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332. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

et fallait-il prendre le nom de Prêtre pour achever d’ôter aux fidèles le peu de componction qui reste encore dans le monde pour tant de désordres ?

333. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

En Grèce, le Théâtre commença par la critique : elle fut générale et sans application dans son origine ; mais elle devint ensuite personnelle, jusque là que les Acteurs prenaient les noms des Citoyens que l’on critiquait.

334. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Ne croyez pas, dit Saint Gregoire de Nysse1, que la pratique de l’Excommunication soit de l’invention des Evêques ; c’est la Loi de nos Peres, c’est la Régle de l’ancienne Eglise, qui a commencé dès Moïse, & qui a trouvé sa perfection dans l’Evangile : Saint Paul s’en servit contre un Corinthien engagé en un commerce incestueux avec sa belle-mere : j’apprends, dit ce grand2 Apôtre aux Corinthiens, l’horrible incontinence où l’un des membres de votre Eglise est tombé, c’est un désordre que les Gentils ne se pardonnent pas ; il a abusé de la femme de son pere, & vous n’en avez pas gémi devant Dieu, vous ne l’avez pas chassé comme une peste publique : quoique je sois absent de corps, je suis avec vous en esprit, & j’ai jugé ce coupable au Nom du Seigneur, je l’ai livré à Satan, pour votre édification ; car ignorez-vous qu’un peu de levain corrompt toute la masse, ainsi vous devez retrancher le mal, & l’éloigner de vous. […] C’est lui qui prétend que l’on doive supprimer les deux premieres Races de nos Rois, que les fameux Ecrivains du siécle d’Auguste, sont la plûpart des Auteurs supposés par des Moines, qui, dans un siécle où le bon goût étoit ignoré, ont composé tant de beaux Ouvrages sous des noms imaginaires.

335. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

La peinture est un langage, & le discours un tableau ; la modestie doit donc également regner dans l’un & dans l’autre ; la peinture doit être aussi chaste que le langage : c’est une des bonnes qualités de la langue Françoise, d’être naturellement modeste ; nous l’avons prouvé dans une autre occasion, par un Discours exprès sur la chasteté de la langue Françoise ; il s’en faut bien que le pinceau, que le burin soient aussi retenus que l’homme sage ; quelle honnête femme oseroit faire la description du corps humain, en nommant les choses par leur nom, comme une estampe les prononce & les étale ? […] Quelque nom de Saint qu’on lui donne, c’est toujours l’aliment du vice.

336. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

On n’y donne le nom d’incidens qu’à des malheurs imprévus, qui changent la face des choses, amènent la fin de la Pièce en paraissant la reculer. […] La moindre petite bagatelle y prend le nom d’événement.

337. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Il serait bon de contenir aussi dans des bornes plus resserrées les donneurs indiscrets de leçons de précaution, qui vont chercher dans les espaces imaginaires des subtilités, des manœuvres, des vices, des perfidies, des crimes sans noms, sans exemples, ou très-rares, inconnus à la multitude, pour avertir tout le monde dramatiquement qu’il ne faut pas les commettre, ou s’en laisser atteindre ; ce qui n’empêche pas, ou plutôt, ce qui fait, comme je l’ai dit, que les méchants en profitent pour désoler les bons par des moyens nouveaux que les uns n’auraient jamais trouvés, et dont les autres n’auraient jamais eu rien à craindre sans cette fatale précaution. […] On particularise ces généralités par des insinuations, par des formes ou petites combinaisons adroites ; il suffit de quelque rapport ou consonnance de noms, de quelques traits de ressemblance dans les accessoires du tableau entre le personnage du théâtre et la personne qu’on a en vue de signaler. […] Je renouvelle aujourd’hui ce vœu que j’ai déjà formé, pour que les hommages qui vous sont dûs vous accompagnent jusqu’au-delà du tombeau ; qu’il soit fait une distinction nationale entre la mémoire d’un homme vil qui a passé sa vie à déshonorer sa profession, autant qu’il fut en lui, à tromper, à affliger ses concitoyens, dont il a mérité le mépris et la malédiction, et la mémoire de l’homme probe et bienfaisant qui emporte avec lui la bénédiction, les regrets et les larmes de ceux qui l’ont connu ; et que le nom chéri de ce bon citoyen soit proclamé et célébré ; que ses restes vénérables soient conduits au dernier asile par un père de la patrie, entourés des honnêtes gens dont il s’est fait aimer, des infortunés qu’il a secourus et qui pleurent sa perte !

338. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Les laboratoires dont il s’agit n’étoient que pour les parfums, il y en avoit en eaux, en essences, en poudres, en pastilles de mille especes, dont je ne sçai pas le nom, & qui n’en eurent jamais. […] Guerin une farce, sous le nom de Psiché au Village.  […] Cette honnête Dame empoisonne son mari, & s’enfuit avec son amant ; elle alla s’établir dans une isse de la Méditerranée, à qui elle donna son nom ; elle y ouvrit un lieu de débauche, comme Calypso, les Sirenes, la Déesse de Paphos, d’Amathonte, &c. car les stations & les avantures du sage Ulysse dans sa navigation, les innombrables prodiges d’Ovide ne sont précisément, non plus que les intrigues de tous les rommans & de toutes les piéces de théatre, que les historiettes des libertins, & des courtifannes, dont on chante les amours.

339. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Pourceaugnac & George Dandin ne déguisent pas même le nom. […] La gloire est dans le commerce, & sous un nom différent & plus honnête, chaque homme riche en fait sa provision : les Poëtes, les Orateurs, les Journalistes, le Mercure, tous les flatteurs sont des marchands chargés de ce trafic ; un bénéfice, une charge, une bonne table, un procès gagné, quelques présens en sont le prix. […] On auroit beau le déguiser sous le nom de charité pour un résignant, de respect pour un Collateur, dejuste reconnoissance pour un médiateur, d’obéissance pour un Supérieur, de galanterie pour une femme, de libéralité pour un Domestique.

340. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

, « que de ne pas aller à la Comédie quand les autres veulent y aller, c’est s’attirer avec sujet le nom de sauvage et de grossier » ; qu’enfin il est à plaindre de ne pas voir que le Théâtre Français ne se peut sauver du jugement de saint Augustin, qui dit que de donner son bien aux Comédiens c’est un vice capital, et non pas une vertu : « Immane vitium, non virtus. […] , qu’on n’y dît autrefois que des ordures, on y blasphémait le nom de Dieu. […] Qu’on appelle ces jeux « Comédies » ou « Opéras » : le nom n’y fait rien.

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