Quelle maladroite apologie, louer un criminel de ce que ses exemples sont contagieux !
Il aspira au trône de Constantinople, il y monta par des crimes, il s’y maintint par des cruautés, il fit mourir son pupille, & comme il étoit naturellement sanguinaire, il se plaisoit à voir, à multiplier, à rendre plus douloureux les supplices des ennemis vaincus & des criminels condamnés. […] Le vice ne rend pas seulement criminel, il est rare qu’il ne rende encore ridicule.
Les comédiens Français ont donné Marie de Brabant, Ericie, l’Honnête Criminel, et l’on a été surpris, de n’y pas trouver un seul vers qui pût alarmer la prudence des magistrats. […] Mélanie ; l’Honnête Criminel ; Comminges ; Jean Hennuyer, évêque de Lizieux, ont toujours été proscrits de la scene.
». « Quand ces spectacles, dit ce Père, ne seraient point dédiés aux idoles, les Chrétiens ne devraient point pour cela les fréquenter et y assister : car quoiqu’ils n’eussent rien de criminel, ils contiennent toujours une vanité très grande et peu convenable à des Chrétiens. […] Dans les Actes de Milan liv. 3. il est défendu aux Clercs d’assister aux Comédies, comme étant des divertissements criminels Act. […] Le Rituel de Sens au titre de la Communion des Malades, page 90. parle des Comédiens en ces termes : « Mais il faut prendre garde surtout de ne la pas donner à des indignes, ce qui ne se peut faire sans scandale, tels que sont des usuriers publics, des Comédiens et des Farceurs, des concubinaires, et des gens notoirement criminels. […] » . « Il faut prendre garde, dit ce Rituel, de ne point porter la sainte Eucharistie aux indignes, ce qui ne serait point sans scandale : ces indignes sont les usuriers publics, les Comédiens, ceux qui sont notoirement criminels, et les excommuniés nommément.
Enfin il sort, et à peine la Vieille s’est-elle écriée, « Je ne sais plus que dire, et suis toute ébaudie », et les autres ont-ils fait réflexion sur leur aventure, que Valère l’amant de Mariane entre et donne avis au mari, que « Panulphe par le moyen des papiers qu’il a entre les mains, l’a fait passer pour criminel d’État près du Prince ; qu’il sait cette nouvelle par l’Officier même qui a ordre de l’arrêter, lequel a bien voulu lui rendre ce service de l’en avertir ; que son carrosse est à la porte, avec mille louis, pour prendre la fuite ». […] Mais le Frère de la Dame répliquant à cela, et lui demandant « pourquoi si son Beau-frère est criminel, il a attendu pour le déférer, qu’il l’eût surpris voulant corrompre la fidélité de sa femme ? […] Or pouvait-on combattre cette opinion perverse plus fortement, qu’en découvrant la turpitude naturelle de ces bas attachements, et faisant voir par les seules lumières de la Nature, comme dans cette Comédie, que non seulement cette passion est criminelle, injuste et déraisonnable, mais même qu’elle l’est extrêmement, puisque c’est jusques à en paraître ridicule ?
Dans ces grands repas les jeunes gens voltigent autour de la table, derriere les femmes qui sont assises, qu’ils croyent de la politesse de les servir, ce n’est qu’un exercice d’impureté, pour leur tenir des discours licencieux & prendre des libertés indécentes, jetter des regards criminels qu’elles favorisent, qu’elles attirent par l’immodestie de leurs habits, & la situation où elles s’offrent à leurs esclaves.
Quelle criminelle métamorphose !
On voit en une infinité d’endroits de leurs écrits, surtout de ceux de saint Chrysostome, les marques d’un zèle Apostolique contre cette pernicieuse inclination qui commençait déjà à corrompre l’innocence des fidèles, ils les ont considéréb comme une invention du diable pour amollir le courage des soldats de Jésus-Christ, ils déplorent l’aveuglement extrême de ceux qui croient qu’on peut assister à ces représentations dont on n’a guère coutume de remporter que des imaginations honteuses, ou des desseins criminels, ils font voir l’obligation indispensable qu’on a de quitter ces occasions prochaines d’incontinence, ils appellent ces assemblées des sources publiques de lubricité, où la grande Babylone mère des fornications de la terre fait boire le vin de sa prostitution, ils les décrient comme des fêtes du diable, et obligent ceux qui y ont assisté de se purifier par la pénitence avant que de rentrer dans l’Eglise, enfin ils font des peintures si affreuses de l’état où l’on se trouve au sortir de ces divertissements profanes, qu’on ne peut les voir sans frémir et sans s’étonner de l’éffroyable aveuglement des hommes, à qui les plus grands dérèglements ne font horreur, que lorsqu’ils sont rares, mais qui cessent d’en être choqués dés qu’ils deviennent communs.
Le triste événement qui irrita si fort la colère de Dieu, et coûta la vie à vingt-quatre mille personnes, est d’autant mieux approprié au théâtre, que c’était la célébration de la fête de Belphégor, aux mystères duquel ses criminels Acteurs se firent initier : « Et initiati sunt Belphegor », dit le Prophète (Psal.