Racine étendit cette idée, & dans Bajazet fit paroître des Sultannes amoureuses, mais avec dignité, & qui n’avoient que des vûes de mariage, encore même leurs projets étoient traversés par l’indifférence du Prince, l’intrigue du Visir, les horreurs & les risques d’une conjuration, qui par des diversions continuelles émoussoient les traits d’une passion si agitée.
Mais l’horreur que ressentiront les cœurs honnêtes en voyant les indécences que je viens de découvrir, leur indiquera ce qu’ils doivent faire.
Pour ce qui regarde les spectacles ; je ne répèterai point ce qu’on en a écrit depuis peu ; ceux qui ont traité cette matière à fond, n’ont rien oublié pour en donner de l’horreur.
Le tempérament parle chez lui plus souvent que le cœur, et voilà pourquoi il fait rire au lieu de faire horreur quand il dit ces quatre vers hyperboliques.
Cette satire, énorme par sa longueur, insolente par ses horreurs contre une tête couronnée alliée à la maison royale, fut bien reçue par l’Antipape, irrité contre Jeanne, qui tenait pour Urbain son compétiteur, et par toute la France, qui s’était déclarée pour Clément.
C’est un prodige ; mais un prodige plus grand encore, ce sont les mœurs de Roscius, que Cicéron dans l’Oraison pro Quintio, loue si finement en deux mots qui peignent au naturel et l’Acteur et la profession : « Roscius, dit-il, a un si grand talent pour le théâtre, qu’il ne devrait jamais en descendre, et tant de probité et de vertu qu’il n’aurait jamais dû y monter. » Le livre 15 du Code Théodosien est presque tout employé à régler la discipline des théâtres, et chaque loi par les termes les plus méprisants semble n’être faite que pour marquer l’horreur qu’on en avait eue dans tous les temps : « Turpis conversatio, vulgaris vita, hac macula, hujusmodi fœces, scenicum prejudicium, etc. » Le Code Justinien, les Novelles, tous les Jurisconsultes, loin d’adoucir les expressions, semblent n’en trouver pas d’assez fortes.
Après avoir débuté par l’aveu sincere, dont ces Vestales, loin de rougir, se font gloire : Qu’elle est entretenue par un homme riche , elle ajoute, je ne fais point consister ma parure dans l’art de peindre mon visage, j’ai horreur d’un visage couvert de blanc & de rouge ; les femmes qui se peignent n’ont ni teint ni fraîcheur à vingt ans, & font peur à trente : quoi, vous mettez à soixante ans le fard, les pompons, les rubans & tout l’uniforme galant d’une habitante de Cithere !
Affoiblir les idées & l’horreur que le christianisme nous donne de l’impureté, & faire disparoître l’infamie par des adulations, des fables, des impiétés, des crimes, est-ce respecter l’Evangile & les mœurs ?
Les femmes y avoient des places distinguées & séparées, qui leur épargnoient du moins les horreurs de la mauvaise compagnie : précaution que nous n’avons pas la sagesse de prendre.