Vous pourriez mettre ceux dont vous parlez de ce petit nombre. […] on le pouvait absolument surtout dès que vous le mettez en concurrence avec les Pères et les Conciles. […] Ainsi faisant plus de justice à vos amis que vous, je pourrais nier la première conséquence, et dire que Saint Thomas n’a parlé que des Farceurs et non pas des Comédiens, tels qu’ils sont dans votre idée, dans la mienne, et dans celle de tout le monde, entre lesquels et les Bateleurs on a toujours on mis, on met encore, et on mettra toujours dans la suite une grande différence du consentement même de vos amis, dans toute autre occasion que celle-ci. […] comment en un mot avez-vous pu mettre « scenicus » au lieu de « secundus ». […] Mais cela seul vous fait voir qu’on a toujours mis une grande différence entre ces Jeux et vos Comédies ; et que vous devez en mettre encore entre elles, et les Jeux des Collèges qui se font pour exercer les Ecoliers, et dans lesquels il n’y a rien de malhonnête.
Ils se contentaient peut-être de mettre à la tête de la partie du Drame que nous appellons Sçène, le nom des personnages qui formaient le dialogue. […] Sans doute quelques Sçavans l’auront mis en usage, ainsi que celui d’Acte, en le plaçant dans les Drames qu’ils commentaient, afin de mieux désigner les parties du Poème dont ils avaient occasion de parler. […] Reprenons le détail des prétextes qu’on met en usage pour rendre l’entrée de ses Acteurs facile & naturelle. […] La remarque que je vais mettre ici paraîtra superficielle ; mais on ne saurait être trop minutieux quand il s’agit d’une plus grande perfection. […] J’observerai cependant que dans les Scènes dialoguées nous sommes en usage de mettre beaucoup d’à-parté, quoiqu’ils soient très-peu naturels.
Comédie : c’est l’imitation des mœurs mise en action : Imitation des mœurs ; en quoi elle diffère de la Tragédie & du Poème Héroïque : Imitation en action ; en quoi elle diffère du Poème Didactique-Moral, & du simple Dialogue. […] D’abord on osa mettre sur le Théâtre d’Athènes, des Satyres en action ; c’est-à-dire, des Personnages connus & nommés, dont on imitait les ridicules & les vices : telle fut la Comédie ancienne. […] Indépendamment de l’étude réfléchie des mœurs du grand monde, sans laquelle on ne saurait faire un pas dans la carrière du Haut-comique, ce genre présente un obstacle qui lui est propre, & dont un Auteur est d’abord effrayé : la plupart des ridicules des Grands sont si bien composés, qu’ils sont a peine visibles : leurs vices sur-tout, ont je ne sais quoi d’imposant, qui se refuse à la plaisanterie : mais les situations les mettent en jeu. […] Que le Dramatiste laisse mettre au rang des Farces Georges-Dandin, le Malade-imaginaire, le Bourgeois Gentïlhomme, les Fourberies-de-Scapin, & qu’il tâche de les imiter. […] Molière met en opposition les mœurs corrompues, & la probité farouche du Misanthrope entre ces deux excès, paraît la modération du sage, qui haît le vice, & qui ne haît pas les hommes.
Saint Clement d’Alexandrie resoud cette difficulté, Mademoiselle, il est, dit-il1, très-permis de se délasser, pourvû qu’on y fasse servir des recréations honnêtes ; or, on ne peut mettre en cette classe les amusemens du Théâtre. […] Bientôt la Lune ouvre les portes de l’Orient, elle conduit son char dans un profond silence : son emploi est de mettre par ses Phases un certain ordre dans la révolution des tems, elle domine sur les Etoiles, quoique moins brillante. […] Cette vaste étendue d’eau pousse ses vagues sur le Rivage ; on diroit qu’elle va nous engloutir ; celui qui l’a créée a mis un terme qu’elle ne dépasse jamais. […] Israël est puni d’une double captivité, qui met fin à son idolâtrie. […] Le dernier avenement du Fils de Dieu est un nouveau Spectacle que Tertulien n’a pas oublié1, il met sous nos yeux la joie des esprits célestes, la gloire des Saints, la rage des Démons, la confusion des réprouvés.
Loin donc que ce jeune homme apprenne au spectacle à mettre dans ses vertus une certaine noblesse, dans ses mœurs une certaine régularité, dans ses manieres une politesse aisée, les effets redoutables qui en résultent toujours, doivent accréditer dans l’esprit des honnêtes gens, le danger des spectacles ». […] Rien n’est plus dangereux que toutes nos représentations théatrales, elles mettent du faux dans l’esprit, elles échauffent l’imagination, affoiblissent la pudeur, mettent le désordre dans le cœur ; & pour peu qu’on ait de la disposition à la tendresse, on en hâte & on précipite le penchant ; on augmente le charme, & l’illusion de l’amour est d’autant plus dangereux, qu’il est plus adouci & plus modeste. […] La comédie & la tragedie mettent toujours l’amour en jeu : mais le spectacle moderne, c’est à-dire le Théatre Italien7, met dans ses Opéra-bouffons, dans ses Comédies en ariettes, l’indécence en action. […] On met dans les scenes ces petits airs qui, dit Voltaire, interrompent l’action, & font valoir les fredons d’une voix efféminée, mais brillante aux dépens de l’intérêt & du bon-sens. […] Rousseau prétend que l’Acteur qui joue si bien le rôle de frippon sur le Théatre pourroit ailleurs mettre à profit son adresse, & prendre la bourse de son maître pour celle de Valere : il a malheureusement raison.
On n’ose point en attaquer de front la sainteté, mais par un tour artificieux on se sert de cette sainteté même pour y mettre une barriere. […] Le second Couvent où on la met, n’est pas plus instruit ; on reçoit sans s’informer, de la main d’une étrangère, une fille unique de condition, dans la même ville. […] On s’y met à genoux, on ne se jette point à ses pieds, il n’a point de pieds. […] 8.° Cette scene où l’Auteur a mis tout son art, est un enfantillage. […] Il met tout son orgueil à se rendre insensible.
Dans la totalité des gens de lettres répandus dans le royaume, il n’y en a pas un sur cent, qui ait pensé à ériger une statue à Voltaire ; il faloit donc mettre non indéfiniment des gens de lettres, mais quelques gens de lettres. […] Le principal empire de Voltaire est le Parnasse, c’est là qu’assis sur un trône d’or, il prononce des oracles, il donne des loix en souverain, il pese le mérite des auteurs, il apprécie leurs ouvrages, il distribue l’immortalité, il sourit aux jolies actrices, & leur adresse ses vers ; il foudroye ses envieux, il écrase les reptiles, il enrichit les libraires, & met un impôt sur les éditions qu’il multiplie à l’infini, & qu’il fait voler ses productions & celles des autres, sous son nom, au-dela des mets, dans les terres australes. […] Voici les réponses de Voltaire, on lui eût rendu service de ne pas les mettre au jour ; c’est un vieillard qui radote, un malade qui est de mauvaise humeur ; & ce n’est pas moins un radotage & un délire dans ses adorateurs, de récueillir ses mauvaises phrases. […] Après avoir préparé secretement tout ce qui lui étoit nécessaire ; la nuit du dimanche au lundi gras, il fit rouler, dans les rues de Florence, un grand char peint de noir, semé de croix blanches, de têtes & d’ossements de morts, comme on en met aux enterrements. […] Il n’a fait que rassembler ce que la vanité, la douleur, le respect, la coutume mettent à tous momens sous les yeux.
Ce prodige est d’autant plus admirable, que ses pieces sont farcies de ces vilains mots de la populace, qu’il met à tout moment dans la bouche de ses Acteurs ; ce qui seul est d’un très-mauvais exemple. […] Ces coups de maître, si l’on veut, ont leur mérite ; mais Longin ne les mettra pas au rang du sublime. […] Aussi n’est-il pas dans le haut tragique, & il est juste que tout soit mis à l’unisson. […] On a mis à la fin du Théatre de Moliere un recueil des jugemens que différens Auteurs en ont porté, & qui tous font le plus grand éloge de ses talens. […] Du moins ce grand Moliere, ce Philosophe qui n’a que trop formé de Philosophes, auroit dû réformer tous les théatres, & les mettre au point de décence qu’on veut nous faire admirer.
Toute l’intrigue consiste en ce qu’un sorcier met une poudre sur les yeux d’un Prince, qui le rend aveugle ; un autre y met un eau qui le guérit. […] Il ne pouvait ni le mettre à la Bastille, ni poursuivre un décret au Parlement contre lui, pour avoir composé un bon poème. […] Ce fut un coup de foudre, il n’y eut plus moyen de reculer, on se mit en devoir de le satisfaire. […] Celui-ci ne le satisfit pas plus que les autres, il en nomma un nouveau, qui refondit tout et mit l’ouvrage dans l’état où nous l’avons, « fort peu différent de ce qu’il était ». […] Il est vrai qu’on ne rapporte pas de Salomon à la mort, une dernière scène où il ait mis toutes ses œuvres sur le compte de son zèle pour la gloire de Dieu.