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115. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Les Personnages de femmes étoient exécutés chez les Anciens par des hommes. […] Enfin ce Passage de saint Jérôme prouve que les hommes jouoient les Personnages de femmes. […] Il se fonde sur Suetone, qui rapporte que Caligula ayant fait venir à son audience les principaux Personnages de l’Etat, entra au son des instrumens dans la chambre où ils étoient assemblés, & desultato cantico abiit, ce qui signifie suivant l’Abbé du Bos, il fit les gestes d’un monologue. […] On voit assez que Lucien plaisante, & il pouvoit avec raison railler les mauvais Comédiens, qui ne faisoient que pousser de grands cris : ce que ne faisoient pas les bons Comédiens, puisqu’Aristote dit que quand Théodore jouoit, ce n’étoit point Théodore qu’on croyoit entendre, mais le Personnage qu’il représentoit. […] Ce Passage ne nous présente jamais que les Acteurs prenant des masques convenables aux Personnages qu’ils ont à faire, un masque où la fureur soit peinte, pour jouer le Rôle de Médée, & c’est ainsi que l’Abbé Gédoin traduit : C’est pour cela qu’au Théâtre les Acteurs peignent leurs sentimens jusques sur leurs masques.

116. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-3

Et je ne sais quelle des deux actrices joue le mieux, quelle des deux piéces est la plus mauvaise ; la coquetterie ou le drame, le langage des yeux ou celui des personnages ; quel des deux rouges est le plus vif, quelle attitude est la plus indécente, & des conversations la plus licentieuse.

117. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 2 : Livre VI, chap. 7] » p. 590

Ministre de l'Église de Zurich : Trois livres des apparitions des Esprits, Fantosmes, prodiges et accidens merveilleux qui précèdent souventes fois la mort de quelque personnage renommé, ou un grand changement ès choses de ce monde, traduit d'Allemand en La traduction française est de 1571.

118. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

On a beau les déguiser par la sainteté du sujet, pris dans l’Écriture, & la piété des sentimens de quelques personnages ; cette malignité ne suffit-elle pas pour les faire proscrire ? […] Les tragi-comédies dans le siecle passé étoient aussi un composé de dignité & de gaieté, de personnages illustres & d’événemens réjouissans, & dans le vrai la vie humaine n’est qu’un tissu des choses les plus discordantes. […] Les Comédiens sont des maîtres en fait d’armes : le théatre est une salle d’armes, où s’exerçant sur des personnages fabuleux, comme avec le fleuret, on enseigne à donner des coups mortels à des personnages véritables.

119. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Ce qui fait percer partout d'une manière singulière l'esprit de théâtre qui dirigeait cette plume ingénieuse, c'est que rien n'y est plus fréquemment répété que ces mots, théâtre, scène, rôle, personnage, acte, nœud, dénouement, tragique, tragédie, spectacle, Acteur. […] on n'oublie pas qu'un grave Religieux distribuait, faisait apprendre, exerçait des rôles comiques, donnait le ton, dirigeait le geste, animait le coup d'œil, enseignait à représenter sur la scène, à faire avec grâce une déclamation à sa maîtresse, à rendre le personnage de Soubrette, d'Arlequin. […] « et qu'aujourd'hui le zèle s'irrite si l'on essaie d'introduire avec dignité sur la scène de saints personnages, quelques efforts que l'on fasse pour que leurs sentiments donnent la plus haute idée des objets de la foi, et que leurs actions présentent des exemples de la plus héroïque vertu ? […] Pour les autres drames prétendus pieux, parce qu'on y a enchâssé le nom de quelque saint personnage, la Théodore de Corneille, la Jephté de Pellegrin, la galante Judith de Boyer, etc. ces Saints seraient fort étonnés, s'ils revenaient au monde, de se voir travestis en Comédiens, et ne feraient pas l'apologie de leur métamorphose.

120. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

On auroit pu se passer de ce personnage ; mais, mais comme les courtisannes ont une dose de philosophie dont elle se font honneur, ce rôle n’y est point déplacé, & il l’embellit. […] Vous avez craint que le Public n’établît une sorte d’identité entre les personnages de ma Comédie & les acteurs & les actrices chargés de les représenter. […] Aucun personnage vertueux, tel que celui de Lysimon dans ma piece, n’y contraste avec les mœurs dépravées qu’il y représente. […] On me fait un crime d’avoir donné dans ma comédie le nom de philosophe à un personnage à rouer. […] Ce ne sont pas de vrais Sages, je l’avoue, qui se conduisent ainsi : mais n’avois-je pas pris la précaution d’avertir que ce personnage étoit un faux Philosophe ?

121. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Quand un Comédien s’en fait honneur, ou il se borne à l’art de la représentation, c’est-à-dire, à tout ce qui convient à soi-même, ou à la scène, pour bien imiter ses personnages ; ou il entend par là, l’art du Drame, qui lui-même comprend la critique. […] On ne peut pas étendre le local du théatre à l’action distinctive des personnages.

122. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

« Que les tragédies et les comédies qui ne doivent être faites qu’en latin, et dont l’usage doit être très rare, aient un sujet saint et pieux : que les intermèdes des actes soient tous latins et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance, et qu’on n’y introduise aucun personnage de femme ni jamais l’habit de ce sexe. » En passant, on trouve cent traits de cette sagesse dans les règlements de ce vénérable institut : et on voit en particulier sur le sujet des pièces de théâtre qu’avec toutes les précautions qu’on y apporte pour éloigner tous les abus de semblables représentations, le meilleur est, après tout, qu’elles soient très rares. […] Les personnages de femme qu’on exclut absolument de la comédie pour plusieurs raisons, et entre autres pour éviter les déguisements que nous avons vu condamnés, même par les philosophes, la réduisent à si peu de sujets, qui encore se trouveraient infiniment éloignés de l’esprit des comédies d’aujourd’hui, qu’elles tomberaient d’elles-mêmes si on les renfermait dans de telles règles.

123. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre dernier. Conclusion. » pp. 345-347

J’ôse me flatter qu’on me rendra assez de justice pour sentir que ce n’est que par ironie que je parais soutenir que les Personnages des nouveaux Poèmes doivent toujours être bas & vils.

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