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41. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

L’amant & la maîtresse pensent de même, malgré des parens qu’on trompe. […] Qui peut soutenir, malgré tous ses agrémens, la puérilité de son Isle sauvage, où pour réprimer la passion naissante de deux jeunes filles, leur mère les menace qu’elles deviendront noires comme des Sauvages (d’abord il se trompe, les Sauvages ne sont pas noirs, ce sont les Negres d’Afrique), & ces filles sont assez sotes pour le croire ? […] Après un mûr examen, tout homme qui ne sera pas Chrétien adoptera la croyance de la métempsicose, universellement répandue dans l’Asie, l’Afrique, l’Amérique (il se trompe). C’étoit l’ancienne religion des Gaulois & de tout le Nord de l’Europe (il se trompe encore).

42. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Je crois qu’il se trompe ; je serais moins sévère. […] Après quelque temps d’habitation, Gervais dégoûté de sa femme, et la Duclos de son mari, et traitant leur mariage comme ceux de la comédie, ont l’impudence de demander à le rompre, et d’en appeler comme d’abus, sur ce qu’ils n’ont pas été mariés par le Curé de leur vrai domicile : comme s’il était permis à quelqu’un de ne pas savoir sa propre demeure, de tromper un Curé par un faux domicile, de se jouer d’un sacrement, de le faire servir à couvrir un concubinage ; et ensuite dévoilant sa propre turpitude et sa mauvaise foi, vouloir la faire servir à rompre les engagements les plus solennels. […] Libertins et séducteurs de profession, plus adroits à tromper, plus exercés à l’intrigue, ils s’en feraient moins de scrupule, et en trouveraient plus de moyens. […] La loi peut-elle souffrir qu’on aille aux pieds des autels vouer un engagement pour le rompre, donner sa foi pour y manquer, s’engager pour tromper, faire devant un Pasteur une vaine cérémonie dans les plus redoutables mystères pour les profaner, et qu’il suffise, pour jouir de son crime, d’avoir assez de témérité pour s’accuser d’imposture ?

43. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

On est surpris que ce public, qui pour la plûpart, est dépourvû de lumieres suffisantes, se trompe si rarement à apprécier les ouvrages d’esprit, leur juste valeur ; tandis que les Auteurs eux-mêmes n’en ont fait avant lui, que des éloges hazardés. […] S’il est plus facile de le tromper que de bien faire ?

44. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Le Sauveur du monde les a déchargées des preuves auxquelles les maris avaient droit dans le Judaïsme, contre celles qui n’avaient pas conservé pour le mariage leur cœur tout entier et leur premier amour : Et ce défaut de sagesse aussi bien que de justice envers un mari qu’on avait trompé en l’épousant, n’était pas seulement un empêchement dirimanta du mariage ; il était même puni de mort, conformément à la loi qui condamnait ces jeunes et secrètes pécheresses à être lapidées. […] On reconnaît déjà qu’on s’y est trompé ; on sent la nécessité de s’y prendre autrement ; et j’examinerai à loisir les règles que l’on peut s’y prescrire.

45. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Cette mauvaise pratique vient de ce que le commun du monde veut être trompé partout où il cherche les injustes passe-temps, et que la corruption le porte à ce qui est plus défendu. En quoi est-on trompé par la Comédie ?

46. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

déjà tout finit, et la vive Camilleh Pour le séjour des Dieux abandonnant la Ville, Des trois Grâces suivie, et son fils dans les bras, Va priver les Mortels de ses riants appâts : Vénus toutefois prête à quitter sa toilette, Adressa ce discours à plus d’une Coquette : "Il n’est qu’un seul moyen de parer la Beauté, C’est l’Amour : ce miroir sans cesse consulté, Ne vous y trompez pas, apprend mal l’art de plaire, Le cœur conseille mieux dans l’amoureux mystère ; Belles qui m’écoutez, quand vous saurez aimer, Mon fils vous montrera comme on peut enflammer." […] Oui, dans ces temps féconds que tout Paris nous vante, Camargoz fut moins vive, et Salé moins brillante ; Ne pense pas, Lany, que dans les plus beaux jours, Ton air trop sérieux éloigne les amours ; Vénus ne voulant point rester seule à Cythère, En te cédant les sœurs, s’est réservé le frère ; Je connais la coquette ; elle aura craint tes jeux ; Mais, crois moi, cet enfant le plus malin des Dieux, Avec certain fripon, qu’on nomme le mystère, Pour t’aller retrouver, saura tromper sa mère.

47. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Ils trompent tous deux un mari crédule, Tartuffe pour enlever son bien, Phedre pour faire punir son fils.

48. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 12. SIECLE. » pp. 187-190

C'est de là que vient l'aveuglement du cœur, selon ce qui est écrit : O mon peuple, ceux qui vous appellent heureux, vous trompent.

49. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Aussi peu doit-on blâmer David, qui se sauva de même façon1 Sam.19 bu , quand Michol le dévala par la fenêtre, mettant au lit une certaine image, accoutrée de poil de chèvre, pour tromper les soldats de Saül. […] Reste encore une glose à refuser, dont on se sert pour enfreindre l’ordonnance de Dieu : à savoir, que cette défense ne se doit entendre, ni étendre, que sur ceux, qui se déguisent en intention de tromper quelqu’un, ce qu’ils disent n’avoir lieu aux Théâtres. […] Davantage, il est certain, que les Bateleurs ne s’étudient2 à rien tant au monde, qu’à tromper ; constituant toute l’excellence de leur art, en ce seul point, de représenter si bien, et de contrefaire si naïvement ce qu’ils jouent, à ce que plusieurs, et s’il était possible, tous soient trompés ; que leurs plaintes, leur courroux, leurs imprécations et exécrations, soient estimées plutôt vraies, que feintes : Témoin celuiGell. […] Et pourra être vêtu d’habit de femme, un roi en son Trône, un Juge en son Siège, un Ministre en sa chaire, sans aucun blâme, avec toute honnêteté, et bienséance ; pourvu qu’ils protestent, que ce qu’ils en font, n’est pour tromper personne, mais pour user de la permission, et liberté Chrétienne ; voire il suffira, de laisser seulement le masque de femme, et montrer la face, afin qu’étant connus, un chacun voie, et juge, par charité Chrétienne, qu’ils n’usent point de fraude. […] [NDE] comprendre : si leur glose (que seul est condamné le déguisement qui veut tromper) est légitime.

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