N'est-il pas visible que comme l'effet naturel de la Comédie est d'étouffer cette crainte si salutaire, aussi l'effet de cette crainte doit être d'étouffer le désir d'un divertissement si inutile et si profane, et de faire conclure à l'âme qu'elle a bien d'autres choses à penser et à faire dans ce monde, que d'aller à la Comédie ; que le temps que Dieu lui donne est trop précieux, pour le perdre malheureusement dans ces vains amusements.
Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. p. 146.
Les saints Peres ne les condamnent que par rapport à l’idolâtrie, aux superstitions & aux impuretés grossieres qui y régnoient de leur tems. […] Les saints Peres ne condamnent les spectacles que par rapport à l’idolâtrie, aux superstitions & aux impuretés grossieres qui y régnoient de leur tems. […] Lorsque les spectacles sont une occasion prochaine de péché mortel, quoiqu’on ne s’y trouve qu’à regret & par nécessité : c’est, dis-je, un péché mortel dans ce premier cas, 1°. parce qu’on autorise les acteurs par sa présence ; 2°. parce que l’on contribue à leur entretien, & que l’on coopere par conséquent au péché qu’ils commettent en représentant : s’il n’y avoit point de spectateur, il n’y auroit point d’acteur ; 3°. à cause du scandale ; 4°. à cause de la perte du tems ; 5°. par rapport au mauvais emploi de l’argent, qui est dû aux pauvres, s’il est superflu, ou aux autres besoins, s’il est nécessaire ; 6°. parce qu’on s’y expose presque toujours à l’occasion prochaine, & au danger presqu’inévitable d’offenser Dieu ; 7°. parce qu’en s’exposant ainsi à l’occasion prochaine de pecher, on tente Dieu ; 8°. parce qu’on fait une action que l’on ne peut rapporter à Dieu, & qui est directement contraire à l’esprit du christianisme, qui est un esprit de vigilance, de priere, de recueillement, de pénitence ; 9°. parce qu’on viole les loix de l’Eglise, qui condamnent les spectacles & ceux qui les représentent.
Si vous comparez ces deux états, selon leurs divers temps, l'un avec l'autre, vous n'aurez pas besoin de mes avertissements: Cette comparaison suffira pour vous faire connaître combien l'un vous est utile et avantageux, et combien l'autre vous est dommageable. […] Ce n'est point à nous à passer le temps dans les ris, dans les divertissements, et dans les délices ; cela n'est bon que pour des Comédiens, et pour des Comédiennes, et particulièrement pour ces flatteurs qui cherchent les bonnes tables: Ce n'est point-là l'esprit de ceux qui sont appelés à une vie céleste, dont les noms sont déjà écrits dans cette éternelle Cité, et qui font profession d'une milice toute spirituelle ; mais c'est l'esprit de ceux qui combattent sous les enseignes du Démon. […] Mais n'est-ce pas un assez grand mal que d'employer si inutilement un si long temps ; et d'être aux autres un sujet de scandale ?
Les habitants de ces régions enchantées, malgré les rôles brillants qu'ils y jouent, ne sont assurément que de très petits êtres, je ne dit pas par la naissance, la fortune, la science, le mérite, la vertu ; ils ne sont pas même de jolis riens, ils sont au-dessous du rien, comme la Bruyère le disait du Mercure de son temps, et ce que l'article des spectacles et le scandaleux recueil des fadeurs et des licences de tous les galants du royaume n'empêchera pas de dire du Mercure moderne. […] A la bonne heure, je ne dispute pas : cette bonne compagnie me donnerait-elle le temps de faire, se donnerait-elle le temps d'écouter un raisonnement suivi ?
Ceux qui ne font des Vers que pour exprimer les Merveilles que Dieu a opérées dans tous les temps sur son Eglise, et la dépendance de toutes les créatures, méritent des louanges. […] Il n’y a point de temps marqué pour cela. […] C’est comme s’il disait que le métier de la guerre l’emporte sur tous les autres, parce que dans le temps des combats les hommes agissent comme des bêtes farouches, au lieu que dans la paix ils font usage de leurs lumières naturelles.
Mais il est temps de finir ce traité, et de ne penser plus qu’à gémir, et à prier la bonté toute-puissante de Dieu, de donner à ceux qui sont constitués en dignité et en charge pour régir les peuples, et la lumière pour ordonner les remèdes convenables, afin d’ôter un abus si insupportable, et néanmoins si commun ; et le zèle de la gloire et du salut des âmes, afin d’en bien faire l’application, c’est-à-dire, avec grâce et avec fruit.
Guidé par la Foi, ce flambeau éternel devant qui toutes les lueurs du temps disparoissent, devant qui s’évanouissent toutes les rêveries sublimes & profondes de nos foibles Esprits-forts, ainsi que toute l’importance & la gloriole du bel-esprit, je vois, sans nuage & sans enthousiasme, que les Loix sacrées de l’Evangile & les maximes de la Morale profane, le Sanctuaire & le Théâtre sont des objets absolument inalliables. […] Cette image de notre fin, la lumière, la leçon de notre existence, & notre premiére Philosophie devroit bien abaisser l’extravagante indépendance & l’audace impie de ces superbes & petits Dissertateurs, qui s’efforcent vainement d’élever leurs délires systématiques au-dessus des preuves lumineuses de la Révélation : le Temps vole, la Nuit s’avance, le Rêve va finir.
« Il viendra un temps où les hommes ne pourront plus souffrir la saine doctrine. » rend="i">II Ep. de S. […] Des oisifs de toute espèce, des paresseux de profession, dont l’unique affaire est de ne rien faire ; l’unique soin, celui de n’en point prendre ; l’unique occupation, celle de tromper leur ennui ; passant de la table aux cercles ou au jeu, et de là aux spectacles, pour y assister sans goût, sans discernement, sans fruit, fort satisfaits au reste d’avoir rempli le vide d’un temps qui leur pesait.