» Ne faut-il pas dire au contraire de ceux qui travaillent pour le Théâtre, ou qui le fréquentent, qu’ils admettent les passions honteuses, pourvu qu’elles soient cachées, admittunt occulta dedecoris, toute leur joie est d’avoir inventé de nouvelles manières de les déguiser, pour faire trouver agréable ce qui aurait fait rougir, ambulantes in astutia, ne craignant pas même d’altérer l’Ecriture, adulterantes verbum Dei. […] Quand on considère de quelle manière les Pères ont toujours parlé de l’Ecriture, on voit qu’ils se servent des mêmes expressions, qui conviennent au Corps de Jésus-Christ ; ils appellent indifféremment la Sainte Ecriture, ou l’Eucharistie les divins Mystères, les saints et sacrés symboles, le Corps de Dieu ; car comme le Verbe s’est incarné en se revêtant de notre chair, Dieu s’était déjà comme incorporé, en se communiquant aux hommes sous les symboles de l’Ecriture ou de la parole.
Il n’est pas permis de voir, selon le sentiment de ce grand Personnage, ce que Dieu défend de faire ; on ne peut pas regarder avec innocence ce qu’on ne pourroit accomplir sans peché, & ces ordures ne pouvant sortir de la bouche, qu’elles ne soüillent & la langue, & l’ame, de quelle maniere entreront-elles par les yeux & par les oreilles sans infecter l’esprit, le cœur, & les sens mesmes qui leur accordent le passage ? […] Si tous les theatres estoient dressez avec les intentions, conduits par les soins, & avec les precautions de ces hommes également scavans & vertueux, il n’y auroit point de censure à craindre ; mais la difference de ces Comedies, & de la pluspart de celles qu’on represente dans le monde, est si evidente, qu’on ne peut les traiter de la mesme maniere, que par la plus injuste & la plus dangereuse des confusions. […] On n’en peut pas estre assuré sans l’avoir leu ; à cause de la maniere de la composition ?
Il rétablit les Jésuites qui avoient été chassés par le Parlement, de la manière la plus honorable, leur bâtit à ses dépens le Collége de la Fleche, le plus beaux qu’eussent les Jésuites ; il prit un Jésuite pour son confesseur, & lui marqua le plus d’estime & de confiance : ce qu’ont imité ses trois successeurs pendant cent cinquante ans. […] Les senmens qu’elle excita dans le cœur du Roi, l’enflammerent avec tant d’ardeur qu’il ne lui fut pas possible de cacher le feu qui le dévoroit : sa passion éclata de tant de maniere, qu’elle fut connue de tout le monde. […] Il aimoit à railler, mais jamais d’une manière piquante ; il souffroit volontiers les railleries, & n’usoit point de sa supériorité pour les repousser ; il préféroit le plaisir à l’ambition, & ne se piquoit de primer que dans les courses des chevaux & dans le bal ; sa gaieté inspiroit la joie à tout le monde ; il mangeoit familierement chez les bourgeois, sans pourtant s’avilir par des indécences, & les Durosois n’auroient pas trouvé chez lui de matiere à leurs farces.
Ragoût bizarre que forment les restes des autres alimens qu’on ne veut point perdre Une piece bouffonne appellée farce, est de même un mêlange, un composé de plusieurs choses diverses, souvent des restes, c’est-à-dire, des plagiats de plusieurs pieces qu’on ajoute, qu’on tourne d’une maniere burlesque où regne la plus grande liberté. […] Des fables bien faites sont utiles au public, elles présentent des vérités de morale d’une maniere agréable ; Esope, Phedre, Lafontaine & les autres fabulistes, même médiocres, méritent des éloges. […] & dans le fonds, & dans la maniere de les rendre.
Le public a été révolté du scandale de ce jugement, & le Roi du haut de son trône la flétri de la maniere la moins flateuse pour les Juges qui l’ont prononcé. […] La maniere dont il excuse les torts de sa femme, se bornoit à la plaindre. […] Au reste mauvais Poëte, & médiocre Prosateur, qui a de l’esprit, qui de temps en temps lance des traits satyriques avec finesse, donne un coup de pinceau avec vérité, d’une maniere naturelle & plaisante.
Il est nécessaire de subvenir à la faiblesse des uns, en les instruisant ; et de prévenir l’opiniâtreté des autres, en détruisant leurs raisons vaines, par d’autres vraies et solides, que nous puiserons en premier lieu de l’Ecriture S. et de l’Analogie de la foi ; en après de la doctrine des Anciens, pour montrer par leurs témoignages, le consentement de l’Eglise primitive, et la pratique des premiers Chrétiens, qui allaient aux Théâtres bien d’une autre manière, et pour une autre fin, à savoir, pour y glorifier Dieu, pour y sceller de leur sang la vérité de l’Evangile, combattant et surmontant par leur constance, la rage de Satan, et la cruauté des Tyrans ; non pour contrister le S. […] Augustinlib. 6 de baptis. cap. 6 n , « Apportons les balances divines des Ecritures Saintes, du trésor du Seigneur, pour y peser ce qui est pesant, ou léger ; ou plutôt, n’y pesons rien, ains reconnaissons ce que le Seigneur même y a pesé. » Es jeux Comiques ou Tragiques, faut considérer deux choses : Premièrement le sujet, ou la matière, qui y est traitée : Secondement, l’appareil ou la manière dont on les joue. […] [NDE] plaisante, proposée en manière de plaisanterie.
C’est une gaze légere qui laisse appercevoir d’une maniere plus piquante, ce qui présenté trop à découvert, ne manqueroit point d’allarmer & de choquer.
C'est vous qui dans ces représentations malheureuses profanez la sainteté du mariage, qui déshonorez devant tout le monde ce grand Sacrement : Car celui qui représente ces personnages infâmes, est moins coupable que vous qui les faites représenter, que vous qui l'animez de plus en plus par votre passion, par vos ravissements, par vos éclats, et par vos louanges, et qui travaillez en toutes manières à embellir et à relever cet ouvrage du Démon.
… Par cette manière de raisonner, ceux qui ne voient pas pourquoi l’homme est existant, devraient nier qu’il existe.