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341. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

C’est là le Paradis terrestre de bien des gens. […] Que n’en ont pas à craindre des gens certainement moins sages que Salomon, qui ne sont point fils d’un David, qui n’ont pas bâti un Temple au vrai Dieu, que les Rois ne viennent point consulter, & de qui on ne dira jamais ; heureux qui est à portée d’entendre vos oracles ! […] Il est vrai que bien des gens seroient également oisifs, quand il n’y auroit pas de spectacle.

342. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

.), demande pourquoi les Comédiens ont toujours de mauvaises mœurs, comme il avait demandé dans un autre problème pourquoi l’eau de la mer est salée, il répond, parce que ces gens-là ne connaissent point l’étude de la sagesse, et ne sont occupés que de l’incontinence : « Cur Histriones improbri moribus sunt, quia non se dedunt studio sapientiæ, et incontinentiæ operam dant. » Leurs apologistes même (Marmontel, Fagan…) en conviennent, et ne se défendent que sur la pauvreté des Actrices, qui n’ayant pas de quoi s’entretenir honnêtement, sont forcées par la misère d’employer toute sorte de moyens. […] Les gens de bien les plus indulgents pour le théâtre fuient du moins et détestent la société des Comédiens, et ne souffrent pas que leurs enfants et leurs domestiques les fréquentent. […] Il est juste de prendre ce ton avec des gens qui font métier de se moquer de tout, et ne peuvent que se rendre ridicules quand ils parlent continence et vertu.

343. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Amphitheatres. » pp. 44-72

Quelquefois aussi les honnestes gens vouloient donner des preuves de leur adresse, & se commettoient avec les Ours & les Lions. […] E ncore qu’il n’y eust que les gens de qualité, comme Preteurs, Dictateurs, Ædiles & autres personnes de cet Ordre, qui donnassent de tels divertissements : le luxe emporta si loin la despense, que le Public ou les Empereurs furent contraints de les aider, & de leur fournir des deniers.

344. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Mais les gens de bien peuvent-ils prendre plaisir à les entendre, même dans la bouche des impies ? […] Les gens de bien persécutés sont ces Martyrs dans le sang desquels elle se baigne : le sang des innocents qu’elle séduit et qu’elle fait mourir à la grâce, crie-t-il moins vengeance contre la main qui l’a versé ?

345. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Je me servirai pour faire sentir au clergé la nécessité de cette conduite, d’une seule sentence proclamée sur nos théâtres mêmes, et qui renferme la morale la plus saine dont les gens d’Eglise et du monde puissent faire usage : « L’opinion est un juge suprême Dont les arrêts doivent être écoutés, Et les premiers respectez-la vous-mêmes, Si vous voulez en être respectés. » La Mansarde, au Gymnase ou théâtre de Madame. […] » Cela est juste, et je suis entièrement de l’avis de cet excellent historien, en ce temps, on ne raisonnait pas, on ne croyait pas profaner, on avait la foi, toute la foi : mais depuis ce temps, on a raisonné, et la raison du prince, la raison des législateurs, ont distingué, reconnu des profanations scandaleuses dans les représentations des mystères, et elles ont été défendues, d’une manière impérative ; mais depuis ce temps, on s’est reporté sur la propre législation ecclésiastique, et l’on a trouvé des canons des conciles, qui, depuis les premiers siècles, interdisent tous déguisements, toutes mascarades, non seulement aux gens d’Eglise, mais encore aux séculiers. […] Ceux qui prennent cet exercice sont obligés d’y retourner tous les ans, faute de quoi ils tombent malades ; et ce ne sont pas seulement des gens du peuple ou des bourgeois qui font cela, mais aussi des personnes de la plus grande qualité. » A Séville, le nombre des disciplinants va jusqu’à sept ou huit cents ; et ils l’emportent sur ceux de Madrid par la rigueur avec laquelle ils se fustigent. […] Plus la chose était ridicule en elle-même, plus on s’efforçait de la rendre pompeuse et magnifique ; et, par ce moyen, elle devenait encore plus ridicule aux yeux des gens sensés. […] « Dans le temps même de la célébration de l’office divin, des gens, ayant le visage couvert de masques hideux, déguisés en femmes, revêtus de peaux de lion, ou bien habillés en farceurs, dansaient dans l’église d’une manière indécente ; chantaient dans le chœur des chansons déshonnêtes ; mangeaient de la viande sur le coin de l’autel, auprès du célébrant ; jouaient aux dés sur l’autel ; faisaient brûler de vieux cuirs au lieu d’encens, couraient et sautaient par toute l’église comme des insensés, et profanaient la maison du Seigneur par mille indécences. » Cette fête s’était tellement accréditée, et les clercs la regardaient comme une cérémonie si importante, qu’un clerc du diocèse de Viviers, qui avait été élu évêque des fous, ayant refusé de s’acquitter des fonctions de sa charge, et de faire les dépenses qui y étaient attachées, fut cité en justice comme un prévaricateur.

346. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

J’ose le dire, si les gens de Distinction ne fréquentent plus la Comédie que par coutume, ou pour s’y donner eux-mêmes en spectacle, on doit moins l’attribuer à un certain goût de frivolité, qu’à une juste satiété, qu’à ces intrigues amoureuses, qui, leur rabattant éternellement les mêmes intérêts, les mêmes situations, ne méritent de leur part qu’une inattention dédaigneuse.

347. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

On prenoit un plaisir singulier à ces spectacles, en les représentant dans les maisons particulieres : il y avoit des diableries de société, comme il y a des théatres de société, & des proverbes infernaux que jouoient les jeune gens.

348. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Tous ceux qui s’étonnent que des gens de Lettres ayent si bien imités dans leurs ouvrages des Bucherons, des Savetiers, qu’ils ne fréquentent sûrement pas ; ont plutôt lieu d’admirer des Acteurs qui se rendent tout-à-fait semblables à des Personnages qu’on n’a fait que leur peindre.

349. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Quand on examine de près quels sont les défauts que ce Comédien a corrigés, on trouve que tout se réduit à quelque faux goût, à quelque sot entêtement, à des affectations ridicules, telles que sont celles qu'il a reprises dans les précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s'érigent en gens de qualité, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelques vers de leur façon à montrer.

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