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184. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

 » Un peu avant ceci ; Dominique feint d’être malade, se retire et laisse Elvire avec Lorenzo. […] C’est presque son ordinaire de laisser au laïque tout le fruit d’une mauvaise action, et d’en réserver la honte pour l’Ecclésiastique. […] Voilà justement comme les Ministres de la débauche sont faits : on dit que ces infâmes ne laissent pas de prier Dieu quelquefois, de parler du paradis, de rouler la prunelle vers le Ciel et d’invectiver contre le vice ; de tromper aussi, de mentir et de prêcher la vérité comme tout Prêtre fait. […] Je laisse les Poètes pour entrer dans les preuves tirées de la raison et de l’histoire. […] Mais, comme Dieu n’use pas de son pouvoir absolu pour nous réduire, et qu’il laisse aux hommes l’usage de leur liberté ; il est sûr que la reconnaissance et l’obéissance qui lui sont dues se perdent à mesure qu’on affaiblit son autorité par le mépris de ceux à qui elle est commise en ce monde.

185. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « [EN-TETE] »

Cette lettre a été laissée inédite par Racine et a été publiée pour la première fois dans les Œuvres de Nicolas Despréaux, La Haye, 1722.

186. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — IV.  » p. 458

La représentation d'un amour légitime, et celle d'un amour illégitime font presque le même effet, et n'excitent qu'un même mouvement qui agit ensuite diversement selon les différentes dispositions qu'il rencontre ; et souvent même, la représentation d'une passion couverte de ce voile d'honneur est plus dangereuse, parce que l'esprit la regarde plus sûrement, qu'elle y est reçue avec moins d'horreur, et que le cœur s'y laisse aller avec moins de résistance.

187. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Cette passion peut-elle produire un effet durable, & laisser d’elle un long souvenir, tandis qu’on l’interrompt par des huit ou dix scènes de galanterie ? […] Et comme il est plus aisé de descendre du grand au moindre, que de monter de celui-ci à celui-là, on peut d’avance leur répondre qu’alors ils partageront la gloire des maîtres de l’art, qui nous ont laissé des chefs-d’œuvres dans la Tragédie de pure action, & dans la Tragédie épisodique.

188. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Les chœurs laissaient reposer un moment l’attention des Spectateurs, sans la détourner entièrement de ce qui devait l’occuper pendant le tems de la représentation. […] Il est vrai qu’il est difficile au Poète de conserver cette prémière chaleur ; & qu’il est dangereux de la laisser s’éteindre.

189. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Malgré ces heureuses conjectures, j’engage monsieur de Longepierre, qui paraissait disposé à attendre la Tante de mademoiselle De Liane, & à charger son Neveu de ses affaires ; je l’engage, dis-je, à s’en rapporter à mon mari, & à ne pas laisser repartir seul monsieur D’Alzan. […] n’a-t-on pas lieu de présumer que les deux Théâtres des Acteurs-Citoyens, au moyen des Nouveautés continuelles, pourront facilement, toutes Dépenses supportées, laisser celle de plus de 500,000 livres, dont on disposera, soit pour des ouvrages qui contribueront à l’embellissement de la Ville ou à la commodité des Citoyens, soit pour des encouragemens à la campagne.

190. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Huitième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 287-295

Un signe que j’ai fait à mon amie, & qu’elle a bien compris, a fait renvoyer Agathe : on lui a dit de laisser les enfans, & qu’on la sonnerait pour les reprendre. […] Madame, pourquoi… — Je suis Florise. — Laissons ce déguisement : Madame… — Je vous jure, que je suis celle que vous avez vue sur le Théâtre… — Est-il vrai-- ?

191. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

« Le clergé pour qui j’ai eu tant d’égards, auquel j’ai cherché à m’associer, jusqu’à avilir dans cette vue la majesté royale, s’est laissé aveugler, il y a déjà longtemps, par un faux zèle pour la religion, et donne aujourd’hui au peuple français l’exemple de la révolte. » Quelle leçon pour les rois ! […] 8° « Si quelqu’un par esprit d’orgueil et d’indépendance s’élève contre la puissance royale, dont Dieu même est l’instituteur, et qu’il refuse d’obéir sans vouloir se laisser convaincre par la raison et par la religion, qui lui prescrivent une obéissance entière, qu’il soit anathème. » Concile de Tours, an 1583, can. 1. » Il est impossible de condamner plus canoniquement ceux qui attentent à l’autorité et à la vie des rois, soit que les coupables appartiennent à l’ordre ecclésiastique, ou à l’ordre séculier.

192. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Fode parietem, vous trouverez des abominations : & vous laissez ouverte à vos femmes & à vos filles cette caverne pleine de serpens ! […] Je ne me laisse pas subjuguer par le Jansenisme de goût, cette petite bienséance, plus précieuse que modeste, qui tue la joie, & laisse vivre le libertinage que Moliere auroit proscrit & sifflé. […] On ne bannit que ce qu’il y avoit de saint, on ne laissa subsister que le mauvais, qu’on para de toute la pompe du luxe le plus rafiné, & de tous les attraits du vice les plus séduisans. […] Si dans un endroit d’attendrissement on se laisse emporter au sentiment du rôle, le cœur se trouvera resserré, le gosier s’embarrassera de sanglots, & il sera impossible de dire un seul mot sans des hoquets ridicules.

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