Elle est fille de Maître et dès son enfance elle a été dressée à cette profession où elle a réussi avec des avantages incomparables, son Père est un des principaux de la troupe de qui cette fille est la prunelle de l’œil il en est plus jaloux que de sa femme, et ne vous imaginez pas que cette fille soit autre chose qu’une perle de vertu car outre que son Père et sa mère la veillent comme des dragons elle a toujours eu une inclination si forte à la pureté et à la piété que tous ceux qui ont voulu donner des atteintes à son honnêteté n'y ont perdu que leurs pas et leurs espérances.
La morale et la religion ont beaucoup gagné à ce changement ; les prêtres seuls y ont perdu de leur influence.
cette œuvre profane, inventée par le démon pour perdre les âmes, serait une œuvre sainte et agréable au Seigneur !
Ce seroit perdre le tems que d’entasser ici preuves sur preuves. […] C’est-à-dire, qu’il faut plutot s’exposer à tout perdre, que de s’exposer au danger de pécher. » Conférences d’Angers pag. 202. […] Charle Borromée, dans son second Concile de Milan ; employer pour cette effet, toute l’autorité de leur Ministére, leur représentant avec un zéle plein de force, combien les Comédies, qui sont la source de tous les maux & de toute espéce de crime, sont conformes aux déréglemens du paganisme, & une pure invention du Démon, pour perdre les ames.
Dans l’Œdipe du même Auteur, Philoctète, parent de Laïus, lié encore à sa famille & à Jocaste, par les nœuds de l’amitié, ignore la mort de Laïus, la victoire d’Œdipe sur le Sphinx, le mariage du Vainqueur avec Jocaste, & le Trône de Thebes perdu pour sa propre maison.
Je vous avoue, mon cher Comte, que la vie des petites villes est une vraie mort ; point de cafés, point de spectacles ; je me passe de l’un, mais je ne saurois me consoler d’avoir perdu l’autre.
Seneque appréhende2 que l’on ne perde la santé de l’ame, en fréquentant les Spectacles pour amuser son oisiveté, & que l’innocence n’y fasse un triste naufrage.
S’il se considere comme pécheur, il doit reconnoître que rien n’est plus contraire à la pénitence qu’il est obligé de faire, que la recherche des divertissemens qui acheveront de le perdre.
Voilà qui fait trembler, mes Freres ; & ce sont ici de ces verités d’autant plus terribles, qu’elles s’adressent à chacun en particulier : il n’est peut-être personne ici qui ne dise en lui-même : oüi, je vis comme ceux qui sont de mon âge, de mon rang, de mon état, de ma profession, & puisque je suis le plus grand nombre, je suis donc perdu : je me danne avec la multitude ; mais quoiqu’on se represente qu’il n’y aura de sauvés qu’un petit nombre de gens qui operent leur salut avec crainte & en tremblant, on ne laisse pas de se calmer & d’esperer contre toute esperance.