Loin de-là, il me semble que je vois tous les Spectateurs pénétrés des vérités qu’ils entendent, verser des larmes de joie sur la riche espérance de la Nation, qui se forme à la vertu dans les mêmes lieux, où triomphaient auparavant le vice & la corruption. […] Quelqu’éloignée qu’elle paraisse de la perfection, elle en est bien plus proche que la mort du Bouc ravageur, qui n’excita que de la joie. […] La joie nous est si naturelle, que les plus malheureux des hommes, les Californiens avaient aussi deux Fêtes célèbres, où ils se livraient aux plaisirs. […] D’autres veulent que le mot Comédie vienne de Comus, dieu de la Joie : alors Comédie signifiera Chant Joyeux. […] Ou bien de Cômos & d’odê (chant du dieu Comus & de la joie).
Le Fils de Dieu a porté, contre les amateurs des joies profanes du monde, cet arrêt formidable : Malheur au monde, à cause des scandales qui y règnent 8 ! […] Pourquoi l’image des peines qui naissent des passions, effacerait-elle celle des transports de joie et de plaisir qu’on en voit naître, et que les auteurs ont soin d’embellir encore pour rendre leurs pièces plus agréables ?
A t-elle le temps de se livrer à une folle joie ? […] Le serieux & les pleurs de la tragédie, qui causent la tristesse par l’idée des malheurs, le plaisant & le rire de la comédie, qui excitent la joie par l’idée du bonheur donnent des idées fausses, des biens & des maux, entretiennent fortifient, augmentent des sentimens déraisonnables.
On laissa le tableau, après bien des révérences, pour aller allumer un feu de joie, au bruit de l’artillerie du château & de la mousqueterie des bourgeois. […] A quoi servent les deux actes lugubres de la mort & des funétailles de Vespasien, le sommeil du fils pendant la céremonie, sa joie folle & indécente à son réveil, si opposée à son caractere, pour ne s’occuper dans les premiers momens de son regne que d’une maîtresse ?
, dit que Ménandre était la joie des Théâtres aussi bien que des Compagnies agréables. […] Nous voici arrivés au temps que l’Eglise, jusqu’alors persécutée, change sa tristesse en joie Theodoret. […] Ainsi l’état de la Religion Chrétienne était plein de prospérité et de joie, au lieu que le Paganisme était dans la tristesse et dans la consternation. […] eux à qui Jésus-Christ avait dit si expressément, que les joies du monde n’étaient pas pour les disciples de la Croix ; eux à qui ce Divin Sauveur avait recommandé de se tenir sur leur garde, de veiller et de prier sans cesse ; eux qui brûlant du désir du Martyre, ne se trouvaient parmi les Païens que pour y prêcher l’Evangile ? […] Et là venaient gens de toutes parts criant Noël, et les autres pleuraient de joie.
Faire écrier de joie au bruit de leur malheur L’étranger qui devoit éprouver leur valeur ? […] Cet illustre Ambassadeur jouissoit de l’estime & de l’amitié de Clément XIV qui disoit105 : « L’aimer de toute la plénitude de son cœur, comme un Prélat qui sera un jour la joie & l’honneur de l’Eglise ». […] « Mais, continue-t-il, si un Jérémie Collier a eu contre lui presque tous ceux qui aiment la joie & les plaisirs, il a eu de son côté tous les gens graves, sérieux & sages ». […] Loin de vouloir qu’on perfectionne les Théatres, je ressens une véritable joie de leurs défauts littéraires. […] L’on voudroit que tous ceux qui fréquentent nos Spectacles, y prissent l’idée d’une vie pleine de joie & de délices ; Plena gaudiorum, vita plena Nectaris.
La Cour est un théatre où tout est emprunté, joie, tristesse, fierté, soumission, haine, amour, on ne paye que de fictions, on ne voit que des apparences, tout y est à deux visages, toutes les paroles à double entente, tous les sentimens affectés.
Une pareille devise serait d’un grande utilité ; tel qui fait ses délices de l’Opéra-Bouffon, sans pouvoir en expliquer la cause, s’en verrait éclairci avec joie.
Ces images nous font sourire, si elles sont peintes avec finesse : elles nous sont rire, si les traits de cette maligne joie, aussi frapans qu’inattendus, sont aiguisés par la surprise.