Premier principe. […] Outre les cinq actes dont chacun emporte son heure, & les intermèdes des deux premiers, qui demandent bien du temps, il faut après le troisieme, qu’Orgon aille chez un Notaire passer une donation & un contrat de mariage ; qu’après le quatrieme Tartuffe aille parler au Roi, lui apporte la cassette, & en obtienne aussi-tôt audience, un ordre & un Exempt pour venir chez Orgon ; qu’il ait une expédition de la donation, pour la présenter au Juge, & en obtenir une ordonnance ; qu’il ait un Huissier, la fasse copier & signifier.
Le même partage du chant & de la danse se fit à Rome, comme on le verra dans la suite : ce qui prouve la grossiéreté des premiers Spectacles. […] Eupolis, un des premiers auteurs de cette Comédie si libre & si picquante, eût du par sa fin tragique, la faire cesser, s’il est vrai, comme le disent quelques Ecrivains, qu’Alcibiade le fit jetter dans la mer, & que c’est de lui dont Ovide veut parler dans ce vers, Comicus in mediis periit dum nabat in undis.
Les agréables accords de la Musique transportent son âme ; ils lui peignent la divine harmonie des productions du Souverain Etre, & le remettent à l’unisson avec tout lui-même : la Danse ajoute à l’agréable sensation que produit la Musique ; ce dernier art est une émanation du premier : il réalise aux yeux, ce que les sons font percevoir à l’oreille ; une joie délicieuse, redoublée se glisse par deux sens à la fois dans son âme ravie. […] *** Vous commencez à entrevoir où je veux en venir : à ma première, vous serez entièrement au fait.
Tels sont les secours que les Sçavans du premier ordre, empruntent d’une profonde intelligence.
N’est-ce pas une folie, mais une folie du premier ordre, de sauter, de remuer le corps par bond, de se tourner, d’aller, de venir de côté, & d’autre ?
Le sujet semble, en effet, au premier aperçu, beaucoup mieux convenir à un docteur de Sorbonne qu’a un maréchal de camp ; rarement on a vu le même homme mener de front les matières cléricales et les théories stratégiques ; il est fort permis à un général de n’avoir pas lu Baronius, et ce n’est certainement pas dans les actes des conciles qu’on apprend à placer des batteries ou à ranger une division en ligne de bataille ; enfin, si l’on me permet cette forme triviale, canons et canons il y a, et l’on pouvait raisonnablement craindre qu’un homme habitué à vivre au milieu de ceux de Mars, ne traitât un peu cavalièrement ceux de l’Eglise.
Acte premier. […] Acte premier. […] La France n’a jamais disputé au Pape la qualité de Chef de l’Église ; sa primauté de droit divin est de foi, mais ne lui donneroit pas celle de Gouverneur ; cependant comme cette supériorité spirituelle flattoit la vanité de la Reine, qu’elle lui devoit la légitimité de sa naissance ; puisqu’Henri VIII ne prononça qu’en qualité de Chef de l’Église la dissolution de son premier mariage Elisabeth sacrifioit sa prétendue modestie à son intérêt ; elle fut si jalouse de la Suprématie qu’elle en fit prêter le serment à tout le monde, & qu’il en coûta la vie à plusieurs de ceux qui refusèrent de la reconnoître. […] Cette grâce qu’on accorde aux plus coupables, lui fut inhumainement refusée, elle disposa de sa sépulture, distribua à ses domestiques tout ce qui étoit en son pouvoir, les consola de la manière la plus affectueuse, embrassa toutes ses femmes, & donna sa main à baiser aux hommes ; à l’exemple de Saint Louis, elle donna à son fils les avis les plus pieux & les plus sages, qu’elle chargea son premier Officier de lui porter de sa part, ensuite elle se retira dans son cabinet, & passa la nuit en prière.
On fait trois repas dans ce drame : Henri déjeûne au premier acte, dîne au second, soupe au troisieme. […] A peine a-t-il reçu la réponse, qu’il apprend que le duplicata du paquet intercepté en France, vient d’arriver, avec l’avis de la prise du premier courier. […] Jamais Prince ne fut plus cher à son peuple que Louis XV : il a porté pendant trente ans le titre de Bien-aimé, qu’on n’a jamais donné à Henri IV, même en Béarn sa patrie & son premier royaume. […] Mais je rens plus de justice au premiers des Bourbons : ces miseres ont été la plupart inventées par la populace de la Ligue.
Aprez avoir offert ses premiers vœux, sa premiere estime, ses premiers hommages au grand Moliere, l’Académie Françoise a bien voulu accorder après lui à Fenelon quelque part dans les honneurs qu’elle dispense, en donnant pour sujet du prix l’année suivante l’Eloge de M. de Salignac la Mothe-Fenelon, après l’Eloge de Poquelin de Moliere. […] Les deux premiers se sont oubliés jusqu’à prendre un ton d’impiété, qui seul étoit une raison d’exclusion, fussent-ils des chefs-d’œuvres d’éloquence. […] Bossuet des outrages que lui font dans les deux premiers discours les deux philosophes, ils pouvoient se passer d’en parler.