Vous dites, qu'il répond à l’élection, et qu’il sera représenté par la fable de la Pomme d’or. » Cette Pomme d’or, mes Pères, est propre à faire souvenir ceux qui ont lu les Poètes, de l’Histoire ou de la fable de ces trois Déesses qui se disputant l’une à l’autre le prix de la beauté s’en remirent au jugement de Pâris qui décida en faveur de Vénus.
Ceux qui ont pris soin de comparer le Théâtre tel qu'il est aujourd'hui avec celui des anciens, trouvent que le nôtre est beaucoup plus dangereux, et que les comédies de nos Poètes sont plus propres à allumer les feux de l'amour impudique.
Mieux le Poète réussit à imprimer une image de grandeur, et de générosité aux passions de ses Heros, plus il s'insinue vivement dans le cœur de ses Spectateurs.
La terreur, l’épouvante, le désespoir, composeront cette scène d’horreur dont le dénouement sera votre réunion dans l’enfer avec les poètes, les comédiens et les spectateurs aux fautes desquels vous aurez participé et qui auront participé aux vôtres.
C’est là, sans difficulté, le but du Poëte.
Voyez le Poëte de mœurs en 1779. […] C’est la réflexion du Poëte de mœurs, tom. 3. pag. 212. […] Voyez aussi le Poëte des mœurs, tom. 3. pag. 216. […] Poëte des mœurs, tom. 3. pag. 212. […] Le Poëte des mœurs.
J’ajoute, qu’on y doit entendre une musique efféminée, capable d’anéantir ce qui restera de force & de courage ; que les Amans téméraires continueront d’y devenir heureux : aussi le Poète Ovide suggère-t-il le Spectacle comme un moyen de corruption. […] En attendant, je pourrais vous citer toute l’antiquité, Grecs, Romains, Persans, Egyptiens, Gaulois : chez tous ces Peuples ce furent les premiers Citoyens qui furent Poètes & Acteurs ; le Comédisme était même une dépendance du Sacerdoce chez les trois derniers. […] Lorsque ces Langues eurent passé, on oublia la signification des termes ; on ne se souvint plus que des hommes : on forgea des êtres monstrueux, sans vraisemblance, que les Poètes embellirent long-temps après. […] Mais ces Poètes ne doivent être regardés tout-au-plus que comme les sécularisateurs du Drame : saint Ambroise introduisant le chant à deux chœurs dans l’Eglise de Milan, y déposa, sans le savoir, le germe qui devait reproduire un jour la Tragédie. Les Troubadours ou Trouvères [deux mots qui ont parfaitement la même acception que Poètes, c’est-à-dire inventeurs] les Troubadours parurent dans le temps où ce germe commençait à se féconder, par le concours de plusieurs circonstances.
Les Troubadours, ou les Poètes provençaux, commencèrent à la faire éclore. […] On regarde Jodelle comme le Père de notre Theâtre ; ce Poète vivait l’an 1552.
Cet Ecrivain qui n’étoit pas sans mérite ; mais Poëte dramatique assez médiocre, s’avisa de donner au public son théatre, qu’on a depuis sa mort porté à trois volumes. […] Ce poëte finit par l’éloge de ses propres piéces, que peu de gens ont admirées. […] Personne encore ne les a apperçus ; mais on le prouve par ce grave dicton qu’on a mis sur le portail : Castigat ridendo mores, que le fameux Arlequin Dominique obtint d’une autre espece d’Arlequin, le fameux Santeuil par une foule d’arlequinades qu’il alla faire avec son habit & son masque, dans la cellule du Poëte Victorin, comme on le voit dans le Santoliana que Dominique fit prendre pour enseigne à sa troupe.