Dans une piece tirée des Contes soi-disant moraux de Marmontel, où le Poëte, apparemment peu fécond, rapporte mot pour mot le conte Annete & Lubin, deux paysans cousins germains : circonstance peu nécessaire, & qui n’est mise que pour fronder la loi de l’Église, qui défend le mariage entre parens, & sa bonté, qui accorde quelquefois la dispense de cet empêchement, Annete & Lubin se trouvent seuls à la campagne, sur le théatre & dans le livre, & prennent toute sorte de libertés criminelles. […] Paul, qui défend même de nommer l’impureté, ne nominetur, ne proscrit-il que les grossieretés ?
Les traits qu’il lance contre ceux qui critiquoient ses pieces & ceux qui firent défendre son Tartuffe, font voir qu’un Comédien ne s’estime pas médiocrement. […] La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere ; on y apprend aussi les maximes ordinaires du libertinage, contre les véritables sentimens de la religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la bigotterie, & nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les sentimens sont répandus d’une maniere si fine & si cachée dans la plûpart de ses autres pieces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il joue pêle-mêle bigots & dévots, le masque levé, &c.
Sentiment précieux qui porte au bien, divine Vertu, le débauché même ne peut se défendre de te respecter ; ton idée seule fait éprouver une certaine douceur ! […] La Volupté fut de tout tems regardée comme nuisible aux humains ; ceux qui ont sçu se défendre de ses charmes se sont acquis une gloire immortelle.
des Comédiens établis pour donner aux hommes une récréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérite d’être défendu ; et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération : c’est-à-dire, qu’ils ne disent et ne fassent rien d’illicite, qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. » Réponse.
Quoique l’Eglise l’ait dans tous les temps condamné et sévèrement défendu aux Ecclésiastiques, on a vu des Prélats le tolérer, ils s’y croyaient obligés, on en a vu l’aimer et le fréquenter. […] Corneille m’attaque en Soldat ou en Capitaine, il verra que je sais me défendre de bonne grâce. » Corneille, qui n’était brave qu’en vers, répond moins en Héros qu’en Poète, et au lieu de tenir les discours qu’il met dans la bouche de Rodrigue et des autres braves de sa pièce, il lui dit modestement : « Je ne doute ni de votre noblesse ni de votre vaillance, mais il n’est pas question de savoir de combien vous êtes plus noble et plus vaillant que moi, pour juger si le Cid vaut mieux que vos pièces ; je ne suis point homme d’éclaircissement, vous êtes en sûreté de ce côté-là, etc. » Le Cardinal triomphait de cette guerre littéraire, dont il était le secret mobile ; il animait les combattants, et se déclarait pour Scudery contre Corneille.
La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere, on apprend aussi les maximes les plus ordinaires du libertinage, contre les véritables sentimens de la Religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la Bigoterie, & nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les semences sont répanduës d’une maniére si fine & si cachée dans la plupart de ses autres Piéces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il jouë pêle & mêle Bigots & Devots le masque levé.
Cette affaire ne me regarde pas, il est vrai, mais je vois les intérêts de l’Art, & il est permis, je pense, à tout galant homme, surtout à un Amateur de Spectacles, de les soutenir, & même de les défendre envers & contre tous, & l’on ne peut que lui en savoir bon gré.
Pour obvier à l’embarras que le trop grand concours pourrait occasionner dans cet endroit, je ne proposerai pas, comme il serait peut-être raisonnable de le faire, de défendre aux carrosses l’approche du Théâtre, & de ne la permettre qu’aux chaises-à-porteurs ; quelque sage que fût cette disposition, elle ne pourait être goûtée dans notre siècle : mais d’abattre, d’un côté, toutes les maisons jusqu’à l’Hôtel-du-Premier-Président, & toutes celles qui sont entre la rue Sainlouis & le Palais jusqu’à la rue de la Barillerie : de l’autre, tout ce qui borde le Quai-de-l’Horloge, & toute l’aîle des rues Sainbarthélemi & de la Barillerie qui masque le Palais : ainsi le Théâtre, absolument isolé, aurait des issues multipliées.
Un vernis répandu sur des panneaux dorés, D’un cristal transparent, avec art séparés, Défend de vingt Magots la grotesque figure ; Deux rapides coursiers enlèvent la voiture, Et la Déesse approche : ô temps !