La Mettrie, chassé de France, fugitif de Hollande, pour son impiété, ses mœurs & sa folie, fut reçu en Prusse, fait lecteur du Roi, reçu dans l’académie de Berlin, & après sa mort, par une distinction singuliere, honoré d’un éloge funebre par le roi de Prusse lui-même, qui le fit imprimer. […] Ils se cottisent & forment une souscription pour en faire les frais, & reçoivent quelque argent à la porte de ceux qui veulent y venir, à l’exception des dames qui sont reçues gratuitement, que même on achete au taux du pays. […] Il dit que l’auteur semble avoir reçu, comme les apôtres, le don des langues. […] Recevez nos vœux, notre encens. […] La licence l’emporte toujours sur la morale ; la morale n’est même que le sauf-conduit de la licence, pour la faire recevoir & pardonner.
C’est un changed ou un trafic que l’avarice n’a point encore trouvé : On y donne sans rien perdre, et on y reçoit avec profit : Tous les biens d’esprit ont cet avantage, qu’ils enrichissent ceux qui les reçoivent, et n’appauvrissent point ceux qui les donnent, parce qu’ils peuvent être à plusieurs maîtres tout à la fois. […] il reçut de la nourriture et passa la nuit où il devait mourir, avec beaucoup de tranquillité. […] Il m’importe peu si je suis percé d’une dague empoisonnée on non, ou si elle a reçu le poison, lorsqu’on la forgeait sur l’enclume, ou si une main étrangère lui a appliqué, puisque de quelque façon que ce soit, elle me donne la mort. […] Ainsi le mensonge tient le dessus, et parce qu’il est couvert de beaux mots, et de quelques riches sentences, il est reçu des ignorants, comme la vérité essentielle. […] Personne ne douta que ce ne fut la punition de ses blasphèmes du jour précédent : Lui-même reconnut sa faute, et se soumit au châtiment que Dieu en voulait prendre ; il assurait du depuis que dans plusieurs années de service il avait reçu grand nombre de coups, mais qu’il n’en avait point reçu de plus favorable que ce dernier, lequel en blessant le corps avait guéri son âme.
On n’y est reçu, on n’y est aimé, on n’y fait fortune qu’à ce titre. […] Aussi les divers caractères des spectateurs y reçoivent chacun une tache particuliere. […] Encore même ces excès doivent faire éviter les spectacles, car c’est là qu’on apprend à les commettre, qu’on en reçoit le germe, qu’on en prend le goût, qu’on en apprend se langage, qu’on en découvre les moyens, qu’on en trouve les objets à un prix raisonnable, qu’on en concerte l’exécution, qu’on en prélude le plaisir. […] Quelques jours après, la Clairon, comme malade, eut permission de sortir ; on lui donna sa maison pour prison, avec défenses de n’y recevoir que six personnes qui ne sont pas de ses amans, sans doute pour faciliter sa guérison. […] Le château de Voltaire est sur la route de Genève ; la Muse de la scène pouvoit-elle manquer d’en aller visiter l’Apollon, y rendre & y recevoir des hommages ?
Ayant reçu, dit-il, la supplication des filles de joie de la grande Abbaye de Toulouse, qui se plaignent que les Magistrats les gênoient en les obligeant de porter des cordons & chapperons, ce qui les empêchoit de se vêtir à leur plaisir, & leur attire plusieurs injures, il leur octroie, & à celles qui leur succéderont en ladite Abbaye, la permission de porter telles robes & chaperons qu’il leur plaira. […] reçoivent-elles les mêmes sacremens, aspirent-elles à la même éternité ? […] Il est juste que ces fidèles ministres de leurs amours soient reçus gratuitement & pompeusement dans leur palais. […] La poësie les ravit, sur-tout une poësie légère, badine, vive, saillante, tendre, harmonieuse : celle du théatre, on l’apprend par cœur, on la récite, on en fait son langage ; jamais déclaration ne fera mieux reçue que quand elle sera prise dans quelque opéra. […] Cette danseuse de l’opéra a vendu pour dix mille francs des présens qu’elle a reçus aux étrennes du jour de l’an, & a envoyé cet argent au Curé de S.
Si on daignait les recevoir, malgré ce titre d’exclusion, méprisées, persécutées, tournées en ridicule, pourraient-elles s’y soutenir ? […] Que sera-ce de les pensionner, de les applaudir, les attirer chez soi, récompenser leurs talents empoisonneurs et leurs succès funestes par des libéralités aussi criminelles qu’aveugles et déplacées : « Vitium est immane donare Histrionibus. » C’est une question célèbre en morale, si une femme publique peut en conscience garder le prix qu’elle a reçu de son crime. […] Cette Nymphe, célèbre par ses intrigues, son luxe, et ses amants, qu’elle avait ruinés pour y fournir, qui même par ses talents en coquetterie avait mérité que les autres Actrices vinssent recevoir ses leçons, et la prendre pour modèle ; cette fée, dis-je, comme l’Auteur l’appelle, avait tellement enchanté un riche Financier, que par ses profusions excessives il la mit sur le pied des Dames du plus haut rang, lui assura par contrat, sous le titre de dette une pension considérable, et enfin fut accablé de dettes. […] Elle en fit trophée, en reçut les compliments, et plusieurs se firent écrire à sa porte. […] Je suis du moins assuré que la Déesse Vénus y reçoit pour le moins autant de vœux et d’offrandes. » Il y revient (Tom.
Contents de recevoir de l’argent, quelque main qui le présente, ils n’ont jamais donné d’embarras à d’Hozierp pour se faire une généalogie illustre, ni à Buzembaumq pour calmer leur conscience scrupuleuse. […] Le théâtre était innocent, et même pieux dans les principes du paganisme : on y célébrait les Divinités reconnues, on y débitait la morale reçue, on y représentait des événements consacrés, on y rendait un culte autorisé dans l’Etat. […] Malgré son autorité, Pompée fut fort blâmé, et peut-être aurait-il tôt ou tard reçu quelque affront ; mais, comme nous l’avons dit, il s’avisa d’y bâtir un temple à Vénus et de le lui consacrer : « Pompeium à majoribus incusatum quòd mansuram theatri sedem posuisset. » Cette innovation de Pompée paraît à Tacite l’époque de l’entière dépravation des mœurs, par le goût et l’habitude du théâtre qu’elle inspira, l’occasion et la facilité qu’elle donna de rassembler et d’étaler au public tout ce qui était le plus propre à le corrompre : « Abolitos paulatim patrios mores funditus everti per accitam lasciviam, ut quodcumque corrumpi, et corrumpere queat, in urbe videatur degeneretque juventus gymnasia, et otia et turpes mores exercendo. » Je ne sais pourquoi on n’a pas craint dans plusieurs collèges d’imiter cette innovation de Pompée, en y construisant des théâtres à demeure, comme si ce n’était pas assez d’en élever dans l’occasion, quand on voulait donner quelque pièce. […] Cette bête est montée du fond de l’abîme de l’idolâtrie et du vice, qui en furent l’origine, en ont assuré les progrès et perpétué la durée, et y règnent souverainement encore, jusqu’à y recevoir le culte suprême des sentiments, le sacrifice du cœur et de la conscience, et à faire du langage sacré de la religion le jargon aussi ridicule qu’impie de ces climats empestés.
…… c’est elle…… Je voi, Ce présent qu’une épouse avoit reçu de moi, Et qui de mes enfans ornoit toujours la tête, Lorsque de leur naissance on célébroit la fête. […] Ainsi observés tous deux, & Bajazet gardé dans son appartement, comment Zaïre a-t-elle pénétré jusqu’à lui, a-t-il reçu la lettre & a-t-il fait réponse ? […] Dans cette scène où Nérestan détermine Zaïre à recevoir les eaux du baptême, ne devoit-il pas prendre avec elle, dans une conjoncture si favorable, toutes les mesures nécessaires pour cette cérémonie ?
Thomas, tiennent et maintiennent notre profession non seulement honorable, ains utile et très nécessairey ; affirmant outre qu’elle se peut exercer illaesa conscientia z, mot qui en son emphase coupe la gorge à nos censeurs contre lesquels il eût suffi, si c’étaient gens qui voulussent recevoir la doctrine ecclésiastique pour règle de leurs opinions. […] Au contraire, pauvres gens, [ne] reconnaissez-vous pas que ces salutaires enseignements, ces louables préceptes et ces doctes exemples qui y sont contenus sont les vrais antidotes à ce poison de flatterie duquel vos semblables ont accoutumé de briguer leurs faveurs, l’absinthe de tels remèdes (venant de notre part) leur étant d’autant plus facile à recevoir que démêlé et détrempé en la douceur du plaisir qui accompagne notre théâtre, ils y sentent moins de fiel et d’amertumeaf. […] [NDE] Comprendre : à ceux qui reçoivent du roi ces marques de considération, on ne peut les dénier, puisque… ak.
Ces malheureuses, que leur sexe avait consacrées à la modestie, s’étalent elles-mêmes en plein théâtre, avec tout l’attirail de la vanité : leurs regards sont mortels, et elles reçoivent, par les applaudissements, le poison qu’elles répandent par leurs chants… Mais n’est-ce donc rien aux spectateurs, de payer leur luxe, de nourrir leur corruption, de leur exposer leur cœur en proie, et d’aller apprendre d’elles tout ce qu’il ne faudrait jamais savoir ? […] Vous participez donc à leur péché ; et si la Comédie ne vous fait point de plaies, vous vous en faites à vous-même par celles que les autres reçoivent en vous imitant, et ainsi vous êtes le plus coupable de tous. » « Mais, la nécessité de se délasser d’un long travail, ne peut-elle pas justifier la fréquentation des Spectacles ? […] Ces principes de corruption reçoivent une nouvelle force des Spectacles publics où les pères et les mères ont l’imprudence de conduire leurs enfants de l’un et de l’autre sexe. […] Quel est donc, au fond, l’esprit que le Comédien reçoit de son état ? […] Tous nos penchants y sont favorisés, et ceux qui nous dominent, y reçoivent un nouvel ascendant.