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118. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Et pourriez-vous en supporter la vue au milieu de ces Acteurs profanes et scandaleux, qui, par leurs gestes, par leurs paroles, par leur immodestie, ne cherchent qu’à vous distraire de ce grand objet ? […] Les amateurs des Spectacles espèrent-ils donc que vous leur direz un jour, venez mes bien-aimés, venez recevoir des Couronnes immortelles, parce que vous avez plus fréquenté les Théâtres, que mes Temples ; parce que vous vous y êtes remplis des maximes d’un monde que j’ai maudit ; parce que vous y avez enivré vos sens de tout ce que ma loi condamne ; parce que vous y avez cherché tout ce que votre Baptême vous défendait ; parce que vous y avez sacrifié au Démon l’ennemi de mon Eglise, l’ennemi de toute vérité : et vous mes Saints, qui avez pleuré, gémi, crucifié votre chair pour ma gloire et pour mon amour, allez au feu éternel. […] plût à Dieu, mes Frères, que ce Spectacle s’offrît à vos yeux, au lieu de celui que vous allez chercher, et que le Dieu terrible et vivant vous convainquît par cette image de sa justice, combien il sera redoutable envers les amateurs des Théâtres, et les Poètes qui contribuent à les entretenir. […] Les Pères ne savent souvent à qui s’en prendre, lorsque leurs enfants s’abandonnent aux plus grands excès ; les Mères vont chercher dans des circonstances éloignées la cause du scandale de leurs filles ; et c’est le Théâtre, n’en doutez pas, qui a perdu les uns et les autres. […] En effet le temps de la Confession arrive, et comme on sent qu’on ne veut pas interrompre la coutume d’aller au Théâtre, on s’éloigne des Sacrements, et l’on finit par n’en plus recevoir ; mais, afin que les remords ne viennent pas troubler les plaisirs, ni la fausse sécurité dans laquelle on veut vivre, on cherche avec avidité, soit dans les livres des impies, soit dans leurs discours, des prétextes pour ne plus rien croire.

119. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Quand l’Auteur en reçoit et que les Acteurs les partagent, la Pièce est parvenue à son but et l’on n’y cherche point d’autre utilité. […] Quel est le plus criminel d’un Paysan assez fou pour épouser une Demoiselle, ou d’une femme qui cherche à déshonorer son époux ? […] Comment ose-t-il lui proposer de visiter des Juges, c’est-à-dire, en termes honnêtes, de chercher à les corrompre ? […] Si elle a un mari, que cherche-t-elle parmi les hommes ? […] La jeunesse, ayant des rendez-vous sûrs et honnêtes, serait moins tentée d’en chercher de plus dangereux.

120. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 13

C’est le prophète Amos qui pèse cette raison : Malheur à vous qui cherchez les viandes exquises et les vins délicieux, et vous n’avez point de pitié des misères du peuple17 !

121. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

La Poësie d’Homere contribua à lui faire donner sa perfection ; mais il faut chercher sa naissance qui arriva longtems après Homére, dans le tombereau de Thespis. […] Quand ce partage essentiel eut été fait, les Poëtes crurent ne devoir chercher les exemples des Passions réservées pour-la Comédie, que parmi les hommes du commun : non que les Rois & les Héros en soient exempts, mais parce qu’ils cachent leurs foiblesses aux yeux du Public, ne voulant y paroître que pour inspirer l’admiration ou le respect. […] Il fallut donc pour contenter la Religion du Peuple, & pour finir le sérieux par du badinage, vertere seria ludo, chercher un spectacle qui chassât la tristesse que causoit la Tragédie. […] Ces Juges, après avoir prêté serment, donnerent le prix à une Piéce qui se trouva être le coup d’essai du jeune Sophocle, qui sans avoir cherché un style aussi pompeux que celui d’Eschyle, fut son vainqueur.

122. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Si je le connaissais, je ne les communiquerais qu’à lui seul ; s’il n’était point absent, je chercherais à le connaître pour les lui communiquer ; il les pardonnerait à mon cœur. […] Eh bien, Monsieur, je serai assez généreux pour ne le regarder que comme tel : je cherche à vous persuader ; il vous faut des raisons ; je suis en état de vous en donner. […] n’espérez pas me surprendre ; je vous connais, je connais votre sexe… Si vous le connaissiez, vous ne le fuiriez point ; vous ne seriez pas dans ces bois ; vous chercheriez l’objet que l’amour fit pour vous… L’amour ? […] C’est le vœu d’un homme qui, tourmenté par l’idée de tout ce qui peut vous nuire, a cru devoir chercher ce qui pouvait vous convenir ; d’un citoyen qui, porté à s’occuper des intérêts de la société, a vu qu’elle gagnerait beaucoup à lire vos écrits ingénieux, profonds et sublimes ; à vous connaître, à vous entendre ; si l’on parvenait à détruire la cause de vos maux, qui sont les siens, quand vous l’abandonnez.

123. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

David en fit autant devant l’Arche, lors qu’elle fut recouvrée des mains des Philistins ; mais ces danses, ces chants se faisoient, par des motifs, & pour des sujets bien differens de ceux des mondains, que l’Eglise a souvent condamnez avec juste raison : c’estoit alors chanter les Victoires que Dieu remportoit sur les ennemis ; c’estoit pour marquer la joye qu’ils avoient de voir le Seigneur exalté, & glorifié, au lieu que les mondains y cherchent leur plaisir, & leur divertissement, & que la vanité, l’immodestie, la licence, & l’impureté sont presque inseparables des bals, des danses, & des cercles de compagnies enjoüées. […] circonstance qui prouve ce que j’ai avancé : car outre qu’à cet âge l’imagination est vive, l’esprit dissipé, le cœur volage, les sens ouverts & subtils, dispositions fatales, & propres à donner entré au peché, c’est qu’on est sans experience, sans crainte, sans défiance, sans preservatifs ; faute d’experience tout plaît, tout touche, toute attache : faute de crainte on ne sçait ce que c’est que de se menager, que de s’arrêter a propos, que de reculer ; on envisage avec joye le precipice, où l’on va se perdre, on cherche même a se perdre : faute de défiance loin de tenir sur ses gardes, & de se mettre en disposition de repousser l’ennemi du salut, on se dépouille (si j’ose parler de la sorte) de ses armes, & sent-on la tentation, on est hors d’état de se defendre.

124. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Tous les Pères ont expliqué avec tant de force les périls où s’exposent ceux qui vont aux spectacles, qu’il est impossible, quand on cherche sincèrement la vérité, de former le moindre doute sur leur sentiment. […] Ils ne peuvent donc se disculper qu’auprès de ceux qui cherchent des excuses à leurs péchés.

125. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Il y ajoute une méchancheté qui est toute à lui, il fait soupçonner l’amant d’être allé chercher le fils pour se battre avec lui, peut-être pour l’assassiner : Et que sais-je ? […] Il pouvoit chercher à la voir, à lui écrite, faire agir ses parens ; il devoit mettre tout en œuvre pour prévenir le coup. […] On trouve dans le Christianisme bien de saintes Vierges & Martyres qui ont cherché dans la mort un asyle à leur vertu contre les attentats d’un ravisseur, ce que l’Eglise attribue à l’inspiration divine. […] elle cherche à s’en consoler, à s’en dédomager en secret, & quoique loin de lui, à l’en dédomager lui-même. […] Sous des toits dépouillés va chercher l’indigence.

126. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VIII. Les intrigues sont la vraie fin de la comédie. » pp. 15-17

Mais accordons qu’on ne cherche au Théâtre que l’union conjugale.

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