Après ce spectacle on servit un souper splendide sur dix-sept tables : celle du Roi à laquelle le Nonce du Pape fut invité (autre farce) étoit de quatre-vingt couverts, sous une tente magnifique representant le temple de Janus fermé par la paix.
Non : rempli de désirs, ce jeune cœur cherche par-tout des objets qui les lui expliquent, & jusqu’aux peintures qui ornent les temples, l’instruisent.
C’est ainsi, dit le Prophète Royalg, en se plaignant de ces excès, que l’on ajuste, et que l’on pare les Filles du siècle, que l’on veut produire, et que l’on souhaite de faire paraître au grand jour : en sorte, dit-il, qu’elles sont en état de tenir la place d’une Idole au milieu d’un Temple, pour recevoir les encens, les adorations et tous les honneurs, qui ne sont dus qu’a Dieu seul.
Jésus-Christ n’a travaillé durant toute sa vie qu’à établir le Royaume du Ciel, et vous vous ne vous occupez qu’à le détruire : que vous dirai-je de plus, vous devenez les profanateurs du Temple de Dieu dans autant d’âmes qu’il y en a, dans lesquelles vous tâchez, ou d’exciter des passions criminelles, ou de les réveiller, et de les fortifier.
Les Prêtres et Prêtresses de Bacchus et de Vénus ne sont pas moins surpris de trouver dans leurs temples les Lévites et le grand Prêtre du vrai Dieu.
En Asie, le renommé temple de Diane d’Ephèse fut fait avec la confiscation des biens d’un Comédien.
Et pour terminer par un grand exemple un tableau des contradictions humaines, qu’on ne saurait épuiser, tel le sage Salomon bâtit un Temple au vrai Dieu et un autre à la Déesse Astarte, et au milieu de trois cents femmes et sept cents concubines, prêche la continence dans ses proverbes, la vanité du monde dans son ecclésiaste.
Les passions s’y montrent souvent dans toute leur nudité, et ce qui plus est, la Religion catholique y reçoit de nos jours les plus sanglants outrages, le temple du Seigneur et ses chants augustes sont employés à rehausser la scène lubrique : quel sacrilége* !
.… Si les temples du Dieu vivant avoient en si peu d’années causé tant de ravages parmi les hommes ; si le fer, le feu, l’enfoncement des pavés ou la chute des voûtes y avoit fait périr à diverses reprises quelques-uns de ces Chrétiens lestes qui vont aux grandes fêtes entendre la dernière et la plus courte Messe, on les fermeroit, on les détruiroit : les plus dévots craindroient d’y entrer ; tous se croiroient dispensés de s’y rendre.