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67. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Daignez comparer vous-même en particulier l’un & l’autre, ou souffrez que j’ose les confronter en public. […] Elle n’ose d’ordinaire exposer les vertus & les vices que séparément & en leur place. […] J’ose encore aller plus loin. […] Oui, j’ose m’en prendre d’abord au Chef même des Auteurs & des Acteurs de notre Scéne. […] On osera envier le sort des bêtes que l’instinct conduit sans remords.

68. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Apres cela on trouve encore des Mères qui y mènent leurs filles, et des Maris leurs Femmes, et qui osent se plaindre ensuite de leurs intrigues. […] On finit par des décisions des Pères Guzman et Mariana Jésuites, qui soutiennent que les Comédies sont mauvaises et nuisibles, et qu’il ne faut pas déférer au sentiment des personnes de quelque mérite et condition qu’ils fussent, s’ils osaient justifier les Comédies. […] Je n’ai pu lire sans surprise dans la Préface de la Tragédie de Judith, qu’un Chrétien y ose dire que la Comédie par cette Pièce se fait honneur à elle-meme, en faisant honneur à la Religion, et que les Comédiens ont par là un moyen sûr et glorieux, pour confondre ceux qui s’obstinent sans cesse à décrier leur profession. […] Au contraire les Comédiens sont plus coupables, parce qu’ils ont osé profaner une Histoire sacrée.

69. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Voici le vers de Rieupeiroux : La bergere Liris, sur les bords de la Seine, Se plaignoit l’autre jour d’un volage berger : Après tant de sermens, peux-tu rompre ta chaîne, Perfide disoit-elle, oses-tu bien changer ? […] Personne n’ignore sa fortune & sa chûte : mais tout le monde ne fait pas que cet arlequin, est d’une maison distinguée dans la robe, fut d’abord ecclésiastique & chanoine de la cathédrale du Mans ; & qu’après avoir été forcé de quitter son collet & son bénéfice, il osa solliciter des bénéfices simples, mais si simples , disoit-il, qu’il ne faille que croire en Dieu pour les posséder . […] Il faut toute l’effronterie d’un trivelin pour oser le proposer, & un besoin bien extrême pour accepter cette ressource.

70. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Ayant ainsi pris le large, il ose avancer ce qui suit : Ce n’est, sans doute, pas une des moindres contradictions de ce monde, que le peu de considération que l’on a parmi nous, pour les Comédiens. […] Huerne de la Mothe, Avocat au Parlement de Paris, osa, en 1761, entreprendre, sous les yeux de la Cour, de se déclarer pour la profession de Comédien, & de la faire enfin relever, en partie, des flétrissures, dont elle a été tant de fois frappée. […] Qui ose lui dire, qu’il est là pour l’amour de lui, & pour lui plaire ? […] Les plus portés à justifier la Comédie, ont-ils jamais osé offrir cette action à Dieu, ont-ils jamais pensé à lui rendre graces d’y avoir assisté ? […] On n’a point encore trouvé un Confesseur, qui ait osé décider, que ce n’est point un mal d’aller à la Comédie, & donner sa décision par écrit.

71. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Troisième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 25-27

Un laquais étourdi vient de laisser tomber ce billet à mes pieds : je n’ai pu m’empêcher de le lire ; & j’ai fait plus que vous n’eussiez osé peut-être en pareille circonstance ; j’ai mis une autre enveloppe ; j’ai déguisé mon écriture ; je viens de l’envoyer.

72. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Moliere ni les autres comiques n’ont jamais osé traiter ce sujet, ils se seroient joués eux-mêmes. […] Ce tissu aussi ridicule qu’infâme, de fautes & de blasphêmes, fait horreur & pitié, a-t-on osé le composer ? […] Ose-t-on le produire ? […] Ce n’est qu’un ramas mis en mauvais vers, des idées des impies, qui osent combattre la providence par les contradictions pretendues de sa conduite. […] Qu’est-ce qu’un ver de terre, qui s’éleve contre le Tout-puissant, & ose condamner la sagesse infinie ?

73. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Un grand nombre d’auteurs dramatiques s’est assemblé, et ils ont présenté au comité de constitution un mémoire qui n’est rempli que de vues personnelles et pécuniaires ; d’autres auteurs, dans la vûe d’intéresser les comédiens et d’être joués plus promptement, ont embrassé leur parti et ont défendu leurs priviléges, ou du moins, desirant en secret de les voir anéantir, ils n’ont pas osé les attaquer. […] Il avoit osé se lever sur un banc dans l’orchestre, haranguer le parterre, et le prendre pour juge du refus que les comédiens avoient fait de sa piece. […] La garde étoit doublée, vingt applaudisseurs à gages occupoient le milieu du parterre, et au moindre signe de désapprobation les soldats s’avançoient pour s’emparer de ceux qui avoient osé le donner. […] Dès que le peuple s’agite, que loin d’être épouvanté au premier aspect de leurs satellites, il ose tenter une résistance, même inutile, ils doivent voir que leur joug devient insupportable, que les esprits s’électrisent par le frottement, et que leur injuste pouvoir sera renversé. […] Aussi quelle licence, quelle hardiesse, aux directeurs des petits spectacles, d’oser se permettre de représenter, comme au théâtre François, des pieces vraisemblables.

74. (1824) Du danger des spectacles « INTRODUCTION. » pp. 1-3

Nous osons donc espérer qu’on voudra bien parcourir avec attention ces pages où nous avons présenté l’opinion de plusieurs écrivains illustres et moraux, touchant les plaisirs de la scène.

75. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

On voyoit bien que c’étoit détruire leur fondation : mais des paysans osent ils résister à leur Seigneur ? […] Il est singulier qu’il faille trois regnes pour l’institution d’une fête d’un jour ; il ne l’est pas moins qu’on n’ose nommer S. […] Il n’ose pas non plus nommer le lieu où se fait la céremonie (c’est la Chapelle de S. […] Les choses saintes sont si étrangeres au théatre, qu’on n’ose même en prononcer le nom : on ne donne à S. […] Medard, celui qui la couronne est un Prêtre qu’on n’ose nommer), ensuite on forme un bal champêtre .

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