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266. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Au contraire Corneille dans Rodogune a placé cette même grandeur d’âme dans le sentiment opposé, et l’on voit Antiochus et Séleucus renoncer également à l’Empire, pour conserver leur Maîtresse. […] J’avais cherché à me convaincre moi-même, qu’on peut rendre instructive une passion aussi criminelle que celle de Phèdre ; la critique juste et solide d’un de mes amis m’a éclairé et m’a fait revenir à mon premier sentiment, qui était de croire cette Pièce insoutenable sur le nouveau Théâtre ; surtout quand je donne l’exclusion à des Tragédies qui, en comparaison de celle de Phedre, mériteraient presque d’être placées parmi celles que je conserve.

267. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Mais un sentiment que l’on ne sçauroit trop-tôt combattre, est celui du Pere le Brun, & de quelques autres Théologiens, qui soutiennent que les Spectacles, condamnés par les Peres, n’étoient pas plus coupables que nos Comédies. […] Or, sur quoi le Pere le Brun peut-il appuyer son sentiment ; une seule réflexion suffira pour le détruire. […] C’est la raison pour laquelle les sujets tirés des Ecritures Saintes, auroient dû n’y jamais paroître ; & c’est dans ce sentiment, sans doute, que, de nos jours, les Magistrats n’ont point permis le Moyse de M. l’Abbé Nadal, ni d’autres Tragédies modernes.

268. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Peisonnel, Consul de la nation, intitulée Selim ou la foi du sujet ; elle a eu les plus grands applaudissements, le sujet en a été trouvé neuf, & vraiment tragique ; les caractères bien soutenus, la conduite sage, les situations intéressantes, le style noble & nerveux, les sentiments d’amour & de fidélité du sujet envers son Roi, y sont dévelopés d’une maniere, qui fait autant d’honneur à l’auteur qui en est rempli, qu’au Monarque qui les inspire. […] Térence est en ce genre, un livre de dévotion, en comparaison de Moliere, de Dancourt, de Gerardhi, &c. que dans une tragédie d’Eschile ou d’Euripide, à la place du nom de Jupiter, d’Apollon, de Minerve, on mette le nom du Dieu véritable, sans rien changer dans les pieces & les sentiments ; on en fera un ouvrage si pieux, que notre théatre ne pourra souffrir la bigotterie de ces chefs-d’œuvres. […] Ce sentiment ne surprendroit pas dans Pallavicini & son Traducteur latin.

269. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Les pieces qu’on représente réveillent sans cesse à l’Actrice l’idée de son amant : comme elles roulent toutes sur l’amour, on en sent plus vivement l’impression ; on s’applique ce qu’on chante, on déclame, on substitue l’amant à l’Acteur ; on se voit en lui, on lui parle ; on entre dans le sentiment du rôle qu’on joue, on le réalise en soi-même, on en réussit mieux, & on le fait mieux passer dans l’ame des spectateurs. […] Vendue à la débauche dès mes plus jeunes années, mon cœur n’étoit susceptible d’aucun sentiment délicat ; je vous aurois trahi à chaque occasion pour un homme plus riche ou plus prodigue. […] Ce sentiment fut toujours le seul qui m’occupât dans ces circonstances que mes artifices ont rendues fréquentes.

270. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Le Philosophe immortel qui fait tant d’honneur à notre siècle, rira de mon sentiment : sans ôser combattre ce grand homme, je vais proposer mes idées ; s’il trouve que je sois dans l’erreur, il daignera me faire grâce ; il sait trop que les malheureux humains sont sujets à se tromper. […] Peu de Notes nous suffisent pour attraper ce chant simple & gracieux, qui peint au naturel un sentiment. […] Rousseau ; & sentiment d’un autre Auteur.

271. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

.), sans compter une multitude d’anciens, on verra que le sentiment presqu’unanime condamne les spectacles les jours de fête. […] Le spectacle écarte toutes ces idées, éteint tous ces sentiments, abolit tous ces exercices. […] et 49.), d’après et les canons les Pères, que « la comédie est contraire à la sanctification des fêtes, que c’est un plus grand péché que de faire des œuvres serviles, que c’est ajouter crime sur crime, mépriser Dieu, sa parole et ses sentiments, etc. ».

272. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

C’est le sentiment de madame Des Tianges, & ce n’est pas le mien. […] Le Spectateur qui abuse du tendre sentiment que le Drame a réveillé, avait le cœur corrompu, avant de venir au Spectacle : le vice y dormait ; il se fût éveillé de lui-même, quand rien n’aurait contribué à l’exciter. […] Que le vice soit peint de manière à être improuvé, cela suffit le plus souvent sur la Scène, où les Spectateurs doivent juger, & se décider par les lumières de leur raison, autant que par le sentiment. […] Votre sentiment est devenu le mien. […] Nicole n’en aurait été que plus ardent à condanner le Théâtre : soyons sûrs qu’il nous pardonnerait plutôt des Pièces qui n’excitent que le rire, sans intéresser le cœur, qu’une intrigue attachante, où le sentiment domine.

273. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

Représente-t-il une action villageoise, on croit voir agir les vrais habitans de la campagne ; l’ame trompée par les charmes de l’illusion, éprouve alors le même sentiment dont elle est pénétrée quand nos oreilles sont frappées du son rustique des chalumeaux, & quand nos yeux errent agréablement sur une vaste plaine couverte d’herbes & de fleurs.

274. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

… Vous m’estimez, Monsieur, malgré vos entreprises, & le criminel déguisement qui vous a fait me cacher que vous n’étiez pas libre, vous m’estimez, je crois m’en être apperçue : je veux redoubler ce sentiment, le seul de votre part qui soit aujourd’hui flateur pour moi ; je veux qu’il soit le seul lien qui desormais nous rapproche.

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