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448. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Par l’art. 56 des réglemens, la part de l’auteur sera prise sur la recette nette, après qu’on aura prélevé les frais journaliers ; & quand la recette aura été deux fois au-dessous de 1200 livres, l’auteur n’y aura plus de part, la piece appartiendra à la troupe . […] On a fait monter les nouvelles décorations 5223 livres : de sorte qu’en retenant même la portion de l’auteur, le sieur Lonvai se trouve redevable à la troupe de 696 liv. que l’on a fait passer pour dépense journaliere, pour diminuer la recette nette, quoique toute cette richesse soit contraire, & à l’esprit de la piece, & à l’intention de l’auteur ; & ils ont tout gardé pour eux, ils s’en sont servi plusieurs fois dans d’autres pieces, & les ont mises à leur profit. […] La délibération du 6 mars porte un troisieme caractere d’injustice, qui n’est pas le moindre de tous : cette délibération juge qu’un Livre intitulé, l’Art Dramatique, est un libelle ; elle prononce que le sieur Mercier en est l’Auteur, quoique cet ouvrage ne porte pas son nom ; &, tout à la fois juges & parties, les Comédiens lui imposent la nécessité d’une justification.

449. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Sainte Thérèse nous apprend dans l’histoire qu’elle a écrite elle-même de sa vie, que la lecture des comédies et des livres de chevalerie (que eût-ce été de la représentation effective) refroidit tellement en elle la piété et les bons sentiments dont le Seigneur l’avait prévenue, que sans une grâce spéciale elle se fût engagée dans la voie de perdition où marche le plus grand nombre des hommes.

450. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

La prétendue brèche qu’y fait la loi de la continence, que le Clergé s’impose, est un de ces lieux communs qu’opposent tous les jours ces livres innombrables de politiques, qui semblent être les arbitres du sort des états, et les législateurs des nations.

451. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Tertullien, dans le livre qu’il a fait des spectacles, entreprend de montrer que ces divertissements ne peuvent s’accommoder à l’esprit de la religion que nous professons, et aux devoirs d’un Chrétien : Que ce qui fait qu’ils ont tant de défenseurs, est la crainte que l’homme a qu’on ne diminue le nombre de ses plaisirs : Que c’est en vain qu’on se figure que les Chrétiens ne s’en abstiennent, que parce qu’étant résolus de souffrir la mort pour la foi, ils renoncent à toutes les voluptés de la vie, afin de l’aimer moins, et de n'être point retenus par les plaisirs, qui sont comme les liens qui nous y attachent ; mais qu’ils s’en abstiennent, parce qu’encore que ces divertissements ne soient pas défendus en termes exprès dans l’Ecriture sainte, néanmoins ils ne laissent pas d’y être suffisamment condamnés.

452. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Non : il est fêté sur le théatre, son livre est loué par les Journaux. […] Il est pourtant certain que dans les grands crimes l’Eglise dégrade les Clercs & les livre au bras séculier qui les condamne à mort.

453. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Ceux qui se plaisent à ces livres, entrent insensiblement dans les sentiments des personnes dont ils lisent les aventures, et comme ils n’ont pas assez de force pour imiter leur vertu, tout le cœur se porte vers leur amour, le moindre mal qui en puisse arriver, est de se remplir l’esprit de toutes ces vaines idées de tendresse, qui nourrissent un esprit dans l’oisiveté, et qui ne tardent guère à gâter les mœurs. […] [NDE] Au sujet de la polémique sur le roman, voir en particulier Sorel, De la connaissance des bons livres ou examen de plusieurs auteurs, Paris, A.

454. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

41 Je ne cite ces anecdotes au Sr Jean-Jacques que je sais sans livres (par le soin qu’il a pris d’en instruire son Lecteur) que pour l’avertir obligeamment de ne point noircir un Etat dont il n’a pas sujet de se plaindre, lui prêter tous les vices, & employer les paradoxes les plus atroces pour le prouver. […] Rect. de l’Univ. de Prague, il fut brûlé à Constance avec ses livres le 16 Juillet 1415, pendant la tenue du Concile. […] « C’est à regret (dit l’Editeur en parlant de Luther) que nous sommes obligés d’avertir que Mr de l’Avocat s’est éloigné dans cet article, de sa modération & de son impartialité ordinaire : que Luther étant sorti d’un Couvent, on ne devait pas être étonné qu’il eut conservé quelques manières monacales, & qu’il lui échappa en conversation & dans ses livres, des expressions libres, peu mesureés : » correctif pitoyable pour pâlir sa hardiesse & ses emportemens. […] Des impies ont trouvé dans ce livre sacré des armes qui n’ont que trop pénétré.

455. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Personne ne conteste à la Musique, qu’elle n’ait pouvoir de guérir ceux que ce petit animal, qui est tout de venin, a piqués, et que tout autre remède est inutile : La piqûre de cette bestiole, qui n’est guère plus grosse qu’une araignée, est si contagieuse qu’il n’y a ni simple, ni composé dans les livres des Galénistes, ni dans le laboratoire des Chimistes qui puisse exempter un homme de la mort, après qu’il en est mordu. […] Pourrait-on dire avec vérité, qu’un homme de Palais qui a la tête pleine d’une confusion de procès, ou qu’un Marchand qui a été fort occupé à liquider son trafic, ne pourrait trouver aucun soulagement à sa peine en lisant un beau livre ? […] De« Pharmacum immortalitatis et incorruptionis. » tout ce que j'ai dit, on peut conclure que ce n’était pas sans sujet qu’Hermès appelait ses livres un breuvage, qui préservait de la corruption et de la mort, néanmoins il ne faut point croire que cette gloire soit si particulière aux ouvrages de cet homme, que les autres ne puissent et ne doivent avoir part au même honneur. […] Qui ne veut point être trompé à semblables livres, il n’en doit voir ni le caractère ni la couverture ; car tout y est contagieux, et personne ne touche sans danger la terre où le serpent à répandu son venin. […] Ils n’en vinrent pas à une si haute servilité, qu’après avoir mûrement pesé tous les dommages, que les curieux pouvaient recevoir d’un si mauvais livre : Ses jolies pensées et ses charmantes Ethopées ne le justifièrent point, il en fallut passer par toutes les rigueurs de la censure ; puisqu’il n’eut pas assez d’humilité pour donner un désaveu de sa faute.

456. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

En effet, un véritable pénitent se doit toujours regarder devant Dieu comme un criminel, qui craint que l’heure de sa mort, qui est toujours incertaine, n’arrive bientôt, et que son Juge irrité ne le livre aux démons, qui sont les Exécuteurs ordinaires de sa Justice : c’est pourquoi il doit employer tout le temps qui lui reste de sa vie à gémir, pour tâcher de fléchir son Juge par ses gémissements, et d’obtenir le pardon de ses péchés.

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