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405. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Sont les premiers objets, sont les premiers revers, Qui frapperent mes yeux à peine encore ouverts.

406. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Hoc igitur dico & testificor in Domino, ut jam non ambuletis, sicut & gentes ambulant in vanitate sensûs sui  : Je vous dis avec l’Apôtre, & je vous conjure, mes Frères, par le Seigneur, de laisser toutes ces folies, & de ne plus vivre comme les gentils qui suivent dans leur conduite la vanité de leurs pensées : enchantés des vaines apparences du Monde, ils ne cherchent qu’à remplir le vuide de leur cœur par des objets qui les amusent & les divertissent.

407. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Qu’on ne prenne pas le change, l’accueil, les caresses dont on les comble, ne supposent point une vraie estime ; on ne fait pour eux que ce que ce libertinage fit toujours en faveur des objets, des complices, des proxénètes ou des flatteurs de la passion ; car elles sont plus prodiguées encore à ceux que leurs désordres en rendent plus indignes, leur orgueil va jusqu’à changer leur nom ; ils rejettent la dénomination de Troupe, qui leur fut toujours donnée, pour prendre celle de Compagnie : à ce nom avilissant, bien digne d’une profession si vile, ils en substituent un plus noble ; cet abus dangereux des termes annonce la décadence des Lettres, aussi-bien que celle des mœurs.

408. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Quel dommage que de si grands efforts n’aient eu pour objet qu’une gloire temporelle !

409. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Ce que je viens de dire dans ce Chapitre, se rapporte à ces deux objets ; mais surtout au prémier.

410. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Ce ne sont pourtant pas là les beautés dont je voudrais qu’on fit usage sur la Scène ; elles seraient admirables dans un Roman : quant au Théâtre de la Réforme, il n’adopterait jamais une passion d’amour telle que celle de Chimène et de Rodrigue ; et ne permettrait pas à un Amant de tuer le père de sa Maîtresse, ni à la Maîtresse d’épouser ensuite son Amant : outre que ce sont là des objets qui, selon moi, ne devraient jamais être présentés aux Spectateurs ; les chemins par où l’on passe, pour arriver à ces excès, avec tant de Scènes de tendresse, ne sont propres qu’à corrompre le cœur humain ; et, quant à moi, je ne l’admettrais point, quelque correction qu’on pût y faire.

411. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Nous savons en Angleterre distinguer les divers points de vue d’un objet, en France on est trop peu réfléchi pour une opération si compliquée. […] On a vu trois fois renouveller cette burlesque cérémonie, dont le ridicule avoit pour objet de confirmer le peuple dans leur aversion pour l’Eglise Romaine.

412. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

La fortune de cette fable vint d’abord dans le tems d’Appulée, où le Paganisme étoit dominant, de ce que les amours de Venus & de Cupidon étoient un objet de réligion, comme ceux de Jupiter, de Mars, d’Appollon, de ce qu’il y a quelques traits de morale répandus, qui peuvent être utiles ; & enfin de ce qu’il renferme des choses curieuses sur les mœurs, les usages, la doctrine du tems, ce qui lui a donné du prix parmi les littérateurs ; mais ce qui lui a donné le plus de vogue dans le monde ainsi qu’au satiricon de Petrone, c’est son obscurité. […] Dans le poëme du Remede de l’amour, il fait voir que si une parure recherchée peut être un piége dangereux pour les cœurs, autant la négligence de tous ces ornemens étrangers en est un remede, l’expérience en est la démonstration ; on ne voit donner des si grands soins à la parure, qu’à ceux qui ont des prétentions sur les cœurs ; un homme exempt de passions, en méprise les artifices : Nec compone comas, quando venturus ad illam, nec toga sit lano conspicienda sinu  ; il se moque de ces vains ornemens, tout est couvert, dit-il, d’or & de pierreries, la personne & la plus petite partie d’elle même ; pars minima est ipsa puella sui , & parmi tant de belles choses, vous cherchez l’objet de votre amour ; sæpe ubi sit quod ames, inter tam multa requires , un des grands remedes de l’amour c’est de surprendre les femmes dans leur négligé, ou quand elles se fardent, leurs graces sont perdues, elles évitent avec grand soin ces facheuses rencontres où elles sont désarmées ; deprehendes tutus inermem cum collinet ora veneris , vous trouverez la toilette couverte de boëtes pleine de drogues, de pommade, des essences de mille couleurs, qui font soulever le cœur ; pixides invenies celantes mille colores, non semet in stamocho nulla facta meo  ; enfin, dit-il, évitez avec soin le théatre ; ut tibi sit tanti non indulgere theatris .

413. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Quoi qu’il en soit, le but, le propre objet des spectacles, n’est autre que d’exciter, de nourrir & d’enflammer les passions, l’orgueil, l’ambition, la haine, la colere, la vengeance, & sur-tout l’amour profane qui paroît sur le théâtre comme une noble foiblesse, & avec tous les agrémens les plus capables de l’inspirer.

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