Le théatre françois semble s’être ligué contre lui : de cinq cens pieces qui sont restées, dont tous les almanachs donnent la liste, il n’y en a qu’une douzaine de Moliere ensévelies sous un monceaux d’autres, qui laissent à peine la liberté de se souvenir de lui, pour l’aller pêcher dans ce gouffre. […] Il est vrai que ces idées villageoises, ces paysans, ces pâtres, ces chevres ont quelque chose de roturier, & semblent déroger à la noblesse de la pourpre, de l’épée, du mortier de président.
Plus la Comédie semble honnête, plus je la tiens criminelle ; parce que le plaisir fait entrer insensiblement toutes les choses du monde dans notre esprit. […] Ainsi quand ils semblent se relâcher, c’est la crainte de voir troubler l’Etat et le repos public par des esprits inquiets et remuants, qui les porte malgré eux à cette fâcheuse tolérance.
On opposera vainement que non seulement un Ecclésiastique mais même un simple particulier ne peut jamais assister au spectacle parce que le vice au Théâtre est toujours en opposition avec la vertu et que l’image du vice est toujours scandaleuse ; je réponds à cela qu’il faudrait donc bannir de l’éloquence sacrée ces peintures énergiques et frappantes du crime qui semblent le mettre sous les yeux des Auditeurs, dont on veut que l’imagination soit puissamment affectée par les images oratoires. […] Quiconque connaît les inconvénients de cette profession, doit donc bien se garder de la prendre, puisqu’elle expose à des tentations auxquelles il est très difficile de résister, puisque la prudence semble autoriser ce que la Religion condamne.
Il en excepte pourtant ceux d’Italie, où la coutume semble avoir prescrit contre la bienséance de leur état. […] Il semble qu’on craint que les hommes venant à oublier ces forfaits, ne fussent plus tentés de les commettre. […] Les cliens sont pour eux, comme des créanciers, dont l’importunité semble leur reprocher de la lenteur dans l’exercice de leurs fonctions. […] Il semble qu’en écrivant cette sentence foudroyante, le Peintre des Nerons & des Tiberes ait deviné la plaie incurable de nos mœurs & de l’état actuel de notre société. […] Par des confidens & des confidentes que je n’oserois nommer par leur nom, & qui semblent n’avoir d’autres fonctions que de corrompre ceux qu’ils conseillent … ….
Dans le grand traité de l’explication des songes, par Artemidore, il est beaucoup parlé des songes impurs, que la passion rend communs parmi les libertins, il ne regarde comme de bonne augure, que ceux qui ont un objet légitime ; ceux d’un mari qui pense à son épouse, tous ceux qui regardent le crime lui paroissent d’un mauvais augure ; toutes ces images indécentes, de nudités, de libertés lui semblent des présages de malheur, à moins qu’ils n’aient été rejettés, & qu’il ne paroisse que la volonté n’y a point de part ; qu’au contraire elle la condamne.
Il me semble encore qu’un homme qui a la charge de M.
Maffei : Il semble que la même cause qui prive les Anglois du génie de la Peinture & de la Musique, leur ôte celui de la Tragédie ?
Il me semble que voilà la meilleure manière et la plus sûre de trouver la vérité, et que cet ordre est le plus naturel, et le plus régulier que je puisse garder.
Ne semble-t-il pas qu’allant avec la même aisance du théâtre à l’Eglise, ils ne font que rouler de spectacle en spectacle, et continuer de jouer la comédie ?