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379. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

[NDE] : Le père François Caffaro, « Théatin », auteur de la « Lettre d’un théologien, illustre par sa qualité et son mérite, consulté par l’auteur pour savoir si la Comédie peut être permise, ou doit être absolument défendu » (dans Pièces de théâtre de Boursault, Paris : Jean Guignard, 1694, p. 1-75.)

380. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Elle le verra, non plus dans les hommes à qui le monde permet tout, mais dans une fille qu’on montre comme modeste, comme pudique, comme vertueuse ; en un mot dans une héroïne : et cet aveu dont on rougit dans le secret, est jugé digne d’être révélé au public, et d’emporter comme une nouvelle merveille l’applaudissement de tout le théâtre.

381. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

La seule chose dont il m’est permis de m’applaudir, c’est d’avoir choisi un sujet dont la beauté a soutenu ma faiblesse.

382. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Vous réserviez au soulagement de vos frères, l’argent qu’il ne vous était pas permis d’employer à cette sorte d’amusement.

383. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Quelquefois qu’on conserve dans le cœur, il n’est pas permis de contrefaire l’idolâtre, quelque pureté dont on se flatte ; il n’est pas permis de contrefaire l’impudique ; il est du dévoir de l’homme d’être & de paroître constamment vertueux, & inviolablement fidele à son Dieu ; il n’est point de moment, point d’intérêt qui puissent en dispenser, point de prétexte qui excuse, on doit plutôt cesser de vivre que de cesser de servir Dieu : Hæc testamenta præcordia penetrant, sicut serpentium morsus venestum diffundunt. […] Les héros des Contes de la Fontaine, non plus que les amans de l’opéra, & les débauchés de Vadé n’ont aucune existence : les crimes qu’on leur fait commettre sont de tous les jours ; & jamais sur ce frivole prétexte, une mere sage n’en permettra la lecture à ses enfans : sous les couleurs de la fiction, on y avale le poison à longs traits, lors même qu’on le connoît, & qu’on s’en défie. […] Cette division simetrique, n’est pas dans la nature ; mais un usage universel en a fait une loi, dont il n’est pas permis de s’écarter.

384. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

La pluralité des femmes n’est plus permise : quel est la rage qu’une multitude de femmes enfermées dans une maison, jalouses les unes des autres, toujours aux prises avec leurs compagnes, toujours en guerre pour se disputer le cœur d’un mari, servilement assujetties à ses caprices, nécessairement maltraitées, si elles ne plaisent pas, & dans l’impuissance de plaire également toutes ? […] Jeu & luxe, mouches & fard, coëffures bizarres, nudités de gorge, Bal, comédie, opéra, sujets usés de la morale des Prédicateurs, on vous traite sort inutilement dans la Chaire : Les femmes ne vous écoutent plus ; mais si les Ministres se taisent, s’ils sont forcés de se taire, la Providence a permis que la liberté Satirique du théatre, y supplée. […] Les femmes n’auront plus d’Autel & de Temple ; la toilette & les loges de la comédie leur en fourniront  : il n’est pas permis de les adorer en effet ; mais on continuera de le leur dire ; ce langage est établi , & la folie de l’amour est un vrai culte . […] Dieu permet en punition qu’ils tombent eux-même dans les erreurs, les contradictions, les absurdités les plus ridicules.

385. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Peut on se permettre un abus si prophane des termes de la Religion quand on n’y a pas renoncé ? […] Il se permet bien des licences. […] On délibere de refuser toute dédicace & protection, & même tout compliment de l’Auteur, sous peine d’être poursuivi criminellement ; défenses aux Ecoliers d’aller à ses pieces, sous peine d’interdiction pendant trois mois, & d’exclusion en cas de récidive ; & on permet au Doyen d’imposer 15 sous par tête si les fonds qui sont en caisse sont insuffissans. […] Il n’est pas permis de faire violence aux femmes ; mais pour de l’argent on en fait ce qu’on veut.

386. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

rendues avec la dignité qui leur convient : les entrées & les issues peuvent être ici multipliées autant que la disposition de la Scène le permettra. […] Pourquoi ne pas disposer sur les aîles du Proscénion, un double rang de colonnes, qui cacheront la moitié de ces Thermes insupportables, & qui leur permettant de s’agiter & d’agir, les multiplieraient à l’imagination ? […] On ne permettra de monter sur le Théâtre de la Nation, qu’aux jeunes-gens dont l’éducation sera achevée. […] Les Acteurs & Actrices seront les maîtres de les recevoir en argent, en médaille, en bijoux, en habits de Théâtre ou autres : il leur fera permis de se parer de ces Prix, lorsqu’ils joueront : une jeune Actrice dont les diamans auraient une source si belle, ne serait pas exposée à en rougir. […] Comment, dira-t-on, des jeunes-gens de la première distinction, s’exposeront-ils sur un Théâtre, au risque d’être jugés par le Peuple, & improuvés, comme vous permettriez qu’on le fit aux entr’actes & à la fin des Pièces ?

387. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

On permet la comédie dans des Etats Chrétiens, de même qu’on n’y empêche pas, mais qu’on y tolére certains maux, pour en éviter d’autres encore plus grands ; c’est-à-dire, par force & bien à contre-cœur. On a beau dire que la comédie est autorisée par l’usage dans les Etats les mieux policés, qu’elle est permise partout : dèslors qu’on ne voit ni des Edits de la part des Princes, ni des Arrêts de la part des Magistrats qui la défendent, le prétendu usage en ce cas sera toujours un véritable abus qui ne la justifiera jamais, puisque l’Eglise l’a toujours condamnée. […] Ils ordonnérent de plus qu’on ne leur accordât la Communion, comme viatique, que quand l’Evêque, après un éxamen sérieux de leur disposition à cet égard, l’auroit permis.

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