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424. (1733) Traité contre les spectacles « AVERTISSEMENT. » pp. 143-144

Par l’obligation que nous impose l’esprit du Christianisme, auquel la police même du monde n’est pas toujours contraire.

425. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Le théâtre est ce que l’esprit humain a jamais inventé de plus noble & de plus utile pour former les mœurs, & pour les polir. […] Ces expressions, qui ne sont rien moins que des traits d’esprit, sont un jargon dont on déclare gravement qu’il ne faut que rire. […] Il n’entrera jamais dans l’esprit d’une honnête fille de se faite comédienne ; & la premiere résolution que prendra tout suppôt du théâtre, qui voudra sincérement se convertir, sera de quitter la troupe.

426. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Malheur à vous qui faites la débauche & qui dansez au son des instrumens : par-tout où la danse se rencontre, la musique & les transports d’une joie effrenée, les femmes s’oublient de leur devoir, les hommes sont saisis d’un esprit de vertige ; c’est un séjour de tristesse pour les Anges, le sanctuaire des Démons & leur grande fête. […] nous représentons sur le Théâtre les fureurs de Medée, les vices d’un grand nombre de personnes que l’on métamorphose en Héroïnes ou en Héros, sans aucun égard pour la raison qu’elles n’ont jamais respectée : nous récréons notre esprit par la méditation de leur sceleratesse ! […] Il ne conseille pas d’y souffrir la jeunesse1, quoiqu’on ne jouât pas de son tems des rolles de galanterie ; mais c’est que les passions de trahison & de vengeance pouvoient faire impression sur l’esprit des jeunes gens.

427. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

A sa naissance, aux graces, à sa beauté, elle joignoit des talens distingués ; un esprit orné, adroit, insinuant : personne n’étoit plus capable de faire réussir une négociation. […] Auguste, qui avoit éprouvé le pouvoir de ses charmes, se persuada que Charles ne résisteroit pas à l’épreuve de tant d’esprit & d’agrémens : il l’envoya au camp du Suédois négocier un traité secret, & sacrifiant la jalousie à l’intérêt, il s’expose à avoir un rival heureux ; &, pour obtenir des conditions favorables, il permet à son Ambassadrice de n’être pas trop difficile : c’étoit mal connoître son ennemi. […] Il faut des oreilles Russes pour supporter ce charivari, & des esprits Russes pour se plaire à voir défiler tout un jour des drapeaux déchirés, des tambours percés, un brancard fracassé, des charriots de munitions & des milliers de soldats captifs & désarmés.

428. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Je ne m’arrête pas au mérite de l’Auteur, pour avoir bien traité un sujet si épineux ; je ne regarde que le sujet en lui-même ; car, il est bien moins question au Théâtre de la Réformation de savoir si les Auteurs ont de l’esprit, que d’être assuré que leurs Pièces sont extrêmement correctes pour les mœurs, et ne peuvent causer aucune mauvaise impression dans le cœur des Spectateurs. Si donc l’amour de Mithridate a fait paraître dans cette Pièce beaucoup d’esprit et d’imagination, je dis qu’il les a employés en pure perte, puisqu’au lieu de corriger et d’instruire, il ne nous présente que de mauvais exemples, et qu’il donne de mortelles atteintes aux bonnes mœurs et à la bienséance. […] Les hommes qui ont le plus d’esprit, envisagent souvent les mêmes choses sous des faces très différentes.

429. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 6. SIECLE. » pp. 180-181

Notre aveuglement est grand, notre négligence est extrême ; nous n'avons point de componction ; nous n'avons point de crainte de Dieu; nous ne corrigeons point nos mœurs ; nous ne faisons point et pénitence ; mais notre esprit s'applique entièrement à la malice et aux voluptés ; et il arrive souvent que nous passons sans peine les journées entières au Théâtre dans les conversations déshonnêtes, et dans les autres œuvres du Diable.

430. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — introduction » p. 2

Le Fils de Dieu étant venu en ce monde pour y apporter le feu céleste de l’amour de Dieu, comme il dit à l’Evangile ; l’esprit malin qui est un singe et son ennemi mortel, s’étudie aussi de son côté, et s’efforce de tout son possible, d’allumer dans le cœur des hommes, le feu infernal de l’amour sensuel et déshonnête.

431. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVI. Les pièces comiques et risibles rejetées par les principes du même Platon. » p. 64

Si ce philosophe trouve si faible cet esprit de lamentation et de plainte que la tragédie vient émouvoir, il n’approuve pas davantage « cette pente aveugle et impétueuse à se laisser emporter par l’envie de rire »De Rep. 10.

432. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — VII.  » p. 461

Il y a bien des degrés avant que d'en venir à une entière corruption d'esprit, et c'est toujours beaucoup nuire à l'âme que de ruiner les remparts qui la mettaient à couvert des tentations.

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