L’amour vainqueur des foibles loix & des dogmes trompeurs que les vains préjugés opposent à nos cœurs. Les dogmes de la religion sont-ils trompeurs, des préjugés vains, des loix foibles ?
D’un peuple libre enfin, qui se donnoit lui-même, Vaut leur Roi, titre vain, sans l’aveu des sujets. […] Titre vain sans l’aveu des sujets.
Il est nécessaire de subvenir à la faiblesse des uns, en les instruisant ; et de prévenir l’opiniâtreté des autres, en détruisant leurs raisons vaines, par d’autres vraies et solides, que nous puiserons en premier lieu de l’Ecriture S. et de l’Analogie de la foi ; en après de la doctrine des Anciens, pour montrer par leurs témoignages, le consentement de l’Eglise primitive, et la pratique des premiers Chrétiens, qui allaient aux Théâtres bien d’une autre manière, et pour une autre fin, à savoir, pour y glorifier Dieu, pour y sceller de leur sang la vérité de l’Evangile, combattant et surmontant par leur constance, la rage de Satan, et la cruauté des Tyrans ; non pour contrister le S. […] Le Père des lumières, nous veuille éclairer par le flambeau de sa parole, adressant nos pas en ses voies ; à ce qu’au milieu des ténèbres, et confusions de ce siècle mauvais, nous y parachevions notre course sans achoppement, et que foulant aux pieds les vains plaisirs du monde, nous méditions assidument les joies1 Cor. … fg , que Dieu a apprêtées à ceux qui l’aiment.
Qu’on épure les Drames licencieux, qu’on retouche les Pièces d’intrigue dont le but n’est que de divertir, & que je nomme Comédies dans le genre inutile ; sans doute on le doit ; & je suppose cette correction exécutée dans mon Règlement ; cependant elle serait vaine sans celle du Comédisme.
Une Actrice, une coquette, un petit maître ne peuvent soutenir cette idée désolante, & mettent tout en œuvre pour étaler la fraîcheur, les grâces, la douce haleine de la jeunesse : vains efforts !
La doctrine générale qui en résulte, c’est que la bonne éducation des filles consiste à leur donner une entiere liberté, les laisser courir seules, sur leur bonne foi, le bal, la comédie, les compagnies, & voir qui bon leur semble, comme la Léonor, dont cette conduite indulgente a fait une héroïne, tandis que la vigilance & la retraite ont fait de sa sœur Isabelle une intrigante & une effrontée ; que le soin & l’attention à éloigner les jeunes gens des dangers du crime, ne servent qu’à leur en donner plus d’envie, & leur faire chercher les moyens de se satisfaire, & que la sévérité même qu’on a pour eux, les autorise à secouer le joug, & leur est une excuse légitime ; que ces sévères instituteurs en sont toûjours la duppe, & se couvrent de ridicule ; que malgré toutes leurs mesures, l’amour, inépuisable en ressources, rend inventifs les plus innocens, & trouve enfin mille moyens pour réussir ; qu’après tout c’est un vain scrupule de se refuser à la galanterie, mal commun, dont personne n’est exempt ; qu’il est de la sagesse de ne pas être plus sage que les autres ; qu’on ne peut compter ni sur les femmes, ni sur les filles ; qu’il faut s’y attendre, s’en faire un jeu, & n’avoir pas l’inutile foiblesse de s’en embarrasser.
Des reproches si vains touchent peu les mortels : Faudra-t-il qu’un Dieu soit moins sage ?
Parmi bien de vains efforts qu’il faisoit pour se dégager, il raconte que dans les Ouvrages qu’il a donnés il insinue la nécessité de réformer les abus du théatre, mais que crainte de déplaire, il avoit si bien enveloppé ses idées, que personne ne s’en étoit apperçu, & ne lui en savoit mauvais gré ; qu’enfin il lève le masque, puisque retiré du théatre il peut le faire sans risque ; & propose à découvert la nécessité de la réformation. rIl avoue sincèrement que la vraie réformation seroit de le supprimer tout-à-fait, il convient de tout ce qu’on a écrit contre lui, mais que ne lui appartenant pas de le prendre sur ce ton, & de fronder l’autorité publique, qui le tolère par des raisons qu’il doit respecter, & ne pouvant d’ailleurs espérer qu’on frappe jamais un si grand coup, il se tourne du côté de la réforme, pour diminuer du moins le mal, & tirer quelque bien du spectacle, ce qu’il ne croit pas impossible.
Evitez les discours vains et profanes ; ils répandent, comme la gangrène, la dépravation des mœurs et l’irréligion : « Prophana et vaniloquia devita, multùm enim proficiunt ad impietatem ; sermo eorum, ut cancer, serpit. » Eh !