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574. (1675) Traité de la comédie « XVII.  » pp. 297-299

Tu sais comme un soufflet touche un homme de cœur.

575. (1675) Traité de la comédie « XX.  » pp. 306-308

Car si personne ne doute que ce ne fût une vie très criminelle que celle d'un homme qui ne ferait que manger, et qui serait à table depuis le matin jusqu'au soir, ce que le Prophète condamne par ces paroles : « Vae qui consurgitis mane ad ebrietatem sectandam, et potandum usque ad vesperam » ; il est facile de voir que ce n'est pas moins abuser de la vie que Dieu nous a donnée pour le servir, que de la passer toute dans ce qu'on appelle divertissement ; puisque le mot même nous avertit qu'on ne le doit rechercher que pour nous divertir, et nous distraire des pensées et des occupations laborieuses, qui causent dans l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.

576. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Quel homme ne s’estimeroit heureux d’unir sa destinée à celle d’une fille reconnue pour être le plus attachée à ses devoirs, la plus respectueuse envers ses parens, la plus douce avec ses compagnes ? […] On ne connoissoit pas même ce que nous appellons noblesse : il n’y avoit dans les Gaules que trois sortes d’hommes, les Francs, qui avec Clovis en avoient fait la conquête, les Gaulois naturels du pays, qu’on nommoit Romains, parce que depuis Jules César ils étoient soumis à l’Empire, & les Esclaves. […] Et quel droit peut avoir un homme qui ne donne rien du sien, mais paie une dette de vingt-cinq livres sur le revenu du Fief qu’il possede ? […] Cet homme respectable imagine de donner tous les ans à celle des filles de sa Terre qui jouiroit de la plus grande réputation de vertu, 25 liv. somme alors considérable. […] Medard que le nom d’ homme respectable.

577. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Les lois envisagent les hommes dans deux point de vue différents, 1.° dans l’état légal et stable des charges publiques, des mariages et des successions, 2.° dans leurs liaisons passagères avec la société, leur décoration, leur habitation, leurs honneurs, leurs amitiés, etc. […] Qu’on parcoure dans les histoires du théâtre les anecdotes de ce peuple célèbre, dont on a daigné enrichir nos bibliothèques avec autant de soin que des vies des grands hommes ; on n’en trouvera point dont il n’ait éclaté quelque aventure galante, sans compter les désordres obscurs dont on ne parle pas, tant on y est accoutumé. […] Jamais dans le choix d’un état un homme sage n’a mis en délibération s’il prendrait celui-là. […] Les Comédiens, dit Turecrematal, sont des oiseaux de proie qui se jettent sur ceux que les passions livrent à leurs ongles crochus, pour les plumer et les dévorer, ou des chasseurs qui par la glu et l’hameçon de la volupté, les filets de la représentation, prennent les stupides oiseaux qui viennent à eux : « Sicut milvi volant ad rapiendum, Histriones insidiantur, ut possint rapere. » On y applique ce que dit le Sage ; une Actrice est un gouffre qui engloutit tout : « Puteus profundus os alienæ. » Qu’on leur donne tout au plus par charité, s’ils sont véritablement pauvres ; l’humanité regarde son semblable dans chaque homme, et la religion y respecte l’image de Dieu, quelque défigurée qu’elle soit par le vice. […] Cet homme au désespoir ne voulut plus payer cette pension honteuse.

578. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XI. Son opposition à l’Evangile. » pp. 23-24

Ici tout est mis en œuvre pour effacer les traits du vieil homme, l’attacher à la croix, & lui substituer l’image du nouveau : là tout est employé pour défigurer le nouvel Adam, & faire revivre l’ancien.

579. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XII. De l’autorité des Pères.  » pp. 49-51

Que si on veut pénétrer les principes de leur morale, quelle sévère condamnation n’y lira-t-on pas de l’esprit qui mène aux spectacles, où pour ne pas raconter ici tous les autres maux qui les accompagnent, l’on ne cherche qu’à s’étourdir et à s’oublier soi-même, pour calmer la persécution de cet inexorable ennui qui fait le fond de la vie humaine, depuis que l’homme a perdu le goût de Dieu ?

580. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE PREMIER. Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre intitulé : Des Comédiens et du Clergé. » pp. 49-51

Saint-Edme, Biographie des hommes du jour, industriels, conseillers d’Etat...

581. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Le Fils de Dieu s’est assez ouvertement declaré contre les jeux, & les danses dans le Miracle, dont il est parlé dans l’Evangile, en resuscitant la fille du Prince de la Synagogue ; Miracle, qu’il ne voûlut pas operer tandis que les danseurs, & les joueurs d’instrumens seroient dans la maison ; c’est pourquoi il les fit chasser avant que d’y entrer… Saint Jerome parlant des Danseurs, dit, que c’est le demon qui danse dans leurs personnes, & qu’il se sert de ses laches Ministres pour seduir, & tromper les hommes… En effet tout ce que la volupté, est capable d’employer d’artifice est attaché au bal, à la danse, & à la comedie. […] une assemblée de personnes agréables, bien parées, qui ne songent qu’à se divertir a prendre leurs plaisirs ; ils y voyent des femmes, & des filles, qui font tout ce qui peuvent pour se faire admirer & pour plaire ; & des hommes, qui font tout ce qu’ils peuvent pour leur temoigner qu’ils les admirent, & qu’ils les aiment.

582. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Mais ie crois pouvoir dans les choses de pur plaisir preferer le goust vulgaire & moderne à toutes les recherches, & à toutes les citations des plus grands hommes, & des plus profonds Humanistes : & ie ne fais point difficulté de dire que nous avons veu sur nôtre Scene, des Ouvrages qui ne cedent en rien à ceux de l’Antiquité, & dont l’ordre, le dessein & l’execution seroient des exẽples precieux, mesme aux anciens Tragiques & Comiques, que nous prenons pour nos exemples. […] Combien de fois sur ces morceaux de Vers, mais le voicy, mais ie le voy : que nos Autheurs par un miserable entestement de leurs pretenduës regles, ne manquent point d’employer pour lier leurs Scenes, combien de fois dis-je, a-t’on pris pour un Comedien & pour le Personnage qu’on attendoit, des hommes bien-faits & bien mis qui entroient alors sur le Theathre, Theathre, & qui cherchoient des Places après mesme plusieurs Scenes des-ja executées ?

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