Il ajoûte : Les spectacles, dont nous avons tant de peine à vous faire comprendre le danger par les règles de la foi, furent interdits comme des crimes par les loix de l’État, & les Comédiens, que le monde du plus haut rang ne rougit pas d’honorer de sa familiarité, & auxquels des parens Chrétiens osent même confier le soin d’instruire leurs enfans dans tous les arts propres à plaire (danse, musique), déclarés infames & bannis du royaume comme des corrupteurs des mœurs & de la piété.
Lorsqu’elles se sont vues attaquées sur des amusemens innocens, elles ont compris que honte pour honte il falloit choisir ceux qui leur rendoient davantage : elles se sont livrées au plaisir.
Je vous avertiray seulement, que je ne comprends point entre ces spectacles dangereux & préjudiciables à l’innocence des spectateurs, ces réjoüissances publiques qui se font aux Entrées des Souverains, ou par l’ordre des Magistrats, pour les heureux succez de l’Etat, ni les marques de magnificences, que les Princes donnent quelquefois au public ; telles que sont les courses de Bague, Carrousels, representations de combats, feux d’artifice, triomphes, ni tous les autres dont la vûë n’a rien qui puisse porter au crime, & dont méme les personnes de pieté ont pris occasion d’élever leur esprit à Dieu, & de penser aux joyes que Dieu leur avoit preparées dans le Ciel, Si talis est Roma terrestris, quid erit Jerusalem cœlestis ?
Le premier qui estoit le moindre, estoit simplement appellé Ovation, le second eut seul ce grand & pompeux nom de Triomphe, qui comprend tout ce que la vanité des Romains avoit pû incorporer à leur orgüeil & à leur magnificence.
Je compris, au bout d’un quart d’heure de la plus forte application, que l’on répétait un vaudeville.
Qu’un Païen livré au culte des Idoles vienne nous faire l’apologie du Théâtre, dit Saint Bernard ; qu’un Musulman même, disciple d’une Religion toute sensuelle, nous en vante les agréments et les plaisirs, nous n’en sommes point étonnés ; mais qu’un Chrétien, formé pour nous retracer Jésus-Christ, tienne le même langage, voilà ce qui ne se comprendra jamais.
C’est pourquoi, dit ce Père, les Théâtres causent dans les Villes de grands maux que l’on ne comprend pas. […] Pour comprendre la force de ce passage et les conséquences que l’on en peut tirer, il faut faire trois réflexions.
Elles forment une chaîne de réclamations importantes, entre lesquelles se trouve compris un Ecrit Latin, qui fut imprimé à Padoue en 1630. […] Desprez de Boissy avoit connu cette Piece, il l’auroit comprise dans le nombre des preuves qui forment la seconde partie de son premier Volume. […] Vous comprenez que ces préjugés doivent beaucoup influer sur la prévention que vous me reprochez d’avoir contre les Spectacles, & dont je vais vous entretenir. […] Je n’y comprends pas Athalie & Esther. […] Il ne prétend pas y pouvoir comprendre l’Opéra.
Je comprends bien qu’il ne faut pas toujours regarder à la catastrophe pour juger de l’effet moral d’une Tragédie, et qu’à cet égard l’objet est rempli quand on s’intéresse pour l’infortuné vertueux, plus que pour l’heureux coupable : ce qui n’empêche point qu’alors la prétendue règle ne soit violée. […] Aussitôt il s’élance, il court, il crie, il s’agite ; il commence à comprendre qu’il faut quelquefois prendre intérêt à la maison qu’on habite, quoiqu’elle ne nous appartienne pas. […] On peut comprendre aussi par la Lysistrata d’Aristophane, combien l’impudence des Athéniennes était choquante aux yeux des Grecs ; et dans Rome déjà corrompue, avec quel scandale ne vit-on point encore les Dames Romaines se présenter au Tribunal des Triumvirs ? […] On accuse d’un défaut les sociétés des femmes, c’est de les rendre médisantes et satiriques ; et l’on peut bien comprendre, en effet, que les anecdotes d’une petite ville n’échappent pas à ces comités féminins ; on pense bien aussi que les maris absents y sont peu ménagés, et que toute femme jolie et fêtée n’a pas beau jeu dans le cercle de sa voisine. […] Cependant il faut y avoir assisté chez le Genevois, pour comprendre avec quelle ardeur il s’y livre.