Dans un autre objet S. […] Les objets du hixellerendent tributaire de tous les pays, qui les lui font acheter, l’Inde, l’Amérique qui engloutissent l’or & l’argent.
Leur cœur ne goûtât-il pas ces objets criminels, ne faut-il pas, pour les mettre au jour, qu’il s’en occupe, les invente, les combine, les embellisse ? […] Encore même ces excès doivent faire éviter les spectacles, car c’est là qu’on apprend à les commettre, qu’on en reçoit le germe, qu’on en prend le goût, qu’on en apprend se langage, qu’on en découvre les moyens, qu’on en trouve les objets à un prix raisonnable, qu’on en concerte l’exécution, qu’on en prélude le plaisir.
5. rapporte qu’un Grand d’Espagne devint amoureux de la Reine, & dans un carrousel où elle étoit, se masqua en Monnoyeur, avec un habit brodé de pieces d’argent qu’il avoit fait battre exprès, semblables à une monnoie qu’on appeloit réales, réaux, comme nos petits écus, qui portoient pour devise, mii amors son reales, mes amours sont royales : jeu de mots qui peut signifier, j’aime l’argent, comme qui diroit, les écus sont mes amours, ou bien, une personne Royale est l’objet de mes amours. […] Le contraste de ce qu’on cache & de ce qu’on montre, les rencontres, les paroles, les idées qu’à tous momens il fait naître dans l’imagination, continuellement occupée d’objets très-libres, au moment de succomber à la tentation, ne font qu’enseigner & autoriser des moyens de séduction très-faciles, affoiblir l’horreur qu’on doit en avoir, en les tournant en plaisanterie.
cet air de candeur que les impressions du vice, récentes et peu profondes, n’ont pas fait disparoître encore, est un appât de plus pour des hommes blasés et dépravés, avides de ces autres primeurs, et contens de produire, au lieu d’amour, des sensations sans objet. […] Les effets que produit l’assiduité aux spectacles forains sont, tous funestes ; perte de temps, faux jugemens sur de objets graves, négligence des devoirs, libertinage, en voilà les principaux, et ils sont communs aux deux sexes (avec les différences que les deux sexes comportent nécessairement) et des individus ils s’étendent à la Nation entière.
Au souper qui suit le spectacle, on ne parla que des intrigues des Actrices, de dix amants ruinés, de trente trompés, de quarante assez imbéciles pour se croire aimés, etc. » Ne sont-ce pas bien là des objets dignes d’occuper le Conseil d’Etat, d’être soigneusement retenus dans leurs nobles fonctions, de n’obtenir que très difficilement la liberté de priver le public de leurs importants services ? […] Sa passion pour un objet toujours défendu par l’Eglise, était scandaleuse dans un Prince de l’Eglise.
Il ne pouvait manquer de parler des spectacles : objet constant de l’enthousiasme de l’un, et de l’horreur de l’autre. […] Sans doute nous en profitons pour en devenir meilleurs, nous embrassons une vie austère, nous allons à l’Eglise offrir nos prières, nous renonçons à nos vices, nous en fuyons les occasions, nous en redoutons les images, nous en abhorrons les objets, nous détestons le théâtre, qui en est la source féconde.
[Ces Pièces sont, Isabelle-&-Gertrude, la Fée-Urgelle, Cendrillon, Blaise-le-Savetier, Pigmalion, Le-Jardinier-& son-Seigneur, Rose-&-Colas, Tom-Jones, & quelques autres, dont l’Editeur supprime les citations, parce qu’il s’est aperçu que l’Auteur de l’Art du Théâtre en général, s’était complaisamment & prolixément étendu sur cet objet : voyez Tome II, pages 30-58].
Ils se sont imaginés qu’elle paraîtrait bien plus aimable s’ils en rendaient l’acquisition plus difficile ou plus épineuse, et ce pernicieux dessein leur a réussi si heureusement qu’on ne saurait plus passer pour vertueux que l’on ne se prive de tous les plaisirs qui n’ont pas la vertu pour leur unique objet.
C'est encore avec moins de raison que l'on pense autoriser cette mauvaise intelligence de l'Antiquité par la Constitution des Empereurs Théodose, Arcadius et Honorius, qui défendent de mettre aucunes figures de ces Joueurs Scéniques dans les lieux publics où leurs statues sont élevées en objets de vénération ; car elle parle en termes exprès des Pantomimes, ou d'un vil Histrion, c'est-à-dire des Danseurs et des Bouffons, et non pas des Acteurs du Poème Dramatique.