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29. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Douzième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 250-253

Je me plais dans cette idée ; elle me console & m’encourage… Ma sœur, est-elle bien vraie ? […] qu’il est facile de plaire, lorsqu’on est vue pour la première fois !

30. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

C’est cette œconomie que les Poëtes Tragiques cherchent à déranger, pour nous plaire ; cependant ne la trouble pas qui veut. L’Auteur d’Athalie a réussi mieux qu’un autre à plaire en la troublant ; il a enfin tenté de plaire en la respectant, & même en représentant un homme qui la conserve toujours.

31. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

rien d’illicite ne leur plaisait, dit S. […]  » Or la Comédie est le plus charmant de tous les Divertissements, Elle ne cherche qu’à plaire à ceux qui l’écoutent, Elle se sert de la douceur des Vers, de la beauté des expressions, de la richesse des figures, de la pompe du Théâtre, des habits, des gestes et de la voix des Acteurs ; Elle enchante tout à la fois les yeux et les oreilles : et pour enlever l’homme tout entier, Elle essaye de séduire son esprit après qu’elle a charmé tous ses sens. […] L’homme est entièrement perverti depuis le péché, les mauvais exemples lui plaisent plus que les bons, parce qu’ils sont plus conformes à son humeur ; quand on lui représente sur le Théâtre le Vice avec ses laideurs et la Vertu avec ses beautés, il a bien plus d’inclination pour celui-là que pour celle-ci : Et comme les Poètes ne sont pas exempts de ce désordre qui n’épargne aucune personne, ils expriment beaucoup mieux les passions violentes que les modérées, les injustes que les raisonnables, et les criminelles que les innocentes : Si bien que contre leur intention même ils favorisent le péché qu’ils veulent détruire, et ils lui prêtent des armes pour combattre la Vertu qu’ils veulent défendre.

32. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVII.  » pp. 486-488

Ceux qui se plaisent dans la Comédie, ne se peuvent plaire dans la vérité ; et ceux qui trouvent leur plaisir dans la vérité; n'ont que du dégoût pour ces sortes de plaisirs.

33. (1675) Traité de la comédie « XXVII.  » pp. 318-320

Ceux qui se plaisent dans la Comédie, ne se peuvent plaire dans la vérité ; et ceux qui trouvent leur plaisir dans la vérité n'ont que du dégoût pour ces sortes de plaisirs.

34. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Elle voudrait quasi plaire seule ; la préférence ne lui suffit pas. […] C’est à moi que tu dois l’absence de ton mari ; je n’ai voulu te confier cette malice, que lorsqu’il ne serait plus en ton pouvoir de l’en préserver : je prétens le punir, tourmenter la *** : il sied bien à ces créatures de plaire à nos époux ! […] Beaucoup d’honnêteté, avec une légère dose de sens-commun, que ces Etres relevés, qu’on appelle hommes, veulent bien accorder à celles d’entre nous qui leur plaisent, suffiront pour me tirer d’affaire […] On y définit le mot Spectacles, Représentations publiques, imaginées pour amuser, pour plaire, pour toucher, pour émouvoir, pour tenir l’âme occupé agitée, & quelquefois déchirée . […] Mais que deviendraient les mœurs, si les femmes cessaient de plaire, d’être recherchées, ardemment desirées ?

35. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Un amour si mal conçu, dont il n’y a pas dans l’histoire le plus leger vestige, peut-il plaire ? Sans doute, y a-t-il d’amour qui ne plaise aux François, amateurs du théatre ? […] S’il est honteux de commettre le crime, il est honteux d’en feindre les apparences, la figure ne peut plaire si la réalité ne plait point, le rôle décéle l’acteur. […] On lui dira, que ce genre, tout parfait qu’il le croit, plaira difficillement en France, où le caractère gai, doux & humain ne voit qu’avec répugnance des horreurs, qui plaisent en Angleterre, qui plaisoient dans le cirque de Rome, qui plaisoient à des Iroquois, qui plaisoient à des démons, à des damnés ; mais qui ne sont pas dans nos mœurs. […] Il est surprenant qu’on aye osé proposer, & il le seroit beaucoup qu’on reçut ce systeme inhumain dans un siécle philosophe, où on ne parle que d’humanité & de bienfaisance, & qu’on en vint jusqu’à en faire un plaisir, qui jamais ne pourra plaire qu’à des mauvais cœurs.

36. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Il faut, pour leur plaire, des spectacles, non qui modèrent leurs penchants, mais qui les favorisent et les fortifient. […] Ayant à plaire au public, il a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent ; sur ce goût il s’est formé un modèle, et sur ce modèle un tableau des défauts contraires, dans lesquels il a pris ces caractères comiques, et dont il a distribué les divers traits dans ses pièces. […] « Une preuve bien sûre qu’Alceste n’est point misanthrope à la lettre, c’est qu’avec ses brusqueries et ses incartades, il ne laisse pas d’intéresser et de plaire. […] Sur celle-là jugeons des autres, et convenons que l’intention de l’auteur étant de plaire à des esprits corrompus, ou sa morale porte au mal, ou le faux bien qu’elle prêche est plus dangereux que le mal même, en ce qu’il fait préférer l’usage et les maximes du monde à l’exacte probité ; en ce qu’il fait consister la sagesse dans un certain milieu entre le vice et la vertu ; en ce qu’au grand soulagement des spectateurs, il leur persuade que, pour être honnête homme, il suffit de n’être pas un franc scélérat. […] Les moins coupables sont ceux qui cultivent la musique et la danse, qui sont idolâtres de leur figure, et qui veulent plaire aux femmes en s’efforçant de leur ressembler.

37. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Cependant le conte d’Apulée abandonné aux savans, n’étoit guére lu de personne, lorsqu’il plût à Moliere de l’aller chercher pour en faire le sujet d’une fête galante, que donnoit Louis XIV, à Gacon de le traduire, & à La Fontaine de le broder à sa maniere : tout cela pourtant ne lui donna de vogue que quatre jours, la piéce n’étoit plus jouée. […] Faites donc ce qu’il vous plaire, qu’importe de quelle maniere vous ferez vos conquêtes, l’amour est une chasse, attrapez les amans comme vous pourrez ; nec refert quomodo venient amantes . […] Voulez-vous plaire surement, & toujours plaire ? […] Ainsi Thesée plut à Ariadne, Hypolite à Phedre, Adonis à Venus, sans aucun ornement, & même dans l’état peu galant d’un chasseur : nullâ tempore sumptus acu, silvis aptus Adonis erat . […] Ce n’est pas sans peine qu’elles plaisent moins.

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