/ 266
12. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIII. Première et seconde réflexion sur la doctrine de Saint Thomas. » pp. 82-84

Mais afin que la conclusion soit légitime, il faudrait en premier lieu qu’il fût bien certain, que sous le nom d’« histrions », Saint Thomas eût entendu les comédiens : et cela, loin d’être certain, est très faux ; puisque sous ce mot d’« histrions », il comprend manifestement un certain joueur : joculator, qui fut montré en esprit à saint Paphnuce, comme un homme qui l’égalait en vertu. […] « Je veux bien, dit d’Aubignac, qu’en cet endroit, saint Thomas parle des histrions au sens des derniers siècles, et qu’il comprenne sous ce nom les acteurs des poèmes dramatiques ; Car, si l’on n’entendait par ce terme que les Mimes et les Farceurs, son autorité serait encore plus avantageuse aux autres, que l’on ne pourrait pas condamner contre la résolution de ce grand Théologien, qui serait favorable à ceux-là même que les Grecs méprisaient, que les Romains tenaient infâmes, et que jamais on ne leur doit comparer. »

13. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Cependant, « après avoir apprécié dans sa raison ce phosphore qu’on nomme esprit, ce rien qu’on nomme la renommée, et avoir écouté la voix solitaire du devoir, il annonça, par une lettre imprimée en 1759, sa retraite du service de Melpomène et de Thalie, et son repentir d’y avoir acquis de la célébritébr. » Plût au ciel que tous les auteurs dramatiques le comprissent également, si pourtant il suffit, en pareille matière, de comprendre sa faute pour s’en repentir ! […] Il fut accueilli, dans ses premiers succès, par le prince de Conti, qui lui donna des appointements, et pensionna sa nouvelle troupe ; mais ce seigneur comprit depuis le danger de la comédie, et, pour réparer en quelque sorte la faute d’avoir donné asile au plus grand comédien, il se crut obligé d’écrire contre le théâtre.

14. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

Avant que d'entrer en matière, je suis obligé de remarquer deux choses pour faciliter l'intelligence de tout mon discours : l'une que le Théâtre ne signifie pas proprement comme nous l'entendons aujourd'hui, l'échafaud où paraissent les Acteurs des Comédies et Tragédies, mais un grand lieu composé de plusieurs bâtiments, galeries, promenoirs, et sièges pour les Spectateurs, au milieu duquel était un espace vide, où l'on donnait divers spectacles, comme de Gladiateurs, d'Athlètes et autres, selon le différent usage des Villes et des Provinces, où l'on dressait l'échafaud composé de plusieurs parties, que nous appellons maintenant comme d'un nom propre, le Théâtre ; et là se faisaient plusieurs Jeux, de musique, de danse, de Poésie, et plusieurs autres combats que l'on a souvent compris tous ensemble sous le nom de Jeux Scéniques ou de Théâtre. […] reconnaissance envers les Dieux dans son triomphe de Corinthe et de l'Achaïe, en y mêlant les Jeux de Musique, dont le nom comprend la représentation des Poèmes Dramatiques, comme les autres Jeux du Théâtre, auxquels selon Plutarque elle futSymp. l. 5. […] « Sors que vous êtes, je représente un furieux. » Mais sans rechercher d'autres preuves de l'usage religieux des Tragédies et des Comédies, il leur faut attribuer toute la superstition des autres Spectacles ; Car quand les Auteurs écrivent que les Jeux de Théâtre étaient donnés au peuple par les Magistrats, et qu'ils n'en désignent point quelque espèce particulière, il y faut presque toujours comprendre les représentations des Poèmes Dramatiques, qui n'en furent guère séparées dans les derniers temps, et les témoignages des bons Auteurs que nous rapporterons dans la suite de cette Dissertation, autoriseront encore ces vérités.

15. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Arrêt du Parlement de Paris autorisant, après avis du Roi, les représentations, sous conditions (25 janvier 1542) » pp. 167-166

Et pour l’exécution d’icelui jeu et mystère, leur défend ladite cour faire jouer ou procéder audit jeu à autres jours que de fêtes, en icelles toutefois non comprises les solennellescp. […] Comprendre : pour que la représentation soit convenable (décoration = conformité au decorum), se déroule bien et en toute sûreté, la cour ordonne aux entrepreneurs de veiller à tout ce qui sera requis… cr.

16. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Il est vrai que les entrepreneurs ne sont gens pour faire l’édification mais par l’histoire jouée sera représenté l’Ancien Testament, et le pourront les rudesbs et non savants mieux comprendre, à le voir par l’œil, que par la seule parole qui en pourrait être faitebt. […] [NDE] Les illettrés comprendront mieux l’écriture sainte par la version théâtrale que par une version orale (la lecture). […] Floris et Runnalls comprennent « de même ». On peut sans doute comprendre : Ryant rétorque à l’accusation de mensonge en lisant la requête présentée au Prévôt à laquelle celui-ci a répondu en la contresignant. […] Il faut donc comprendre que J.

17. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Mais dans cette rigueur qu'ils exercèrent contre eux, ils ne comprirent jamais les Atellans, les Comédiens, ni les Tragédiens ; ceux-ci furent toujours bien estimés et bien reçus des Magistrats les plus puissants, des personnages les plus illustres, et de tous les gens d'honneur ; l'excellence de leurs Ouvrages, la beauté de leurs Représentations, et l'honnêteté de leur vie qui les distinguait des autres Acteurs, leur fit recevoir un traitement bien dissemblable ; et c'est en quoi presque tous les Ecrivains des derniers siècles se sont abusés. […] En quoi le Préteur et le Jurisconsulte n'ont jamais prétendu comprendre les Comédiens et les Tragédiens qui n'y sont point nommés, comme il eût été nécessaire dans une si importante occasion ; car on n'imposerait pas une peine d'infamie, par des mots équivoques, et qui ne peuvent être équivalents ; il n'est fait mention que d'un art de bouffonner, qui consistait en deux choses, aux paroles et aux postures ; et l'un et l'autre est ici clairement expliqué par les mots de prononcer et de faire des gestes ; et c'était par là que les Mimes et Bouffons étaient principalement recommandables, en faisant réciter leurs vers avant que danser ou les récitant eux-mêmes, en les dansant, afin que les Spectateurs eussent une plus facile intelligence de leurs postures, comme je l'ai déjà marqué. […] engagés aux Jeux Scéniques, par la faiblesse de leur sexe de recourir à la bonté de l'Empereur, pour être restituées en leur premier honneur et bonne renommée, quand elles voulaient retourner à la pratique d'une vie honnête, ce qui témoigne assez que l'infamie ne s'était point étendue sur les Comédiens ni sur les Tragédiens, parce que les femmes n'y jouaient point, et que ces Acteurs étaient bien plus modestes et plus estimés que tous les Mimes et Bouffons de ces Jeux, on leur eût bien plus facilement accordé cette grâce, et cette loi ne les eût pas oubliés s'ils avaient été compris en celle dont la sévéritél. […] Nous pouvons prendre encore un autre raisonnement de pareille manière, et d'une aussi forte conséquence dans les pensées des Jurisconsultes Romains, qui nous enseignent que l'on n'a pas compris entre ceux qui pratiquaient l'art de bouffonner, ni jamais noté d'infamie les Athlètes « Athletas Sabinus et Cassius responderunt omnino artem ludicram non facere.

18. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIII. Passages de Saint Basile sur le sérieux de la vie chrétienne. » pp. 132-135

Migne des Epistulae de saint Basile ne comprend que 362 épîtres, (P.G. tome XXXII). […] Migne des Epistulae de saint Basile ne comprend que 362 épîtres, (P.G. tome XXXII).

19. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

 : selon l’esprit d’Aristote, on le peut traduire, plaisanterie, raillerie ; et pour tout comprendre, agrément ou vivacité de conversation accompagné de discours plaisants : pour mieux dire de mots qui font rire. […] Il comprend sous ces discours qui ne conviennent pas un à chrétien, même ceux qu’on appelait parmi les Grecs et les Latins, ἀστεῖα : urbana : par où ils expliquaient les plaisanteries les plus polies.

20. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Or le temps marqué pour la pénitence comprend les jours des Litanies, et des Quatre-Temps, et tous les autres jours dans lesquels les fidèles sont tenus de jeûner. Et le temps qui est spécialement dédié à la dévotion, ne comprend pas seulement tous les Dimanches de l’année, mais toutes les Fêtes qui sont d’obligation ; parce que suivant la doctrine commune, nous sommes obligés de les passer aussi saintement, que le jour même du Dimanche.

/ 266