On a tâché d’éluder l’autorité des Saints Pères à qui on a opposé les Scholastiques, et on a cherché entre les uns et les autres je ne sais quelles conciliations, comme si la comédie était enfin devenue ou meilleure ou plus favorable avec le temps. […] Des personnes de piété et de savoir qui sont en charge dans l’Eglise, et qui connaissent les dispositions des gens du monde ont jugé qu’il serait bon d’opposer à une dissertation qui se faisait lire par sa brièveté, des réflexions courtes, mais pleines des grands principes de la religion : par leur conseil, je laisse partir cet écrit pour s’aller joindre aux autres discours qui ont déjà paru sur ce sujet.
Elle sait, comme dit saint Paulin, que toute la figure du monde passe et que toutes les créatures corporelles qui attirent nos cœurs par l'entremise de nos yeux, sont autant de rets dont le diable se sert pour nous prendre, autant d'épées dont il tâche de nous percer le cœur. Elle sait qu'elle marche au milieu de mille ennemis et de mille pièges, et qu'elle y marche sans lumière et sans force; parce qu'elle ne voit que ténèbres dans son entendement, que faiblesse dans sa volonté, que révolte dans ses sens.
On ne voit pas que le spectateur même en applaudissanr est réfroidi, & ne sait plus où il en est. Dans ces vers pompeux, le Poéte s’est montré seul, on ne sait où retrouver le Héros. […] Elles n’excitent que des mouvemens imparfaits, qui ne savent ni nous laisser dans notre assiette, ni nous enlever hors de nous-mêmes.
Je ne saurais croire que les Poètes ignorent tout cela, puisque leur dessein dans la composition des Comédies est de les rendre si vives et si touchantes, que l’imagination soit trompée et qu’elle croie assister à une action véritable, non pas à une représentation : Ils ne sauraient donc ignorer le mal que fait la Comédie, puisque c’est là tout leur but. […] Un homme comme moi n’est point assez habile pour donner des règles à Messieurs les Confesseurs ; mais il me semble qu’on ne saurait assurer l’état de la conscience d’un homme qui s’est employé à ces compositions, s’il ne fait quelque chose de public et d’éclatant, pour marquer qu’il se repend d’avoir travaillé à ces ouvrages, et que s’il les avait entre ses mains, il les supprimerait.
Quand le souffle empesté de longs orages politiques a corrompu, détruit ou renversé ce que l’Etat offrait de plus pur et de plus imposant, on ne saurait, sans un juste sentiment de reconnaissance et d’admiration, voir son premier Magistrata en relever les débris, en réparer les ruines, et ajouter même à l’éclat de son ancienne splendeur. […] Jetant ensuite un coup-d’œil rapide sur les malheurs déplorables dont l’Etat un jour serait la victime, si par la perte ou le trépas des Orateurs chrétiens, que la Providence a su nous conserver au milieu des tempêtes, la religion venait à perdre son plus beau lustre et son dernier appui, j’en ai conclu que rien ne nous importait d’avantage que de rétablir, dans tout leur éclat, ces maisons illustres, où le savoir et la vertu formèrent autrefois ces saints Docteurs, qui depuis ont rempli l’Univers du bruit de leurs heureux succès, et ont fait de la France le berceau comme le séjour ordinaire de la véritable éloquence.
Car toute action qu'on n'oserait offrir à Dieu, toute action dont l'esprit de Jésus-Christ n'est point le principe, toute action que l'on ne saurait faire pour lui obéir; toute action qui ne saurait être un fruit et un effet de sa Croix, enfin toute action dont on n'oserait le remercier, ne peut être bonne ni permise à un Chrétien.
En voici quelques-unes : Sais-tu, ma fille, ce que c’est que le mariage ? […] Car sachez que les pieces de Moliere ne se jouent actuellement que parce qu’elles sont déjà au théatre, & qu’elles seroient refusées à la police, si elles avoient à y être présentées. […] On ne sauroit leur donner de plus mauvaises leçons que ses tragédies. […] L’Auteur doit se posséder jusques dans les plus vifs mouvemens, ce que ne fait pas un homme emporté par une passion réelle, qui ne sait ce, qu’il dit & ce qu’il fait. […] Il étoit l’ami, le protégé, je ne sais trop pourquoi de Me. de ….
Je ne le sais pas encore : mais je m’en assurerai bientôt. […] Elle m’a mise d’une humeur… En vérité, je ne saurais m’accoutumer à voir, à rencontrer par-tout de ces femmes qui ne sont à personne, & qui peuvent être à tout le monde ; de ces Beautés bannales, qui jouissent du droit exclusif de séduire… publiquement… sous la protection des Loix. […] J’ai communiqué mon idée à monsieur Des Tianges, pour savoir de lui, si rien ne l’appuyait dans l’antiquité ; il m’a indiqué quelques Livres qui pouvaient m’instruire. […] Tu ne sais pas le tour que je joue à ton perfide ? […] On sait les dépenses immenses des Romains pour élever des Théâtres, des Amphithéâtres & des Cirques, même dans les Villes des Provinces.
C’est sur ces impertinens amphigouris que nos musiciens épuisent leur goût & leur savoir, & nos acteurs leurs gestes & leurs poumons ; c’est à ces morceaux èxtravagans que nos femmes se pâment d’admiration ». […] C’est en voulant imiter ce qui se pratique à ce Spectacle, que quelques Musiciens ne sauraient composer une Ariette sans l’annoncer par une Simphonie. […] Je sais que la musique a plutôt besoin d’images que de pensées fines & spirituelles. […] « Les Poètes doivent savoir que le passage de la déclamation à la musique ne peut être sauvé que par un accroissement dans la passion, ou dans l’intérêt, qui semble appeller de lui-même une èxpression nouvelle & plus éxagérée. […] On ne saurait, encore une fois, trop recommander aux Poètes du nouveau Théâtre de bien choisir l’instant où ils font entendre la musique.