’emportement alla si loin, qu’on démolit & qu’on détruisit tous les ornemens de la salle : il fallut supprimer la Loi, tout fut rétabli à grands frais, & l’on revint comme auparavent en ne payant à l’entrée, qu’à proportion du tems.

122. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Du moins ces Académies ont un objet utile ; mais qui se seroit attendu qu’on érigeroit des corps académiques pour apprendre à danser & à dire des chansons, objets les plus frivoles, de pur amusement, d’ailleurs très-dangereux pour les mœurs, & par eux-mêmes, & par les agrémens qu’il donnent au théatre, l’école publique la plus pernicieuse du vice ? […] Est-il de personne passionnée qui ne les aime éperdument, qui n’attende avec impatience, qui ne voie avec transport dans une piece les intermèdes dansés ?

123. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

C’est pourquoi, plein de confiance dans la nouvelle ère qui vient de s’ouvrir, je veux ajouter mon denier au tribut de talents ou d’efforts attendus de tous les amis de l’ordre et de la patrie, pour concourir au rétablissement de la morale sur ses anciennes bases, revues ou éclairées, et au retour du repos et du bonheur de la société dont on voudrait souvent pouvoir s’éloigner aujourd’hui, en s’écriant avec plus de raison qu’autrefois : O beata solitudo !

124. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Un Criminel qu’on conduit à l’échafaut, y trouve des Spectateurs qui l’attendent.

125. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

J’attendrai d’abord l’heureuse issue du procès intenté contre les deux journaux, dont tout le crime est de publier des vérités utiles à la vraie religion, aux souverains, aux gouvernements et aux peuples.

126. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

 » Je sais bien que quelques-uns entendent cette répréhension, de la criminelle conduite des Juges, lesquels pour asseoir leurs Jugements, n’envisagent ni la Loi, ni le mérite de la cause ni leur propre conscience, mais seulement la qualité des personnes : si c’est un homme puissant dont ils puissent attendre du service, un ami qu’ils veulent obliger, un parent pour le favoriser, ou quelque autre dont on espère de la gratification : mais je n’ignore pas aussi, que ces paroles, « jusqu’à quand aurez-vous égard à la personne des pécheurs », ne doivent être expliquées que de l’injustice que commettent ces Messieurs, donnant leur consentement et leur approbation à des pécheurs publics, tels que sont pour l’ordinaire ceux qui tiennent le Théâtre, et qui ne trouvent leur accommodement, que dans la perte des autres.

127. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Mais l’inuention du Poëte est l’ame qui fait mouuoir tout le corps, & c’est de là principalement que le monde s’attend de tirer le plaisir qu’il va chercher au Theâtre. […] Ie ne sçais pas ce que le Lecteur s’est promis du tître de mon second Liure : mais s’il attend de moy vne Critique, il se trompe fort, & c’est vne chose à quoy ie pense aussi peu, que ie m’en sens peu capable. […] Ils n’attendent pas mesme que le trauail soit parfait, ils produisent vn premier Acte, & puis vn second, & vn troisiéme, & ne refusent pas l’ápuy des gens de qualité qui vantent la bonté de leurs ouurages. […] Aussi ay-je connu des Acteurs qui ne s’attendent iamais à aucun secours, qui se fient entierement à leur memoire, & qui à tout hazard aiment mieux sauter vn vers, ou en faire vn sur le champ. […] Il est bon qu’ils sçachent par cœur les deux derniers vers de l’Acte, pour reprendre prontement la Symphonie, sans attendre que l’on leur crie, Ioüez ; ce qui arriue souuent.

128. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

l’âge & les infirmités de Voltaire font craindre qu’il ne sera que trop tôt loué dans la salle de l’Académie, & elle n’attendra pas un siécle pour donner l’éloge de Voltaire pour sujet du prix. […] Il faloit l’entendre s’écrier : TU le poursuis jusqu’à la tombe, Noire envie, & pour l’admirer Tu dis, attendons qu’il succombe, Et qu’il vienne enfin d’expirer.

129. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

    N’attendez pas, Thazot, qu’imitant Diomede, Suivant intérieurement l’ardeur qui me possede. […] Non, l’Etre tout-puissant ne se met point en peine Des rôles que je joue, & du sort qui m’attend.

130. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

C’est un fripon du premier ordre, je le regarde comme tel ; mais je suis charmé que l’orgueil, la prodigalité, les penchants libertins d’un plat bourgeois l’exposent au péril de tout perdre et que les autres bourgeois, entêtés de noblesse, apprennent de Jourdain que le sort qui les attend est d’être dépouillés par des Escrocs, quand pour mieux ressembler aux grands Seigneurs, ils osent en affecter tous les vices et les ridicules. » Ma foi, M. le Public, je vois bien que vous avez raison et je condamne M. de Genève à mieux regarder à l’avenir ce qu’il verra, afin d’en porter un jugement plus solide et plus sensé. […] Ce ne sont point ces Gentilhommes respectables que des paysans fortunés se félicitent d’avoir pour Seigneurs depuis 300 ans3, ce n’est point cet aimable buveur, arbitre équitable et Bachique de tous les différends de son Canton que Molière a joués ; ce sont ces Gentilhommeaux ridicules qui, le nez collé sur leurs Titres, croient y trouver des raisons suffisantes pour mépriser tout ce qui n’est pas noble, qui tapis dans leurs Chaumières oublient que leurs égaux et leurs Supérieurs sont logés sous la Toile en rase campagne, prêts à répandre leur sang pour l’Etat avant qu’on ait publié l’arrière-ban, au lieu que nos Hobereaux l’attendent pour se souvenir de ce qu’ils doivent à la mémoire de leurs ancêtres, à leur Prince et à la Patrie.

131. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

cachez pour jamais ce spectacle odieux :  Laissez tomber, sans plus attendre,  Sur ce buste odieux votre fatal rideau,  Et ne montrez que le flambeau Qui devrait avoir mis l’original en cendre. » La seconde partie de l’infamie canonique regarde les laïques. […] Elle ne sera pas plus déshonorée quand le mariage sera déclaré nul, elle rentrera dans ses fonctions, qui n’ont été que peu de temps interrompues. » Pour répondre au mémoire injurieux qu’elle répandit contre son mari, il lui dit : « Que peut-on attendre d’une Baladine née dans le sein du vice, qui voudrait rendre égal à elle celui qu’elle veut faire passer pour son mari ?

132. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

) porte l’excommunication bien plus loin ; il veut qu’on avertisse les Princes et les Magistrats qui se sont obligés de chasser de leurs terres tous les Comédiens, ces hommes perdus : « Histriones, perditos homines, de suis finibus Principes et Magistratus ejiciant. » Il ne faut pas s’attendre qu’il y ait dans chaque diocèse une excommunication particulière portée contre les Comédiens, comme il y a partout une défense d’aller à la comédie, parce que des gens de tout diocèse peuvent aller au spectacle, et qu’on ne voit des troupes réglées de Comédiens avoir un théâtre que dans les grandes villes. […] On ne s’attendrait pas de voir un Abbé, un Evêque, un Cardinal, se mettre sur les rangs pour maintenir la comédie, et quelle comédie ?

133. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

de Marivaux, il eut le courage de dire : « Vous n’attendez pas de moi, Messieurs, que j’approuve le genre des Romans & des Comédies dans lequel M. […] que ne doit-on pas attendre après le témoignage énergique de M. l’Abbé de Radonvilliers ? […] La probité pleure, la vertu se cache, la scélératesse leve le front ; & il n’y a plus de frein à attendre pour la corruption, quand une fois la pudeur du vice a disparu ». […] Puisqu’on tolere de telles licences, que ne devons-nous pas attendre à voir représenter ?  […] Voilà ce qu’on doit attendre de la Religion Chrétienne « qui, comme le dit M.

134. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Descartes interrompit ses leçons & ses méditations, & eut la foiblesse de composer un drame, il ne réussit pas sans doute, il devoit s’y attendre, il voulut la brûler, M. […] Elle avoit à sa Cour deux Savans distingués, Meibonius qui venoit de donner au public un traité sur la musique des anciens Grecs, & Naudé qui en avoit donné une sur la danse des Romains ; elle voulut que Meibonius chantât à la Grecque, & Naudé dansât à la Romaine selon les principes de leurs ouvrages ; ils ne savoient ni chanter ni danser, elle ne vouloit que se moquer d’eux : ainsi l’un avec la voix cassée, rauque & tremblante ; l’autre avec ses pas lourds, traînans & sans cadence, lui donnèrent la farce sur son théatre, Naudé n’en fit que rire, Meibonius s’en offensa, il sut que l’Abbé Bourdelot avoit suggéré cette idée burlesque ; il l’attend quelques jours après, lui donne des coups de bâton, & sans prendre congé de la Reine, monte à cheval & se retire. […] La Reine sentit bientôt qu’elle perdoit l’estime, la confiance, l’attachement des Suédois, & qu’elle ne les regagneroit point, tandis qu’elle meneroit une vie d’Actrice, qu’on vouloit d’elle une vie réglée, sérieuse, appliquée ; la vie d’une véritable Reine telle que la menoit le grand Gustave son père ; elle étoit bien éloignée de remporter sur elle-même cette victoire, ni même de le vouloir, elle étoit trop fiêre & trop indépendante pour s’y soumettre, elle ne pouvoit donc s’attendre qu’à beaucoup de désagrémens, tôt ou tard des révoltes, & peut-être la destitution de la part d’un peuple grossier, belliqueux & sauvage comme le climat qu’il habite.

135. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

J’aurais attendu toujours de pied ferme Mr.  […] L’oisiveté serait mille fais plus dangereuse pour vous, le temps où l’on cesse d’être occupé, est précisément celui que le Démon attend pour vous tenter. » Je crois que personne ne trouvera trop de relâchement dans cette doctrine de mon Confesseur, si ce n’est un de ces Enthousiastes qui par la rigueur de leur discipline offraient les âmes faibles, les font désespérer de leur salut, et par l’outrance de leurs maximes en font souvent des incrédules au lieu d’en faire des justes. […] J’attends donc pour me faire Médecin d’être sûr qu’un Médecin scrupuleux ne soit pas exposé à passer pour ignorant, en avouant à ses malades que la Médecine n’a pas encore acquis le degré de lumières suffisant pour la juste application des remèdes ; et tout Médecin bon Chrétien qui aura fait fortune avec les scrupules que la Religion doit inspirer sur sa profession, sera le modèle que je me proposerai de suivre.

136. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

J’en reviens toujours à mon principe, Monsieur, et ce principe est que tous les hommes tenant plus ou moins à la concupiscence, (voilà un terrible mot à prononcer dans une Lettre ; mais je vous dirai, comme Phèdre dit à sa nourrice, à propos d’Hippolyte, c’est toi qui l’as nommé,) je vous dirai donc qu’attendu le malheur de notre nature corrompue, nous sommes tous plus ou moins sensibles à la vive peinture des passions, et que celle de l’amour étant la dernière mourante chez les hommes, le moindre souffle d’amour vertueux ou corrompu, le réveille dans tous les hommes, comme le moindre petit zéphyr est capable d’agiter les feuilles ; que cela n’est point l’effet de la disposition du cœur de quelque homme en particulier, que c’est la faute de la machine prise dans toute son étendue.

137. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Et ce règlement a été si fidèlement observé, que cela seul devait obliger mon peuple, sans attendre des nouvelles ordonnances, à se régler lui-même sur ce sujet, puisqu’il n’y a rien de plus juste, que de se conformer aux règlements de la ville de Rome ; qui est la capitale de la Religion ; et que l’ordre naturel demande que les membres se conforment à leur Chef, et suivent son esprit et son mouvement.

138. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Elle a attendu pendant dix ans, dans le silence du respect, que la nation se prononçât sur ses pertes, et lui accordât quelques indemnités pour la somme de maux qu’elle avait supportés depuis trente-quatre ans.

139. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Les Capucins furent conduits avec honneur de l’Église dans le Réfectoire, où ils trouvèrent un bon déjeuner qui les attendait, et qu’ils mangèrent de fort bon cœur, bénissant Dieu qui ne leur avait pas fait manger leur pain blanc le premier.

140. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Mais tant que celles-ci seront débitées avec de si grands applaudissemens, quel fruit les Princes de l’Eglise pourront-ils attendre de leurs exemples & de leurs instructions ? […] Si tant que ce retranchement subsistera, ils n’ont point de pardon à attendre, qu’ils nous laissent espérer le nôtre, (Matt. 6. v. 12.) […] Et que n’aurois je pas à attendre de leur indulgence en leur disant avec Saint Augustin : Reconnoissez ce qui est de vous, & pardonnez à ce qui est de moi ! […] avec quelle confiance ne devons-nous pas nous attendre à voir encore dans peu (Ps. 84. v. 11.

141. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

C’est là justement, où je vous attendois ; Et moy je vous dis, Madame, qu’elles sont en quelque façon plus dangereuses a l’innocence, qu’elles n’étoint ; car autrefois l’innocence n’avoit garde d’en être interessée, puis que les personnes, qui avoient un peu de conscience, fuyoient le Theatre, comme un lieu de scandale, & de peché, & qu’on n’y voyoit, que celles, qui avoient perdu la conscience, & la pudeur.

142. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

L’Opéra-Sérieux qui leur permit de monter sur son Théâtre, ne s’attendait pas qu’ils dussent lui jouer un si vilain tour.

143. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Personne ne fut admis : & dès que j’eus quitté mes habits de Représentation, nous nous échapames : un carosse de place, dans lequel Agathe m’attendait, nous remit chez Mle *** ; d’où je me rendis chez moi sur-le-champ.

144. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Avec ces avantages, il ne devait pas s’attendre à des concurrens ; il n’en a peut-être pas encore eu sur notre Théâtre pour l’héroïsme : mais il n’en a pas été de même du côté du succès.

145. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Pour les Pères, c’est à vous de nous les citer, c’est à vous, ou à vos amis de nous convaincre par une foule de passages que l’Église nous interdit absolument la Comédie en l’état qu’elle est, alors nous cesserons d’y aller, et nous attendrons patiemment que le temps vienne de mettre les Jésuites sur le théâtre.

146. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

La Cour & la Reine, incertaine de sa destinée, attend tout de ses arrêts. […] Elle fait les plus grands éloges du Prince de Condé, & des services qu’il a rendus à l’Etat, de ceux qu’elle a rendu elle-même, entretenant les peuples dans la soumission, tandis qu’elle avoit mis tout en œuvre pour les soulever ; elle déplore les malheurs de sa maison & les siens (dont elle étoit la cause), & prétend avoir été forcée de recourir à la protection des ennemis de l’Etat, pour se défendre des entreprises formées contre elle ; elle assure que son innocence, sa conscience, son devoir l’obligent à sa légitime défense (ces grands mots s’appliquent ce qu’on veut) ; que les personnes les plus distinguées de l’Eglise, de la Cour, de la Robe, de l’Epée, toutes les grandes villes du Royaume, l’ont sollicitée d’être la protectrice de l’Etat ; que le Roi d’Espagne (tant elle étoit une personne importante) l’avoit invitée de le seconder, pour rétablir l’ordre & la paix en France ; sans quoi on auroit une guerre civile qui le désoleroit ; qu’elle étoit seule en état de rémédier à tant de maux, que la Reine étoit aveuglée par son Ministre ; que le Duc d’Orléans, trop facile, négligeoit tout par foiblesse ; qu’en conséquence elle avoit fait un traité avec le Roi d’Espagne, pour joindre leurs forces & agir de concert ; que la paix se feroit surement quand tout seroit réparé ; que jusqu’alors il ne falloit pas s’y attendre. […] Attendez de la Providence la fin de la tempête qui semble abymer votre maison, elle peut d’une parole faire taire les vents, & vous conduire au port, même par un naufrage, & semble avoir pris à tache d’humilier les Princes : les foudres ne tombent que sur les cedres.

147. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Un plaideur persuadé de la bonté de sa cause, refusoit toutes les propositions d’accomodement, il va voir son rapporteur, chez qui enfin, après une douzaine de visites inutiles, il fut admis dans l’antichambre, il y attendit long-tems, enfin impatienté, il s’approche de la porte de la chambre où il entendoit du bruit, regarde par quelque fente, & voit son Juge en chemise, avec un danseur de la comédie, qui lui apprenoit à cabrioler & à danser sur la corde ; il y revient plusieurs fois pour s’en bien assurer, il s’enfuit aussi-tôt, & courut chez ses parties accepter les propositions qu’il avoit refusées, & s’accomoda. […] La mort de la Reine occasionna à Toulouse un différent, le Président du tribunal en ayant vu la nouvelle dans la gazette, fit cesser les spectacles ; les Echevins les firent continuer, disant qu’il faloit attendre les ordres de la Cour, que la gazette n’étoit pas un ordre.

148. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Le Thriomphe au contraire aqueroit droit au Vainqueur de tout attendre du Peuple, du Senat, & de l’Armée. […] Ce iour estoit attendu avec beaucoup d’impatience de part & d’autre, car on faisoit des preparatifs dans la Ville aussi bien que dans le Camp, & le Peuple Romain prenoit autant de part dans le divertissement du Spectacle, que les Soldats pouvoient esperer de gloire de la Magnificence de la Feste.

149. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

) Le concile d’Afrique (399) demanda que cette grâce fût étendue, sans attendre l’extrémité de la vie, à tous ceux qui voudraient sincèrement se faire Chrétiens, « si ex ludicra arte ad Christianitatis gratiam venire voluerit », en faveur de la religion. […] C’est beaucoup de tolérer la comédie ; ceux qui la jouent, doivent-ils s’attendre à des faveurs ?

150. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Vous me direz à cela que la Comédie à mon compte sera toujours pernicieuse, puisque si son plaisir n’est pas fondé sur un vice du cœur, il l’est sur un vice de l’esprit, attendu qu’il n’est pas d’un bon esprit de rire du ridicule qu’on donne à la simple vertu. […] Quand mes exemples seroient peu justes, mes raisons ne le seroient pas moins ; attendu qu’elles ne sont point tirées de telle ou telle piéce, mais de l’esprit général du Théatre que j’ai bien étudié. […] Chez vous le Misantrope est un censeur perpétuel, mais censeur raisonnable, sans passion, sans aigreur, insensible à toutes les injustices qu’on lui peut faire, parcequ’il s’y attend. […] La crainte de perdre son poste, ses honneurs, et; les graces qu’on attend pour ses proches, a plus de pouvoir sur le gentilhomme François que l’appréhension de la mort même. […] Je vous avoue que je ne m’attendois pas au trait que vous lancez ici contre eux.

151. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

C’est là justement, où je vous attendois ; Et moy je vous dis, Madame, qu’elles sont en quelque façon plus dangereuses à l’innocence, qu’elles n’estoient ; car autrefois l’innocence n’avoit garde d’en estre interressée, puis que les personnes, qui avoient un peü de conscience, fuyoient le Théatre, comme un lieu de scandale, & de péché, & qu’on n’y voyoit, que celles, qui avoient perdu la conscience, & la pudeur.

152. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

» Marmontel, dans son Apologie du Théâtre, convient que « à l’égard des tentations auxquelles une Actrice est exposée, il en est qui dans la situation actuelle des choses, semblent comme inévitablesc ; on ne doit pas s’attendre, ajoute-t-il, de voir des mœurs pures au Théâtre, tant que le fruit du travail & du talent ne pourra suffire aux dépenses attachées à cette Profession ».

153. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

L’art agréable qu’ils pratiquent ferait un nouveau progrès, auquel personne ne s’attend.

154. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

loin de-là… si j’écrivais pour eux, & que je voulusse les flater, comme tant d’Auteurs adulent les Grands dont il attendent le succès de leurs Ouvrages, que de choses j’aurais à dire !

155. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Il s’est si bien imaginé que c’est une charité des plus chrétiennes de diffamer un homme pour l’obliger à vivre saintement, que si cette manière de corriger les hommes pouvait avoir un jour l’approbation des docteurs et qu’il fût permis de juger de la bonté d’une âme par le nombre des auteurs que sa plume aurait décriés, je réponds, de l’humeur dont je le connais, qu’on n’attendrait point après sa mort pour le canoniser.

156. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Ces choses portent leur condamnation avec elles, c’est contre cette dissipation, cette perte de temps prodigieuse, tout ce jeu de passions qui en produisent de pareilles, à ces larmes arrachées par leur vive image, cette impression contagieuse de nos maladies, ces parures, ces chants efféminés, ces yeux pleins d’adultères, cet enchantement du spectacle, cette agitation violente d’un cœur qui doit être le sanctuaire de sa paix, ces éclats de rire si peu convenables à des Chrétiens qui sont captifs sur le bord des fleuves de Babylone, et doivent attendre à tout moment la décision de leur sort éternel, en un mot tout cet amas de périls que les théâtres réunissent dont un seul est suffisant pour perdre une âme dans l’état de faiblesse où le péché de notre premier Père nous a réduits.

157. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

On n’attend pas même si tard pour condamner un divertissement si peu chrétien.

158. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Mais quel droit d’attendre un miracle, à qui va s’exposer librement à un pareil danger ?

159. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

« Le théâtre est contraire à ces vœux solennels Qu’un chrétien, en naissant, fait au pied des autelsaz. » « Depuis qu’un Dieu fait homme est venu nous apprendre à mortifier nos sens, à combattre nos passions ; depuis que l’Eglise nous a fait promettre de mourir au monde et à ses pompes, à la chair et à ses désirs, à Satan et à ses œuvres ; depuis que l’Evangile, toujours ouvert et toujours expliqué, ne prêche partout que le renoncement aux joies et aux vanités du siècle, il semble que des chrétiens ne devraient pas attendre, pour se déclarer contre les spectacles, qu’on les y contraignît, mais y renoncer d’eux-mêmes et les condamner hautement.

160. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Le lendemain matin on alla donner le bonjour à son Médecin, il n’attendit pas ce qu’on avait à lui dire, il avance : Hé bien à quelle heure est-il mort ? […] tout il ne s’en fera pas moins : je m’attends bien que toutes ces instructions ne seront pas plus heureuses pour détourner du Bal, que les commandements d’un Curé d’Allemagne, nommé Rupert : Quoiqu’il s’en fasse, je n’en viendrai point à l’imprécation qu’il fit sur quelques-uns de ses Paroissiens, bien que l’effet fit voir à l’œil qu’il avait parlé de la part de Dieu. […] Quelques-uns des hommes ne tardèrent guère à les suivre ; les autres vécurent un peu plus avec un continuel tremblement de toutes les parties de leur corps ; il serait plus avantageux à nos danseurs d’être punis de la sorte, que d’attendre leur châtiment en l’autre monde : Une mauvaise année est bien plutôt passée qu’une malheureuse éternité. […] Secondement, la dissimulation ; n’attendez point qu’une fille ait la même ingénuité à ouvrir son cœur à sa mère, après tant de leçons de fourberie qu’elle avait en sa première innocence : Elle formera des desseins dans son esprit, et les déguisera si adroitement, qu’on ne les connaîtra point, que quand il sera trop tard pour s’y opposer. […] Tous ne le portent pas d’un si bel air, il en est qui s’en piquent si aigrement, qu’ils n’attendent que l’occasion de perdre ceux qui les ont volés : s’ils trouvent leurs Chefs à leur avantage, ils ne leur pardonnent point.

161. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

On ne peut compter ni sur les femmes, ni sur les filles : il faut s’attendre à leurs chûtes, s’en faire un jeu, & n’avoir pas l’inutile foiblesse de s’en embarrasser.

162. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Je suppose que ce soit ici nôtre derniere heure à tous : (car je ne m’en exempte pas moi-même) que les Cieux vont s’ouvrir sur nos têtes, que le tems est passé, & que l’éternité commence : que Jesus-Christ va paroître pour nous juger selon nos œuvres, & que nous sommes tous ici pour attendre de lui, ou le coup de grace, ou le coup de mort.

163. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Prémièrement, que l’Acteur qu’on fait venir à l’aide d’un Messager, ne soit pas trop éloigné de l’endroit où se passe l’action : en second lieu, celui qui en mande un autre doit être d’une condition un peu distinguée, parce que les gens de la lie du peuple n’ont aucune dignité qui les empêche d’agir à leur fantaisie, & qu’il ne serait pas naturel de les voir attendre gravement les personnes aux-quelles ils ont envie de parler : l’Opéra-Bouffon ne peut guères employer ce moyen.

164. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Les Gens de Lettres, sans doute, & même ces grands hommes, n’ont pas droit d’attendre des loix une protection particulière, que ne partageroit point le reste des Citoyens. […] C’est d’eux que j’attendrai la récompense de mes travaux.

165. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

L’amour qui n’avoit pas attendu ce mariage ne vouloit pas être connu. […] Au bout de l’année ses compagnons épuisés sans doute, & dégoutés, voulurent diversifier leurs amusemens, & aller chercher fortune ailleurs : ils se souviennent, & font souvenir leur vertueux Prince de sa chere Itaque, & de la gloire qu’il attend.

166. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

On s’attend bien que, selon la coutume des commentateurs, les beautés du grand Shakespear sont sans nombre & au-dessus de tout, ses fautes légeres & en petit nombre : il est pourtant vrai que c’est précisément le contraire. […] Le Courier d’Avignon, après avoir fait le détail du funeste incendie du Palais, ajoute comme un grand acte de bienfaisance, quelque Dame de la Cour a témoigné une si grande sensibilité pour ce malheur, qu’ elle refusa d’aller ce jour-là à la Comédie où elle étoit attendue .

167. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Je ne doit pas les prévenir ; (Le Chrétien le prévient par la pénitence & les bonnes œuvres : mais l’impie, comme dit le Sage,) Entre les bras de la mollesse, J’attendrai la mort sans terreur. […] Est-ce donc de ce genre d’homme que vous pouvez attendre la décence qu’ils bravent ?

168. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Ce n’est ni la foiblesse de l’Abbé de Besplas, qui attend bonnement de la sainteté & de la toute-puissance des Grands la guérison miraculeuse de tous les maux du théatre, ni la hardiesse du sieur Fagan, qui se joue de tout, comble la scène moderne d’éloges, & ne demande pour continuer d’en faire une école de perfection, que l’attention des Censeurs à ne pas approuver de mauvaises pieces ; le P. […] Quel droit d’attendre un miracle à qui s’expose au danger ?

169. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Mais que peut-il attendre des gens de bien ? […] Quant à ceux qui ne font qu’y porter leur argent, l’Eglise les attend au tribunal de la pénitence, pour prononcer à leur égard : si elle en excommunie quelques-uns, ipso facto, c’est toujours à cause des circonstances ou du temps, ou du lieu, ou des personnes.

170. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Philippe devoit s’y attendre ; sa politique n’avoit pas été assez réfléchie ; Elisabeth ne pouvoit l’épouser sans se faire Catholique, il étoit trop zélé pour ne pas l’exiger, & trop absolu pour ne pas l’y obliger. […] Il avoit besoin d’une riche dot, il devoit s’attendre aux refus ; l’Archiduc étoit d’une maison trop puissante pour être écouté, & D. […] Le Chancelier Bacon, Protestant célèbre par son génie & par ses injustices, monta sur le théatre avec elle, & lui dit d’un air patelin & mystérieux : Il y a encore quatre prisonniers pour religion qui ne sont pas delivrés, Mathieu, Marc, Luc, & Jean, ils attendent leur liberté avec impatience.

171. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

La prudence guide vos discours, et la sagesse qui reluit en vos actions, a satisfait nos désirs, et surmonté les espérances que la gloire du passé nous faisait attendre à l’avenir, de cette rare Isabelle, honneur de son sexe, regret des siècles passés, gloire du présent, envie des futurs, ornement de la terre, Merveille du ciel, miracle de nature, Temple sacré : qui ouvrant ses lèvres de roses nous fait voir les images de l’âme, la douce prison des nôtres, les liens de nos esprits, où elle inspire les passions qu’elle désire : Mais quels sont ses désirs ?

172. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Ils nous représentent les Jeux du Cirque d'une manière mystérieuse : au lieu d'y voir la course des Chariots, représentez-vous le cours du siècle, et du temps qui passe ; considérez l'espace de votre vie ; et au lieu du terme et du bout de la carrière, regardez la fin du monde ; au lieu des partis du Cirque, défendez le parti de l'Eglise ; attendez avec vigilance le signal que Dieu vous donnera pour vous présenter devant son Tribunal: Tenez-vous prêts au son de la Trompette, et à la voix de l'Ange qui vous avertira: Considérez la victoire, et la couronne des Martyrs, comme l'objet de votre gloire.

173. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Aussi GUILLOT-GORJU estime que l’ayant vu vous perdrez la mémoire du défunt, et cette opinion plutôt que les Dames ne perdront leurs amours, et le Gros-Guillaume ses gouttes ; mais il ne se soucie pas que vous la perdiez ou non, pourvu que vous ne perdiez point l’envie de venir à l’Hôtel de Bourgogne, où il attend tous ses critiques, vos objections, et votre argent qu’il ne refusera jamais venant de mains si belles et si libérales.

174. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Cette chambre, en effet, devrait être à juste titre, cassée, annulée et renouvelée, attendu que les dernières élections sont presque généralement illégitimes et illégales, tant elles ont été frauduleuses, et opérées par des moyens machiavéliques, dont l’immoralité politique a été si publique et si scandaleuse, que le ministère actuel a désapprouvé lui-même cette immoralité, mais sans avoir encore réparé cette injustice manifeste ; on sait d’ailleurs que de telles manœuvres, ont été commises par l’influence des principes du jésuitisme, qui enseignent que tout est permis, les crimes même, pour arriver à ses fins.

175. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Qu’on n’attende pas de lui des dissertations sur ces trois arts, ni même les termes de l’art, qui vrai-semblablement lui sont aussi peu familiers que les langues vivantes, qu’il substitue au Grec & au Latin. […] On s’attend bien que dans ces fêtes, que donnent tant de Princes & de Princesses, il y a des diamans, des perles, des robes magnifiques, & sans fin, des meubles d’or, des palais de cristal, &c.

176. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Mais on doit s’y attendre de la part d’un écrivain vendu à l’ambition & à l’irréligion. […] Il est vrai que ce ne sont que des chansons où on ne cherche pas la justesse : mais qu’on n’en attende pas l’immortalité.

177. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Les Délassemens, les associés, et les autres petits spectacles des boulevards, sont remplis, les jours d’opéra, par les domestiques qui attendent leurs maîtres. […] Cette prérogative empêche la cour d’être tournée en ridicule sur ces trois théâtres ; mais elle n’y jouit d’aucun autre privilége ; on n’attend jamais le roi pour commencer.

178. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

« Attendu que cela, (les Comédies & Tragédies) tend à la perte des bonnes mœurs, … & entraine avec soi, beaucoup de mauvaises suites… défenses à tous, & à chacun, tels qu’ils soient, jeunes ou vieux, de jouer, ou laisser jouer dans leur maison, soit Tragédie ou Comédie, ou même d’y paroitre, sous peine de deux cens florins &c. » Faisons ici le sacrifice des journaux de Verdun, depuis 1756, jusqu’à 1775, Du journal Chrétien, depuis la même année jusqu’à 1774. […] Un fidéle ne fait pas attention à ce qu’on fait ; mais à ce qu’on doit faire : non quid fiat, sed quid fieri debea attende. […] Théodoric, Roi d’Italie, avouoit, que ce n’étoit point aux spectacles, qu’on devoit attendre de la modestie & de la retenue : mores autem in spectaculis quis requirat ? […] C’est là, où J.C. vous attend ; c’est là, où il préside ; c’est là enfin, où il veut vous éclairer, vous instruire & vous toucher.

179. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

quels chants pouvoit-on attendre de Thalie ; Lorsque d’Aristophane épousant la folie, Et, par son impudence, assurant ses succès, Elle s’abandonnoit aux plus honteux excès ? […] Il y soutient qu’en général dans la Poésie, la morale étoit tellement subordonnée à l’agrément, qu’on n’en pouvoit attendre aucune utilité pour les mœurs ; que tous ces Poëmes, qui sont des chefs-d’œuvre de l’antiquité, n’avoient été faits que pour plaire, & non pour être utiles. […] C’est l’idée qu’Horace continue d’en donner dans la premiere épître du livre 2, qu’il adresse à Auguste. « Nos aïeux, dit-il, ces hommes simples qui vivoient à la campagne dans la plus sobre frugalité, se faisoient un devoir, quand ils avoient renfermé leurs moissons, & qu’ils vouloient jouir d’un repos longtemps attendu, d’offrir avec leurs épouses fidelles, & leurs enfans, compagnons de leurs travaux, un porc à la Déesse de la Terre, une coupe de lait au Dieu Silvain, & au génie qui nous rappelle la briéveté de la vie, du vin & des fleurs. » Ce fut dans ces fêtes, qu’on inventa les Vers fescennins, qui étoient une sorte de dialogues8, dont on ne faisoit d’abord qu’un amusement innocent, mais qui ensuite dégénérerent en satyres.

180. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Ajax porte fouet semble annoncer un cocher ; Œdipe ne promet qu’un homme dont les pieds sont percés ; &c ; L’Eunuque ne fait pas attendre des choses bien distinguées.

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