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97. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Ainsi un homme qui s’enivre tous les jours, un avaricieux qui ne fait tort à personne, mais qui est horriblement attaché à ses propres biens, pourrait dire : Je ne trouve point que l’ivrognerie ni l’avarice soient défendues dans les commandements de Dieu. […] On ne condamne dans le monde que les péchés extérieurs et grossiers ; mais Dieu juge plus rigoureusement, il condamne plus sévèrement les péchés spirituels, les péchés de démon : être idolâtre de soi-même, être horriblement attaché à soi et à ses propres intérêts.

98. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

J’en appelle ici, mes Frères, à votre propre témoignage : j’en appelle sur-tout à ce sexe à qui la pudeur est si naturelle, & en qui elle survit quelquefois à la vertu. […] Les principes de votre religion ne vous inspirent que l’humanité & la douceur ; & vous vous repaissez du spectacle affreux d’une mère qui égorge ses propres enfans, d’un frère qui boit le sang de son frère. […] Enfin, lorsque nous exposons les dangers inhérens à la nature même des Spectacles, & qui les rendent si redoutables à la piété & aux bonnes mœurs ; ils nous objectent leur propre expérience, & prétendent n’y avoir jamais trouvé ces dangers par lesquels nous voulons les effrayer. […] Laissez-les à ces hommes charnels, qui réalisent trop souvent les désordres dont ils vont voir au théâtre la représentation voluptueuse, & qui retrouvent dans les mœurs qu’on y expose la peinture de leur propre cœur. […] Le Seigneur qui avoit confié à Saint Joseph le soin de sa propre famille, vous associe en quelque sorte à sa gloire en vous inspirant le désir de secourir par vos bienfaits des familles infortunées qui, par leurs besoins & leurs malheurs, sont des images sensibles de celle dans laquelle Jésus-Christ a voulu naître.

99. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

… L’émulation des deux tournait au profit de l’art ; la paresse d’un seul est peu propre à donner des successeurs aux Grétry, Monsigny, Daleyrac, Méhul et Nicolo. […] [NDA] Ouvrage d’un comique propre aux jeux de nuit. […] [NDA] Ouvrage d’un comique propre aux jeux de nuit. […] [NDA] Ouvrage d’un comique propre aux jeux de nuit. […] [NDA] Ouvrage d’un comique propre aux jeux de nuit.

100. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

S’il n’était pas assez prouvé que surtout le sujet de la comédie du Tartufe est essentiellement vicieux, que sa représentation n’était propre qu’à frapper de ridicule la pratique des vertus, à nous en faire honte, à nous démoraliser, on pourrait jeter un nouveau jour sur cette question, et achever de rendre sensible le défaut radical que j’y relève, en faisant un rapprochement entre cette pièce et d’autres du même genre. […] Si ces observateurs, ne voyant pas bien que le tartufe dont il s’agit est en même temps tartufe de religion et de mœurs, que compromettre en le mettant en spectacle les vertus chrétiennes, ce fut aussi compromettre les autres vertus sociales qu’il avait besoin d’affecter aussi et qu’il affectait également, persistaient à croire que cette satire, qui ne regardait que les hypocrites de religion, n’a pu contribuer si puissamment à la démoralisation générale ; sans entreprendre de démontrer une seconde fois une vérité qui me paraît évidente, il suffirait à ma thèse de leur rappeler que la Criticomanie, comme pour consommer l’ouvrage du premier tartufe, nous en a donné plusieurs subsidiaires, et nommément un tartufe de mœurs ; personnage presque tout imaginaire, composé de différents caractères, de vices incompatibles, ou phénomène dans la société, auquel, au reste, on doit appliquer ce que j’ai dit de l’autre, fût-il même regardé comme un tableau fidèle, parce qu’il n’a été propre aussi qu’à faire triompher et rire le parti alors plus nombreux des hommes sans masques, et des femmes au courant, qui ne faisaient pas tant de façons, ainsi qu’à réchauffer leur bile et renouveler leur pouvoir, qui commençait à vieillir, de faire naître les défiances, et des soupçons injustes contre les personnes, et de travestir avec succès les meilleures actions. […] Si dénaturer et embellir les couleurs qui sont propres aux vices, ou flatter les traits des personnages immoraux et criminels en les représentant aimables et séduisants, comme le font beaucoup d’autres auteurs, est un moyen infaillible de corruption, l’excès contraire est aussi très-funeste. […] En effet, lorsque nous savons par tradition et par nos propres observations que des hommes de tous les rangs, que des princes même, que des prêtres, que des prélats, des pontifes, ont donné des exemples de toutes les perfidies et de tous les scandales, qu’ils ont même commis des atrocités, pourquoi tant d’art et d’apprêts, et de si ingénieux tours de force pour nous dire une chose que nous ne devons pas avoir de peine à croire, pour nous montrer qu’un petit particulier, clerc ou laïc, déguisé en dévot veut séduire une femme et encore avoir sa fortune par-dessus le marché ?

101. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Que signifie autre chose, tout ce que l’Ecriture sainte dit de l’extrême pureté du cœur, qui est comme la base de la vie chrétienne, tout ce qu’elle dit de la mortification des sens, de la légèreté de l’esprit, de la faiblesse de la chair, de la force des passions, de la malice et des ruses du tentateur, du danger de s’exposer aux moindres occasions d’être tenté ; enfin, tout ce qu’elle dit de l’attention, et de la vigilance sur les désirs, de la modération des plaisirs, des victoires sur son propre cœur, de la perversité des maximes et des joies mondaines. […] A peine la solitude la plus retirée met-elle à l’abri de la passion ; l’iniquité naît, pour ainsi dire, d’elle-même partout ; le tentateur attaque les héros chrétiens jusques dans le lieu saint ; les longues austérités ne désarmant pas l’ennemi, il faut être éternellement en garde contre son propre cœur, il faut veiller, fuir, prier sans cesse, et encore l’assurance n’est pas entière. […] Les remords s’émoussent à force de piquer inutilement ; et cette voix intérieure si propre pour avertir du danger, et pour éveiller le pécheur, peut-elle se faire entendre dans le tumulte des spectacles ?

102. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Je serais véritablement plus ladrec que les ladres dont il parlait, si ressentant ses injurieuses pointes, je ne me plaignais de l’ignorance d’un chirurgien si mal expert que, au lieu de quelque baume ou médicament lénitif propre à la consolidation des plaies récentes, y veut appliquer, comme aux ulcères envieillis, gangrenés, eschionnésd et hors d’espoir de toute guérison, le feu, le rasoir et le cautère ardent du premier coup. […] Les assemblées publiques qui se font à notre sujet y répugnent duab tout, vu qu’il n’y a rien, disait Lycurgue, premier et plus grand législateur de son temps, plus propre et nécessaire à la manutention de la paix que la société, occasion qu’il contraignitac ses citoyens de manger tous ensemble le brouet lacédémonien à la manducation duquel l’honnête familiarité et la paisible société suivies des graves discours de ces doctes personnages servait comme d’entremet, de sauce, d’appétitad et de friandise et délicatesse à cette soupe noire, fade et de mauvais goût. […] Florent. » (p. 9) qui signifie « Antoninus Archiepiscopus Florentinus » mais La Porte invente un nom propre (Artesius, ou Artephius, est le nom d’un philosophe hermétique du XIIe s.), preuve que l’érudition des comédiens a des limites.

103. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Le merveilleux qu’ils y produiraient a quelque chose de plus propre pour le Théâtre. […] Telle était l’envie de se lamenter, qu’on exposait bien moins de vertus que de malheurs ; de peur qu’une âme élevée à l’admiration des Héros, ne fût moins propre à s’abandonner à la pitié pour un misérable : et afin de mieux imprimer les sentiments de crainte et d’affliction aux Spectateurs, il y avait toujours sur le Théâtre des Chœurs d’Enfants, de Vierges, de Vieillards, qui fournissaient à chaque événement, ou leurs frayeurs, ou leurs larmes. […] Quand Agamemnon sacrifia sa propre fille, et une fille tendrement aimée, pour apaiser la colère des Dieux, ce sacrifice barbare fut regardé comme une pieuse obéissance, comme le dernier effet d’une religieuse soumission.

104. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

… Mais continuons : Moïse le plus grand, le plus respectable de nos patriarches, le législateur des Israélites, le prophète qui nous a transmis les livres de la loi, l’Ancien Testament, Moïse que nous caractérisons dans notre propre religion par le titre de serviteur du Seigneur, Moïse qui est rangé au nombre de nos propres saints, dont le culte est marqué sur la montagne de Nébo, et dont l’Eglise romaine fait la mémoire, le jour même de la transfiguration de N.S. […] Des deux côtés de cette procession était un grand nombre de jeunes gens avec des attributs et des habits caractéristiques, propres à exprimer les saints qu’ils voulaient représenter. […] Tarbé, l’un des écrivains les plus laborieux et les plus estimables de cette province, possède une copie, dans une bibliothèque précieuse qu’il a formée pour ses propres travaux. […] » Des contrées de l’Orient il est arrivé un âne, beau et fort, et propre à porter des fardeaux. […] En foi de quoi j’ai signé de ma propre main le contrat irrévocable, en présence de la sur-adorable Trinité, de la sacrée Vierge Marie, mère de Dieu, mon glorieux père Saint Joseph, mon ange gardien et toute la cour céleste, l’an de grâce 1650, jour de mon glorieux père Joseph.

105. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

elles vont fondre dans un torrent de poix bouillante d’où sortent les violentes ardeurs de ces noires et de ces sales voluptés ; et c’est en ces actions vicieuses que cet amour se convertit et se change par son propre mouvement, lorsqu’il s’écarte et s’éloigne de la pureté céleste. […] C’est donc le propre de l’homme sage et vertueux de s’en servir quelquefois : Aussi voyons-nous que le Philosophe applique aux jeux la vertu d’Eutrapélie,Ponit virtutem Eutrapeliæ circa ludos quam nos possumus dicere jucunditatem. […] Mais ces sortes d’exemples ne peuvent servir et ne sont nullement propres au sujet dont il s’agit : Car ces Musiques et ces Danses dont parle l’Écriture dans ces lieux que nous venons de citer, étaient toutes pour l’honneur de Dieu, et pour lui rendre grâce de ses bienfaits. […] Et pour moi, je ne trouve pas son discours moins propre à en détourner, que ceux des saints Pères, qui les ont condamnés d’une plus grande force. […] Saint Paul nous apprend que la charité cherche l’utilité des autres aux dépens de ses propres intérêts : les Comédiens cherchent leur intérêt temporel aux dépens du salut éternel de leurs frères.

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