Et voici ce que vous lui faites faire pour vous acquitter de votre promesse : Apollon, dites-vous, élevé au dessus du Parnasse chantera des vers à la louange du Héros. […] Or on ne voit pas, mes Pères, comment peuvent revenir à cela, ni des vers chantés à sa louange, ni des Muses qui y répondent en musique, ni Apollon dansant au milieu d’elles .
Plût à Dieu que j’eusse été honoré de ces communications secrètes dont mon Sauveur fait part à quelques âmes privilégiées, ce qui les comble de joie même au milieu des supplices, et les fait chanter dans les prisons et dans les fers. […] Il te fera voir des objets qui te raviront ; il te fera entendre une douce et charmante musique dans le concert des Anges et des Saints, qui chanteront éternellement les louanges de notre Dieu.
Les Troubadours, d’abord timides écoliers, surpassèrent bientôt leurs maîtres, & apprirent aux Gaulois à chanter de petits Vers galans. […] Il est clair que les Marionnettes de ce tems-là parlaient, chantaient & dansaient tout comme à présent. […] Ces deux Comédies chantées au son des instrumens, firent une sensation étonnante ; mais ce n’était point encore le genre que nous avons adopté. […] Les couplet qu’on devait chanter étaient sur des airs connus, on en répandait des copies dans le Partèrre & dans les Loges ; l’Orchestre jouait l’air, des gens apostés exprès, confondus parmi les Spectateurs, commencaient à chanter, le Public les accompagnait en chorus.
Du moins Oreste ne s’est pas oublié jusqu’à monter sur la scène : « In scena nunquam cantavit Orestes. » Quand Néron fit mettre le feu à Rome, il prit son habit de Comédien, monta sur la haute tour de Mécène, pour mieux voir ce qu’il appelait un bel embrasement, une vive image de l’incendie de Troie ; et pour mieux représenter le premier rôle qu’il jouait dans cette affreuse tragédie, il chanta un poème qu’il avait composé sur la prise de Troie. Oreste n’a jamais joué ni chanté de pareil drame : « Troica non scripsit Orestes. » Néron porta la prodigalité jusqu’à faire couvrir de feuilles d’or tout le vaste théâtre de Pompée, édifice immense, qui contenait plus de quarante mille spectateurs, et à faire tendre sur tout cet espace des voiles teintes en pourpre, parsemées d’étoiles d’or, comme une espèce de ciel. […] Il parcourut la Grèce, joua, chanta, remporta sur tous les théâtres des prix déshonorants que personne ne lui disputait. […] Let. 132) lire, sans une surprise mêlée d’indignation, les prologues des opérasd chantés devant Louis XIV et toute la Cour ? […] Jourdain, un maître à danser, à chanter, les bretteurs, les grammairiens ; et la chute d’un Marquis qui redevient maître Jacques, et qui comme lui ne fait que changer d’habit, pour être tantôt valet, tantôt Prince, ne le céderait pas au Mufti.
Dans la Tragédie Chinoise dont la traduction est rapportée par le P. du Halde, on ne trouve comme dans nos anciennes Piéces, ni unité d’Action, ni vraisemblance : le Traducteur y fait observer les endroits qui doivent être chantés, & ils sont en grand nombre. […] Plusieurs Acteurs toujours présens sur le Théâtre chantent tour à tour. L’un chante le rôle de l’Historien, & les autres ceux des Personnages que l’Historien fait parler : c’étoit de cette façon qu’autrefois on chantoit dans les Eglises la Passion.
On a recours pour certaines maladies à l’agitation qu’elle a le pouvoir de causer dans notre cerveauax. » Athénée nous assure que toutes les lois divines et humaines, les talents, les vices et les actions des hommes illustres étaient écrits en vers, et publiquement chantés par des chœurs, au son des instruments ; et nous voyons par nos livres saints que tels étaient, dans les premiers temps, les usages des Israélites. On doit donc regarder l’invention de la musique comme un présent que Dieu nous a fait pour l’employer à chanter sa gloire, à lui exposer nos besoins, à le remercier de ses dons, à manifester notre joie dans la prospérité, à dissiper nos chagrins dans nos afflictions, à soulager nos peines dans nos travaux, à exciter enfin l’ardeur martiale dans le cœur des combattants. […] Les hymnes sacrées doivent toujours être chantées pour louer Dieu, pour publier ses merveilles et pour attirer son secours ; c’est le seul usage légitime qu’on en puisse faire.
IL y a deux sortes de Parodies dramatiques, l’une où les Acteurs parlent tout simplement, & l’autre qui se chante : cette dernière, de beaucoup plus ancienne, appartient de droit au Spectacle moderne par sa nature & par son genre. […] Il est donc probable qu’on la chantait dans les prémiers tems de son origine : ceci semblerait encore me confirmer dans l’idée plaisante ou je suis que notre Opéra-Bouffon était peut-être connu des Grecs ; & c’est un nouveau motif de lui abandonner entièrement la Parodie, ou du moins celle qui se chante.
C’étoit d’abord le même Acteur qui chantoit & qui dansoit ; & comme la danse nuisoit au chant, on fit chanter les uns, & danser les autres. […] L’Acteur auparavant faisoit un récit pour laisser au Chœur le tems de se reposer : le Chœur, dans la suite, ne chanta plus que pour laisser reposer les deux Acteurs : ainsi il devint intermede ; l’Action mise en dialogue eut plus d’étendue, & le Chœur qui en étoit témoin, y prit intérêt. […] Tandis que Lisandre étoit à table avec ses Capitaines, un Musicien chanta par hazard ce Vers du Chœur à Electre, Fille d’Agamemnon, je suis venu dans ta rustique chaumiere. […] Un Comédien qui récitoit à cette fête quelques morceaux des Tragédies d’Euripide, saisit la tête de Crassus, & plein d’enthousiasme, chanta les Vers qu’Euripide avoit mis dans la bouche d’Agavé portant la tête de Penthée. L’Assemblée chanta toute la suite du même Chœur.
C’est à quoi l’on fait très peu d’attention ; l’on fait chanter à la fin des Opéras-Bouffons un personnage qui n’a souvent nulle envie de prendre part à la joie générale. […] Si vous les faites chanter, c’est parce qu’ils en ont sujet ; faites leur donc dire des choses qui leur soient analogues. […] Encore ferait-on mieux de le composer de manière qu’il eut un certain rapport avec l’Acteur qui le chante, & ceux qui l’écoutent. […] Il est dans la nature que Marcel chante ce couplet, en s’adressant aux Acteurs qui sont sur la Scène, & qu’il les prie de lui accorder leur pratique, puisqu’il en est même deux qui viennent le faire travailler. […] Cet homme unique en tout, sentant bien qu’une Chanson répugne à la fin d’un Drame, lorsqu’elle n’est soutenue que par le seul motif de faire chanter des couplets malins & saillans, évite avec beaucoup d’adresse dans le Devin du Village, ce défaut trop ordinaire.