Écoute, mon amie, il faut quelquefois m’épargner… Non, ce n’est pas ce que je veux dire ; il faut toujours m’ouvrir ton cœur. […] … En vérité, je plains beaucoup les imaginations vives & les cœurs tendres avec excès.
Orphée cette douceur charmante qui lui attire le cœur de tout le monde. […] Terrible parole, et qui peut émouvoir les cœurs les plus endurcis de ceux qui comme des Tyrans usurpent les charges Ecclésiastiques.
Elle étoit dans son centre, & recevoit tout avec une dignité & une bonté qui gagnoient tous les cœurs. […] Il y avoit contribué, extrêmement irrité de la perte du tabouret & du carrosse ; il versa son ressentiment dans un cœur qu’il possédoit, qui à son tour l’engloutit dans ses propres passions. […] La beauté d’une femme fait tourner la tête comme le cœur. […] On dit que ses confesseurs lui avoit ordonné, comme à Sainte Thérese, d’écrire ce qui se passoit dans son cœur, pendant une grande retraite qu’on lui fit faire. […] On mit après sa mort son cœur à l’un & son corps à l’autre.
Allez, peste exécrable des mœurs, corruptrice du cœur humain. […] Le cœur est attiré d’une part, la raison le rappelle de l’autre ? Fermez l’oreille à l’importune raison, suivez la pente du cœur. […] Et combien de cœurs à la fois sont souvent blessés par un seul trait artificieusement lancé ! […] Les cœurs sont-ils moins cruellement percés dans nos Spectacles ?
Les oracles prédisent sa réussite & sa chûte, menacent de ne pas faire valoir, & assurent que quand on ne joue pas avec confiance de cœur & d’affection, les meilleures choses perdent leur prix. […] Il est pourtant un moyen de se rendre le Parlement favorable ; des bons repas, des grands présents, des intrigues, adouciront ces cœurs serviles, feront recevoir avec enthousiasme, des farces méprisables. […] Sans doute la fréquentation des gens d’esprit, les beaux vers qu’ils apprennent par cœur, & qu’ils récitent, donnent à quelques-uns un vernis, un air, un jargon leur forme un ton qui a quelque chose d’élégant & de noble. […] Sondez leurs cœurs, sondez le cœur de la nation trouverez-vous un comédien sage, vertueux, honnête homme ?
Je lui parlois encor des troubles de mon ame : Je disois qu’Apollon & l’amour de concert Prenoient soin de venger ma flamme : Que ces Dieux pour punir son cœur Avoient chez les mortels envoyé Melpomène, Et que pour habiter la Scène La Déesse avoit pris le nom de Le Couvreur. […] Mon cœur trop prompt à s’enflammer, Apprit en vous voyant qu’une ombre peur aimer, Et n’a sçu résister au plaisir de le dire.
Ce qui rend la représentation d’une pièce de théâtre beaucoup plus dangereuse que la lecture, c’est que le lecteur n’est sensible qu’aux grâces du style, qu’à la beauté des pièces : au lieu que le spectateur est exposé à tous les charmes d’une déclamation animée, de ce langage muet, si éloquent, si persuasif, si séduisant, qui, par un geste, parle aux yeux et pénètre le cœur, donne de la vivacité aux passions, de la force aux discours, qui exprime dans toute leur énergie les mouvements de l’âme que le poète n’a fait que rendre faiblement ; qui fait illusion sur la fausseté des pensées et des maximes, qui fait applaudir au mensonge avec plus de chaleur qu’on applaudirait à la vérité. Qu’on joigne à tout cela la voix séduisante, les attitudes étudiées d’une actrice qui n’épargne rien pour séduire le cœur, et s’attirer le tribut d’éloges qu’on peut rendre aux grâces et à la beauté d’un sexe qui n’a pas besoin de tant d’art pour nous séduire.
Cyr on ne l’est point après douze, afin que le cœur innocent ne pût être suspect de quelque passion. […] Oui, dans celle du temps : Laissez ces erreurs de l’esprit, écoutez votre cœur, consultez la nature. […] Je n’écoute plus rien, & mon cœur furieux Ose dans ses transports défier tous les Dieux. […] Votre cœur ne vous dit rien encore. […] Dans cette nuit profonde éclairoit votre cœur, Si votre ame embrasée en appeloit une autre, Si son ame voloit au-devant de la vôtre ?
Chacun en passant lance son trait, & enfonce profondément celui des autres ; c’est un corps d’armée qui agit à la fois sur le cœur, que de blessures ! […] L’art de la danse dans sa juste idée, est l’art de peindre & d’exciter les passions, & d’en présenter les objets par les mouvemens du corps, c’est la volupté en action, le cœur en mouvement, comme la peinture représente par les couleurs, la musique par les sons. […] Elle y paroissoit au milieu de ses rivales, avec les graces & les désirs d’une jeune Odalisque, qui a des desseins sur le cœur de son maître. […] Cette suite d’agaceries, ces sentimens si vifs, ces prétentions sur le cœur ; voilà ce qu’on applaudit, & qu’on donne pour modèle & pour chef-d’œuvre de la danse du théatre. […] On n’excuse que trop dans les cœurs les désordres d’un Sultan réel.