Je sens bien qu’un Sage, parvenu avec peine à se former un bonheur uniquement fondé sur ses devoirs remplis, est plus heureux que ce qui cherchent au dehors les amusemens & les distractions.
N’est-ce pas par ce sentiment qu’Alcionée mourant par sa propre main, dit à Lidie: « Vous m’avez commandé de vaincre, et j’ai vaincu, Vous m’avez commandé de vivre et j’ai vécu : Aujourd’hui vos rigueurs vous demandent ma vie, Mon bras aveuglément l’accorde à votre envie, Heureux et satisfait dans mes adversités, D’avoir jusqu’au tombeau suivi vos volontés. » Rodrigue ne parle t-il pas de même à Chimène, lorsqu’il va combattre dom Sanche.
Le Parlement affaisonna ses oppositions par les éloges les plus flatteurs ; jamais la Reine ne fut plus belle, plus heureuse ; plus aimée, plus respectée. […] L’entreprise ayant manqué, Elisabeth joua un nouveau rôle, & lui envoya une magnifique ambassade pour la féliciter de son heureuse arrivée ; cette Reine voisine l’inquiétoit, c’étoit l’héritière légitime du royaume d’Angleterre, elle devoit exclurre Elisabeth qui étoit bâtarde, elle avoit même pris le titre de Reine d’Angleterre, elle pouvoit lui déclarer la guerre ; le voyage n’est pas long d’Edimbourg à Londres, elle y avoit bien des partisans ; tous les Catholiques se seroient déclarés pour elle ; une bataille gagnée l’auroit mise sur le trône.
Amis, leur ai-je dit, voici le jour heureux Qui doit conclure enfin nos desseins généreux. […] L’Académie Française vient d’approuver, d’applaudir, récompenser, couronner, de la manière la plus brillante, au-dessus de plusieurs autres ouvrages qu’elle-même a déclaré exceller, l’Epître d’un Père à son Fils, par le sieur de Champfort, où en effet il y a de très beaux vers, entre autres celui-ci, où pour montrer les heureux effets d’une belle éducation, qui inspire et crée des vertus, on fait l’éloge de Brutus, meurtrier de César, et de Caton, qui l’éleva : « C’est du fils de César que Caton fit Brutus. » Si l’assassinat de César par son fils est un acte de vertu, le tyrannicide est-il un crime ?
Est-ce le résultat d’une amélioration ou d’un progrès moral dans l’état du théâtre, ou d’une heureuse réforme qu’il aurait subie ?
La scéne lirique vient d’offrir à vos yeux les ressources de l’architecture, vous avez rendu justice au travail de l’artiste célébre (Moreau) qui a été assez heureux pour vous plaire.
Que de graces perdues par un peu d’inaction & cette fade décence qui supprime tant d’heureuses situations !
Enfin, de quelque sens qu’on envisage le Théâtre & ses imitations, on voit toujours, qu’animant & fomentant en nous les dispositions qu’il faudroit contenir & réprimer, il fait dominer ce qui devroit obéir ; loin de nous rendre meilleurs & plus heureux, il nous rend pires & plus malheureux encore, & nous fait payer aux dépens de nous-mêmes le soin qu’on y prend de nous plaire & de nous flatter.
Elle a cela de commun avec la Tragédie, que les personnages sont des Rois ou des Héros, et que tout y est grand et merveilleux ; et avec la Comédie, que la fin en est toujours heureuse.