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179. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Pour lutter avec plus d’avantage contre le tourbillon de ces esprits légers pour qui le langagea de la religion est trop sublime, nous avons emprunté des armes, non seulement aux saints Pères et aux saints Docteurs de l’Eglise, mais encore aux incrédules des deux derniers siècles et aux auteurs dramatiques eux-mêmes.

180. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

Ces représentations étaient ordinairement en latin : le sujet en était toujours saint et pieux, et excluait tout ce qui s’éloignait de la décence. […] C’est parce qu’il est moralement impossible de sanctifier cette œuvre des ténèbres que, parmi les graves invectives des saints Pères contre elle, on ne voit point qu’ils aient songé à la réformer.

181. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Et ce n’est pas une chose étonnante que ces saints Personnages aient employé toute la force de leur zèle contre une chose aussi scandaleuse qui fût dans l’Eglise. » Réponse. […] Car y a-t-il rien de si déshonorable au Christianisme, et si opposé à la sainteté de notre Religion, que de voir des gens excommuniés par l’Eglise, oser impudemment faire le personnage d’un Saint, et d’en contrefaire les actions ? […] que ce pieux Jésuite dit, qu’il aurait mieux aimé leur voir représenter les Fables des Poètes, que des histoires saintes, tant il convient peu, dit-il, à des gens si méprisables et si corrompus de prendre des personnages de Saints, qu’ils sont dans l’impuissance de soutenir avec assez de gravité et de bienséance. Pour une Comédie sainte, ou deux qu’on a representées dans Paris en quarante ans, l’on en a joué des centaines, qui ont choqué tous les honnêtes gens, tant elles étaient préjudiciables aux bonnes mœurs. […] Les Comédies saintes et pieuses, qu’on vante tant, ne laissent pas d’être souvent très dangereuses.

182. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

On y joue fréquemment les choses saintes. […] Qui peut supporter, disait-on, la témérité d’un Histrion qui plaisante de tout ce qu’il y a de plus saint, tient école de libertinage, et rend la majesté de Dieu le jouet d’un valet de théâtre, qui en rit et en fait rire ? […] Il s’en acquitte d’une manière si impertinente et si badine, qu’il détruit par de fades plaisanteries tout ce qu’il dit en sa faveur, afin de répandre du ridicule sur les choses les plus saintes. […] « Les livres de la Bible, soit canoniques ou autres, ne seront transformés en comédies et tragédies. » Voilà contre les pièces prétendues saintes, Esther, Athalie, Abraham, etc. […] De tout temps elle a été défendue aux Chrétiens, comme apportant corruption de foi et de bonnes mœurs, surtout quand l’Ecriture sainte y est profanée.

183. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

On fait la comparaison blasphématoire de la Comédie, non-seulement avec les Panégyriques des Saints, dans la Chaire, mais encore avec les Cérémonies de l’Eglise dans la Semaine Sainte, & à l’usage de certaines Eglises où la Passion est chantée à trois voix. […] Omer Joly de Fleury, Avocat dudit Seigneur Roi, portant la parole, ont dit : Que l’exposé qui vient d’être fait à la Cour, du Livre intitulé : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l’Excommunication, ne justifioit que trop la sensation que sa distribution avoit excitée dans le public ; qu’ils se seroient même empressés de le déferer il y a plusieurs jours, s’ils n’avoient été instruits des mesures que prenoient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour, à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement à l’épreuve de tout aux maximes saintes de la Religion, & aux Loix de l’Etat, ne leur avoient pas permis de garder le silence ; & que dans les sentimens qu’ils venoient d’exprimer, on y reconnoissoit cette pureté, cette tradition d’honneur & de principes, qui distinguent singulierement ce premier Barreau du Royaume.

184. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. […] On en excepte celles qui se font dans les Collèges pour l'exercice de la jeunesse ; « Leurs Règlements portent que les Tragédies, et les Comédies qui ne doivent être faites qu'en latin, et dont l'usage doit être rare, aient un sujet saint, et pieux ; que les intermèdes des actes soient tous latins, et n'aient rien qui s'éloigne de la bienséance ; et qu'on n'y introduise aucun personnage de femme, ni jamais l'habit de ce sexe. » Rat. […] On les passe à la sainte Table comme des pécheurs publics.

185. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Par consequent fortifier l’attache que nous avons pour ces facultés, et pour leurs objets, augmenter l’impression qu’ils font sur nôtre ame, c’est aller directement contre le but du Christianisme, c’est travailler à affermir ce que cette sainte Religion a entrepris de détruire et d’anéantir. […] C’est mesme ce que les Apôtres nous ont prescrit en une infinité d’endroits de leurs saints Ouvrages. […] Qu’y a-t-il mesme de plus propre à inspirer du degoust pour ces saintes occupations, que les vains fantômes dont tout ceci remplit ordinairement l’esprit ?

186. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XI. Que les Poèmes Dramatiques n'ont point été condamnés. » pp. 230-236

Et je ne sais comment il s'est pu faire que certains Canonistes prévenus de l'erreur public, et sans avoir examiné les sentiments des Anciens, ont allégué deux Canons, tirés des paroles de Saint Jérôme, comme une condamnation absolue de la représentation des Poèmes Dramatiques, car il n'en parle point ; il ne s'agit que des Ecclésiastiques qui lisaient les Comédies, au lieu de s'appliquer à l'étude des Ecritures Saintes, et l'on ne peut en tirer aucune conséquence, parce qu'il confond dans cette défense Virgile, et toutes sortes d'Auteurs profanes. En quoi il donne un conseil aux Ecclésiastiques, et non pas un précepte à tous les Chrétiens, autrement il faudrait dire qu'un des plus Saints et des plus doctes Evêques de ce Royaume, qui se faisait lire ordinairement les Comédies de Terence au chevet de son lit, a vécu dans un désordre condamné par les Canons, et que la lecture de Virgile est pernicieuse et criminelle.

187. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 1 : Livre II, chap. 3] » pp. 104-105

Cela ne se fait point parmi nous, et ne sommes tant irrévérencieux b en notre Religion, que de profaner l’honneur de Dieu et des saints : mais en lieu, ès jeux et processions publiques, du moins en quelques-unes, on fait entre les Chrétiens jouer et marcher les Diables en la forme qu’on les peint, non pas enchaînés, encore cela serait tolérable, mais déchaînés, comme si c’était au plus fort du Paganisme, et qu’on voulût représenter des furies enragées dessus un Théâtre ou Spectacle public, non plus de Païens, mais des Chrétiens qui doivent être assurés que le Diable a la puissance bridée. […] Que sert en somme la figure du Dragon, comme toutes les autres masques et diableries, et principalement celles qui se font ès Processions, sinon pour faire peur aux enfants, faire rire les bons compagnons et libertins, et les conduire à un mépris des saintes Cérémonies qu’on mêle avec les Jeux et Spectacles ?

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