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78. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Il est vrai que ces conciles ont condamné les histrions ; mais, ignorez-vous la différence d’un histrion à un comédien ? […] Il prétend que la profession de comédien servant au divertissement de l’homme, ne doit pas être défendue ; « qu’ainsi il est permis de vivre du gain de cet art. » (St Ant. 3 p. sum. […] Ainsi, le prêtre de ce temps-là était tout à la fois prêtre et comédien. […] [NDE] Chatel emprunte ces trois exemples au Baron Hénin de Cuvillers, Encore des comédiens et du clergé, Paris, Andriveau, Ponthieu et Delaunay, 1825, p. 138. […] Le sens voudrait : « ne refusons point à la cendre (des comédiens)… les devoirs que la religion et l’humanité réclament pour tout homme.

79. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Peut-on donc permettre aux Comédiens d’y passer leur vie ? […] Elles le sont moins que les Comédiennes, qui outrent tout en ce genre ; on méprise, on traite de Comédiennes celles qui se montrent dans l’état où l’on paroît au théatre. […] Un Comédien est un Académicien. […] Il est possible qu’un Comédien soit juste devant Dieu. […] Enfin, forcé de convenir de la dépravation des Comédiens, il implore la charité des fidèles.

80. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

De la Dévotion des Comédiens. […] Des Comédiens dévots ! Seroient-ils Comédiens, s’ils étoient pieux ? […] La Farfalla, ou la Comédienne convertie, du P. […] Soit mauvaise conduite, soit vanité, luxe, prodigalité, tout fond chez les Comédiennes.

81. (1825) Des comédiens et du clergé « Sommaire des matières » pp. -

Le précis historique des trois âges des comédiens ; leur état chez les Grecs et les Romains, et leur institution légale en France ; leurs privilèges sur les autres classes de la société, quant à la noblesse ; Leurs droits à exercer leur profession, sans que le clergé soit fondé à exiger leur abjuration et à leur faire le refus de sépulture. Les ecclésiastiques commettent un délit, envers les lois civiles, à raison de ce refus de sépulture, attendu qu’il ne leur est pas permis de condamner une profession que les diplômes du prince, les lois de l’Etat et les règlements de la police du royaume, ont instituée, protégée et honorée ; ils commettent un autre délit, envers les lois de l’Eglise, attendu que le refus de sépulture ne peut être fait qu’à des excommuniés dénoncés, et que les comédiens ne sont nullement dans cette catégorie. Le tableau historique de plusieurs saints honorés par l’Eglise catholique, apostolique et romaine, qui ont été comédiens de profession, et qui ont souffert le martyre pour la foi de Jésus-Christ ; Le récit de plusieurs processions, messes, et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui ont été et sont encore, par leur scandale et leurs obscénités, infiniment plus nuisibles à la religion que l’exercice de la profession de comédien ; L’exposé de divers conciles constitutifs de la discipline ecclésiastique qui imposent aux évêques et aux prêtres, dans leur vie privée, des devoirs qui ne sont plus pratiqués de nos jours et qu’il est utile de rappeler à leur mémoire ; attendu que puisqu’ils se montrent rigides observateurs des canons des conciles, à l’égard des fidèles, ils doivent eux-mêmes donner l’exemple de leur soumission aux lois qui leur sont propres, et sans l’exécution desquelles la religion perdrait son lustre et l’utilité de son institution ; L’oubli qui a eu lieu, de la part des évêques et des prêtres, de ces lois canoniques sur la discipline qu’ils doivent pratiquer, a excité l’ambition du clergé, au point de vouloir s’emparer du gouvernement de l’Etat, et lui a fait commettre des crimes qui ont ensanglanté le trône de nos rois, et bouleversé le royaume. […] Cet ouvrage, en précisant les lois civiles et ecclésiastiques dont l’auteur fait l’application, servira de guide aux autorités constituées du royaume, en ce qui regarde leurs droits comme déléguées du prince, et conduira à leur instruction les prêtres qui peuvent méconnaître les obligations qui leur sont imposées par les conciles, en même temps qu’il offrira aux comédiens l’état constitutif et légal de leur profession.

82. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Ce début audacieux découvre l’application fausse & injurieuse, qu’on entend faire de ce qui sera établi dans tout l’Ouvrage au sujet de l’Excommunication contre les Comédiens En abusant des maximes sages, & en confondant les objets, on attaque l’autorité de l’Eglise, & fait injure à celle du Souverain. […] Ainsi l’infamie prononcée par la Loi contre les Comédiens, les mettroit à couvert de l’Excommunication de la part de l’Eglise. […] Son refus du sacrement de Mariage aux Comédiens est traité de scandale, ainsi que celui de la Sépulture de l’Eglise. […] On oppose ce qui est toléré dans les Etats du Pape par rapport aux Comédiens, aux usages de l’Eglise de France à leur égard, qu’on impute au pouvoir indiscret d’une Anarchie effroyable. […] Enfin, on dégrade toutes sortes d’états, à l’exception du militaire, pour mettre les Comédiens au pair & de niveau avec tous les autres Citoyens, Marchands, Avocats, & même avec la Magistrature.

83. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

« On ne souffre point de Comédie à Genève : ce n’est pas qu’on y désapprouve les spectacles en eux-mêmes ; mais on craint, dit-on, le goût de parure, de dissipation et de libertinage que les troupes de Comédiens répandent parmi la jeunesse. Cependant ne serait-il pas possible de remédier à cet inconvénient par des lois sévères et bien exécutées sur la conduite des Comédiens ? […] Parmi nous, un Comédien qui a des mœurs est doublement respectable ; mais à peine lui en fait-on gré. […] Si les Comédiens étaient non seulement soufferts à Genève, mais contenus d’abord par des règlements sages, protégés ensuite et même considérés dès qu’ils en seraient dignes, enfin absolument placés sur la même ligne que les autres citoyens, cette ville aurait bientôt l’avantage de posséder ce qu’on croit si rare et qui ne l’est que par notre faute : une troupe de Comédiens estimables. […] Ce n’est pas tout : peu à peu l’exemple des Comédiens de Genève, la régularité de leur conduite, et la considération dont elle les ferait jouir, serviraient de modèle aux Comédiens des autres nations et de leçon à ceux qui les ont traités jusqu’ici avec tant de rigueur et même d’inconséquence.

84. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Ils regardoient les Comédiens comme les plus vils de tous les hommes, & les corrupteurs de la terre. […] Agésilaüs (Plutar. in Agesil.), lui dit, n’êtes-vous pas le Comédien Callipides ? Il continue son chemin & laisse le Comédien à ses réflexions. […] Platon chassa de sa République les Comédiens, comme les corrupteurs de l’esprit & du cœur. […] L’Empereur Tibere chassa tous les Comédiens.

85. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Du Boccage, fille du Comédien de ce nom, les Rôles de Soubrette ; 1723-1743. […] Dubreuil, femme du Comédien, 1721-1745. […] Duchemin, femme du Comédien ; retirée en 1726. […] Ces trois Actrices étaient filles du Comédien Dufrêne. […] Le Public pense que c’est un bon Comédien, auquel il ne manque communément que du naturel.

86. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

A Toutes les vexations des Comédiens envers les Gens de Lettres, je n’ai dit mot. […] Lonvay de la Saussaye, contre la Troupe des Comédiens. […] Mais je prétends aujourd’hui en faire sentir la nécessité indispensable, le terme n’est point trop fort ; je suis sûr d’être approuvé de tout le monde, des partisans même de nos Comédiens. […] J’estime fort les Comédiens, je n’ai point à me plaindre d’eux, leur talent mérite toutes sortes d’égards ; mais je ne conçois point leur politique. […] Les Amateurs du Théâtre, les plus zélés partisans des Comédiens, déposent contre leur despotisme.

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