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253. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

On introduisit des personnes qui s’entreparlaient ; on en fit un divertissement tout profane : et les séparant tout-à-fait de la Religion, elles devinrent en plusieurs endroits une École de désordre : Car les Auteurs de ces Pièces cherchant leur propre avantage plutôt que l’honneur de ces fausses Divinités pour lesquelles ils n’avaient guères de vénération, prirent pour sujet de leurs Discours les matières les plus agréables, qui sont ordinairement celles qui traitent de l’amour. […] Je laisse tout le Discours pathétique de Salvien, tiré de son Livre sur la Providence, dans lequel il parle contre les Spectacles, qu’il accuse sans cesse d’infamies. […] Philippe Auguste, selon Dupleix, consacra les prémices de sa Royauté à la gloire de Dieu ; car aussitôt aprés son Couronnement, il bannit de sa Cour les joueurs d’instruments, Bateleurs, les Comédiens, et les Farceurs, comme gens qui ne servent qu’à effeminer les hommes, et à les exciter à la volupté, par mouvements, discours, et actions sales et lascives. […] Et pour moi, je ne trouve pas son discours moins propre à en détourner, que ceux des saints Pères, qui les ont condamnés d’une plus grande force. […] Allez, allez Prédicateurs ; travaillez à exciter la crainte de Dieu dans les âmes : parlez, menacez, tonnez, représentez les Jugements de Dieu ; faites des Discours sur la mort, sur l’enfer, sur les démons ; tout cela ne fait plus rien dans l’esprit des hommes ; ils ont trouvé moyen de se faire un divertissement des objets les plus redoutables : et rien n’est plus capable de toucher une personne addonnée aux représentations du Théâtre.

254. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

La Motte Houdart s’en explique ainsi dans son Discours sur la Tragédie : « Nous ne nous proposons pas d’éclairer l’esprit sur le vice & la vertu, en les peignant de leurs vraies couleurs.

255. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Le Prélat dit dans le même discours : Le sacré & le profane, le sérieux & le comique, la Chaire & le Théâtre doivent se liguer pour rendre le vice odieux.

256. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Quand je dis les personnages, je parle en général ; mon discours se rapporte à diverses Pièces à la fois.

257. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Il est des Autheurs des Comedies d’aujourd’hui, comme il a été de tout tems ; ils ont souvent recours à des saletés, parce qu’ils ne sçauroient plaire autrement : car comme l’interieur de la plûpart de ceux, qui s’y trouvent aujourd’hui, est aussi sensuel que dans les siécles de ces Peres, aussi voit-on, qu’aujourd’hui les Autheurs de ces piéces viennent à ce qu’ils ont de commun avec leur auditoire, & qu’ils en flattent la sensualité par des discours, qui passent d’ordinaire sous le titre d’expressions vives, parce que ces expressions allument un feu dangereux, & qui ne peut jamais être assez amorti.

258. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Les Comédies où les passions sont si bien représentées, ont offensé tous les Dévots ; Selon leur opinion on y emploie des paroles trop tendres qui réveillent la passion d’amour dans les cœurs ; Il s’y trouve en quelques endroits des Discours véhéments qui excitent la colère pour des sujets qui ne le valent pas ; l’orgueil et l’ambition y ont leur place, pour nous apprendre à rechercher les faux biens du Monde, et à mépriser les vrais biens, qui sont ceux de la Vertu, et tous les biens entièrement spirituels.

259. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

S’il s’y montrait autrement, ses discours ne feraient plus d’effet. […] Ce n’est point qu’elles en imposent, c’est plutôt qu’elles font rougir, et que la pudeur chassée par la femme de ses discours et de son maintien, se réfugie dans le cœur l’homme. […] L’immodestie tient si bien à leur état, et elles le sentent si bien elles-mêmes, qu’il n’y en a pas une qui ne se crût ridicule de feindre au moins de prendre pour elle les discours de sagesse et d’honneur qu’elle débite au public. […] C’est un discours de femme ou de jeune homme qui traitera nos cercles de corps de garde, et croira sentir l’odeur du tabac. […] Les hommes entre eux, dispensés de rabaisser leurs idées à la portée des femmes et d’habiller galamment la raison, peuvent se livrer à des discours graves et sérieux sans crainte du ridicule.

260. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

L’auteur qui rapporte ce trait, l’embellit en protestant ennemi des Papes, exagere beaucoup ce défaut naturel, que la fréquentation & le goût du théatre avoit nourri dans ce Pontife depuis sa jeunesse, & met dans la bouche de ce prêtre les discours les plus insolens, qui n’ont jamais été tenus à des Papes, & n’ont jamais dû l’être ; quoique le théatre, qui gâte les hommes les plus sages, eût fait du tort à celui-ci. Dans le cinquieme discours, il blâme avec raison, comme une grande folie, qu’on n’ose point faire des actes de religion devant le monde, prier Dieu soir & matin, au commencement & à la fin des repas, parler des choses saintes, en un mot tous les exercices du Christianisme. […] Ce discours distingue deux sortes de modesties, l’une bonne, qui rougit du mal, qui a honte de l’indécence, selon le mot de ce philosophe, à qui on reprochoit sa timidité.

261. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Discours sur le théatre, Prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvaient les députés des Etats du Béarn et les dames de la ville. […] On distingue aisément à la liberté de leurs discours, ceux qui fréquentent les spectacles. […] Du moins le vice de l’insolence du discours ne l’est jamais.

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