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486. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

& dans la plûpart des Diocèses, se masquer, aller au Bal, à la comédie, avoit toujours été pour les Ecclésiastiques un cas réservé, avec suspense encourue par le seul fait. […] Cette même cour favorise si fort les spectacles, & les croit si nécessaires, que peu de tems après, les grands Vicaires permirent de travailler toute la semaine sainte & les trois fêtes de Pâques, que le théatre vaquât, à réparer la salle, les décorations, les habits, &c. pour pouvoir représenter d’abord après les fêtes, afin que la comédie ne manque pas un seul jour, & pour adoucir l’abstinence du spectacle pendant la quinzaine ; abstinence plus rude que celle du carême, qu’on ne connoît pas. […] La ville de Verone dont il a écrit au long l’histoire, idolâtroit son citoyen, entr’autre hommage, elle lui dressa une statue avec cette inscription simple, mais profonde, au Marquis Maffei vivant, elle est dans le goût de celle que Montpellier dressa au feu Roi, à Louis XIV après sa mort ; l’une & l’autre idée est également vive, la flatterie ne loue guere après la mort un Prince qu’on n’a plus intérêt de ménager, l’envie ne souffre guere qu’on loue pendant la vie un grand homme qui peut effacer ses rivaux, la vérité seule dicte ces éloges, Maffei eut la modestie de faire ôter la statue de la salle de l’Académie où on l’avoit placée, & où on la remise après sa mort, ce trait lui fait honneur, on doit, dit-on, en ériger une à Voltaire dans la salle du spectacle, avec la même inscription à Voltaire vivant, je doute qu’il la refuse, il y a même bien de l’apparence qu’il a mis une bonne somme dans la souscription que ses amis ont ouverte pour fournir aux frais.

487. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Elle parloit seule comme tous les amans ; faisoit retentir les échos, revoit sur les bords des fontaines, & consultoit les autres sauvages. […] Malgré l’art & les soins de la toillette, la beauté est quelque chose de bien fragile, l’âge seul la devastera : formam populabitur ætas , & sillonnera votre visage par des rides : Et placitus rugis vultus aratus erit. […] Un seul eut la sagesse de s’y opposer, Ulysse tira son épée pour lui trancher la tête ; on l’en empêcha.

488. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Elles ne le quittoient pas & chacune faisoit de son mieux pour posseder seule ses faveurs, & supplanter sa rivale. […] L’Electeur de Baviere ne fut pas le seul qui apres la bataille d’Hastech, alla voir sa maîtresse. […] Le hasard seul le conduisit à une fontaine, où elle se baignoit avec ses Nimphes ; cependant elle en fut si outrée qu’elle changea Actéon en Cerf.

489. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Un petit maître a eu la direction de mon habit, il l’a fait faire sur le modèle du sien qui passe pour un chef-d’œuvre ; il m’a protesté qu’il a revé plus d’un mois à la seule façon des manches, & que le reste l’avoit occupé tout l’Été : vous avez donc lui ai-je dit, bien peu d’affaires, puisque vous consumez tant de temps à de pareilles bagatelles. […] percez Cette enveloppe, qui comparée à ce qu’elle couvre, fait seule une scène comique. […] Caussin étoit éloquent, savant, grand homme de bien, & d’une probité à toute épreuve ; il a fait divers ouvrages qui supposent beaucoup d’érudition & de génie, il a prêché avec le plus grand succès ; ses belles qualités firent sa fortune & sa disgrâce, il fut Confesseur de Louis XIII, goûté du Prince, estimé de toute la Cour ; mais n’ayant pas voulu se prêter auprès de son pénitent, aux intrigues du Cardinal de Richelieu, qui pour régner seul avoit causé & entretenoit la division dans la famille royale ; il fut exilé au fond de la Bretagne, & ne revint à Paris qu’après la mort du Cardinal, il vécut & mourut dans la plus haute estime ; entr’autres ouvrages il avoit donné la vie de la B.

490. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Dans les campagnes, les laboureurs et leurs familles, après l’accomplissement spontané de leurs devoirs envers Dieu, se réunissent sous l’arbre séculaire, seul monument qui s’élève au milieu de leurs toits de chaume ; ils viennent y chercher quelque ombrage contre ce soleil dont ils ont bravé les feux pendant six longues journées ; et là, sous les yeux des anciens, les jeunes femmes et leurs maris, les jeunes garçons et les jeunes filles s’y livrent à des danses rustiques le plus souvent nonchalantes et sans expression, et qui se ressentent de la lassitude de la semaine, ou à des jeux qui rapprochent innocemment les sexes, et préparent les unions que la loi de Dieu a prescrites. […] Bornons-nous à des vœux, pour que ceux qui spéculent sur les plaisirs du peuple n’abusent pas de sa confiance et ne lui fournissent que des boissons pures de toute mixtion malfaisante, car, sans cela, eux seuls seraient coupables de ce qui paraîtrait excès de la part de leurs victimes. […] " Ce ne sont pas les seuls artisans, ouvriers, prolétaires, que le prêtre de la secte romaine veut arrêter, troubler dans ses plaisirs, dans ses délassements.

491. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

La seule décoration théâtrale dénature tout, et dépayse la vertu, qui s’y trouve totalement étrangère. […] Le ridicule des Dieux du paganisme est le seul point de vue qu’il soit permis de mettre sur la scène. […] Vous ne me toucherez, disait Horace, qu’autant que vous serez le premier touché ; pleurez, si vous voulez me faire verser des larmes : « Si vis me flere, dolendum est prius ipse tibi. » « Rien n’est beau que le vrai, le vrai seul est aimable, Il doit régner partout, et même dans la fable.

492. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

En parlant d'un de ses Religieux qu'il confesse, il dit à Commenge : « Vous n'êtes pas le seul qui gémissez ici, Le Frère Euthime, hélas ! […] Le mariage, qui fait seul le bonheur de l'homme, est le vœu de la nature. […] Dans des personnages vrais et connus l'anacronisme est ridicule : l'extinction de la maison de Comminge, dont on dit avec emphase, arrête au trône seul sa tige enorgueillie ; et la réunion de la comté de Comminge à la Couronne, où les deux branches prétendues de cette maison vivent dans leurs terres jusqu'à mettre le Comte en prison dans un château au pied des Pyrénées.

493. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Ce qui m’intéresse plus particulièrement, & la seule chose qui m’a mis la plume à la main, c’est le procès que vous intentez à la Religion Protestante en général, en assurant que la logique que vous connoissez à ses Ministres les conduit naturellement au Socinianisme.

494. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Ne sont-ils pas les protecteurs nés des Comédiens, les seuls maîtres de ces enfans du luxe ?

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