Cette haute idée d’eux-mêmes, échauffoit leur esprit ; ils n’avoient pas, comme ceux qui les ont suivis, de précautions à prendre pour ne pas ressembler, n’y d’efforts à faire pour trouver dans des sujets rebattus, des faces nouvelles, & capables de donner à leurs ouvrages, cet air de fraîcheur qu’on exige même de nos jours.
Il ne craint point d’avancer, que ces Abbés, qui suivent les spectacles, ne sont rien moins que la bonne odeur du Clergé, & qu’ils n’ont aucun droit aux récréations les plus innocentes, en vertu de leurs fatigues apostoliques, ou de leurs occupations ascétiques.
Les Aveux indiscrets le suivit bientôt.
Ma sœur, des momens bien doux ont suivi celui-là.
C’était ainsi que se conduisaient les Grecs à l’égard des Comédiens, et l’exemple de cette Nation est toujours excellent à suivre.
» Saint Cyprien, dans le Traité des Spectacles qu’on lui attribue, a suivi les maximes de Tertullien.
La ville de Toulouse suit l’exemple de la capitale : si la femme d’un Capitoul accouche pendant l’année du capitoulat, le petit prince est appellé le Comte de Toulouse, & toute la ville est en fête. […] L’Evêque de Vence & les Carmélites écrivirent à cette occasion des lettres très-sages, la Princesse répondit sur le même ton : elle rappelle son ancienne vocation pour le cloître, & regrette de ne l’avoir pas suivie. […] La Cour l’y suivit encore, & bloqua la ville par mer & par terre.
Les platitudes d’Aristophane et de Plaute étoient-elles d’un plus grand effet dans le ravage des mœurs, que les ressorts des passions les plus secrètes comme les plus violentes, déployées avec l’art du crime réfléchi, paré des attributs de l’honnêteté et de la décence ; que ces gestes, ces mignardises, ces situations pittoresquement lascives qui forment un tableau du vice, plus corrupteur, plus contagieux que le vice même, toujours inséparable de l’opprobre qui l’accompagne et du dégoût qui le suit ? […] Suivez depuis la naissance du Christianisme, les rapports de cet ouvrage divin avec le théâtre.
Louis Guyon, Médecin de Paris, a composé, & Lazare Meyssonier, Médecin de Montpellier, a commenté un grand ouvrage de médecine, intitulé Miroir de la Beauté, ou Médecine de la Beauté, ils y suivent les différentes parties du corps humain, & en détaillent les beautés, la forme, la couleur, les infirmités, les difformités ; ils donnent plusieurs recettes & remedes pour conserver les unes, & réparer les autres ; ce titre singulier, & cette marche intéressante sont une charlatanerie littéraire, pour piquer la curiosité, & donner de la vogue à leur livre, qui a eu plusieurs éditions. […] Les marchands s’en approvisionnent, & ne manquent pas d’en faire l’étalage aux acheteuses, & de suivre leur goût ; ils font une étude particuliere de l’assortiment des couleurs ; on les y dirige dans leur apprentissage, & le premier coup d’œil tombe sur le teint de la Dame, pour juger ce qui convient à la blonde, à la brune, à la pale, leur offrir ce qui sied le mieux, & leur donner des sages conseils.