L’Evangile à l’esprit n’offre de tous côtés, Que pénitence à faire et tourments mérités ; Et de vos fictions le mélange coupable, Même à ces vérités donne l’air de la fable. » Laissons donner aux Poètes les éloges que ces Vers méritent, et ne nous arrêtons pas davantage à faire sentir combien toutes sortes de fictions sont indignes de l’Ecriture, surtout celles qui ne roulent que sur des intrigues d’amour.
Dès-lors ce ne furent plus les jeunes épouses qui trompèrent les vieux maris ; ceux-ci sont devenus les trompeurs ; oui, ces espiègles ont fait faux bond à leurs fidèles moitiés ; ils ont eu à leur tour des intrigues, des confidentes ; ils ont reçu des lettres secrètes, des poulets ou billets doux ; ils en ont écrit, ils ont donné des rendez-vous aux jeunes femmes qui avaient alors beaucoup d’attentions pour eux, qui les flattaient, qui leur souriaient agréablement en signe d’affection, ou du moins de reconnaissance.
On y va pour voir la belle actrice, on se gâte l’imagination à apprendre à conduire une intrigue.
Si les chefs d’un tel gouvernement laissent subsister un assez grand nombre de spectacles pour amuser le peuple, ils limitent pourtant ce nombre à cause de la difficulté qu’ils éprouveroient à les surveiller : delà l’établissement des priviléges accordés à l’intrigue par la faveur, et qui ont toujours été, pour les hommes en place, une source de prévarications de tous les genres.
Ces folies sont communes sur le théatre, dans les scenes, si fréquentes qu’elles sont usées, où des portraits jouent un grand rôle, font quelquefois l’intrigue & le dénouement ; on leur adresse les discours les plus tendres, les louanges les plus flatteuses, les propos les plus passionnés.
Le Duc de Bragance ou son rétablissement sur le trône de Portugal Toute l’intrigue roule sur une supposition impie, aussi fausse qu’absurde : on veut que le Viceroi Velasquos ait promis l’Archevêché de Lisbonne à condition qu’il empoisonneroit le Duc de Bragance, dont il est le confesseur : ce qui choque toute vraisemblance.
Je n’ai garde de confondre la Cour de Rome (Cardinaux, Prélats, &c.) avec le Saint Siège Apostolique ; il n’a ni ambition, ni politique, ni intrigue, & jamais il ne peut errer.
Je ne condamne pas absolument toutes sortes d’épisodes ; ils sont même quelquefois absolument nécessaires, pour conduire au dénouement de l’action principale ; comme dans la Tragédie de Bajazet, l’amour du Vizir Acomat, et d’Atalide, confidente de Roxane, sert beaucoup à nouer l’intrigue, et fait un grand jeu de Théâtre.
On n’y fait plus de sacrifices à Venus, du moins suivant les rites des Païens : je dis, du moins suivant les rites des Païens ; car les intrigues d’amour qui en sont presque inséparables, ne laissent pas d’honorer cette Déesse ; et quoiqu’on ne les accompagne pas d’encens, il est au moins sûr que ces intrigues ne sont pas des offrandes qui puissent être présentées au véritable Dieu.