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147. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

C’est bien au Théatre & au Parnasse a reprocher les mauvaises mœurs, comme si personne étoit plus dépravé que les Comédiens & les Poëtes. […] Quels rapports ont ces pieces si contraires aux bonnes mœurs, avec la nécrologie de Port Royal & la vie de Mr. […] L’entre-deux a été livré au théatre, & a des mœurs analogues qui n’excuse pas devant Dieu & qui ne sauve pas de scandale devant les hommes. […] Le Théatre le pervertit, non en le faisant changer de Religion, mais en corrompant ses mœurs. […] Martin de Tours, mais très-supérieur en génie & bien moins licencieux dans ses mœurs & dans ses écrits.

148. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Les Spectacles ont-ils corrompu nos mœurs ? […] non sans doute, je profiterai de sa morale & mépriserai ses mœurs. […] ô mœurs ! […] Quoi qu’il arrive il faudra que ces gens-là réforment leurs mœurs parmi nous, ou qu’ils corrompent les nôtres. […] Les bons Poètes ont senti de bonne heure qu’il fallait donner des mœurs aux personnages.

149. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Aristophane, un de ces Génies, heureusement très-rares, parce qu’ils sont très-dangereux, Génies qui sachant assaisonner d’un sel fin, les choses les plus grossieres, savent faire rire à la fois la canaille & les gens d’esprit, entreprit de rendre utile, non pas aux mœurs, mais au Gouvernement public, une Comédie si folle & si obscéne. […] Elle devint plus utile aux mœurs, mais elle perdit son véritable caractere, qui est d’être plaisante. […] Heureux s’il eut acquis sa gloire en respectant toujours les mœurs, que peut-être il a cru respecter, parce que les Poëtes Comiques qui l’avoient précédé, ignoroient ce que c’étoit qu’un pareil respect. […] Il n’est pas impossible qu’elle soit une censure innocente ; mais les Comédies qu’on peut appeller innocentes, sont si rares, que nous pouvons dire en général avec Quintilien, qu’il faut interdire cette lecture aux Jeunes gens, jusqu’à ce que leurs mœurs soient en sureté.

150. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Il se fit bien en quelques Eglises, des Fêtes des fous ; mais si méprisables, si généralement condamnés, qu’elles n’affecterent point les mœurs publiques. […] Mais aussi porta-t-il le plus funeste coup à notre Réligion & à nos mœurs, qui ne nous permettent pas d’assister aux spectacles. […] Ces spectacles admirés des étrangers, parurent aux Juifs le renversement de leurs loix & de leurs coutumes, de leur Réligion & de leurs mœurs. […] Ces mêmes choses n’étoient pas moins dangereuses pour les mœurs. […] Nous n’avons pas l’idolâtrie à craindre ; mais le danger pour les mœurs est le même, & l’irréligion qui y domine, n’est pas moins injurieuse & funeste à l’homme que l’idolâtrie. 3°. 

151. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Il y a surtout un danger, parmi tant d’autres, où bien souvent la pureté de la foi et l’innocence des mœurs font un triste naufrage ; c’est le théâtre. […] Plus elle est agréable, plus son effet est funeste aux mœurs. Qui peut disconvenir que le théâtre de Molière ne soit une école de vices et de mauvaises mœurs plus dangereuses que les livres mêmes où l’on fait profession de les enseigner ! […] Telles sont les trois fameuses pièces qu’on osera peut-être appeler bonnes. — Or, si les bonnes pièces sont si contraires à la Religion et aux mœurs, que penser des autres ? […] Le théâtre est un funeste écueil contre lequel la foi et les mœurs font souvent à la fois un bien triste naufrage.

152. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Le Parlement connoissant le danger que fait courir aux bonnes mœurs le goût pour le théatre, si répandu dans notre siécle, pour former une postérité moins passionnée, ordonne (art. 49) que dans les Colleges il ne sera représenté en aucun cas aucune tragédie ou comédie  ; il rappelle les statuts de l’Université de Paris, qui les proscrit absolument comme contraires aux bonnes mœurs ; c’étoit un abus dont Rolin & plusieurs instituteurs de la jeunesse ont toujours desiré la réforme. […]  3, dit, la corruption des arts, à Athénes, par la contagion du théatre, fit que chacun se donna la liberté de penser à son gré, qu’on n’obéit plus aux lois, que la Réligion & la bonne foi furens entiérement banies : c’est l’image de nos mœurs. […] Rien de plus faux & de plus dangereux que la morale qu’on y débite ; la belle école des mœurs, qui fait une divinité de l’amour, principes de tous les excès, de toutes les folies des hommes : Tuscul. quest. […] La nouvelle comédie, aussi libre & dissolue pour les mœurs ; fut plus retenue pour la satire, il lui fut défendu de nommer, de désigner les gens. […] Les drames Espagnols ont un grand avantage sur les nôtres, les mœurs & la Réligion y sont toujours respectées, & si elles ne suivent pas les regles que prescrit Aristote, qui ne sont que de fantaisie quoiqu’en disent les amateurs, du moins ils suivent celles de la décence, dont un chrétien ne doit pas s’écarter.

153. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

 35.) ; car quoique dans le fond il ne valut pas mieux, il affectait de protéger les bonnes mœurs. […] Aussi était-ce un Jurisconsulte éclairé, sage, de bonnes mœurs, l’ornement du barreau, qui connaissait, respectait et savait défendre les lois et les bienséances. […] Un bon Comédien sans mœurs (eh qui sont ceux qui en ont ?) […] S’ils ont des mœurs, ce ne peut être qu’en s’élevant au-dessus des hommes. […] En les excommuniant et les déclarant infâmes, on leur ôte la religion et les mœurs, on les livre sans frein, à leurs passions.

154. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Ensuite, il les declare Contraires à l’esprit du Christianisme, pernicieux aux bonnes mœurs, féconds en mauvais exemples. […] le voici : Les Comédies corrompent les bonnes mœurs. […] Fagan, grand Apologiste du Théatre, en convient, disant, en 1752, que les piéces ont été pernicieuses aux mœurs, jusqu’à celles de Moliere. […] L’Art des Comédiens , ajoute-t-il, n’a d’autre fin, que de corrompre les mœurs. […] La foi, les mœurs, & tout ce qui y a un rapport essentiel, sont en partie l’objet de l’infaillibilité, que Jesus-Christ communiquera à son Eglise jusqu’à la consommation des siécles, pour fixer notre croyance, régler nos mœurs, & diriger notre conduite.

155. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Car ce seroit leur peindre une chose trop éloignée de leur mœurs, & qui leur est entierement inconnue. […] « La Tragédie est l’imitation d’une Action : or toute Action suppose des gens qui agissent, & les gens qui agissent ont nécessairement un caractere, c’est-à-dire des mœurs & des inclinations qui les font agir : car ce sont les mœurs & l’inclination [c’est-à-dire la disposition de l’esprit] qui rendent les actions telles ou telles, & par conséquent les mœurs, ou le sentiment [ou la disposition de l’esprit] sont les deux principes des Actions. […] La Fable, les mœurs, la diction, le sentiment, la décoration [& tout ce qui est pour les yeux] & le chant. […] Dacier, qu’Homere donne plus de leçons de Morale dans l’Odyssée que dans l’Iliade : il entend par pathétique la peinture des Passions, & par ἠϑικον la peinture des mœurs. […] Si on prétend que les Tragédies ne peuvent pas être d’un grand fruit pour les mœurs, la sincerité m’obligera d’en demeurer d’accord.

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