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191. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Nous sçavons du moins que le maître ou plûtôt le pere de la Poësie Lyrique * s’est repenti (tard, à la verité, réellement toutefois) d’un talent trop facile & trop heureux. […] Nous sçavons (& j’ose le publier après l’avoir entendu de lui-même) qu’un Poëte * dont le talent souple, toujours loüé, toujours censuré, s’aissaya sur tous les genres de poësie (avec moins de censure pourtant que de succès sur l’Opera) nous sçavons que cet autre Quinault abjura ses travaux couronnés, & déclara les maximes de ces sortes d’ouvrages diamétralement opposées aux maximes du Christianisme.

192. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

L’Académie qui le couronna, jugea que son jeune Auteur étoit déjà bien exercé dans le talent des Commire, des La Rue, & des Santeuil. […] Voici à ce sujet une idée ingénieuse d’un Auteur30, dont on connoît le talent pour les productions moitié ironiques & moitié sérieuses, desquelles, après toute discution, il ne résulte que de l’esprit & de la gaieté. […]  Le chercherai-je à ces Théatres, Vive école des passions, Qui charment les cœurs idolatres De leurs vaines illusions ; Où, par des aventures feintes, On nous fait à de fausses plaintes Prendre une véritable part ; Où, dérober l’homme à lui-même, Fut toujours le talent suprême Et la perfection de l’art ? […] Elle joignoit à ces qualités, une adresse singuliere de la main pour les ouvrages les plus difficiles, beaucoup de talent pour la peinture, pour les langues, & une facilité singuliere pour la poésie françoise. […] Si les Anglois ont inhumé la célebre Oldfield à côté de leurs Rois ; ce n’étoit pas son métier, mais son talent qu’ils voulurent honorer : chez eux, les grands talens ennoblissent dans les moindres états ; & les petits avilissent dans les plus illustres.

193. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Un persiffleur est le plus souvent un mauvais plaisant, soit parce que tout n’est pas ridicule, tout ne donne pas prise, soit parce qu’il est beaucoup de mauvaises plaisanteries ; qu’il en est même peu de bonnes, même sur des sujets vraiment ridicules, soit parce que l’homme le plus railleur n’est pas assez fécond pour en trouver toujours de bonnes, à qui malgré ce dangereux talent, l’art de la plaisanterie est très difficile ; il y a pourtant des caractères tournés de ce mauvais côté, avec une liberté & une aisance qui leur est propre : cet esprit mauvais déplaît dans la société, & ne merite aucune confiance.

194. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Chacun a ses talents : non omnis fert omnia tellus .

195. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Ce cercle lui donne libéralement le goût, les graces, les talents, le génie, le discernement & toutes les connoissances, Entraîné par le tourbillon de ces suffrages, & par le vent d’une gloire si brillante, il n’imagine pas seulement qu’il puisse faire des fautes, & qu’il puisse exister ailleurs quelque merite.

196. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Les Poëtes péchent par cette même raison, & parce qu’ils font un mauvais usage de l’esprit que Dieu leur a donné ; talent, dont le souverain Pere de famille demandera un compte terrible à ceux qui l’auront mal employé.

197. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Que sert à un homme sans talent & sans mérite, l’éclat de la naissance & de la fortune ?

198. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

C’est pour cela qu’il faut que la voix sorte par un bel organe ; les mêmes paroles chantées avec la même justesse, les mêmes Modulations, ne nous feront pas la même impression, si les oreilles ne sont pas frappées d’un si beau son, au lieu que nous n’exigeons pas le bel organe du Déclamateur ; la voix d’Antoine que Cicéron trouvoit si propre à émouvoir, étoit, dit Quintilien, une voix rauque, & l’Auteur d’Athalie a possédé plus que personne, le talent de la Déclamation, quoique la Nature ne lui eût pas donné une belle voix, & qu’il fût incapable de chanter un seul air avec justesse ; il ne savoit pas prendre les tons du Musicien, & en déclamant il prenoit toujours ceux de la Nature.

199. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Je vois bien que Sophocle pouvait faire ce que vous dites, c’était un homme de qualité, il vivait dans un siècle fort poli, il avait un grand talent pour les vers ; et je ne puis trouver qu’une raison pour laquelle il n’a pas donné plus de tendresse à ses personnages, c’est que la coutume de son pays était différente là-dessus de celle du nôtre ; et c’est pour cela qu’il me semble qu’un Poète est assez justifié aujourd’hui, quand il dit, qu’il fait des Tragédies pleines d’amour, parce qu’on n’en veut point voir d’autres.

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