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8. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Mon carosse à la porte, avec mille louis. […] Mais appeler le galant, l’attaquer, le flatter, exciter ses désirs, lui promettre toute sûreté, dire qu’on se rend, qu’on lui accorde tout, fermer les portes, regarder de tous côtés pour commettre l’adultère sans risque ; quelle leçon pour les femmes & les filles ! […] 9.° Moliere porte la maladresse jusqu’à joindre à tous les traits qui rendent Tartuffe odieux, des circonstances qui en diminuent la noirceur. […] Orgon porte à Marianne un contrat de mariage tout passé sans elle, comme si on pouvoit la marier sans qu’elle y soit : Je porte ici de quoi vous faire rire (le contrat). […] Toute l’action se passe dans une salle basse, on y fait descendre Tartuffe ; cependant Elmire veut qu’il ouvre la porte, pour voir si son mari n’est pas dans la galerie.

9. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

En un mot, la joye qu’inspire un Drame plaisant, n’est point troublée par la certitude qu’on a tout-à-coup de ses vices ; ce n’est qu’insensiblement qu’il porte la lumière dans notre cœur ; il nous corrige par dégrés & avec douceur, comme des enfants gâtés qu’il faut traiter avec ménagement. […] D’ailleurs, la conviction de notre misère, nous porte à rechercher les amusemens, afin de nous distraire des idées tristes qui nous affligent. […] Elle nous porte à les admirer, à frémir des malheurs qui les accablent, & à désirer intérieurement d’être aussi dignes d’estime que le Hèros ou la femme célèbre qui nous subjuguent & nous étonnent.

10. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIV. La comédie considérée dans ses Spectateurs. » pp. 30-33

Les Spectateurs sont-ils innocens, lorsqu’ils ferment les oreilles au précepte du Sage qui leur prescrit de fuir les femmes dont la parure porte à la licence, qui enlévent les cœurs des jeunes gens, qui les engagent par la douceur de leurs lèvres, par leur chant, par leur habileté à peindre les passions, à se jetter dans leurs lacets , comme un oiseau dans les filets qu’on lui rend ? […] Il y a donc dans le cœur des Spectateurs un Théâtre secret, où chacun est Acteur & joue sa propre passion ; & c’est ce qui donne le vif & le piquant au Spectacle ; c’est ce qui y porte avec tant d’ardeur.

11. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Mais il me semble que ce jugement qu’on en porte est bien peu refléchi. […] « Ouvrez, Comédiens, ouvrez vos portes & vos Théatres à ces essains de jeunes athlétes, qui la plûpart n’ont besoin, pour se distinguer dans la carriere, que de la connoître : servez d’appui à ces tendres plantes, à qui la culture donnera de nouvelles forces, & fera porter des fruits excellens. […] La Piéce fut retirée & l’Auteur se promit bien de n’être plus la victime d’un manége si honteux. » N’est-il pas ridicule que des Auteurs se presentent vingt fois à la porte d’un Comédien ?

12. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

L’Eglise pourrait-elle ouvrir le sanctuaire et livrer les choses saintes à celui qui porte sur le front la tache légale du déshonneur ? […] L’Eglise n’a point de privation d’ordre ou de dignité à prononcer contre eux ; mais elle peut leur en fermer les portes, elle peut les priver des sacrements. […] On porte la sévérité jusqu’à exclure les Cochers, les Danseurs, les Musiciens, tout ce qui appartient au théâtre. […] On sait à quel excès on porte tous les jours la révolte contre des lois si sages sur l’ordre, la sainteté, la dignité du mariage. […] La chose en elle-même est assez indifférente : les Imprimeurs font afficher tous les jours à la porte de la Comédie, aussi bien qu’aux portes de l’Archevêché, un mandement d’Evêque et une annonce d’une pièce de théâtre.

13. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Et que sait-on si cette circonstance ne réveillerait pas, dans son cœur, des sentiments qui ne sont peut-être qu’assoupis, ou dont les germes, que tout homme bien né porte au dedans de lui-même, sont toujours prêts à éclore à la moindre occasion ? […] On ne sait que trop, au reste, que cette malheureuse passion, sous la forme que lui donnent les Poètes, porte très rarement les hommes à la vertu ; et qu’au contraire elle les porte presque toujours au vice.

14. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

mais la passion aveugle se porte à elle-même le coup mortel. […] Il achête à la porte le droit de prononcer, & il l’a toujours fait. […] Je porte mon cœur sur la main. […] Je porte mon cœur sur mon visage, sur toute ma personne ; je le porte sur mon rouge ; le rouge peint mon cœur plus que mon visage. […] C’est le jugement que porte d’elle-même à sa toilette une femme qui se farde.

15. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

La crainte, l’intérêt, tout porte à imiter l’homme d’un rang élevé. […] Suivez-les dans ces asyles de la misere publique ; qu’ils y versent quelques bienfaits ; qu’on voie un de ces personnages illustres soulager ce vieillard mourant ; celui-ci croit qu’un Envoyé du Ciel vient lui ouvrir les portes de l’Éternité : & tous ceux qui contemplent tant de piété, étonnés, ravis, sentent diminuer leurs peines. […] Comment les sublimes leçons de la vertu arriveroient-elles pures dans les ames, tandis que l’organe qui les porte jusqu’aux oreilles sera vicié ?

16. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

« Je maudis, j’anathématise ; Mais sous l’habit pour ma devise, Porte l’habit de Mère Sotte, Bien fait qu’est dit que je radote, Et que je suis folle en ma vieillesse. […]  » La pièce porte que cet accord a été ratifié par la Très Sainte Trinité.

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